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01/10/2021
📍 #70 = Une rue, une histoire =L'actuelle rue Laloy a une histoire ancienne. À l'origine, dès le XIIe s., elle s'appelai...
24/06/2021

📍 #70 = Une rue, une histoire =

L'actuelle rue Laloy a une histoire ancienne. À l'origine, dès le XIIe s., elle s'appelait « rue de la Halle », d'après un grand bâtiment, à l'emplacement de l'Hôtel-de-ville, la halle (cf. art. #26). Au Moyen-âge, il s'agissait alors d'un marché couvert, muni d'un toit pentu lui-même assis sur une forêt de piliers de bois. L'édifice fut démoli en 1663, cependant le nom demeura. La halle apparaît sur le plus ancien plan de la ville (« Portraict de la ville de Chaumont en Bassigny », de Fr. de Belleforest, 1575). Aux XVe et XVIe s., la rue était peuplée de draperies et non de la banque CIC s'ouvrait une petite placette, jadis appelée « Cours des cochons », car on y vendait des cochons, notamment de lait.

Pourtant la rue de la Halle elle-même manqua de disparaître. En effet, en 1780, il fut décidé de loger dans un nouveau bâtiment l'administration municipale (cf. art. #8). Ainsi, en 1784, on édifia l'actuel Hôtel-de-ville. Or, le citoyen Claude Mugnerot voulut faire démolir tout le groupe d'habitations compris entre les actuelles rues Toupot de Beveaux, Laloy et Georges Clémenceau ! Le but était de reculer le nouvel édifice jusqu'à la rue Toupot de sorte à élever une imposante façade donnant une vaste place. Bien le projet fut étonnamment soutenu par les habitants, dont les maisons auraient été reconstruites en harmonie avec l'ensemble, il fut rejeté par les services de la municipalité qui le jugeait trop pompeux.

C'est dans cette rue, au n°8, au-dessus de Yves rocher Chaumont, que vécut le fameux Jean-Nicolas Laloy (1745-1804), médecin qui fut élu, en 1789, par le bailliage de Chaumont-en-Bassigny député du tiers aux État généraux, jusqu'en 1791. Par la suite, il devint maire de Chaumont, puis fut élu, en 1792, second député-suppléant de la Haute-Marne à la Convention. Il fut, 7 jours, l'éphémère préfet de l'Aube, en 1799. Ce fut à cette époque que la rue de la Halle devint provisoirement la « rue de la Liberté », puis par ironie et en hommage à Jean-Nicolas Laloy, elle fut surnommée « rue de la Loi ».

C'est aussi dans cette rue qu'avait sa demeure le juriste Henrion de Pansey (1742-1829). En 1770, il fut remarqué par le succès qu'il avait obtenu dans le procès d'un esclave noir, qui, amené en France par son maître, réclamait sa liberté. Son brillant plaidoyer fut imprimé et lui valut même les compliments de Voltaire. Ayant perdu sa charge d'avocat sous la Révolution, il rendit service à ses compatriotes par des consultations juridiques et accepta certaines fonctions publiques dans l'administration centrale départementale de la Haute-Marne, en 1796 et 1797. Puis il devint professeur de législation à l'École centrale de Chaumont, en 1798.

Ce n'est qu'au début du XXe s. que la rue de la Halle devint la « rue Laloy ».

📍 #69 = Une rue, une histoire =L'actuelle rue Guyard, qui va de la rue du Palais à la rue Hautefeuille, est l'une des pl...
23/06/2021

📍 #69 = Une rue, une histoire =

L'actuelle rue Guyard, qui va de la rue du Palais à la rue Hautefeuille, est l'une des plus anciennes de Chaumont, vraisemblablement née aux alentours du Xe s., voire un peu avant.

Jusqu'au milieu du XIVe s., son premier nom fut « rue Mongin », d'après celui d'un riverain. Plus t**d, elle devint « rue de la Teste » ou « rue de la Tête ». En effet, pendant la guerre de Cent-Ans (1337-1453), la ville subit le règne de bandits, les Écorcheurs, pendant l'automne 1437. Ils assassinèrent bon nombre de Chaumontais qui s'opposaient à leurs exactions. L'un d'eux fut exécuté rue Mongin et sa dépouille abandonnée là. Une fois son corps décomposé et son crane devenu vide, un essaim d'abeilles vint s'y installer.

Au milieu du XVIe s., la rue fut appelée « rue Thomino », d'après Jehan Thomino, contrôleur au grenier à sel, mort en 1425 et dont le fils fut lieutenant au bailliage de Chaumont. Tel quel cet axe apparaît sur le plus ancien plan de la ville (« Portraict de la ville de Chaumont en Bassigny », de Fr. de Belleforest, 1575). Sur le cadastre de 1820, la rue gardait encore cette appellation sous la forme de « Tominot ».

En 1839, elle prit le nom du sculpteur Laurent Guyard (1723-1788). Il eut pour maître Jean-Baptiste Bouchardon (1667-1742) et remporta le grand prix en 1750. Face à la jalousie de son propre maître, il s'exila d'abord auprès de Frédéric II le Grand, roi de Prusse (1740-1786), puis s'installa à Parme, auprès du duc Ferdinand de Bourbon, qui admirait son talent.

📍 #68 = La rue Saint-Jean = L'actuelle rue Saint-Jean est très ancienne, née entre le début du XIe et le milieu du XIe s...
18/06/2021

📍 #68 = La rue Saint-Jean =

L'actuelle rue Saint-Jean est très ancienne, née entre le début du XIe et le milieu du XIe s., qui menait du « Château » ou Donjon, par l'actuelle rue du Palais, à l'une des trois premières entrées du Chaumont médiéval, la « porte du Barle » (cf. art. # 8 ).

Son premier nom fut « rue des Maillets », d'après l'enseigne d'un artisan (tonnelier, charpentier ou bourrelier) alors établi dans les environs. Au XIIIe s., elle devint la « rue Ferry d'Epinant », d'après le propriétaire de l'une des plus grandes demeures de cet axe, un certain Ferry d'Epinal et non d'Epinant.

Au XVe s., elle prit le nom de « rue de l'Ange ». Elle devait alors cette dénomination d'un ange aux ailes dorées qui était placé sur la façade de la maison qui formait l'angle avec l'actuelle rue Bouchardon, ancienne rue Chaude. Cet angelot a disparu sous la Révolution, mais existe toujours étonnamment puisque, par les vicissitudes de l'Histoire, il est aujourd'hui entre les mains d'un collectionneur strasbourgeois.

Cette rue était très animée, non seulement par son caractère stratégique et passant, mais aussi et surtout pour son rôle dans le déroulement du Grand Pardon. Pendant cette liesse populaire, la rue était si noire de monde que les malaises y étaient fréquents, notamment devant l'entrée de la Collégiale ! Elle apparaît sur le plus ancien plan de la ville, « Portraict de la ville de Chaumont en Bassigny », de Fr. de Belleforest – 1575.

En 1602, dans l'une des maisons, qui n'existe plus aujourd'hui, à l'emplacement de l'actuelle auto-école Berva, est né Pierre Le Moyne. Membre de l'ordre des Jésuites, il fut l'auteur d'un poème ampoulé, « Saint Louis ou la Sainte couronne reconquise sur les infidèles » (1653), qui lui attira une grande réputation. Le grand Nicolas Boileau (1636-1711), dit même de lui : « s'il est trop fou pour qu'on en dise du bien, il s'est trop élevé pour en dire du mal », c'est dire la renommée de Le Moyne.

Sous la Révolution (1789-1799), la rue devint « rue des Sans-Culottes », puis « rue de la Raison ». Or, elle avait déjà acquis une sinistre réputation de par la population désœuvrée et indigente qui y abondait depuis déjà un siècle.

Sous le Premier Empire (1804-1815), la rue reprit son nom, « rue de l'Ange », comme le souligne le cadastre de 1820. C'est à la fin du XIXe s., qu'elle devint l'actuelle « rue Saint-Jean ». Pendant les années 30, officieusement et par dérision, on l'appelait « rue du Renard », car l'un des riverains possédait un renard apprivoisé et appelé … « Saint-Jean ».

Lors de la libération de Chaumont, le 13 septembre 1944, tandis que, place de l'Hôtel de Ville, le bureau du RNP (Rassemblement National Populaire) était vidé et que les brochures de propagande collaborationniste étaient brûlées dans la rue, les collaborateurs furent pourchassés. Les partisans, après les avoir rassemblé, environ une bonne soixantaine de personnes, les mirent assis à même la chaussée, rue Saint-Jean, avant de les transférer d'abord au Donjon, puis à la Maison d'arrêt du Val-Barizien. Ce fut également dans cette rue que certaines femmes soupçonnées trop proches des Allemands furent prises à parti et tondues, le 15 du même mois.

📍 #67 = Une rue, une histoire = Improbables, bucoliques, difficilement compréhensibles ou en référence à des personnages...
17/06/2021

📍 #67 = Une rue, une histoire =

Improbables, bucoliques, difficilement compréhensibles ou en référence à des personnages ou des événements méconnus : les noms de nos rues recèlent des secrets. Se pencher sur leur origine est une bonne manière de se plonger dans l'histoire locale. Entre la rue Georges Clémenceau et la rue de la Tour Mongeard, se trouve un passage étroit, étonnement discret et peu connu des gens qui ne sont pas des plus curieux.

La rue est née vers le XIVe s., avec l'érection du rempart et de l'imposante porte de Chamarandes ou Saint-Michel (cf article #65). Il s'agissait tout d'abord d'un simple chemin de ronde. Par la suite, les abords se recouvrirent d'habitations mais aussi et surtout de tavernes qui lui valurent le nom de « rue de la Beuverie », puis plus t**d « rue Boit-sans-Soif ».

Pendant les Guerres de Religion (1562-1598), la rue fut un repère de mercenaires de tout poil, qui changeaient fréquemment de camp en se livrant aux plus offrants. Elle prit alors le nom de « rue des Vendus ». À partir du XVIe s., elle s'appela épisodiquement « rue du Saut-du-Loup ». Le « saut-de-loup » était alors un fossé assez large pour qu'un loup ne pusse pas le franchir en sautant. Il fait alors référence au fossé attenant au rempart du XVIe s., à l'extrémité ouest de la ruelle.

À l'occasion du Grand Pardon, la ruelle se paraît de guirlandes de fleurs et de lampions. Sous la Révolution (1789-1799), elle prit le nom de « rue des Piques », d'après le lieu où étaient entreposés provisoirement des baïonnettes, puis « rue de l’Égalité », et enfin « rue de la Fraternité », du nom d'une auberge. Sous le premier Empire (1804-1815), la rue perd son nom, réduite à un simple passage sur le cadastre de 1820.

Dans cette rue, a vécu un temps un certain Jean-Paul Vautrin dit « Paul Morisot ». Devenu valet de ferme à Heuilley-le-Grand, à 24 ans, le 21 janvier 1856, il décapita le petit Pinot, âgé de 11 mois, neveu de ses patrons, pour faire de son crâne un talisman qui devait le rendre invisible, selon lui, et ainsi lui permettre de piller les propriétés voisines sans se faire voir. La tête fut retrouvée dans un bois, le 18 mai suivant. Condamné le 28 janvier 1857, il fut exécuté à la guillotine, le 11 mars de la même année, à l'entrée du cimetière Clamart, devant une foule immense.

Jusque dans les années 1890-1910, c'était un passage très pauvre, sans pour autant être insalubre. Au milieu du XXe s., il fut progressivement réaménagé après avoir perdu depuis longtemps son caractère populeux.

📍 #66 = Le quartier des Vieilles Cours =Enserré entre le boulevard Voltaire, à l'est, la rue Victor Foucault, au sud, la...
12/06/2021

📍 #66 = Le quartier des Vieilles Cours =

Enserré entre le boulevard Voltaire, à l'est, la rue Victor Foucault, au sud, la rue Victoire de la Marne, à l'ouest, et le boulevard Barotte, au nord, l'actuel quartier dit des « Vieilles Cours », en dépit de son caractère récent, a une histoire très ancienne.

Le site, appelé « quartier de Bucxereulles », apparut au cours du XIIIe s., avec l'extension du bâti de la ville médiévale. Au début du XIVe s., il reçut une enceinte puissante que deux imposantes portes gardaient à proximité : la porte de Buxereuilles et la porte de Reclancourt. À cette époque, seules s'élevaient quelques maisons entourées de champs, comme le montre le plus ancien plan de la ville (« Portraict de la ville de Chaumont en Bassigny », de Fr. de Belleforest, 1575). Peu à peu, les champs disparurent recouverts par des habitations entassées les unes sur les autres, à tel point que le quartier devint même insalubre et de sinistre réputation. Le quartier, à la forte densité de population, n'était parcouru que par trois maigres ruelles qui menaient toutes à de petites cours, d'où provient plus t**d le nom de « Vieilles Cours ».

La première et la plus grande de ces ruelles était la « rue des Trois-Rois », du nom d'une sulfureuse auberge, dont l'entrée était située entre Euro Protec et Alex Kebab. Cette appellation n'a rien à voir avec d'éventuels rois de France ou autre. En réalité, il est très probablement à mettre en rapport avec Gaspard, Melchior et Balthazar, les « trois rois mages » des évangiles apocryphes. Ce nom n’était pas rare pour une auberge autrefois. Au XVIIIe s., pendant la Révolution française, la rue reprit le nom de l'auberge qui avait été rebaptisée « Auberge des Trois Républicains », puisque la monarchie et l'Église étaient alors au banc des accusés. L'endroit devint le repère des révolutionnaires les plus radicaux, en plus d'une autre auberge, « La Catin Autrichienne », en référence à Marie-Antoinette, reine de France et épouse de Louis XVI. La rue retrouva son nom sous le Premier Empire (1804-1815), comme le montre le cadastre de 1820.

La seconde des ruelles était la « rue du Billard », dont l'entrée se situait entre le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel. Son nom provenait donc d'une salle dédiée à la pratique du billard. Jeu ancien depuis le XIVe s., ce ne fut qu'entre les années 1550 et 1630 qu'il entra dans les mœurs. Il existait alors dans ce quartier environ une dizaine de billards (sur la douzaine de la ville). Ce jeu était alors pratiqué aussi bien par des nobles que par des bourgeois, des écoliers ou des valets.

La troisième et dernière ruelle était le « Cul-de-sac des Juifs » ou aussi « rue de la Juiverie », dont l'entrée était située juste derrière l'agence MAAF. Le mot « Juiverie » était l'appellation donnée au Moyen Âge au quartier habité par des Juifs, espace progressivement délimité et constitué d'une ou de plusieurs rues. Imposé aux Juifs, le regroupement de ces derniers dans cet espace avait surtout une visée ségrégative pour les empêcher de se mêler aux Chrétiens. La toponymie a la mémoire longue puisqu’ils ont été expulsés au XIVe s.

Le quartier a subi quelques aménagements, au XIXe s., avec pour but de l'assainir, en vain. La seule réussite fut la disparition de sa mauvaise réputation avec l'installation de nombreuses commerces de détail. C'est Marcel Baron, maire de Chaumont (1958-1976), qui opéra la destruction et la restauration complète des Vieilles Cours, à partir de 1968, avec l'érection d'imposants immeubles d'habitations. D'ailleurs, le quartier s'agrandit vers le sud avec le décalage de la « rue de Reclancourt », aujourd'hui, rue Victor Foucault.

Ce n'est que depuis quelques décennies que l'unique axe de circulation dans ce quartier fut nommé « Cours Marcel Baron », servant également de parking.

📍 #65 = La porte Saint-MichelAu croisement du pont de Langres, des rues André Blondel et Georges Clémenceau et du boulev...
10/05/2021

📍 #65 = La porte Saint-Michel

Au croisement du pont de Langres, des rues André Blondel et Georges Clémenceau et du boulevard Diderot, se dressait une imposante entrée de ville, la plus grande de toutes, aujourd'hui disparue : la porte Saint-Michel.

L'actuelle rue Georges Clémenceau a été tracée, aux alentours du Xe s., sous le nom de « rue de Chamarandes » et menait au village du même nom par les actuelles avenues du Général Leclerc et de la République, appelée alors « route de Langres ».

Au début du XIVe s., une enceinte fut érigée (liseré bleu sur le plan) pour englober le faubourg Saint-Michel formé par la rue homonyme. Une porte, la « porte de Chamarandes », en gardait alors l'extrémité, non loin de Emmaüs. Cette enceinte, de 6 à 8 m de hauteur, était couronnée d'une douzaine de tours de flanquement rondes, hautes d'environ 10 m. Durant les troubles de la Guerre de Cent Ans (1337-1453), le rempart, déjà fort utile, reçut en complément un fossé sec en V profond d'environ 4 m et large de 12 m (zone bleu transparent sur le plan). Il n'en reste plus aucune trace – à ne pas confondre avec la tranchée SNCF ! Pour l'enjamber, un imposant pont-levis fit son apparition, dans l'axe de l'actuelle pont de Langres. À l'abri, le faubourg se développa recevant une population nombreuse.

Au début du XVIe s., plusieurs modifications furent apportées pour adapter le rempart aux nouvelles exigences de la guerre et la porte fut démolie et avancée plus au sud, aujourd'hui au milieu du pont de Langres. Le plus ancien plan de la ville figure cet état (''Portraict de la ville de Chaumont en Bassigny'', de Fr. de Belleforest – 1575). L'enceinte circulaire passive qui dominait l'architecture militaire au Moyen-Âge s'avérant vulnérable aux tirs de canon de but en blanc, il fut décidé la construction d'une enceinte bastionnée (liseré rouge sur le plan), entre 1575 et 1594, dont les structures symétriques façonnèrent l'urbanisme de la ville, avec large et profond fossé (zone vert foncé transparent) en plus d'une contrescarpe en face (zone vert clair transparent). À cette occasion, la porte fut renforcée d'une plate-forme d'artillerie, la « tour de Saint-Michel », sur son flanc ouest.

Tout l'ensemble se détachait nettement dans le paysage urbain. Chaumont, place de guerre depuis sa naissance, eu toujours à cœur à entretenir cette porte, l'une des dernières qui resta debout. Elle était donc très ouvragée, munie de meurtrières, de plusieurs guérites, d'un imposant pont-levis etc. Au-dessus de son cintre, se trouvaient deux portraits : celle de Saint-Michel, patron du faubourg voisin, côté ville, qui a été sculptée par un certain Jean Barotte, en 1587 ; celle de Louis XIII, roi de France (1610-1643), ouvragée par un certain Claude Collignon, en 1634, côté extérieur.

La déroute française en 1814 et la croissance urbaine révélèrent l'inutilité des remparts. Ainsi, à partir des années 1830, ils furent progressivement vendus, démantelés pour faire place à des promenades, alors en vogue à l'époque. La porte Saint-Michel, déjà fort dégradée, fut démoli en 1848.

Alors que subsistait encore, à l'est, une tour d'angle de la porte, ainsi que le bâtiment annexe qui servait de logement au bourreau municipal et à sa famille, en 1852, avec la mise en service du chemin de fer, une tranchée fut creusée, ce qui brisa la continuité visuelle du quartier avec celui d'en face. Entre cette tranchée et le quartier de l'ancienne porte, un long boulevard chemina, la « rue des Remparts ». Les derniers vestiges de l'ancienne porte disparurent dans les années 1875 avec l'aménagement définitif entre le boulevard et le tout nouveau pont de Langres.

📍 #64 = Chaumont, la contestaire (partie 2/2)Malgré les bienfaits des premières réformes de la Révolution – abolition de...
13/02/2021

📍 #64 = Chaumont, la contestaire (partie 2/2)

Malgré les bienfaits des premières réformes de la Révolution – abolition des privilèges et adoption de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, le 4 et 26 août 1789, les Chaumontais eurent à subir l'anarchie ambiante : des bandes battaient la campagne ; les bois avaient été déboisés lors de l'hiver précédent ; les denrées étaient retenues par des paysans anticipant à l'excès la famine ; enfin, les émeutes étaient fréquentes au marché du fait de la cherté.

Le comité révolutionnaire, installé le 31 juillet, tenta vainement de maintenir l'ordre. Il convoqua, en août, tous les citoyens actifs dans la plus grande salle de l'actuel tribunal pour former une milice citoyenne, la « garde nationale », soit 160 hommes, les « volontaires de la milice nationale de Chaumont ». Or, l'indiscipline de cette milice et surtout sa rivalité avec un autre corps, les arquebusiers, amplifièrent le désordre. Toujours dépourvue d'équipements, elle envahit la mairie, s'y arma de force et arrêta même des représentants de la ville en partance pour se plaindre, à Paris, de tous ses abus ! Le comité décréta finalement, en novembre, la loi martiale en hissant le drapeau rouge à la façade de l'Hôtel-de-ville. Rien n'y fit. Le comité perdit l'estime des habitants plus soucieux de manger que d'obéir.

Entre-temps, appliquant les idées des Lumières, l'Assemblée nationale constituante entreprenait déjà une vaste œuvre de réforme ; tout d'abord la réforme municipale, rendue pressante par le désordre suscité dans l'administration durant l’été. Le 14 décembre 1789, l'Assemblée vota une loi instituant les communes, puis le 22, les départements. Le 2 janvier 1790, fut élu maire, Louis-François De Lamirault (1743-1807). Le 4, Pierre-Antoine Laloy (1749-1846) fut élu « procureur-syndic » du nouveau département, appelé « Haute-Marne ». Les deux élus siégeaient ainsi à l'Hôtel-de-ville. Ce furent là les premières élections !

Chaumont devint le chef-lieu du département, le 8 juin, après qu'une commission fut chargée de répondre aux litiges avec Langres, elle aussi candidate à ce titre. Après cela, le 14 juillet, les habitants célébrèrent le premier anniversaire de la prise de la Bastille, la « fête de la Fédération ». Pour l'occasion, on dédia un immense autel à la Patrie, à l'emplacement du giratoire situé juste avant l'actuelle clinique, et tous les Chaumontais lui prêtèrent serment.

Or, le risque de banqueroute était grand et il fallait urgemment trouver de l'argent. Ainsi, depuis le 2 novembre 1789, l'Assemblée avait décidé que tous les biens du clergé seraient « mis à disposition de la Nation » ; et, depuis le 13 février 1790, les ordres religieux supprimés. À Chaumont, après avoir procédé à l'inventaire des « biens nationaux », ils furent mis aux enchères, en octobre. Or, la vente s'avérant lente et le numéraire faisant défaut, l'Assemblée créa des billets, les « assignats », dont la valeur était gagée sur les biens à vendre. Chaumont en imprima 15 250 livres, en août ! Par la suite, le 25 septembre 1790, toute la ville fit une grande fête en l'honneur de l'entente entre le peuple, ses représentants et le roi, sur la place des Halles, rebaptisée depuis « place de la Concorde ».

Jusque là, Louis XVI possédait encore d'importantes prérogatives et sa figure royale n'était guère attaquée. Or, sa tentative de fuite à Varennes, les 20 et 21 juin 1791, rompit les liens symboliques l'unissant à la Nation, précipita la désacralisation de sa personne et le renversement de l'opinion à son égard. Malgré tout, la majorité des députés voulaient encore croire en sa sincérité et lui renouvelèrent leur confiance. Ainsi, le 3 septembre 1791, en acceptant la Constitution élaborée par les membres de l'Assemblée, le roi fit passer la France d'une monarchie absolue à « constitutionnelle ». Le 30, l'Assemblée constituante, aux cris de « Vive le Roi ! Vive la Nation ! », devint législative. Parmi les députés issus de la première élection législative, le 31 août, se trouvait notre Pierre-Antoine Laloy. Tout le monde pensait alors la Révolution terminée.

Or, à l'automne, la baisse en valeur des assignats et la cherté des denrées causèrent à nouveau des troubles, en ville et à la campagne, en confrontant les nouveaux administrateurs à des difficultés économiques et sociales hors normes. Parallèlement, à l'échelle du pays, les fidèles de l'Ancien Régime, les « émigrés », réclamaient de plus en plus aux monarchies étrangères, dont l'Autriche, d'intervenir dans les affaires françaises.

La guerre fut finalement déclarée, le 20 avril 1792, à l'Autriche. Le fort patriotisme et le désir ardent d'union incitèrent un club politique, « la Société des Amis de la Constitution » à se former et à faire planter, le 12 mai, un arbre civique coiffé d'un bonnet phrygien, devant l'Hôtel-de-ville. Alors que le pays mobilisait l'esprit patriotique en ayant proclamé, le 11 juillet, la « patrie en danger », la garde nationale fut mise en alerte, à Chaumont, au moment où fut créée la « Marseillaise ». Les divisions internes de l'Assemblée et les errements du roi exacerbèrent la paranoïa ambiante. On craignait alors l'invasion et le département s'y préparait : le 8 août, un bataillon de volontaires fut levé à Chaumont.

Bientôt, les événements se précipitèrent et la nation comprit enfin le double jeu du roi. Il fut suspendu de ses fonctions, le 10 août, après la prise des Tuileries, et une nouvelle assemblée, appelée « Convention nationale », fut convoquée afin de rédiger une nouvelle constitution. Parmi ses membres, le 2 septembre, se trouvait Pierre-Antoine Laloy. Louis-François De Lamirault dû démissionner de son mandat de maire pour la raison qu'il était le commandeur de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, objet de soupçons. À sa place, Jean-Nicolas Laloy, fut élu maire, le 5. L'ordre fut par la suite dissout.

Le 21 septembre, la Convention, dorénavant omnipotente, proclama l'abolition de la royauté et l'avènement de la 1ère République : pour la France, et surtout Chaumont, ce fut le début d'une ère nouvelle.

📍 #64 = Chaumont, la contestataire (partie 1/2) = Avant 1789, il existait déjà de fortes tensions à Chaumont. Ainsi, le ...
12/02/2021

📍 #64 = Chaumont, la contestataire (partie 1/2) =

Avant 1789, il existait déjà de fortes tensions à Chaumont. Ainsi, le maire, Pierre-François de Pons, nommé par le roi, ne délibérait jamais et imposait ses vues dans tous les domaines en écrasant la moindre opposition dite « populaire », issue de la bourgeoisie. De plus, après une crise financière (1770-1787), s'ajouta une « crise frumentaire » (1775-1789). Les conditions climatiques étaient éprouvantes en 1788, avec une sécheresse au printemps, provoquant de mauvaises récoltes et la hausse du prix des céréales et donc du pain. Tout cela avait attisé l'agitation populaire et les politiques étaient jugés responsables.

Dès 1787, le roi, Louis XVI (1774-1789) tenta maladroitement de résoudre le problème en proclamant des édits. Or, localement les parlements, dont le bailliage de Chaumont, refusaient tous de les appliquer. En août 1788, la dégradation de la situation amenèrent le roi à convoquer les « états généraux » pour le 5 mai 1789. Les états généraux étaient une assemblée réunissant les trois ordres de la société, appelés « états » : la noblesse, le clergé et le tiers-état. Ils étaient convoqués, sur ordre du roi, dans des circonstances exceptionnelles (crise politique ou financière, guerre ou question diplomatique majeure).

À Chaumont, la rédaction des « cahiers de doléance » et l'élection des « députés » eurent lieu le 12 mars 1789. Ces cahiers étaient des registres dans lesquels les assemblées chargées d'élire leurs députés aux états généraux notaient leurs demandes. Le 26 mars, les députés furent élus. Parmi les 4 députés du tiers-état se trouvaient les frères Jean-Nicolas (1745-1804) et Pierre-Antoine Laloy (1749-1846).

À Paris, les députés du tiers-état, conscients de leur nombre, souhaitaient obtenir le vote par tête, c'est-à-dire la légitimité par la proportionnalité. De plus, au nom de l'égalité des voix, ils refusaient de se réunir séparément des représentants des autres ordres. Ces revendications perturbèrent le déroulement de la séance. Après un mois de négociation, les députés du tiers-état décidèrent de prendre l'initiative en invitant leurs collègues à se joindre à eux. Le groupe ainsi constitué se proclama donc « assemblée nationale », le 17 juin, se donnant ainsi le pouvoir de consentir les impôts. Devant ce premier acte révolutionnaire, le roi fit fermer, le 20, la salle des états-tiers. La nouvelle assemblée nationale se trouva un autre lieu de réunion à Versailles, la salle du Jeu de paume. Là, les députés promirent de ne pas se séparer avant d'avoir rédigé une constitution pour le pays : ce fut le « serment du Jeu de Paume ».

Le 11 juillet, le roi révoqua de son ministère des Finances le financier genevois Jacques Necker (1732-1804), notoirement favorable aux demandes du tiers-état. Les Parisiens enragés par cette nouvelle, prirent les armes, le 12, 13 et 14. Ce dernier jour vit la prise de la Bastille, symbole de l'absolutisme royal. Louis XVI, en quête d'apaisement, le 16, annonça le rappel de Necker et, le 17, se rendit à Paris, accompagné du député Jean-Nicolas Laloy. À cette occasion, Bailly, président de l'Assemblée nationale, lui remit la cocarde bleue et rouge aux couleurs de Paris, associée au blanc de la monarchie.

Tous ces événements excitèrent les Chaumontais, assoiffés de réformes et de libertés. Rappelé le 16, de retour de Bâle, où il s'était retiré depuis le 20, Necker reçut un accueil triomphal sur l'actuelle place de la mairie, le 26 juillet. L'enthousiasme fut telle qu'il y eut de nombreux blessés dont un certain Jean-Andoche Junot (1771-1813), alors clerc de notaire à Chaumont et futur général de Napoléon Ier qui le surnommera « la Tempête ».

Le 30 juillet, la mairie, soucieuse de sa mainmise, crut prendre des mesures de sécurité publique en instaurant une assemblée permanente de 15 personnes issues des trois ordres, chargée de commander la police militaire et la milice bourgeoise. Ce fut le « comité révolutionnaire ». Par cela, ce comité remettaient clairement en cause les administrateurs en exercice. Le 31, le maire lui-même ainsi que ses échevins cessèrent de siéger. Ainsi débuta la Révolution française à Chaumont et la suite n'y en fut que plus terrible ...

📍 #63 = L'Hôtel de la Préfecture =Le département de la Haute-Marne fut créé le 4 mars 1790 et Chaumont en devint le chef...
09/02/2021

📍 #63 = L'Hôtel de la Préfecture =

Le département de la Haute-Marne fut créé le 4 mars 1790 et Chaumont en devint le chef-lieu le 22 juin, après moult polémiques. Jusqu'en 1791, les services préfectoraux siégeaient à l'Hôtel-de-Ville. Le besoin d'espace les déplacèrent, jusqu'en 1793, dans l'ancien couvent des Capucins (rue Félix Bablon), devenu propriété nationale depuis 1791. Par la suite, l'administration trouva son nid dans l'ancien couvent des Carmélites, fermé en 1792, qui reçut également les archives départementales. En 1800, c'est le premier préfet, René Charles Elisabeth, comte de Ligniville (1800-1802), qui y établit à demeure les services de la Préfecture. Après quelques travaux, Gabriel-Joseph de Jerphanion, troisième préfet (1802-1815), inaugura, en 1810, un nouveau bâtiment plus fonctionnel et qui demeure toujours tel quel. Or, avant toute construction, l'emplacement de l'actuel Hôtel-de-la-Préfecture a eu son histoire.

Thibaut IV, comte de Champagne (1201-1253), la fit d'entourer d'une enceinte en mortier. On sait peu de choses sur cet ouvrage, dont il ne reste que la section qui suit encore l'escarpement du plateau et qu'on longe en guise de promenade. Mais on peut déduire qu'il était épais de 4 à 6 m, haut de 5 à 7 m, voire 8 en comptant le parapet, garni d'une douzaine de tours de flanquement rondes hautes d'environ 10 m, et doublé extérieurement d'un chemin de ronde sur toute sa longueur. Alors que la ville ne comptait que 2 portes, elle fut garnie d'une troisième, la « porte aux Clercs », au croisement des actuelles rues Dutailly et Bouchardon.

Au début du XIVe s., une nouvelle enceinte engloba une nouvelle extension urbaine. D'une facture bien sommaire, en pierres sèches et sans mortier, il était épais de 4 à 6 m, haut de 6 à 8 m, voire 9 en comptant le parapet, garni d'une douzaine de tours de flanquement rondes hautes d'environ 10 m, et doublé extérieurement d'un chemin de ronde sur toute sa longueur. L'une de ses 7 portes était la « porte de Buxereuilles », à l'entrée de l'actuelle rue Victoire de la Marne.

Sous Louis XII, roi de France (1498-1515), la porte aux Clercs et de Buxereuilles furent complétées d'une « avant-porte », défendue par une immense tour carrée. Tout cet état des fortifications apparaît sur le plus ancien plan de la ville (« Portraict de la ville de Chaumont en Bassigny », de Fr. de Belleforest – 1575).

L'enceinte médiévale et l'avant-porte furent rasées, entre 1575 et 1594, lors de l'érection d'une troisième enceinte dite « bastionnée », et la porte aux Clercs, déjà réduite à l'état de simple poterne, fut finalement murée en 1627 (aujourd'hui, son emplacement assure un passage de promenade vers les Tanneries et les remparts). À ce moment, la porte de Buxereuilles devint la « porte Notre-Dame ».

Pour assurer un lien plus harmonieux entre la ville et le « faubourg de Notre-Dame » (correspondant au Champ-de-Mars, au Bel-Air et l'avenue Carnot), en 1780, l'entrée de la porte fut dégagée à l'instigation de l'artiste Claude Mugnerot et une première promenade fut aménagée, à l'emplacement du futur square du Boulingrin. En 1813, aussi étrange que cela puisse paraître, il fut décidé d'élever un arc de triomphe en l'honneur de Napoléon Ier, non loin du petit giratoire, devant notre future préfecture. Il demeura inachevé. C'est dans cet état que les lieux figurent sur le cadastre de 1820.

Nous voilà revenus à notre fameuse préfecture ! Le bâtiment qui s'élève de nos jours fut décidé par Honoré Hippolyte Girard de Villesaison, alors préfet du département (1856-1862). Édifiée sous le Second Empire, entre 1859 et 1862, l'édifice présente une façade dite « à l'envers », car elle tourne le dos à la rue. En réalité, la façade se trouve côté jardin. Le style même du bâtiment se trouve dans celui d'une douzaine d'autres préfectures en France, dont Colmar ! Pour magnifier l'édifice, en complément de la démolition des remparts du XVIe s., un parc fut dessiné juste en face, le Boulingrin. À l'époque, si une préfecture plus vaste s'était avéré nécessaire, c'était en raison du développement croissants des services administratifs de l’État.

Devant les grilles de la Préfecture, le 13 septembre 1944, fut officiellement déclarée la libération de Chaumont, devant une foule en liesse et des éléments de la 2e division blindée du général Leclerc. Les dernières modifications datent de 1953-1954, lorsque le préfet Edgar Pisani commanda la construction d'un bâtiment annexe destiné à recevoir à la fois les services de l’État et le public.

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Mille & Un Chaumont !

Chaumont possède bien des histoires que peu de personnes, y compris chaumontaises, à leurs dépens, méconnaissent partiellement ou totalement.

Avec « Mille & Un Chaumont », plongeons dans ces histoires et redécouvrons ensemble la grande histoire ... ;)