28/11/2025
Dans les villages du Niger, il se dresse souvent à l’ombre des habitations, discret mais incontournable. Le grenier à mil, avec ses murs en banco ou ses parois tressées surélevées, est bien plus qu’un simple silo : c’est la mémoire d’un pays agricole et la première muraille contre l’insécurité alimentaire.
Hérité de savoir-faire transmis depuis des siècles, le grenier répond à une nécessité vitale : préserver le mil, base de l’alimentation nigérienne, durant les mois de soudure. Rien n’est laissé au hasard : hauteur calculée pour éloigner les rongeurs, matériaux respirants pour éviter l’humidité, petites ouvertures pour limiter les pertes, toiture de chaume pour réguler la température. À lui seul, il résume l’ingéniosité des communautés sahéliennes face à un climat rude et imprévisible.
Mais le grenier est aussi un marqueur social. Dans de nombreuses familles, il symbolise la richesse, la prévoyance et la capacité d’un ménage à nourrir les siens. Son état, sa taille, sa quantité de mil stockée sont autant de signes silencieux que chacun sait lire.
Aujourd’hui, alors que le changement climatique fragilise les récoltes, le grenier se transforme. Des modèles améliorés — plus résistants, mieux ventilés, parfois hybridés avec des techniques modernes — émergent dans les villages. Pourtant, malgré ces innovations, le grenier traditionnel conserve son rôle central. Il reste la sentinelle du foyer, le gardien du mil, et l’un des piliers les plus durables de la résilience nigérienne.
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