20/03/2024
Thermique ?Hydrogene ? Electricite ?
Notre confrère Pierre DARGE s’exprimait récemment dans le supplément Auto du Vif. Et son point de vue analytique me semble pertinent, aussi, je vous en livre ici une synthèse complétée d’avis et d’évolutions potentielles. Pierre DARGE commence fort, n’en déplaisent à tous ceux qui ne jurent que par le thermique.«Notre amour pour le thermique est tout sauf rationnel. Sa lamentable transformation de l’énergie thermique en énergie mécanique utilisable en fait un monstre d’inefficacité puisque la combustion interne dégage beaucoup trop de chaleur.»Et il en rajoute une couche en parlant du rendement d’un moteur à essence qui ne dépasse pas les 30%. Si l’on tient compte de l’extraction du pétrole, de son traitement et de sa distribution, le rendement chute à seulement 20%. Le Diesel est un peu plus performant, mais les thermiques émettent directement du CO2.Pour Pierre DARGE, actuellement l’hydrogène est le comble de l’inefficacité. Et il n’a pas tort ! Car pour produire l’hydrogène, il faut séparer la molécule d’hydrogène avec de l’électricité (actuellement en tout cas) en le refroidissant à -253° pour le passer à l’état liquide. Ensuite, il faut le compresser pour le stocker dans des réservoirs en carbone ultra solides. Et enfin, il faut faire passer l’hydrogène dans une pile à combustible qui le transforme en électricité pour alimenter un moteur électrique. Et c’est vrai, ce système ne rejette que de l’eau. Mais c’est tout sauf rationnel. En 2006 BMW a développé une version hydrogène de sa Série 7. La 760h ,dont j’ai pu conduire l’un des 100 exemplaires construits, présentait un comportement où l’on ne sentait absolument pas la transition entre l’essence et l’hydrogène, même si le V12 accusait une perte de puissance conséquente au passage à l’hydrogène. De l’hydrogène en poudre !Le problème de l’hydrogène est donc sa fabrication et ensuite sa transformation en électricité. Aussi, des chercheurs en nanotechnologie à l’université de Deakin en Australie ont fait une découverte qui pourrait révolutionner la production d’hydrogène. Ils utilisent du nitrure de Bore dans une opération mécano chimique consistant à placer dans une cuve cylindrique, de la poudre de Bore avec un mélange de gaz et de lancer des billes en acier inoxydable pour percuter la poudre qui absorbe l’hydrogène contenu dans les gaz. Ainsi absorbé par le nitrure Bore, on peut récupérer l’hydrogène en le chauffant légèrement, sous vide. Cette formule, est sans doute, la parade au traitement par cryogénisation qui est extrêmement énergivore. Et donc, oui, à terme, l’hydrogène pourrait être une solution et on peut même imaginer des moteurs thermiques alimentés par de l’hydrogène en poudre.L’électricité pure est la voie actuelle la plus propre dont l’efficacité de 90% est la plus pertinente.Même du puits à la roue, la solution électrique demeure la plus propre. Évidemment il n’y a pas que de bons côtés, l’électricité doit être produite et la production la plus régulière demeure aujourd’hui la fabrication fossile ou nucléaire. Dans un cas comme dans l’autre, ce n’est pas idéal pour la planète. Batteries...L’électricité est stockée dans des batteries, mais leur recharge est lente et n’est pas prête à s’accélérer de façon à ne prendre que quelques minutes. Sauf si de nouvelles solutions apparaissent rapidement.C’est vrai que dans les solutions, il y en a une née à la l’UCL. Elle est actuellement à l’examen, et il demeure très difficile d’obtenir des informations sur ces batteries qui fonctionnent au graphite. Il parait que leur encombrement se contente d’une hauteur de seulement 9 cm, que leur poids serait diminué de moitié au moins. En plus, ces batteries dites «Tout Solide» ne seraient plus sujettes aux surchauffes et donc que les risques d’incendie seraient anihilés. Qu’en plus, elles se rechargent en seulement quelques minutes et offrent des autonomies que même les thermiques ne peuvent approcher. D’après nos informations, ces nouvelles batteries «Tout-Solides» vont révolutionner l’électromobilité à tous les niveaux. Leur coût de fabrication serait aussi moins élevé. Cependant, il semble que l’industrie ait des difficultés à industrialiser ces batteries et que la durée de vie serait encore beaucoup trop courte. On parle de 12 à 15 mois de vie. d’autre part, il est signalé que ces batteries sont compostables et que l’on puisse récupérer les déchets pour en faire des neuves.Le graphite, on en trouve chez nous et en quantité, c’est un minerai non-métallique excellent conducteur de chaleur et d’électricité, naturellement rigide et stable même à plus de 3600°. Il est léger, et chimiquement inactif. Alors, oui, cet élément pourrait venir renforcer la capacité des moyens de transport à évoluer vers des solutions respectueuses de la planète et la limitation de production de gaz à effet de serre.L’espoir fait vivre et le génie humain aussi !