06/11/2024
Chapitre 57 : La Retraite**
*Marie Olga GUITSIEMBOU*
Depuis que je suis sortie de l’hôpital, je ne décolère pas. J’ai pardonné beaucoup de choses dans cette famille, mais cette fois, c’est impossible. Je ne veux même pas essayer, je veux juste passer à autre chose. Ce n’est pas une goutte d’eau qui a fait déborder le vase, le vase s’est brisé.
J’ai refait le film de ma vie et je me rends compte que si je devais quelque chose à quelqu’un, j’ai déjà tout remboursé. Je ne dois plus rien à personne. Donc non, je ne mérite pas ça. Je vais tout remettre au clair, tout remettre à plat, les compteurs sont à zéro. Sur 35 enfants, mon père n’en a perdu aucun, que quelqu’un d’autre prenne la relève. La dernière chose que je ferai pour cette famille, c’est de faire revenir Ophélia et ses enfants, mais après ça, plus rien. Je ne ferai plus rien.
Je prends mon téléphone et j'écris dans le groupe de la famille. Je veux une réunion avec eux, avec la famille de Paul et celle de Manu ici à la maison. Je veux mettre tout au clair pour pouvoir passer dignement à autre chose. Cette fois-ci, on ne parlera pas derrière mon dos, c’est fini.
Je m’allonge sur le lit et je me mets à ressasser le film de ma vie dans ma tête, mais cette fois-ci, je ne pleure pas. Au contraire, je souris.
Je souris parce que c’est grâce à ce passé que j’ai ce présent aujourd’hui. Je suis reconnaissante car le Seigneur a fait beaucoup de choses dans ma vie. Ce que j’ai vécu me permet de réellement apprécier ce que j’ai aujourd’hui.
Je sens un bras m’enlacer et une main se poser sur mon sein droit. Je souris timidement car cette main, je la reconnaîtrais toujours, même les yeux fermés. Il s’agit des mains de l’amour de ma vie.
Quand nous étions tout jeunes, je partais chez lui et je passais toute la nuit avec lui, sans rien faire, mais il me gardait dans cette position, en posant sa tête sur le creux de mon cou.
Puis un jour, je n’arrivais plus à fermer les cuisses face à son souffle sur mon cou et sa main posée sur mon sein droit.
Donc, ce qui devait arriver arriva, et en un rien de temps, j’en suis devenue accro. J’étais déjà amoureuse, mais la chose m’a rendue encore plus dépendante.
Quand je pense que dans quelques mois, il deviendra mon époux, je me pince un moment pour m’assurer que c’est bien réel, car même dans mes plus beaux rêves, jamais je n’aurais imaginé cela.
Moi : Merci Seigneur.
Manu : Comment tu vas ?
Moi : Comme quelqu’un prêt à couper les ponts.
Manu : Ophélia sera dans l’avion demain avec les enfants. Ça n’a vraiment pas été facile, mais au moins elle ne risque plus rien.
Moi (soufflant) : Merci.
Manu : J’ai vu avec un ami, elle aura un travail et pendant un an, je vais payer l’école des enfants.
Moi (énervée) : Je ne t’ai pas demandé de faire ça.
Manu : Mais tu m’as dit que les enfants seront mieux avec elle. Elle revient au pays sans un sou en poche, sans travail, rien. Comment va-t-elle prendre soin d’eux ? Pour moi, être mieux placé pour s’occuper de ses enfants, c’est pouvoir les prendre en charge. C’est moi qui l’ai fait revenir ici avec les enfants, donc je me sens responsable d’eux, du moins pendant la première année, le temps qu’elle prenne ses marques dans l’entreprise.
Moi : Hum, en tout cas, moi, personnellement, ça ne me concerne plus.
Manu : Il ne faut pas avoir le cœur dur, poussin.
Moi : Je n’ai pas le cœur dur, je suis arrivée à saturation. Que chacun se débrouille. Je veux maintenant que chacun apprenne à vivre sans dépendre des autres, qu’ils sachent ce que c’est que de travailler. Ophélia est partie à l’école, elle n’a jamais eu à souffrir pour quoi que ce soit. Même lors de la naissance de Kenan, c’est moi qui m’en suis occupée pour qu’elle puisse aller à l’université. Le travail, c’est grâce à moi qu’elle l’a eu. Les États-Unis, c’est moi qui ai tout payé pour qu’elle puisse y aller. Où est le résultat ? Je ne parle pas du fait qu’elle n’avait même plus mon temps, pendant que je vivais la dure ici. Non, mais où est le résultat de tout ce que j’ai fait ? Qu’elle se débrouille. J’ai deux sœurs mariées aujourd’hui, j’ai tout fait, depuis le lycée, l’université, et même pour le travail encore. Mais aujourd’hui, même pas une seule fois elles ne sont venues me dire “Olga, Yako”, rien. Mais une est en instance de divorce et m’accuse de lui avoir donné un coureur de jupons. Mais quand tout était rose, jamais je ne l’ai vue. L’autre, je ne sais même pas ce qu’elle devient. Mais selon toi, la famille, c’est un seul côté ? [Silence] Je ne vais plus me tuer à la tâche pour eux.
Manu (soupirant) : Je comprends, mais ils restent ta famille.
Moi : Je sais, on ne choisit pas sa famille, mais papa a eu 35 enfants. Aucun n’est décédé, donc je ferai partie de cette famille, mais je ne vais plus me sacrifier pour eux.
Manu : Ok, si c’est ce que tu veux, j’accepte. Mais de temps en temps, je ferai un geste.
Moi : Fais comme tu veux, mais ce sera sans moi.
Manu (bisou dans le cou) : J’ai un cadeau pour toi.
Moi (souriante) : La voiture que…
Manu : Non, Olga, je ne t’achèterai pas une autre voiture.
Moi (suppliante du regard) : S’il te plaît, poussin.
Manu (se levant) : C’est non. Tu voulais une Tundra, tu as une Tundra.
Moi : Je veux une Maserati maintenant.
Manu : Pour rouler ça sur quelle route ici ? Ne me fais pas rire. En plus, tu n’auras rien. Il faut apprendre à être raisonnable dans la vie.
Il se dirige vers le coffre-fort de la chambre et prend une enveloppe kaki.
Il revient vers moi et me la donne.
Je m’assois correctement pour l’ouvrir.
Je me mets à lire le papier et des larmes coulent de mes yeux.
Manu : Ne mouille pas l’acte de naissance de mon enfant.
Moi (émue) : Merci.
Manu : C’est notre enfant.
Moi (du rire aux larmes) : Oui, c’est notre enfant.
Manu : Marie Paule MBA, toi-même regarde comme c’est beau.
Moi : Oui, c’est vraiment beau [me levant pour l’embrasser]. J’ai hâte moi aussi d’être madame MBA.
Manu : Si tu n’étais pas compliquée, même demain on pourrait le faire.
Moi : Non, je veux que tout soit parfait.
Manu : Tu te maries avec un MBA et tu parles de parfait, parfait n’est rien devant un MBA dans son jus.
Moi (secouant la tête) : Mieux vaut qu’on se prépare, Zoé nous attend.
Manu : Vraiment, je trouve qu’elle fait beaucoup d’efforts.
Moi (amusée) : Tu as raison, elle organise carrément une fête avec tous les amis et la famille de Cédric.
Manu : Je ne peux pas rater ça.
Moi (amusée) : Moi non plus. Les enfants font quoi ?
Manu : Ils sont avec Adjovie.
Moi : J’ai déjà dit que…
Manu : Calme-toi, elle a compris. Et je sais que ça te fait mal de la punir ainsi. Elle a compris car même sa manière de regarder les gens et de faire les choses a changé. Laisse-lui une dernière chance.
Moi : Hum…
**OPALE OTOUNGA VIE-ZOÉ**
Je suis à la zone industrielle pour prendre les boissons de la fête. J’essaie vraiment de tout prendre, mais j’ai un peu de mal à m’y retrouver.
5 Verdi pommes
2 Chenet
4 Boum Boum… mais c’est quoi cette boisson ? Depuis tout à l’heure, je fais le tour du magasin et il n’y a aucune boisson avec ce nom.
Je prends mon téléphone et me résigne à contacter Cédric.
Moi : Allô chou.
Lui (amusé) : Tu te rends enfin compte que tu as besoin de moi.
Moi : J’ai cherché partout, mais je ne vois pas le boum boum de Rémy.
Lui : Laisse, je vais m’en occuper, mon cœur. Le Boum boum, c’est un mélange, et il n’a pas précisé.
Moi (soupirant) : Ok, donc tu viens chez moi avec, n’est-ce pas ?
Lui : Sans faute.
Moi : Je t’aime, bisous.
Lui : Je t’aime aussi, madame MBA.
Moi : Je ne le suis pas encore.
Lui : Ton grand-père a dit qu’une fois qu’il sortira de sa retraite, il nous donnera la réponse.
Moi : Mais il n’est pas encore sorti.
Lui : Mais j’ai rêvé de toi cette nuit et tu hurlais dans mon lit. Mais comme je ne suis plus un impudique, c’est que tu deviendras forcément ma femme pour le faire.
Moi : Ah ça, bon, je termine d’abord les courses, mon cœur.
Lui : Bisous à toi.
Moi : Piou.
Click !
Je continue mes courses. C’est dans ces moments que Port-Gentil me manque. Ici, pour passer d’un endroit à un autre, c’est tout un problème, alors qu’à POG, c’est assez facile.
Quand je rentre, je trouve Nouria. Je lui ai demandé de m’aider. Nouria, c’est un peu compliqué comme histoire. C’est la copine de mon frère, mais mon frère est marié, donc normalement, je ne devrais pas traîner avec elle. Mais à la base, c’est une amie de la famille, on se connaît depuis longtemps, donc je préfère ne pas me mêler.
Moi : Coucou ma belle.
Elle : Coucou, comment vas-tu ?
Moi : Comme quelqu’un qui attend sa sentence.
Elle : Je pense que papa Elie sera d’accord.
Moi : Je le pense aussi, mais je ne peux pas m’empêcher de me dire : et s’il refuse ? S’il nous demande d’attendre encore deux ans ? J’ai un peu peur.
Elle (souriante) : Je peux comprendre.
Moi : Je l’aime, Nouria. J’ai décidé de faire des compromis que je m’étais juré de ne jamais faire. J’ai acheté de l’alcool chez moi, et des gens viendront boire de l’alcool ici, tu t’imagines ?
Elle : Je sais que tu n’aimes pas en parler, mais les compromis, ça me connaît. Je sors avec un homme marié, Zoé. L’amour nous pousse parfois à faire des choix difficiles.
Moi : Je suis vraiment désolée pour ce que Prince te fait vivre.
Elle : J’ai accepté de vivre ça, ne t’en fais pas.
Elle m’a aidée à tout préparer. À 15 heures, les invités sont arrivés, chacun avec quelque chose en main.
Olga : Bonjour, ma belle.
Moi (souriante) : Tu es toute belle, on ne dirait pas une moussonfi.
Olga : C’est l’amour, maman. Quand tu en reçois trop, tu brilles. Tu sais de quoi je parle, car toi aussi tu brilles.
Moi (souriante) : Ah, on s’efforce un peu.
Olga : C’est bien, ma belle. Si tu as besoin d’aide, n’hésite pas. Tu verras que cette famille n’est pas compliquée. Emmanuel et Cédric ont pratiquement le même groupe d’amis, ils sont adorables quand tu te montres bien, mais si tu veux trop montrer que tu te comportes bien, ils vont essayer de te pousser dans tes retranchements. Mais comme la dernière fois tu ne t’es pas fâchée, ils ne vont plus t’embêter, ne t’en fais pas.
Moi (soufflant) : Ok, merci.
Rémy (entrant avec sa femme et ses enfants) : Oh, la Santa !
Je vais vers lui et l’embrasse.
Moi (souriante) : Tu m’as zappée, Rémy.
Rémy : C’est ta rivale. Elle pensait que c’était une petite qui m’invitait. Je lui ai bien dit que je partais à la veillée de prière, mais elle ne m’a pas cru.
Moi : Mais je ne t’ai pas invité à la veillée de prière, Rémy.
La femme de Rémy : C’est comme ça qu’on te coince.
Rémy (faisant mine de réfléchir) : Oh, ce n’était pas la veillée de prière ? Tu es sûr ?
Moi : J’en suis certaine.
La femme de Rémy : Ah, ma chérie, ne suis pas le fou-là. Si tu veux l’inviter, passe par moi. C’est un menteur. [me donnant la main] Moi, c’est Davilla, et toi ?
Moi (souriante) : Zoé, enchantée.
Rémy : Je vous laisse, hein. Bon, la Santa, n’oublie pas mon Boum boum, hein.
Moi : Je ne peux pas oublier, chéri, ça n’attend que toi.
Rémy : Non, on va t’épouser, je jure.
Il est parti, et je suis restée avec les femmes. Je suis la seule à prendre du jus, même Olga boit le Verdi, mais bon, j’espère que ça ne dérange personne.
Olga (à sa fille) : MBA, viens un peu ici.
La petite : Mais je joue avec les autres.
Olga : Tu as déposé ton sac où ?
La petite : Mais je l’ai laissé avec mon père.
Olga : Ah, ok.
Davilla : Tu t’appelles comment, ma copine ?
La petite : Je m’appelle Marie Paule MBA.
Davilla : Ah ça, Olga, vous ne dormez pas, oh ! C’est la seule qui te ressemble, sinon les autres, rien, oh.
Olga : Que veux-tu que je te dise ? C’est là où j’ai pu me concentrer un moment, les autres fois, j’étais dans les étoiles, maman, impossible de rester concentrée.
Davilla (amusée) : C’est sûr.
Laurna (la copine du jumeau de Cédric) : Je suis enceinte.
Olga : La puissance de MBA.
Laurna : Je veux même qu’il puisse venir voir mes parents, mais depuis là, rien. Même Cédric, qu’on critiquait ici, veut faire du sérieux avec Zoé, mais Nicolas, toujours rien.
Davilla : Mais tu es tranquillement assise chez lui, sans présentation, rien. Le courage de le faire, il le trouve où ? Il a déjà tout.
Laurna : Je ne suis pas venue m’asseoir dans sa maison. Il est venu me chercher, j’étais chez moi. Il m’a fait déménager, et Olga vit bien avec Emmanuel, mais il va l’épouser.
Moi : Dis-toi que ce n’est pas une compétition. Après, ça dépend de ce que vous vous dites. Moi, par exemple, avec Cédric, quand on s’est remis ensemble, je lui ai clairement fait comprendre que je ne vivrais pas entre deux maisons et que j’attendais beaucoup de lui, déjà qu’il parte voir mes parents. Si, au départ, vous étiez dans une relation où vous viviez au jour le jour, sans projet d’avenir, c’est un peu compliqué aussi.
Laurna : J’ai même envie de rentrer chez moi. Je veux qu’il parte voir mes parents.
Moi : Je pense que l’idéal serait de parler avec lui. Votre relation a évolué, parle avec lui, dis-lui ce que tu attends de lui.
Laurna (soupirant) : Ok.
Moi : Je vous invite dimanche à l’église, ensuite on ira faire un pique-nique à la Sablière.
Davilla : Les choses que j’aime, je suis partante.
Elles ont toutes accepté, et je sais que si elles viennent, c’est facile d’avoir leurs maris aussi.
Je ne peux pas changer les amis de Cédric, mais je sais que Dieu pourra le faire. Ils ne deviendront peut-être pas comme je veux, mais s’ils deviennent chrétiens, je pense que ce sera déjà un bon début.
Après la fête, les femmes m’ont aidée pour le nettoyage, vraiment dans la bonne humeur. Je me sens un peu bête car j’avais vraiment cru que ça n’allait pas bien se passer. Au contraire, elles sont vraiment naturelles, elles parlent sans avoir peur d’être jugées, il n’y a pas de faux-semblant, rien.
À l’église, depuis ce qui m’est arrivé, plus personne ne me parle comme avant. On parle derrière mon dos et plein d’autres choses. Quand je pense que j’ai moi aussi fait ça à d’autres sœurs, j’ai mal, mal de mon comportement vis-à-vis des autres. En tant que chrétiens, nous ne sommes pas des juges, non. Mais les chrétiens aujourd’hui préfèrent vivre dans le mensonge que de dire la vérité, car nous sommes plus centrés sur le jugement.
J’ai été ce genre de chrétienne et aujourd’hui je le regrette. Je regrette et j’en paie les frais. Je suis assise dans l’assemblée et je ne fais plus rien à l’église, ça me fait mal, mais bon, je ne peux plus revenir en arrière.
**Appel entrant : First Love**
Mon cœur bat à la chamade, c’est le numéro de mon grand-père. Il a fini sa retraite, c’est sûr.
Moi (décrochant) : Allô, Papi.
Lui : Future Madame MBA, comment vas-tu ?
J’ai éclaté en sanglots direct.
Moi : Merci Seigneur.
Lui : Dis à ton ami que la liste est là, elle n’attend plus que lui.
Moi : Ok, Papi d’amour.
Lui : Bon, je te laisse, mon bébé, je dois manger sinon ta grand-mère va faire une crise ici.
Moi : Tu sais qu’elle est terrible.
Lui : Trop, c’est abusé.
Moi (amusée) : Vraiment, moi-même je suis malheureuse de toi.
Lui : Mais tu m’as laissé pour un moine Fang.
Moi : Tu restes le numéro un.
Lui : C’est comme ça que tu penses me gagner ? C’est Orema qui fait la liste de la dot.
Moi (le cœur battant) : Papiiiiiiii.
Lui : Gère ça avec elle.
Moi : Je t’aime, bisous.
Lui : Bisous, mon cœur.
Click !
Maman Orema ne sait pas faire doucement avec les listes, j’ai déjà peur.
Moi (message) : Coucou maman.
Maman Orema : Ne t’inquiète pas, je ne vais pas abuser, je vais y aller doucement.
Moi : Doucement comme au mariage de maman Akewa ou celui de maman Elia ?
Maman Orema : Aucun des deux, vraiment doucement.
Je souffle car ça me rassure.
Quelques heures après, je reçois un appel d’Emmanuel.
Moi : Allô.
Lui : Je viens de parler avec mes oncles qui sont à Port-Gentil, ils ont vu ton grand-père aujourd’hui, et ce dernier a remis la liste de la dot.
Moi (tout excitée) : Tu peux me l’envoyer ?
Lui : Pour faire quoi ?
Moi : Pour voir.
Lui : Non, ça ne te regarde pas.
Moi : Mais pourquoi tu me le dis alors ?
Lui : J’ai fait croire à ton type qu’il a dit non, il arrive sûrement là-bas, essaie de jouer le jeu.
Au même moment, il ouvre la porte d’entrée, les yeux rouges.
Moi (jouant le jeu) : Mon chou, qu’est-ce que tu as ?
Cédric (triste) : Pourquoi Dieu est contre nous ?
Moi : Ne dis pas ça, mon cœur, dans deux ans on pourra.
Cédric (boudant) : Je ne peux pas attendre deux ans.
Moi : Mais on n’y peut rien.
Cédric (les mains sur la tête) : Tu penses que c’est la boisson ? Tout de suite, j’arrête de boire, les sorties j’arrête, tout j’arrête, je te jure que je vais arrêter, mais attendre deux ans pour qu’il reparte en retraite et revienne me dire que ce n’est toujours pas bon, non, je ne peux pas.
Moi (m’asseyant près de lui) : Mais chéri, c’est pour notre bien.
Cédric (levant la tête, les yeux rouges) : Non, non, ce n’est pas pour notre bien.
Quelques minutes après, Emmanuel et Olga se joignent à nous avec la petite Marie Paule qui sort de son cours de ballerines.
Moi : Vous voulez boire quelque chose ?
Emmanuel : Ah, on ne veut pas boire, c’est un jour triste.
Olga : Vraiment, Cédric, nous sommes désolés. Ne suis pas les pasteurs, là. Peut-être qu’il a déjà trouvé un bon mari pour sa petite-fille là-bas, ou il refuse.
Reniflement.
Moi (étonnée) : Chou, ça va ?
Il se lève et se dirige vers la chambre.
Moi (touchée) : Non, je vais lui dire la vérité.
Emmanuel : Non, attends un peu, même quatre jours.
Olga : Oui, attends.
Ils sont restés un moment, mais mon cœur était dans la chambre avec Cédric. Non, je ne peux pas laisser mon bébé dans cet état.
Une fois qu’ils sont sortis, je suis allée dans la chambre. Je l’ai trouvé à genoux en train de prier.
Cédric : Tu ne peux pas me faire ça Seigneur, snifff… S’il te plaît.
Moi (m’agenouillant près de lui) : Calme-toi, mon cœur, mon grand-père a accepté, il a même envoyé la liste de la dot. Emmanuel et tes oncles ont voulu te faire une blague.
Cédric (essuyant ses yeux) : Jure.
Moi : Je jure.
Cédric : Les salopards.
Moi (caressant sa joue) : Désolée, mon cœur.
Cédric : Je vais régler ton compte après le mariage coutumier, mais Emmanuel, hum…
Moi (souriante) : On va se venger en simuler la disparition des alliances le jour de leur mariage.
Cédric (excité) : Oui oui et des cinq voitures blanches de leur cortège ohhh Olga va devenir f***e.
Moi( amusée): ce sera génial.
Cédric : On va le faire le jour J.
Moi (amusée) : Roh, ils vont stresser si c'est le jour du mariage.
Cédric : J’étais prêt à devenir pasteur à cause de lui.
Moi( caressant son épaule): À ce point ?
Cédric : Je te dis que tu m’as envoûté, Zoé.
Moi (souriante) : Hereuse de l’apprendre.
Cédric : Mieux vaut que je sorte sinon je serai obligé de te punir.