07/11/2023
CONFERENCE DE SENSIBILISATION SUR L’OPTIMISATION DE LA CHAINE D’APPROVISIONNEMENTS POUR UNE MEILLEURE MAITRISE DES COUTS AU PROFIT DES CHARGEURS, TRANSITAIRES, CONSIGNATAIRES, ARMATEURS ET AUTRES USAGERS DE LA CHAINE DE TRANSPORT
COUPLEE A LA FORMATION AUX INCOTERMS 2020
Tenue du 16 au 21 OCTOBRE 2023
A
Pointe-Noire
République du Congo
A l’initiative du conseil congolais des chargeurs, en partenariat avec la société congolaise de transport maritime, Abdoulaye THIAM Directeur technique du COSEC a participé à Pointe-Noire du 16 au 21 octobre 2023 à la conférence de sensibilisation sur l’optimisation de la chaîne d’approvisionnements pour une meilleure maîtrise des coûts au profit des chargeurs, transitaires, consignataires, armateurs et autres usagers de la chaîne de transport, couplée à la formation aux Incoterms 2020.
I. De la cérémonie d’ouverture
Elle a été marquée par deux (2) interventions :
▪ le mot de bienvenue du Directeur Général du conseil congolais des chargeurs ;
▪ l’allocution d’ouverture du Secrétaire Général du département de Pointe-Noire, représentant le Préfet.
Prenant la parole, le Directeur Général du conseil congolais des chargeurs a remercié les autorités politiques, administratives et militaires ainsi que l’ensemble des acteurs de la chaîne congolaise de transports, pour avoir honoré de leur présence aux présentes assises. Il a également souhaité la bienvenue à Pointe-Noire, porte océane de l’Afrique centrale et capitale économique de la République du Congo, à :
1. Karl MIVILLE DE CHENE, Expert, en développement du commerce extérieur ;
2. Maître Serigne Thiam DIOP, Expert Maritime, Consultant auprès de l’Union Africaine ;
3. Abdoulaye THIAM, Expert Maritime, Directeur Technique du Conseil Sénégalais des Chargeurs (COSEC).
Il a déclaré que cette conférence de sensibilisation se tient dans un contexte particulier, caractérisé par l’organisation, à Brazzaville, en République du Congo, du 26 au 28 octobre 2023, du Sommet des trois (3) bassins forestiers tropicaux. Sommet pendant lequel, il sera lancé officiellement l’initiative écologique de la décennie mondiale d’afforestation, propre à Son Excellence Denis SASSOU N’GUESSO, Président de la République, Chef de l’Etat.
Par ailleurs, il a rappelé que le conseil congolais des chargeurs, établissement public à caractère industriel et commercial, créé par Ordonnance n°08-2000 du 23 février 2000, dont les statuts furent approuvés par décret n°2013-487 du 26 septembre 2013, a entre autres missions de :
- contribuer à la réduction des coûts inhérents à l’acheminement des marchandises, tant à l’import qu’à l’export, incluant tous les modes de transport ;
- mener des consultations et des négociations avec les armements desservant les ports congolais, les autorités portuaires, les auxiliaires de transport ainsi qu’avec les transporteurs fluviaux, routiers, ferroviaires et aériens sur les conditions tarifaires et commerciales.
C’est à la lumière de ces missions et dans le souci d’informer les chargeurs et autres usagers de la chaîne de transport sur les stratégies de négociation des taux de fret, à travers le service de Booking que s’inscrit la présente conférence.
En effet, le thème abordé cadre parfaitement avec les recommandations issues de la restitution de l’étude sur les coûts et délais de passage portuaire des marchandises et corridors de transit, notamment celles liées à l’optimisation du prix du panier de la ménagère. Cette étude a fortement contribué à l’élaboration, par le Gouvernement, du Plan de résilience contre la crise alimentaire 2022-2023.
C’est dans ce sens que le conseil congolais des chargeurs, structure de prestations de services logistiques, contribue à améliorer la compétitivité de la chaîne logistique du Congo, à travers :
- l’assistance aux chargeurs et l’encadrement du trafic multimodal ;
- l’information et la formation des chargeurs et autres usagers de la chaîne de transport multimodal.
A travers cette conférence, le conseil congolais des chargeurs veut sensibiliser, tous les acteurs opérant dans le domaine du commerce international, de la mise en place d’un service facilitant la réservation de fret auprès des transporteurs maritimes en amont de la chaîne d’approvisionnements. Cela renforcera la compétitivité des chargeurs pour mieux affronter le marché commun africain qui est la ZLECAf.
Dans la même optique, le conseil congolais des chargeurs entend renforcer les capacités des chargeurs et autres usagers de la chaîne de transport, sur les règles prédéfinies et validées par la chambre de commerce international, traduisant la répartition des obligations et responsabilités entre le vendeur et l’acheteur.
Les stratégies d’optimisation de la chaîne d’approvisionnements pour une meilleure maîtrise des coûts constituent la toile de fond de la présente conférence que les différents experts vont décortiquer.
C’est pourquoi, il a invité les participant(e)s à tirer le plus grand bénéfice des thématiques qui seront abordées lors de ces assises.
Pour terminer, il a témoigné sa profonde reconnaissance pour la vision politique affichée au sommet de l’Etat par Son Excellence Denis SASSOU N’GUESSO, Président de la République, Chef de l’Etat, Premier Logisticien du Congo, en faveur de l’amélioration de l’indice de performance logistique de notre pays.
Dans son allocution d’ouverture, Monsieur le Secrétaire Général du Département de Pointe-Noire, représentant le Préfet a exprimé sa gratitude aux autorités politiques, administratives et militaires pour leur participation à ladite conférence.
A cet effet, il a adressé au nom du Préfet du Départemental de Pointe-Noire, ainsi qu'à son nom propre, une cordiale bienvenue au Congo aux experts cités supra.
Puis, il a déclaré ne pas commencer son propos sans remercier tous les participants pour avoir honoré de leur présence ladite conférence. Pendant trois (03) jours, les participants seront édifiés sur les notions de booking et des Incoterms 2020, vitales à l’exercice de leurs métiers.
A l’ère où le domaine du transport et de la logistique constitue un levier au service de la diversification économique, la République du Congo se doit de prendre en compte les innovations intervenues au niveau du commerce international.
C’est à ce titre que le Conseil Congolais des Chargeurs, dans le cadre de ses missions régaliennes doit jouer pleinement son rôle, dans la négociation des coûts de transports, de formation et d'information aux chargeurs et autres usagers de la chaîne de transports.
En effet, au regard du plan de résilience édicté par le Gouvernement de la République du Congo qui s’arrime au Plan National de Développement (PND) 2022-2026, la présente conférence obéit à une démarche efficiente de mise à disposition d’informations en matière d’assistance multiforme au profit des chargeurs, transitaires, armateurs, consignataires et autres usagers de la chaîne de transport.
Il a exprimé sa joie qui va au-delà, voyant le Conseil Congolais des Chargeurs et la Société Congolais des Transports Maritimes, deux structures créées par le Gouvernement, acteurs majeurs de la facilitation des échanges et de l’encadrement du trafic en provenance et à destination de la République du Congo, œuvrant en synergie dans l’assistance multiforme des chargeurs et autres usagers de la chaîne de transports.
Ainsi, il a rendu un vibrant hommage à Son Excellence Denis SASSOU N'GUESSO, Président de la République, Chef de l’Etat, pour sa détermination à poursuivre la transformation du Congo en un grand pays à vocation logistique.
Cette conférence revêt le vrai sens de la mission d’assistance aux chargeurs ; autrement dit, le service de « Booking », renvoyant à la réservation de fret auprès des transporteurs, dans les ports de chargement, permettra, à coup sûr, aux chargeurs d’intégrer la notion de concurrence et de négociation, afin d’optimiser le prix du panier de la ménagère en République du Congo.
Elle inclut également une formation sur les Incoterms 2020, lesquelles permettent d’améliorer les règles d’échanges des marchandises, en déterminant les obligations réciproques entre le vendeur et l’acheteur, la répartition des coûts de transport, ainsi que le lieu de livraison qui représente le point de transfert des risques du vendeur à l’acheteur.
Il a déclaré être persuadé que cette conférence aidera les chargeurs et autres usagers de la chaîne de transport à maîtriser les options et innovations de la chaîne d’approvisionnements, aux fins de devenir plus compétitifs et de s’impliquer plus efficacement face à l’avènement de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf).
Il a souligné que la présente conférence suscite beaucoup d'intérêt aussi bien pour les décideurs que pour les participants.
C’est pourquoi, il a invité l’auditoire, à tirer le plus grand profit de la présence parmi nous, d'experts de haut niveau. Aussi, il a affirmé être convaincu que compte tenu de la pertinence du thème et de la qualité des communications programmées, les résultats de ces travaux seront à la hauteur de vos attentes.
Il a également remercié tous ceux qui ont accepté de participer à ces assises et tous les intervenants venus partager leurs expertises et expériences.
Pour terminer, il a souhaité aux participants un plein succès, avant de déclarer ouverte la « Conférence de sensibilisation sur l’optimisation de la chaîne d’approvisionnements pour une meilleure maîtrise des coûts au profit des chargeurs, transitaires, consignataires, armateurs et autres usagers de la chaîne de transport, couplée à la formation aux Incoterms 2020 ».
II. DU DÉROULEMENT DES TRAVAUX
Les participants ont été largement édifiés et échangés sur les missions du conseil congolais des chargeurs dont :
- l’assistance multiforme aux chargeurs ;
- le suivi et l’encadrement du trafic en provenance et à destination de la République du Congo ;
- la formation et l’information à l’endroit des chargeurs.
Et celles de la société congolaise de transport maritime, à savoir : l’assistance aux chargeurs…
Abordant la question de l’assistance aux chargeurs, il a été identifié plusieurs difficultés des chargeurs congolais en amont et en aval de la chaîne de transport. Il s’agit entre autres de :
➢ Problème de manutention, de groupage et dégroupages ;
➢ Problème des coûts de passage portuaire et corridors de transit ;
➢ Problème d’obtention des crédits documentaire ;
➢ Localisation des auxiliaires de transports ;
➢ Taux de fret élevés ;
➢ Attentes sur les périodes à couvrir lors des commandes chez les fournisseurs ;
➢ Absence de maîtrise des règles du commerce international ;
➢ Attentes sur la Traçabilité des mouvements des navires au port ;
➢ Absence des informations sur la notion d’incoterms et liners terms
➢ Absence d’une base de données des fournisseurs et des transporteurs
Pour pallier ces difficultés,
le conseil congolais des chargeurs s’entend renforcer le partenariat avec la société congolaise des transports maritimes en mettant en place un service de booking devant optimiser les coûts de fret inhérents à l’acheminement des marchandises en provenance et à destination de la République du Congo.
Dans la même optique, leur assistance est destinée à :
Pour le Conseil Congolais des Chargeurs :
➢ bonne relation avec les différents intervenants et acteurs de la chaîne de transport du Congo ;
➢ réalisation et restitution de l’étude sur les coûts de passage portuaire des marchandises et corridors de transit ;
➢ traçabilité du mouvement de la cargaison via le Bordereau Electronique de Suivi de la Cargaison (BESC) ;
➢ plaidoyer pour l’obtention des crédits documentaires ;
➢ Localisation des auxiliaires de transports ;
➢ Mise à disposition d’infrastructures d’entreposage ;
➢ Accès au programme des navires sur la traçabilité des mouvements des navires au port ;
➢ Mise à dispositions des engins de manutention ;
➢ Accès à la base de données fournisseurs et des transporteurs ;
➢ Création du Centre Trainmar en vue de former les chargeurs et autres usagers de la chaîne de transport ;
➢ Formations aux incoterms et liners terms.
Pour la Société Congolaise de Transport Maritime :
➢ Participation de l’armement national dans la réduction des coûts de la chaîne d’approvisionnements ;
➢ Mettre en place des réseaux d’agence à travers le monde ;
➢ négociation au volume des taux de fret ;
➢ affrètement groupé par zone ;
➢ assistance et représentation des chargeurs à l’export.
Au-delà des rôles que jouent ces deux structures dans l’optimisation et l’opérationnalisation des chargeurs, les participants ont été sensibilisés sur :
➢ les principaux fournisseurs du Congo ;
➢ les principaux produits d’importation : du blé jusqu’à la viande ;
➢ l’exportation au 2ème trimestre 2023 : Union Européenne, ALENA et CEEAC ;
➢ La protection du marché avec ou sans ZLECAf ;
➢ la chaîne de valeurs de l’acquisition des matières premières à la consommation finale en passant par la transformation.
S’agissant du suivi et de l’encadrement du trafic, il a été partagé les expériences du conseil sénégalais des chargeurs en la matière.
Le conseil sénégalais des chargeurs a mis en place une stratégie en vue de gérer son fret. Il s’agit de :
➢ Ses représentations dans le monde prenant en charge des préoccupations des chargeurs à l’étranger, fournissant l’assistance de proximité et maîtrisant le fret ;
➢ Création de la société Cargo-Sénégal : nouveau acteur assurant la relation avec la douane dont les chargeurs sont des membres actifs. Pour ce faire, le conseil sénégalais des chargeurs devient le seul interlocuteur du chargeur. Avec cette libéralisation, les chargeurs n’ont plus d’obligation vis-à-vis des opérateurs maritimes ; ils ont la capacité à négocier avec compagnies maritimes et augmentent leur volume de business ;
➢ Cargo-Sénégal applique les taux réels. A cet effet, tout intervenant y trouve son compte ;
➢ le conseil sénégalais des chargeurs instituant une discrimination positive dans le cadre de la souscription du BESC : Membre Cargo-Sénégal, coût souscription BESC à 05 dollars ; non membre de Cargo-Sénégal, coût souscription BESC à 150 dollars ;
➢ Cargo-Sénégal et le système BESC : application développée en interne avec relation directe avec les chargeurs qui peuvent créer directement leur compte BESC :
- nombreux avantages, notamment financiers et économiques
- Extension en Afrique ;
- Centre d’assistance et d’orientation du BESC à l’embarquement ;
- Prise en charge de la Barriere linguistique;
- Développement des armements africains
Enfin l’enseignement des Incoterms 2020 entre dans le cadre de la formation des chargeurs et autres usagers de la chaîne de transport. A cet effet, les participants ont eu droit à l’enseignement sur :
Les incoterms constituent la relation commerciale entre l’acheteur et le vendeur en intégrant le transporteur (à travers le contrat de transport) et l’assureur (par le biais du contrat d’assurance rendu obligatoire pour l’acheteur). Elles influencent les coûts et le risque entre le vendeur et l’acheteur.
Les quatre (4) familles mettant l’accent sur les critères de livraison et de transfert des risques sont :
➢ E (Exw) ;
➢ F (FCA, FAS, FOB). Le vendeur doit remettre les marchandises à un transporteur principal désigné par l’acheteur.
➢ C (CFR, CIF, CPT et CIP). Le vendeur remplit ses obligations de livrer lorsqu’il remet les marchandises au transporteur qu’il a lui-même choisit. Il doit inclure le contrat de transport et parfois l’assurance ; mais il n’assume pas le risque de perte ou dommage de marchandises ni les frais supplémentaires.
➢ D (DAP, DPU, DDP). Le vendeur a la charge de tous les coûts et risques qu’entraîne l’acheminement des marchandises jusqu’au lieu de destination convenu.
Les quatre (4) familles relevant du mode de transport sont :
➢ Groupe E (Exw : tout mode),
➢ Groupe F (FCA : tout mode, FAS : mode maritime conventionnel, FOB : mode maritime conventionnel). Ici, l’acheteur choisit le transporteur ;
➢ Groupe C (CFR : mode maritime conventionnel, CIF : mode maritime conventionnel, CPT : tout mode et CIP : tout mode). Ici, c’est le vendeur qui choisit le transporteur. CFR et CIF ne sont pas appropriés lorsque les marchandises doivent être transportées en mode conteneurs ou navires rouliers ; dans ce cas, il est souhaitable de retenir CPT ou CIP
➢ Groupe D (DAP : tout mode, DPU : tout mode, DDP : tout mode).
Les incoterms maritimes sont : FAS, FOB, CFR et CIF. Elles sont utilisées pour le transport par navires conventionnels ou bateaux.
Les caractéristiques des incoterms sont définies ainsi qu’il suit :
EXW (à l’usine) :
- le vendeur met à la disposition de l’acheteur les marchandises dans ses propres locaux. Le service de booking permettra aux chargeurs congolais de faire usage de cette incoterm.
- il ne s’occupe ni du chargement du véhicule, ni de la douane, ni de la sureté ; s’il le fait c’est sous la responsabilité de l’acheteur. Juste fournir une assistance en douane ;
- toutes les obligations et l’organisation logistique reposent sur l’acheteur.
FAS :
- le vendeur a rempli ses obligations lorsqu’il a placé la marchandise le long du navire (à quai ou sur une barge) dans les délais contractuels ou usuels. A cet effet, il fournit les informations permettant à l’acheteur de se conformer aux règles de sureté du transport ;
- les délais et lieux de livraison doivent être précisés ;
- l’acheteur supporte les risques dès la livraison effectuée s’il n’a pas notifié le nom du navire en temps utile dans la période convenue, ou si le navire est en re**rd, ou ne peut pas prendre la marchandise.
FOB :
- le vendeur a rempli ses obligations lorsque la marchandise a été chargée à bord du navire ;
- le transfert des frais s’opère également quand les marchandises sont chargées ;
- utilisé uniquement pour le transport par mer (non conteneurisé) ou par voies navigables intérieures ;
- il est à éviter pour les marchandises devant être ultérieurement transportées en conteneurs (FCL ou LCL) ;
- la précision du lieu de chargement (livraison) est importante.
CFR/CIF :
- le vendeur a rempli ses obligations lorsque que la marchandise a été chargée à bord du navire (transfert des risques)
- le transfert des frais : le vendeur doit conclure un contrat de transport jusqu’au port de destination convenu.
FCA (Franco Transporteur) : C’est un Incoterm multimodal à géométrie variable permettant 2 variantes, à savoir :
- la remise des marchandises au transporteur principale à l’usine de départ et dans les locaux du vendeur (chargé et dédouané),
- la remise des marchandises au transporteur principal sur le moyen de transport non déchargé dans un autre lieu (douane export faite). D’où l’importance de préciser le lieu de livraison.
CPT (Port Payé jusqu’à) – CIP (Port Payé, Assurance Comprise Jusqu’à) :
- le vendeur livre les marchandises à un transporteur qu’il a lui-même choisi, et avec qui il contracte le transport jusqu'au lieu de destination convenu avec l’acheteur ;
- Il supporte le coût du transport, mais il n’est plus responsable des marchandises à partir de leur remise au transporteur. Les deux points (transfert des risques et des coûts) : lieu de livraison pour le transfert des risques et du lieu de destination pour le transfert des coûts ;
- il y a deux points de transferts des risques et coûts, pouvant se situer en des lieux et à des moments très éloignés. Il y a donc un réel risque d’incompréhension entre acheteur et vendeur en cas de litige. L’acheteur risque de ne pas comprendre que le risque pèse sur lui très tôt alors qu’il n’a aucun contrôle sur le transport
DAP, DPU, DDP (qualifiés de ventes à l’arrivée) : mono ou multi modal, les incoterms « D » offrent un cadre contractuel à des livraisons dans un port, un aéroport ou un point intérieur (la précision du lieu de livraison est donc importante).
- le vendeur peut livrer les marchandises au lieu de destination convenu soit en concluant un contrat de transport soit en utilisant des moyens propres ;
- la règle de non recouvrement des frais de manutention à destination s’applique au vendeur lorsque le lieu de livraison/destination est un port ;
- responsabilité du transport principal, notamment en cas de phrase maritime, le vendeur doit s’assurer que sa gestion logistique ne risque pas d’être perturbée par les règles de sûreté
- la règle de non recouvrement des frais de manutention à destination s’applique au vendeur lorsque le lieu de livraison/destination est un port ;
- le vendeur remplit ses obligations lorsque la marchandise est mise à la disposition de l’acheteur sur le moyen de transport, prête à être déchargée au lieu de destination convenu ;
- le vendeur n’est pas tenu de gérer le dédouanement dans le pays de destination.
Il convient de signaler que les Incoterms n’influent pas sur le coût total d’une livraison ; mais seulement sur sa répartition.
Quant aux Liner-TERMS, ils désignent donc des termes qui qualifient et précisent les opérations de passage portuaire comprises dans le montant du fret à payer (donc quelles prestations sont comprises dans le prix du fret). Les liner-terms ne modifient en rien le point de transfert des risques défini par l'incoterm utilisé.
Selon l’endroit où a lieu le transfert des coûts, les opérations de manutention sont à la charge du transporteur ou du client. Le transfert des coûts peut avoir lieu à 3 endroits :
- sur le quai, à l’écart du navire. On utilise le terme de container yard (CY) en anglais ;
- sous le palan de chargement, c’est-à-dire à proximité du navire. On utilise le terme underhook en anglais ;
- À bord du navire. On utilise le terme free en anglais.
Il existe 9 liner-terms dont le nom s’obtient en juxtaposant le lieu de transfert des coûts au chargement et le lieu de transfert des coûts au déchargement.
Vente FOB Dakar à un acheteur à Pointe noire. La CCI m’impose de supporter la manutention bord. Cependant l’acheteur a les frais liés au transport. Maersk lui fait une cotation de fret avec un liner-terms sous palan sous palan qui inclus la manutention bord. Problème : 2 parties ne peuvent pas charger la même marchandise. Les incoterms s’inclinent devant les usages des ports (liner-terms).
De plus, les participants ont été édifiés sur le rôle et contribution des conseils de chargeurs dans la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale Africaine (ZLECAf) et la stratégie de l‘économie bleue en Afrique.
Parlant du rôle et contribution des Conseils de Chargeurs dans la mise en œuvre de la ZLECAF, il a été décliné :
➢ Défis de la ZLECAf : industrialisation, énergie, développement des infrastructures logistiques, etc.) ;
➢ Rôle des CC dans la mise en œuvre de la ZLECAf :
- implication des CC dans les négociations de la ZLECAf dans les comités nationaux ;
- appui à la résolution des questions logistiques en vue de faciliter la fluidité de passage des marchandises le long des corridors, à travers la construction des entrepôts, aires de stationnement, bourse de fret) ;
- solutions informatiques digitalisées, servant d’interface entre les chargeurs et les autres usagers de la chaîne logistique
Concernant la stratégie de l‘économie bleue en Afrique, le conférencier a insisté sur :
➢ Cadre conceptuel de l’EB notamment l’EB comme l’utilisation des mers, des océans et des cours d’eau intérieurs (fleuves, rivières, lacs) pour le développement durable
➢ objectif clé de l’UA sur l’EB : exploiter le potentiel des dotations aquatiques de l’Afrique pour la croissance de l’EB
➢ justification de l’EB : l’utilisation rationnelle des dotations aquatiques de l’Afrique
➢ programmes et plans de l’EB de l’Afrique repose sur 5 thématiques, à savoir :
- Pêche, aquaculture, conservation et écosystèmes aquatiques durables,
- Transport, commerce, ports, sécurité, sûreté maritime, dans les cours d’eau et application de la législation,
- Tourisme côtier et maritime, changement climatique, résilience, environnement, infrastructures,
- Ressources énergétiques et minérales durables et industries innovantes,
- Politiques, institutionnelles et gouvernance, emploi, création d'emplois et éradication de la pauvreté, financements innovants
➢ vision de l’EB : EB inclusive et durable, qui contribue de manière significative à la transformation et à la croissance de l’Afrique
➢ Stratégies de l’EB de la CEDEAO et la CEEAC
➢ Défis de l’EB :
- enjeux stratégiques : gouvernance bleue, économique et social, nutritionnel, changement environnemental et climatiques ;
- défis techniques : évaluation du potentiel bleue, comptabilité EB activités et composantes pour une meilleure gouvernance, planification de l’espace maritime, approche intégrée et prospective des écosystèmes marins, accroissement de la sûreté et de la sécurité grâce à une surveillance maritime intégrée, valeur ajoutée.
La stratégie de l’EB de l’UA est une stratégie continentale, qui doit se disséminer au niveau de chaque sous-région, notamment la CEDEAO et la CEEAC.
➢ Stratégie de l’EB de la CEDEAO : basée sur 9 thématiques à savoir :
1. La Gouvernance, la coordination intersectorielle pour exploiter la croissance bleue
2. La Pêche et aquaculture
3. Ports et navigation, navigation fluviale (voies navigables intérieures)
4. Tourisme côtier et fluvial
5. Recherche et éducation, transformation et commercialisation
6. Énergie bleue
7. Exploitation minière pétrolière, marine et aquatique
8. Eau et ressources en eau sous-utilisées
9. Services écosystémiques, Contraintes sociales et environnementales, Changement climatique
➢ Stratégie de l’EB de la CEEAC : repose sur cinq (05) domaines thématiques, retenues par l’UA. Ce sont :
- L’EB implique de développer un éventail large d’activités économiques en mer et dans les eaux continentales fluvio-lacustres ;
- Toutes les activités de l’EB au sein de la CEEAC doivent se développer dans le plus grand respect de l’environnement et des écosystèmes marins et aquatiques et dans la lutte contre les menaces des changements climatiques ;
- Toutes les activités de l’EB dans l’espace CEEAC doivent efficacement servir à la lutte contre la pauvreté, et au développement de la prospérité sociale et humaine des Etats ;
- Toutes les activités de l’EB ne peuvent se déployer durablement que dans un contexte de sécurité et de la sûreté renforcées et dans le cadre d’une gouvernance pacifiée et sécurisée des espaces maritimes et fluvio-lacustres.
Recommandation de l’UA en matière des transports : création des compagnies sous-régionales de navigation pour réduire fortement la dépendance extérieure.
III. Des motions
Les conférenciers ont adopté deux motions suivantes :
- Motion spéciale à Son Excellence Denis SASSOU NGUESSO, Président de la République, Chef de l’Etat ;
- Motion de remerciements au conseil congolais des chargeurs et à la société congolaise de transport maritime.
Fait à Pointe-Noire, le 20 octobre 2023