24/12/2025
Lettre ouverte au président du Sénat Pierre Ngolo et à l'ensemble des sénateurs congolais.
La politique est avant tout liée à l'organisation d'un État et à l'exercice du pouvoir dans une société organisée, avant d'être une affaire de diplôme ou d'instruction, c'est surtout quelque chose qui relève du bon sens. Il est possible d'être très instruit et se révéler ne pas être un bon Homme politique.
Dans les systèmes « démocratiques », la légitimité pour gouverner est octroyée par le peuple, et non par des diplômes ou un bagage intellectuel.
Cependant, l'instruction et l’éducation restent des atouts majeurs pour un Homme politique dans le processus de prise de décision, car elles lui permettent de mieux comprendre son environnement et de prendre des décisions utiles pour l'ensemble de la communauté.
Or, nous constatons que les sénateurs congolais ont une tendance à valoriser le parcours universitaire comme un critère de légitimité politique, alors que le pouvoir ne peut émaner que du peuple, exprimé à travers des projets de société, des campagnes électorales, et des élections libres et transparentes.
En Occident et en Orient, ce ne sont pas systématiquement les plus brillants qui gouvernent leurs pays, mais ces derniers ont l'intelligence d'associer les intellectuels les plus compétents dans leur domaine d’activité pour le développement et le rayonnement de leur pays.
La légitimité politique s'acquiert sur le terrain d’où l’expression du "combat politique", et non par des diplômes, sans jeter un anathème sur les parcours académiques, aussi méritant soient-ils.
Il est donc juste de dire qu'en politique, tout ce qui brille académiquement n'est pas toujours de l'or.
Chers sénateurs !
Les congolais ont du mal à comprendre les motivations qui ont poussé à une prise de décision aussi radicale. Aux yeux des congolais, c'est une loi anticonstitutionnelle qui relève de l'arbitraire.
Pourtant, il y'a des personnes qui ont assumé des hautes fonctions dans ce pays qui n'avaient que le BEMG au aujourd'hui BEPC, ils étaient excellents dans leur domaine d'activités.
Chers sénateurs !
Sachez que la politique n'est pas une affaire de diplômes, sinon Dénis sassou-nguesso, qui n'a d'ailleurs aucun diplôme, ne serait pas devenu président de la republique. En votant une loi aussi stupide, vous êtes certainement entrain d'invalider la candidature de sassou-nguesso à la présidence de mars 2026, car il suffirait qu'un parti de l'opposition saisisse le conseil constitutionnel pour invalider sa candidadure.
Vous ignorez sans doute qu'on peut avoir le BAC, mais l'expérience et la sagesse peuvent manquer.
Malgré votre manque clairvoyance, les élections locales qui concernent la gestion de la cité, doivent être ouvertes à tous les citoyens sans distinction, alors decider du jour au lendemain de fermer la porte aux citoyens sans-bac de participer activement à la vie politique de leurs localité et de leurs mairies est une faute politique grave !
C'est pire que la dictature, vous rentrez là dans le domaine de la sorcellerie.
Chers sénateurs, vous êtes des sorciers !
Les sans-bacs continuent la majorité de la société civile congolaise, qui aident le plus souvent les populations précaires et démunies, alors chercher à tout politiser va l'encontre des intérêts du peuple congolais, que d'ailleurs vous êtes sensés représenter.
Pour conclure, en politique, les diplômes ne sont pas la seule mesure de la compétence.
Patrice Aimé C.M