18/06/2020
Poème écrit par Max RIPPON
disponible en anglais et espagnol en STORY permanente
Lecture théâtralisée par Geneviève ZEBUS
Génuflexion
Tu as préféré ton genou enfoncé dans ma gorge
Pour lentement m’étouffer
Et offrir mon agonie comme sacrifice aux tiens
Tu n’as pas jugé la texture de ma peau de n***e
Assez à ton niveau pour m’ôter la vie
En faisant collier honteux de tes mains
Autour de mon cou…
Tu n’as pas jugé l’enveloppe mate de ma chair de n***e
Assez à la mesure de ta soif de haine
Pour signer ton geste par ton empreinte posée sur mon corps
Tu n’as pas entendu ma voix étouffée dire mon incrédule souffrance
Tu voulais mesurer le temps de mon agonie
Voir un n***e mourir à tes pieds
Sans autre délit commis que le tanin de sa peau
Ton besoin de tuer un n***e à eu raison de mon espérance à vivre
An pa manjé manman-poul blan aw misyé polis!
Tu m’as abattu de sang froid comme au temps des réserves
L’histoire retiendra que jétais un homme comme toi
En pleine ville égorgé telle une proie facile
Tu sais mon frère de race
Nous avons la couleur sang en partage
Tu n’as pas osé verser le mien en pleine rue
Trop indigne selon toi de marquer en souvenir
Les effets de ta rage de raciste sur le verni des rues de la ville
Je suis comme toi de ce pays que l’arrogance nomme Amérique
L’eau n’éteint pas le feu tu sais
Ton geste est un étai nouveau qui enflammera les collines
Mes frères tout oliwon latè sont dressés, genou fléchi, poing levé
An tout ravin an tout koulé lavi ka wonflé kòlè
J’emporte le souvenir douloureux de nos derniers instants passés ensemble
Tu sais mon frère malgré tout
Quand mes poumons déjà manquaient d’air
Et que mon cerveau perdait espoir
J’ai demandé à mon cœur de continuer à aimer les hommes
De me donner la force de ne pas dire « padon mèt »
I can’t breath ai-je crié au genou assassin qui m’exécutait
Tes complices silencieux avec toi savouraient ma mise à mort…
Mon âme avant toi va rejoindre la cime des filaos
Dans les savanes en feux où dorment mes ancêtres
Je suis ce soldat tombé en route pour baliser les révoltes
Je t’attendrai sans haine à la porte de ces lieux où finissent les vies…
Tu me reconnaitras… (((suite en COMMENTAIRES)))