18/06/2022
Le manque de considération envers la presse au Sénégal :à qui la faute ?
La presse Sénégalaise est toujours sujette à des critiques qui parfois sont infondées.
Les populations émettent des discours et tiennent des actions qui, à la limite, portent atteinte aux journalistes. Des propos violents sont tenus à leur égard allant même jusqu'à la violence physique. L'on se souvient de l'attaque contre le quotidien "les echos", la radio RFM ( pour ne citer que ceux-là)
Mais toujours est-il que le devoir de l'information prime sur les contraintes du terrain.
Le manque de considération envers la presse au Sénégal est flagrante, et cela démarre à la tête de nos institutions, avec la présidence qui effectue une communication "Samba Alar". On est toujours apte à donner des interviews aux médias étrangers, "aux insulteurs publics" mais quand il s'agit de nos médias nationaux c'est toujours un mutisme borné. La presse n'est bonne que pour servir une plate-forme de "débats infantiles et insensés" sur les sorties de l'opposition, pour vendre un client politique ou discréditer un opposant. Un "je m'en foutisme" total!!!
L'interview accordée récemment aux chaînes françaises (RFI et la France24)par le Président de la République démontre le mépris et le manque de considération notoire à l'endroit de la presse sénégalaise. Une situation à la fois désolante et décevante pour cette presse qui ne cesse de braver les obstacles pour informer juste et vrai.
Il faut aussi dire que ce mauvais traitement de la presse ne se situe pas uniquement au niveau des dignitaires du régime en place, car l'opposition aussi n'est pas en reste. En effet, la presse se veut neutre et équidistante des considérations politiques ou partisanes Mais, il est dommage de constater qu'une partie de l'opposition ne puisse le voir sous cet angle. Des journalistes sont insultés au quotidien et accusés à tort d'être à la solde du régime pour le simple fait de répondre aux exigences du métier. Le cas des éléments de la TFM en est une illustration. Ils ont été décriés lors de la manifestation de YAW le mercredi dernier alors qu'ils étaient dans l'exercice de leur fonction. Certains médias aussi subissent des lynchages de la part des profanes en la matière.
Le journalisme n'est pas une tâche aisée, mais malgré tout,ses acteurs essaient de s'acquitter de leur devoir tout en se conformant à l'éthique et à la deontologie journalistique
Cependant, étant toujours facile de rejeter la faute sur l'autre, acceptons que la presse n'est pas exempte de reproche.
D'abord, elle donne la parole aux racailles laissant en rade les experts, les plus aptes à parler. La presse a tendance à nous imposer des "Toutologues" des experts en Tout".
Ensuite, le pluralisme médiatique fait qu'on ne reconnaît plus qui est journaliste et qui ne l'est pas. La toile a engendré des diffuseurs d'information qui se prennent pour des journalistes, qui, au vu de leur audience, se considèrent même plus légitimes que les journalistes formés dans les écoles. Ces derniers (les journalistes formés dans les écoles ) se voient parfois aussi détourner des règles qui régissent la profession. En effet, le passage dans les écoles de formation journalistique ne les empêche pas de s'adonner à des pratiques contraire à l'éthique et à la deontologie.
Dans cette série de critique aux médias, s'y ajoute la prédominance de la politique dans les traitements de l'information au point de donner raison à cette appréhension bien Sénégalaise que "les journalistes sont des vendus".
XJ