20/11/2024
Le CPT et des organisations de la société civile telles que le RNDDH et l'ISAKE ont tous réagi sur la journée de ce mardi 19 novembre oú plusieurs dizaines de bandits ont été neutralisés par la PNH et la population.
La jounée d'hier, marque, sans nul doute, un tournant majeur dans la lutte contre le grand banditisme dans le pays. Depuis tantôt deux semaines, la coalition terroriste "Viv Ansanm" ne cesse de multiplier leurs attaques dans différents quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince, poussant des dizaines de milliers de personnes à fuir leurs demeures. Dans son dernier rapport sur la hausse des actes de violences en Haïti, les Nations-Unies éstiment les personnes déplacées à 12 619, réparties entre les quartiers de Solino, Tabarre, et Fort National.
Tenant compte des menaces proférées par les gangs concernant un éventuel assaut contre la commune de Pétion-Ville, et les quartiers de Canapévert, Débussy, haut Delmas, entre autres, les riverains de ces zones se sont préparés à faire face à ces attaques "advienne que pourra".
C'est alors que, de très tôt dans la matinée du mardi 19 novembre, un camion transportant des dizaines d'individus lourdement armés et munis de matériels de communications, a été intercépté par un point fixe de la PNH au niveau de l'avenue Panaméricaine (PV). En réaction, les malfrats ont ouvert le feu sur les policiers afin qu'ils puissent s'en échapper, mais c'était sans compter sur le professionnalisme des agents de l'ordre, qui ont réussi à neutraliser 8 d'entre eux, avant que les autres ont tentés vainement de sauver leur peau en s'éparpillant à travers les quartiers de Canapévert, Musseau, Bourdon et autres.
Grâce à la vigilance et la détermination des riverains des zones précitées, la majorité pour ne pas dire la totalité de ces bandits ont été stoppés.
Il est à rappeller que le mouvement "bwakale" a pris ses origines dans le quartier de Canapévert en avril 2023 dans un contexte presque pareil. Selon plus d'un, le "bwakale" traduit le ras-le-bol d'une population laissée-pour-compte face à la cruauté des actes des gangs.
En effet, suite à cette journée marquée par la reprise du mouvement "bwakale" et d'une étroite collaboration entre les forces de l'ordre et la population civile, les réactions fustigent de partout.
Dans un communiqué, le Conseiller-Président, Fritz Alphonse Jean, encourage la population de continuer à travailler avec les agents de l'ordre afin de mettre un terme à l'expansion des gangs. Selon lui, à l'origine de ces attaques répétées des gangs contre la population, se trouvent des gens avides qui ne veulent pas perdre certains privilèges.
Pour sa part, le Directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), souvent critiqué par ses détracteurs, sous prétexte qu'il prend toujours position en faveur des gangs, M. Pierre Éspérance, a, sans langue de bois, salué le mariage "police-population" qui a mené à l'anéantissement de plusieurs dizaines de bandits, tout en appellant les membres des différents foyers de gangs du pays à livrer leurs chefs aux autorités.
Munson Jean, Coordonateur adjoint de l'Inisyativ Sitwayen Angaje Kont Ensekrite (ISAKE), quant à lui, invite les autorités de continuer à prendre les dispositions nécéssaires afin de renforcer la présence des agents de l'ordre dans les zones qui ne sont pas afféctées par l'éscalade de la violence des gangs, et de tout mettre en oeuvre pour récupérer les territoires contrôlés par ces derniers.
Plus loin, M. Jean, éxige la mise en place d'une structure capable de repêcher les enfants des rues, ce qui, selon lui, mettra un terme à la production de nouveaux "enfants-soldats".
Tout en croyant que la collaboration "police-population" est un atout pour contrecarrer les bandits à la conquête de nouveaux territoires, Munson Jean, insiste sur le fait que le gouvernement doit aussi mettre en application d'autres mesures structurelles en vue de rétablir la sécurité sur toute l'étendue du territoire national.
Le MÉMO