15/04/2024
✍️ MOURIR OU PÉRIR ? Le choix qui détermine la différence entre ceux qui s’engagent et ceux qui s’en tapent, entre donc ceux qui vivent et ceux qui existent !
Seule, l’animation animique de la carne humaine ne couvre pas tout le champ sémantique et philosophique de ce qui peut se définir comme la vie ; la vie est bien plus que le mouvement sergé de l’Aventure commune vers et envers un sinueux et obnubilant but : c’est bien plus que cela ; c’est surtout, au-delà donc de la conception logique et stricte du plus dithyrambique des concepts, la vie, autour des aspects illogiques et symbolistes du cours du monde que les saines valeurs humaines se jaugent. C’est justement cet état de fait qui impose la voie de conséquence dont les données nous apprennent qu’il n’y a pas d’existence qui puisse mériter l’honneur de la noblesse de la certification « vie », existence qui ne soit pas mise au service d’une cause. C’est dire que la « vie pour la vie » - la vie sans toile de fond, sans desseins d’utilité sociale - n’existe et ne peut être fatalement envisagée que pour ceux et celles qui ont choisi l’indifférence sociale au détriment de la juste magnanimité de se dédier - dédier son existence - à la communauté, à la nation, au monde…
Après cette dichotomie cernée et élucidée entre « vie » et « simple existence », il convient de souligner que sur le levier de conduite à activer pour éviter de passer, comme on le dit, « incolore, inodore et sans saveur », la première chose à savoir est que tout est question d’orientation de ce qu’on décide de faire de sa bonté individuelle qui accompagne gratuitement l’humain à l’entrée du monde (mais que nos entourages naturels et sociaux nous font souiller et tacheter par notre incorporation culturelle au sein de la tendance des vices et travers, de l’imposture et de l’arrogance, de l’égoïsme et de la malhonnêteté, ces biberons que la société nous a tendus en nous élevant, hélas !)
« Vivre c’est lutter », a écrit Victor Hugo derrière qui je me range systématiquement face à tout débat sur le sens à donner à la vie sur terre. Mais ce qu’il faut ajouter à cette réflexion du cher père de Léopoldine, c’est l’information utile selon laquelle l’étendue de cette « lutte » doit, par un altruisme éduqué et soumis au sacrifice « unstoppable », gentiment - et de façon désintéressée - dépasser les bornes intimistes et personnelles du « Comment gagner son pain » ou du « Chercher le minimum », « Chercher à s’en sortir ». En réalité, la lutte impérative qu’évoque le grand Hugo comme condition de vie au sens noble du terme, ce combat veut tout simplement dire : « Vivre pour soi-même et pour les autres ».
Par ailleurs, lorsque l’humain détermine définitivement son choix sur cet échiquier peu dilemmique de l’orientation et du sens à donner à sa vie, ipso facto, le sort logique et convenable à son choix s’enclenche par l’infaillible correspondance entre actes et répercussions : l’humain, à travers son choix, se range dans un de ces deux irréversibles cas de figure :
- il sera programmé à périr parce qu’ayant préféré strictement respirer, manger, boire, éventuellement danser, aimer, « profiter de la vie » (pas aider, semer, guider, participer, organiser, choisir, parler au nom, défendre, avertir, éduquer, enseigner, partager…) ;
- alors que dans le cas de celui ou celle qui avait choisi de se dédier et donc de revêtir les qualités humaines qui peuvent résulter des activités citoyennes - ou politiques - citées entre parenthèses, il ou elle sera programmé à l’honneur de mourir, c’est-à-dire partir d’ici après avoir contribué, tant peu soit-il, au bonheur social de sa communauté, de sa nation ou de la planète : mourir, pas périr.
Engageons-nous donc, que ce soit sous le dôme du silence et de la sobriété ou sous les projecteurs, mais engageons-nous quand même sur quelque front, pour que le monde (famille, quartier, commune, région, pays…) retienne de nous des gens qui ont eu l’honneur d’essayer d’aider. Engageons-nous pour espérer le mérite de la mort, le plus noble canal d’extirpation de l’homme de cette vie, puisqu’il existe d’autres pores de damnation qui enregistrent quelques fois l’envolée d’une âme lourde.
Pour nous, les humains, d’autres questions fondamentales s’ajoutent ainsi à notre trousseau de réflexions :
▪️Que veut-on laisser : empreinte ou encombrement ?
▪️ Comment veut-on quitter la scène de la plus improbable tragédie qui soit (la vie) : mourir ou périr ?
▪️ Comment comptons-nous établir nos rapports avec la société et ses aspirations : s’engager ou rester à la marge ? Participer ou se démarquer ? Contribuer ou esquiver ? Oser ou se résigner ? Agir ou subir - ou encore se contenter de feinter ?
Faites le choix ! Faisons le choix ! Faisons-le bien et surtout vite. Car, oui : nous ne sommes que d’insignifiants et fragiles témoins d’un monde trop éphémère et insaisissable 🙏❤️
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