31/08/2024
Mali : La vérité sur Tinzaouatène.
Les grands peuples ne meurent pas, dit-on. Très peu de personnes en dehors de quelques aventuriers pouvaient situer la bourgade de Tinzaouatène, perdue aux confins du désert sur la carte du pays. On sait à présent que c’est une zone tampon entre le Mali et l’Algérie, dont les autorités ont été absentes pendant plusieurs décennies, qui est devenue un centre de transit et de trafic en tous genres, accueillant surtout les terroristes vaincus et chassés de Kidal. C’est en ce lieu fatidique du territoire malien qu’apparaît la vraie face du terrorisme au Sahel et même au plan mondial et que son sort se joue en ce moment.
ON VOIT A PRESENT LE DOS DES NAGEURS EN EAU TROUBLE
Tinzaouatène est devenu le point de mire du monde, tellement y sont subitement importants les intérêts économiques et sécuritaires, ainsi que les forces mobilisées pour les défendre. En réalité, tout le narratif développé autour de la crise malienne depuis 2011 avait été minutieusement préparé dans certaines officines spécialisées d’Europe et véhiculé par des media en mission commandée, et les pouvoirs successifs à Bamako ont commis l’erreur monumentale de le gober, préparant ainsi les esprits à la partition du Mali.
L’objectif était de couper du pays ce que l’Occident considérait comme une réserve naturelle pour son approvisionnement en matières premières. L’enjeu est donc bassement économique, mais il fallait trouver un prétexte, en se présentant en sauveur et en défenseur de minorités opprimées.
Heureusement, le Mali est un vieux pays largement instruit par l’histoire depuis la rencontre de Kurukanfuga au 13ème siècle, entre douze rois qui ont créé l’empire du Mandé, sans oublier les expériences dramatiques de la déstabilisation du Biafra, de l’Irak ou de l’Afghanistan, ainsi que celles plus proches de la Libye et du Soudan, avec à la manœuvre les mêmes metteurs en scène impénitents.
La rébellion et le terrorisme ne sont que des paravents derrière lesquels se tap*ssent les Occidentaux dont ils sont le produit. Si non, comment des Ukrainiens laminés sur leur propre sol par les Russes qu’ils n’arrivent pas à bouter hors de leur pays, peuvent-ils prétendre venir les contrer en plein désert malien ?
En outre, comment des mercenaires recrutés dans les missions diplomatiques ukrainiennes installées dans des pays limitrophes du Mali pour aller combattre en Ukraine, ont-ils pu se retrouver aux portes de Kidal ?
Les déclarations d’un officier militaire ukrainien et de l’Ambassadeur accrédité à Dakar ne laissent aucun doute sur leur participation aux attaques et aux massacres contre le Mali et la Russie. Dès lors, qui pourra convaincre les Maliens que l’OTAN qui soutient à fond l’Ukraine n’a pas ouvert un autre front en Afrique contre la même Russie qui est le partenaire clé du Mali ?
Finie donc l’hypocrisie souriante ! Avec ou sans Wagner, la Russie va s’engager ouvertement aux côtés du Mali. Tant mieux pour les FAMA et tant p*s pour les agresseurs.
LE MALI A FAIT LES MEILLEURS CHOIX DE PARTENARIAT
Depuis la rectification de la Transition en 2021, les choix opérés ont permis une remise à plat de la politique de coopération parce que certains accords de partenariat se sont révélés toxiques pour le Mali.
A titre de rappel, c’est à partir du Sénégal de Léopold Sédar Senghor et de la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët Boigny que la France a développé son emprise sur les autres pays de l’Afrique de l’ouest.
C’est pourquoi, ces deux pays bénéficient, jusqu’à ce jour, d’un statut préférentiel à tous les égards. En ce qui concerne l’Algérie qui avait bénéficié du soutien de Modibo Kéita pendant sa guerre de libération contre la même France, on sait à présent que depuis soixante ans, l’essentiel de sa production pétrolière et gazière est pompé dans le sous-sol malien. Le Mali est en train de devenir une véritable puissance militaire capable de défendre son territoire et ses ressources, changeant les perspectives en sa faveur.
Honneur et gloire aux FAMA !
La création de la Confédération avec le Burkina Faso et le Niger le rend davantage plus fort grâce à la mutualisation des moyens. Pas donc besoin de lire « Le Prince » de Machiavel, pour comprendre l’inquiétude au plus haut niveau des pays voisins dont la suprématie est désormais rudement mise à l’épreuve par le Mali d’Assimi Goïta qui a fait du chemin, après avoir déjoué beaucoup de pièges et de voies détournées. La roue de l’histoire et la loi cosmique du changement étant en mouvement, c’est l’occasion de lancer un appel pathétique et fraternel à tous nos compatriotes qui ont choisi de s’exiler pour différentes raisons car, se battre contre son propre pays est une bataille perdue d’avance et une malédiction.
A leur retour, ils trouveront certes des maliennes et des maliens fâchés mais qui gardent un sens à nul autre pareil, quasi fusionnel de la famille, de l’amitié et du pardon. Il faudra juste un repentir sincère devant le peuple malien qui ne ferme jamais la porte à un fils du pays, quelle que soit la gravité de la faute. Les mécanismes multiséculaires de règlement des conflits sont là et il faut juste avoir l’humilité de s’y plier. Le Malikura ayant besoin de tous ses enfants pour répondre au rendez-vous de l’histoire et de l’honneur, la Justice saura certainement elle aussi, le moment venu jouer sa partition.
Le peuple malien n’est pas un peuple soumis et il a du ressort depuis que l’esprit de Kurukanfuga l’habite. Modibo Kéita l’a dit il y a soixante ans, son fidèle compagnon Seydou Badian Kouyaté le rappelait il y a quelques années seulement. Si les étranges vicissitudes de la fortune ont fait que le Mali s’est plusieurs fois retrouvé au creux de la vague, il a toujours su se relever, confirmant l’adage selon lequel « de la racine à la feuille, la sève monte et ne s’arrête pas ». Sève vivifiante des temps !