27/05/2023
Analyse de Farmo.M suite aux propos tenus par Mohamed Bazoum lors d'une interview accordée par un journaliste, il disait je cite que "les terroristes sont plus armés que nos militaires".
L’art de faire la guerre
La guerre n’est pas seulement usage de la force et de moyens conventionnels, elle est aussi utilisation de moyens psychologiques, informationnels, technologiques, économiques, diplomatiques, politiques et idéologiques, pour manipuler les perceptions et les opinions, pour déstabiliser l’ennemi, en vue d’atteindre ses objectifs.
Quand, en pleine guerre, le chef suprême des armées annonce publiquement que l’ennemi - en l’occurrence des groupes terroristes formés sur tas - est plus fort et plus aguerri que les Forces Armées Nationales, la question la plus importante n’est pas de savoir s’il a raison ou s’il a tort.
On devisera abondamment sur la véracité et la fausseté des propos, mais en vain.
Lesdits propos posent problèmes essentiellement à deux niveaux : au niveau moral et psychologique d’abord, au niveau stratégique ensuite.
Quelle est l’ampleur de l’abattement, de la démoralisation et du découragement que ces propos peuvent avoir sur les troupes combattantes ? En quoi les mêmes propos peuvent-ils galvaniser l’ennemi et créer chez lui un sentiment d’optimisme et d’espérance ? Ainsi se pose le problème au premier niveau.
Quelle est l’étendue du désastre causé par ces mots au niveau stratégique, c’est-à-dire dans «l’art de faire la guerre intelligemment» ? Tel est le problème au second niveau.
Cela étant, pour réparer les dommages causés, pour mettre fin à cette guerre qui sévit depuis plus d’une décennie, pour permettre que « Les Forces armées nigériennes (FAN) assurent la défense de l’intégrité du territoire national contre toute agression extérieure, et participent, aux côtés des autres forces, à la préservation de la paix et de la sécurité » conformément à l’article 66 de notre Constitution, le chef suprême des armées (art. 63), doit se vêtir de son uniforme de commandant en chef et prendre son bâton de commandement.
En tenant compte de la géopolitique et de la géostratégie mondiales, de leurs répercussions au Sahel et dans le Liptako Gourma (Mali, Burkina Faso, Niger), de la tendance à la multipolarisation du monde, mais aussi des velléités de recolonisation, il doit veiller à ce que nos forces de défense et de sécurité aient un armement supérieur à tous points de vue à celui des hordes terroristes, que les choix d’alliés et de coopérations militaires soient faits dans l’intérêt supérieur du Niger.
Et, puisqu’il désapprouve le choix souverain du Burkina Faso de renforcer son armée par la participation des VDP (volontaires pour la defense de la patrie), il devrait explorer les pistes de solutions qu’offre l’article 38 de notre Loi fondamentale :
« La défense de la nation et de l'intégrité du territoire de la République est un devoir sacré pour tout citoyen nigérien.
Le service militaire est obligatoire. Les conditions de son accomplissement sont déterminées par la loi »
Farmo M.