24/10/2022
HELLO LES AFRO
Aujourd’hui nous allons faire un tour du côté de la Cote d’Ivoire, alors nous allons parler de DU MARIAGE COUTUMIERS EN PAYS BETE
Les Bétés sont un peuple vivant dans le centre-ouest de la Côte d'Ivoire, notamment dans les régions de Gagnoa, Ouaragahio, Soubré, Buyo, Issia, Saïoua, Daloa et de Guibéroua, dans ce qu'on appelle la « boucle du cacao ». Ils représentent environ 18 % de la population du pays, ce qui en fait démographiquement la deuxième du pays après les Baoulés.
Pendant la cérémonie les futurs mariés sont vêtus en pagne traditionnel appelé tapa ou gloko en bété. La cérémonie est exclusivement une affaire d'hommes. Les femmes participent au mariage, mais elles n'y ont rien à dire. Elles ne prennent part en aucune façon à la palabre. Elles servent le repas et la boisson, puis applaudissent, les moments vénus.
La dot se fait au domicile du père-tuteur (bhitéba ou bhèhouli selon qu'on soit vers daloa ou vers guibéroua) de la promise. Sont présents :
Pour le camp qui reçoit : le père-tuteur, les parents biologiques (facultatif), l'interlocuteur, les frères et sœurs, les amis (es) et connaissances...
Pour les soupirants : le requérant, l'autorité parentale qui dote, l'interlocuteur, l'ami intime.
Tous les autres n'étant pas obligés par la loi coutumière d'y être.
L'interlocuteur (qui est très souvent un Djigbahi, un maître de la parole) présente tout d'abord la famille qui reçoit, puis donne ses nouvelles. Ce après quoi il demande les nouvelles des visiteurs. L'autre interlocuteur présente, à son tour, la délégation dont il est le porte-parole, puis donne leurs nouvelles d'un seul trait. Nous disons bien d'un seul trait. Il n'y a pas de première, deuxième, troisième... nouvelle chez les Bété. Les hôtes après quoi, demande aux visiteurs comment ils sont venus. C'est à ce moment que ceux-ci vont chercher les présents en vivres, en non vivres et en espèces, là où ils les avaient gardés. En général, il y a un mouton pour la mère de la promise (Goudah wouli ou Youdah wouli, c’est selon), un gros pagne pour le père, un complet de pagne pour la mère, une somme d'argent symbolique. C’est tout.
Toutefois, à toutes fins utiles, le Goudah wouli est une brebis que l’on offre à la mère génitrice en vue d’expier tout ce qu’elle a souffert pour engendrer sa fille, singulièrement son sang qui est versé. Aussi, la somme n’est pas fixée étant entendu que chez le Bété, la dot est à vie. C'est-à-dire que tous les gestes qu’un gendre fait au bénéfice de sa belle famille sont considérés comme la continuation de la dot.
Puis, on présente le candidat lui-même. C'est après que les cadeaux aient été agréés que l’on demande aux visiteurs le nom de la fille qui les intéressent. Malgré que le nom soit donné, on fait venir toutes les filles nubiles de la famille afin qu'ils désignent eux-mêmes l'objet de leur convoitise. Une fois la fille désignée, son père-tuteur lui prodigue des conseils d’usage, puis la remet à celui qui paie la dot. A charge à lui de la rendre à l’heureux élu. Alors commence une grande fête avec nourritures, boissons, danses et chansons.
Pour ce peuple, le mariage traditionnel est une cérémonie sacrée et symbolique, car c’est l’union de deux peuples ou familles, voir deux villages.
Aujourd’hui, même si elle est interdite par la loi, elle reste pour les peuples de la Côte d’Ivoire un événement symbolique.
NB: Aujourd’hui, la dot peut varier d’une région à une autre et aussi selon les moyens du futur époux .