27/10/2024
LES CAFÉS MORTELS
Et si on faisait la peau au silence qui entoure la mort ?
Le Café Mortel est arrivé à La Roche-sur-Yon par l’association Des deuils et des hommes
« Dans cette communauté provisoire, on peut tout ou ne rien dire ; (…) On n’est obligé à rien et c’est pour cela qu’on peut beaucoup se permettre y compris d’immenses éclats de rire comme dans les repas d’enterrements ou les fêtes mortuaires ».
Bernard Crettaz
Dans les Cafés Mortels, on parle, on discute, on écoute, on échange sur la mort en général, sur nos morts, sur nos vécus, nos ressentis, nos approches. Sans jugement, sans commentaire. Ce ne sont ni des débats, ni des séances thérapeutiques.
Ces discussions chaleureuses redonnent libre cours à une parole que notre société a rendue tabou.
Pourquoi un Café Mortel ?
Pour avoir l’occasion d’échanger de façon chaleureuse et sans tabou sur un thème universel et, peut-être, de porter un autre regard sur la mort.
Pour partager nos histoires autour de la mort, celles transmises de génération en génération, celles portées par les vivants.
C’est quoi un Café Mortel ?
Le concept du Café Mortel est né en 2004 en Suisse. Bernard Crettaz, sociologue et anthropologue Suisse, souhaitait ainsi renouer avec la tradition ancestrale des repas de funérailles, où les vivants resserraient leurs liens tout en lâchant ce qu’ils avaient sur le cœur.
L’objectif était de pallier les lacunes d’une société qui a chassé la mort des représentations et des discours ; une société qui laisse bien souvent les endeuillés démunis et ne leur offre que peu d’espace où parler de leurs défunts ; une société qui laisse souvent chacun seul vis-à-vis de sa représentation intime de la mort.
Le café mortel est aussi lieu de transmission de connaissances sur le monde funéraire.
Comment se déroule un Café Mortel ?
Le Café Mortel est un espace ouvert à tous, il accueille notamment celles et ceux qui se sentent concerné.e.s ou s’interrogent sur le deuil et la mort. C’est un moment de partage où chacun.e peut s’exprimer, être écouté.e sans aucun jugement, ni commentaire. C’est un temps où on peut témoigner à « cœur et à tripes » de son vécu.
Si le Café Mortel peut s’ouvrir par un apport thématique, il n’y a pas de thème imposé aux échanges : le moment se construit à partir de la parole qui émerge. Ni espace thérapeutique, ni espace de débat, ils sont une invitation à libérer la parole dans l’espace public. Ils ouvrent ainsi la possibilité de porter un autre regard sur la mort.
Ce n’est ni une démarche thérapeutique, ni une démarche intellectuelle mais simplement un lieu pour se retrouver, pour sortir du silence ce sujet tabou, le temps d’un café.