Lesbiennes contre le patriarcat était le mot d’ordre de ce rassemblement, il est désormais le nom de la collective. La collective se revendique d’un lesbianisme politique : d’un côté il s’agit de politiser la question du lesbianisme (qui n’est pas qu’une question de relations amoureuses et sexuelle) ; de l’autre, il s’agit de mettre en avant l’intérêt politique pour les lesbiennes de se rassembler
. Nos relations lesbiennes nous donnent une perspective différente sur la société et renforcent notre féminisme. La collective tient à rappeler que les lesbiennes sont touché-e-s non seulement par la violence hétéropatriarcale (sexisme, lesbophobie) mais aussi par d’autres rapports de domination (transphobie, validisme, putophobie, racisme…). C’est pourquoi nos luttes prennent en considération l’imbrication de ces rapports de domination. Créer une collective lesbienne à Lyon n’est pas anodin : Lyon est le bassin de la manif pour tous et le terrain d’attaques fascistes et lgbtphobes virulentes, depuis des décennies. Qu’est-ce que nous voulons :
Nous voulons détruire l’hétéropatriarcat, tout simplement. Nous voulons faire reconnaître nos existences en dehors des fantasmes hétérosexuels, car nos sexualités nous appartiennent. Nous nous opposons aussi à la récupération des luttes lesbiennes à des fins racistes, islamophobes ou transphobes. Nous voulons reconquérir l’héritage lesbien cinématographique, littéraire, artistique, théorique, et le partager, le transmettre. Nous voulons définir nous-mêmes nos droits pour construire nos familles, nos relations, nos amitiés, et pas récupérer les miettes que nous donne le système hétérosexuel. Nous voulons faire communauté et disposer librement de nos corps et de notre sexualité. L’hétéropatriarcat s’échine à nous faire disparaître de l’histoire, de l’espace public, du droit, c’est pourquoi nous voulons tout ça. Et nous en voulons même plus. Qu’est-ce que nous faisons :
La collective considère l’hétéropatriarcat comme un système politique qui divise la classe des hommes et la classe des femmes et qui permet au premier d’opprimer les secondes. Nous construisons ensemble notre lesbianisme politique à travers ce que d’autres ont écrit, pensé, dit avant nous. Nous utilisons par exemple la méthode de l’arpentage* pour découvrir des essais théoriques. La collective est aussi bien un lieu d’archivage que de transmission de la culture lesbienne, go**ne, féministe. Nous célébrons l’héritage lesbien en organisant des ciné-clubs, en proposant des lectures collectives de poésies et littératures lesbiennes, en dénichant les pièces de théâtre qui parlent de nos vécus ou de notre histoire, en improvisant un fond d’archives lesbien…
La collective est aussi et surtout un espace de sociabilité, car il nous faut bien créer