22/08/2022
5 MÉTIERS DU FUTUR LIÉS AU DROIT
La voie juridique est souvent considérée comme fermée, cloisonnée. Notaire, huissier, magistrat, avocat, professeur ou greffier, voici 5 métiers du futur.
Rappelons qu'en entreprise, les juristes ont de plus en plus besoin de fortes compétences numériques.
1. JURISTE DÉVELOPPEUR : le geek du code pénal
Il peut avoir toute sa place dans les “legal tech”, ces entreprises qui innovent dans le secteur juridique. Le juriste développeur cumule, comme son nom l’indique, des compétences à la fois juridiques et informatiques. “Son job consiste à concevoir des outils numériques capables de générer des documents juridiques”, résume Philippe Wagner, le cofondateur de Captain Contrat dans une interview accordée à Capital.c om.
Le juriste développeur doit donc être en capacité de concevoir des algorithmes “permettant de donner telle ou telle solution en fonction d’un certain nombre de critères et données renseignées”. Au quotidien, il analyse les besoins des utilisateurs, conçoit les programmes informatiques déjà cités, assure leur maintenance.
Pour le moment, il n’existe pas encore de diplôme de “juriste développeur” : selon Philippe Wagner, le mieux reste de suivre un master en droit, tout en se formant au codage en autodidacte.
2. JURISTE EN LÉGAL DESIGN : vulgariser le droit (avec style)
Il pourrait aussi se résumer par “juriste vulgarisateur”, c'est un peu ce que je fais. Le juriste en legal design est en effet chargé de “rendre le droit plus engageant et accessible”, en alliant son expertise à la fois juridique, technique et de design. Il applique au droit les préceptes du “design thinking”, c’est-à-dire l’idée de “partir du besoin de l’utilisateur pour y répondre”.
Pour ce faire, il peut utiliser différents médiums, que ce soit des articles, des infographies, du motion design ou encore des ebooks. De plus en plus d’entreprises font appel à ses service pour, par exemple; designer et simplifier des contrats juridiques. Pour devenir juriste en legal design, là encore, il n’existe pas de formation spécifique : le mieux est de passer par un cursus en droit, avec une forte appétence pour le design.
3. JURISTE EN DONNÉES PERSONNELLES : Le gardien du temple “data” des entreprises
Il a notamment émergé depuis l’entrée en vigueur du règlement général sur la protection des données (RGPD) l’année dernière en France, même s’il existait avant. “Il représente le référent principal de l’entreprise pour ce qui concerne la gestion de la protection des données”
Suivant la taille de l’entreprise, le RGPD impose notamment la présence d’un correspondant informatique et libertés (CIL), pour les petites, et d’un data protection officer (DPO) pour les grandes. Leur principale mission consiste à “sensibiliser et former les entreprises à la réglementation en vigueur”.
Au quotidien, ils doivent donc mettre en place des actions en interne sur le sujet, améliorer les procédures, assurer la négociation des aspects données personnelles des contrats conclus avec des partenaires, réaliser des audits, ou encore assurer une veille technologique et juridique.
“Encore une fois une formation juridique est recommandée, mais des formations dédiées existent déjà, comme la certification de Bureau Veritas ou le DU de l’université Panthéon-Assas à Paris”, ajoute le cofondateur de Captain Contrat.
4. JURISTE COMPLIANCE : avec lui, la corruption a du soucis à se faire !
Il peut s’occuper des questions de données personnelles, mais pas que. Le juriste compliance est chargé “de la conformité au sens large, le respect des procédures dans des environnements très réglementés comme le monde de la finance ou de l’industrie par exemple”, indique Philippe Wagner.
Au quotidien, le juriste compliance doit mettre en oeuvre les règles déontologiques en interne, veiller à la conformité de l’entreprise avec la réglementation, lutter contre la fraude, le blanchiment, la corruption, ou encore former les effectifs à la compréhension de ces enjeux.
“Pour devenir juriste compliance, une formation en droit est nécessaire, qui peut être complétée par une certification, comme celles proposées par Dalloz, Francis Lefebvre, ou encore les universités de Dauphine et Panthéon-Assas à Paris.
5. JURISTE EN CONTRACT MANAGEMENT : le Shiva du contrat
“C’est un peu l’ancêtre des quatre métiers de juriste déjà cités, même s’il reste lui aussi assez récent”, résume le cofondateur de Captain Contrat. Le contract manager a pour fonction de “contrôler le cycle de vie d’un contrat, de sa conception jusqu’à son terme”. Il doit donc “anticiper les risques”.
Sa mission consiste précisément à sécuriser et optimiser les contrats dans toutes les phases de leurs existences : rédiger et adapter les modèles de contrat, mais aussi détecter les opportunités pour optimiser la performance d’un contrat. Le juriste en contract management doit aussi être à l’aise avec le numérique puisqu’il doit souvent utiliser des logiciels servant à recenser l’ensemble des contrats de l’entreprise.
Pour postuler à ce type de job, mieux avoir une solide formation en droit des contrats. “Ce sont plutôt des postes que l’on trouve dans les grands groupes. Ils commencent à s’imposer chez nous même si le métier est beaucoup plus développé aux États-Unis”, indique Philippe Wagner.
Vous avez maintenant une idée sur les compétences qui avec l'émergence du droit numérique en Afrique vont certainement être recherchées par les entreprises.
Toni Lokadi
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