26/10/2022
🚨🚨🇨🇮𝗗𝗜𝗦𝗖𝗢𝗨𝗥𝗦 𝗜𝗡𝗧𝗘́𝗚𝗥𝗔𝗟 𝗗𝗨 𝗣𝗥𝗘𝗦𝗜𝗗𝗘𝗡𝗧 𝗟𝗔𝗨𝗥𝗘𝗡𝗧 𝗚𝗕𝗔𝗚𝗕𝗢 𝗔̀ 𝗟𝗔 𝗦𝗘𝗦𝗦𝗜𝗢𝗡 𝗘𝗫𝗧𝗥𝗔𝗢𝗥𝗗𝗜𝗡𝗔𝗜𝗥𝗘 𝗗𝗨 𝗦𝗘𝗖𝗥𝗘́𝗧𝗔𝗥𝗜𝗔𝗧 𝗚𝗘́𝗡𝗘́𝗥𝗔𝗟 𝗗𝗨 𝗣𝗣𝗔-𝗖𝗜
𝗔𝗯𝗶𝗱𝗷𝗮𝗻, 𝗹𝗲 𝗺𝗲𝗿𝗰𝗿𝗲𝗱𝗶 𝟮𝟲 𝗼𝗰𝘁𝗼𝗯𝗿𝗲 𝟮𝟬𝟮𝟮
Merci M. le Président Exécutif, Merci M. Le Secrétaire Général, Merci Habiba d'avoir lu le travail fastidieux. Chers camarades, chers amis, rien n'est parfait. Il y a encore des imperfections sur les nominations et nous en avons parlé tout à l'heure. Nous nous sommes promis de nous mettre au travail sur ces imperfections, dès la fin de cette session du Secrétariat Général. Nous travaillerons aux différentes corrections. Mais ce que nous voulons toujours faire , c'est de rester fidèles à nos textes, à nos idéaux. Sur le choix des hommes, nous avons des difficultés, plus ou moins. Dès qu'on finit les nominations, des plaintes se levent dans chaque région. Nous n'avons pas des yeux partout mais nous faisons ce que nous pouvons pour faciliter la tâche à nos camarades qui sont sur le terrain et leur rendre le travail moins compliqué. Car si le travail est moins compliqué pour eux, il l'est pour nous. Nous allons nous remettre au travail, corriger ce qui peut l'être et après nous vous appelerons.
Je vous remercie d'être venus. Un des inconvénients est qu'il nous faut toujours chercher des salles grandes, quelques fois énormes, pour abriter nos réunions. Avant que je ne sois Président, le Secrétariat Général comptait 60 personnes. Nous nous réunissions sous l'appatam. Mais, maintenant, nous sommes obligés de compter avec beaucoup plus de personnes.
Aujourd'hui, il faut que nous pensions à tous nos camarades qui vivent loin d'Abidjan. C'est à dire comment faire pour qu'ils puissent être avec nous dans les réflexions quotidiennes et comment faire pour que nos réflexions soient faites ensemble.
Voilà Ouattara Soumani dans la salle, son village est Tougbô. Tougbô est à la frontière du Burkina-Faso. J'y ai été et j'y ai passé la nuit. Les habitants de ce village, ce sont des ecclésiastiques, protestants, qui s'y étaient installés pour traduire la Bible. Ce sont eux aussi qui, pour ne pas mettre des climatiseurs dans toutes les chambres, ont mis des matelas à eau. C'est de l'eau qu'il y a dans les matelas, donc quand tu te couches dessus c'est frais. Nous avons donc séjourné à Tougbô, et de là nous avons connu un autre village de la Côte d'Ivoire, Tehini, avec le camarade Secrétaire de comité de base, Keïta. Keïta, chaque fois que je pense aux Secrétaires Généraux de comités de base, c'est à lui que je pense. Voilà quelqu'un qui est inconnu ici mais il est à la frontière du Burkina Faso. Est-ce qu'on le voit ou pas, ce n'est pas son problème, lui il fait son travail. Chaque jour, il cherche à cueillir une ou deux personnes pour le Parti. Et c'est grâce à des gens comme lui que nous gagnons des élections. Si on vous dit, par exemple, à Bouna, nous avons eu des pourcentages aux élections, ce sont des chiffres mais derrière ces chiffres, se trouvent des hommes qui ont parfois des vies difficiles. Et lui, Keïta, comme il était assez dynamique, il était membre du Conseil Municipal de Tehini au temps du Parti unique. Dès qu'on a déclaré le multipartisme, il a écouté les discours des uns et des autres, et à la prochaine réunion du Conseil municipal, il a dit au Maire qu'il n'était plus au PDCI-RDA, mais désormais au FPI.
Il faut donc que nous pensions à ces gens là. Il faut que nous pensions à ce type de militants . Nous avons vu, en circulant à travers toute la Côte d'Ivoire, toutes sortes de personnes. Des gens qui s'en foutent du Parti, mais quand nous arrivons, font semblant pour avoir un petit sous. Et on a vu Keïta qui m'a beaucoup impressionné. C'est comme ça aussi que j'ai connu Zoumana. Mais Zoumana lui est Professeur de mathématique, heureusement que lui enseignait à Tanda, dans le Zanzan, qui n'est pas trop loin de chez nous.
Je vous dis ça pour qu'on sache qu'il y a des gens que personne ne connaît, que personne n'aide et grâce à qui, au soir des élections, nous avons un pourcentage. Ils ne sont pas des chefs de cantons, des chefs de villages, des rois, mais dans leur petit coin, ils font leur travail. Il faut penser à eux. Et en pensant à eux, il faut que nous soyons plus appliqués, plus modestes et plus sérieux. Parce que quand on donne les résultats et qu'on a pas gagné, certaines de ces personnes pleurent toutes les larmes de leur corps mais personne ne les voit pleurer.
C'est pourquoi, il est bon et souhaitables que vous, les responsables, fassiez le tour des collectivités auxquelles vous appartenez, pour visiter, voir et échanger avec les militants. Même chez nous à Gagnoa, il faut que quelques fois nos amis et nos frères partent voir les campements les plus reculés. Moi j'ai été à Gbamon. Ils sont tellement éloignés que même la langue qu'ils parlent est un bethé qu'on ne comprend pas bien. Il faut regarder tout ça. Quand, par exemple, on va à Serihio, c'est difficile parce que dans la brousse, c'est plein de campements. Quand tu fais donc la campagne électorale et que tu ne fais que les villages, tu fais ta campagne en étant convaincu que tu vas gagner, mais les gens de Gagnoa savent qu'il y a des circonscriptions où les gens sont plus nombreux dans les campements que dans les villages. Moi à ouragahio, j'avais la chance, quand j'étais candidat à la députation, les bethés étaient plus nombreux. Mais j'allais quand même dans les campements. Il y avait un campement baoulé qui était sur les terres de mon père et les gens s'étaient installés là-bas. La première fois que je suis allé là-bas, ils m'ont recu et quand je suis reparti, ils ont décidé de me donner un certain nombre de voix, par élection. Je ne gagnais pas là-bas mais je n'avais pas zéro voix. Ils me donnaient 16 à 20 % de façon régulière et les gens qui devaient voter pour moi, on les choisissait avant chaque élection. Mais ce sont les réalités en Côte d'Ivoire. Si tu ne connais pas ça, tu ne vas pas aux élections. Sinon tu auras des désillusions.
La dernière élection, les législatives, à laquelle j'ai participé, j'ai failli pleurer à cause des résultats à Petit-Toumodi. J'ai gagné les élections, en général, mais je les ai perdu à Petit-toumodi, campement baoulé, alors que j'y avais passé une journée entière avec les habitants. Nous avons mangé, causé et je suis reparti le soir. Mais à ma grande surprise, je n'ai même pas obtenu une seule voix.
Chers amis, je vous demande de vous appliquer. Vous appliquer, c'est d'abord connaître le terrain. Si on ne connaît pas le terrain, ce n'est pas bon. Il faut connaître le terrain. Je cite comme ça des cas, mais c'est comme ça les élections. On souffre quand on est candidat. Et puis quand c'est fini, c'est fini. Tu te tournes, tu te retournes dans le lit, mais c'est fini. C'est pourquoi je vous demande d'être très sérieux sur la maîtrise du terrain. La maîtrise de terrain, c'est ça l’élection. Un Parti politique, ce sont les élections. Il y en a qui choisissent des armes, mais nous, au PPA-CI, ce n'est pas notre cas, ce n'est pas notre voie, ce n'est pas notre vocation. Nous qui avons choisi des élections, il faut connaître le terrain. LA zone que j'aimais beaucoup, c'était le pays Akyé. Les akyé sont toujours entre eux. Ils sont avec toi ou ils ne sont pas avec toi. Et quand tu arrives dans la zone, tu sais s'ils ont changé ou pas. J'étais très à l'aise dans cette région. Comme on dit à Yopougon, J'étais au Kohi avec eux...rires.
Il faut qu'on fasse attention à qui, dans chaque village, est Secrétaire Général de comité de base. Il faut que ce soit quelqu'un qui maîtrise le terrain. Il faut être très vigilant dessus et sur la structuration des comités de base. Une fois que les Comités de base sont installés, j'ai dit au Président Exécutif, qu'il va falloir chercher à préparer les élections de 2023. Il faut que dès à présent, dans les régions, vous travaillez sur les candidatures. Il y a les municipales et les régionales. Il faut y travailler en même temps. S'il ya des petites frictions, les CR, CA et bientôt les fédéraux sont là pour les régler. Si les frictions sont d'une certaine lourdeur, vous pouvez emmener à Abidjan. Mais il faut régler déjà tous les problèmes de terrains sur les candidatures. S'il y a plusieurs ambitions, c'est normal mais il faut régler ça. Il faut faire la place aussi aux femmes. S'il y a une liste, où il faut 10 noms, il faut mettre des noms de femmes, tête de listes. Agnès Monnet a été tête de liste à Agou, c'est une femme, donc les femmes peuvent gagner. Si on a d'autres arguments, on peut lui opposer mais s'il y a un conseil municipal ou régional, et où la championne est une femme, il faut la mettre. Il ne faut pas que nous ayons peur de faire la promotion des femmes. Tout ça pour que notre Parti gagne et avance.
Il faut veiller à ça Président Exécutif et Secrétaire Général. Les élections qui arrivent sont des élections de listes. Il faut que sur les listes, nous ayons des femmes. Après les élections, nous ferons le point. Mais avant, nous nous reverrons pour faire les arrangements sur les membres.
Je vous remercie.