27/05/2024
L’histoire de La Réunion - L’engagisme : une fausse bonne affaire
Avec le recul, on peut statuer que l’engagisme était une fausse bonne affaire.
Un engagé coûtait 360 à 450 francs par an à son employeur, un salaire bien supérieur aux employés originaires de l’île.
Entre 1848 et 1865, beaucoup de petits propriétaires finiront ruinés, ne pouvant assurer cette dépense.
Finalement, cette importation massive de bras « bon marché » aura surtout servi à préserver le vieux système colonial pendant plus d’un demi-siècle.
Et le seul bénéfice pour l’île aura été d’enrichir la palette humaine et d’éviter de se retrouver dans une partition en deux blocs (colons et affranchis).
Une évolution sociale que les engagistes n’avaient ni envisagé, ni désiré…
Du côté des engagés, une grande partie d’entre-eux retournent dans leurs pays ou vont à Maurice.
D’autres restent à La Réunion, soit forcés de renouveler leurs contrats, soit dans l’intention de s’installer sur l’île.
Mais la société coloniale va fortement s’opposer aux seconds : on les veut bien dans les champs mais on ne les veut pas à la boutique, et encore moins propriétaires…
« Ils prennent la place des bons Créoles » s’indigneront certains.
Il faudra des dizaines d’années pour que la réalité change et qu’ils soient enfin acceptés.
Remerciement à pour les photos :
1/ « Marchande de riz : une boutique improvisée », non-identifié (1900). Droits, Bibliothèque départementale
2/ « Album de La Réunion. Officier Français : Après l'exercice, (Ile de La Réunion) », Potémont (1865). Droits, Musée Léon Dierx
3/ « Souvenir de l'Ile de la Réunion, N°67. Salazie. », Potémont (1848). Droits, Archives départementales
4/ « Retour du travail », Potémont (1848). Droits, Archives départementales
5/ « Types de l'Ile de la Réunion. Indienne », Potémont (1849). Droits, Musée Léon Dierx
6/ « Types de l'Ile de la Réunion. Créole », Potémont (1848). Droits, Musée Léon Dierx
D’après L’histoire de La Réunion, volume 2, écrit par Daniel Vaxelaire
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