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POINTS D’INTERROGATION  Aron vivait dans une belle maison et n'avait pour compagnon, en dehors des domestiques, que son ...
21/11/2023

POINTS D’INTERROGATION


Aron vivait dans une belle maison et n'avait pour compagnon, en dehors des domestiques, que son perroquet vert. Sa mère ne cessait de l'encourager à prendre une épouse.
La journée bouclée, Aron se rendit au restaurant que tenaient ses amis Ben et Corinne.
Ben était d'origine indienne et son épouse, fille de migrants africains installés aux USA depuis une dizaine d'années, était d'origine congolaise. Ils s'étaient rencontrés à l'université, ce fut un coup de foudre. Malgré l'opposition de leurs familles, ils s'étaient mariés et avaient ouvert ce restaurant, qui ne désemplissait pas. Il y avait des menus aussi exotiques que variés: Des plats africains, des spécialités indiennes et bien d'autres curiosités culinaires. Aaron admirait leur courage et affectionnait les moments passés en leur compagnie. Ben, ne manquait pas de le taquiner à propos de son célibat. Corinne lui contait des récits irréalistes de son pays et les histoires de mysticisme ou de sorcellerie invraisemblables, auxquelles il ne croyait pas. Mais c'était une occasion pour lui de débattre de culture et en apprendre.
Ce soir, il voulait parler à quelqu'un qui ne le jugerait pas à l'écoute de sa préoccupation assez inhabituelle.
– Alors comment se porte notre moine de service ? Lança Ben souriant, ça fait des semaines que tu n'es pas passé nous voir, d'ailleurs, tu as raté de peu la cousine de Corinne, une vraie black made in Africa avec des hanches, je t'assure, si tu la voyais, tu en aurais eu des frissons. Coco était certaine que tu ne résisterais pas à son charme. Mais, ne t'inquiète pas, je savais que tu ne tomberais pas dans le piège. Ce n'est pas pour rien que je t'ai surnommé " le moine". Tu as le don de flairer les connexions !
Après toutes celles que j'ai tentées pour toi : il n'y a plus rien à faire, je jette l'éponge ! – Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? Nous avons du bissap frai, je sais que tu adores ça ! dit Corinne en prenant place face à Aron.
– Ça tombe bien que tu sois là coco, j'ai une préoccupation assez étrange et je ne connais personne en dehors de toi qui soit à l'aise avec des sujets de ce genre.
– Tu me fais peur là, de quoi s'agit-il ?
– Eh bien, je ne voudrais pas y réfléchir, mais cela devient si fréquent que j'aimerais avoir ton opinion. Depuis bientôt un an, je fais des rêves étranges, je rêve d'une jeune femme que je n'ai jamais vue. Je me sens faible en sa présence, parfois, je ne la vois pas il y a des arbres, une plage. Cela ne ressemble en rien à ce que je connais. Je me retrouve souvent conduit dans un village entouré de forêt. Cela ressemble plus à une forêt tropicale, peut-être est-ce au Brésil. Mais les cases dans ce village sont bâties avec de la terre. C'est une belle jeune fille au teint noir ébène, avec une chevelure assez dense. Chaque soir, en m'endormant, je la vois. Ce n'est jamais au même endroit, mais c'est toujours elle.
– Je suis perplexe, c'est ce que l'on appelle chez nous au Congo : Ondouma. C'est de la sorcellerie. Une femme de nuit, un esprit qui t'a collé et il te bloque. Mais ce qui m'intrigue le plus dans ton récit, c'est le cadre que tu décris. Cela ressemble plus à un village africain. Vous avez de la famille en Afrique? C'est la première fois que j'entends des gens d'ici être victime de ce phénomène. Peut-être es-tu sorti avec une africaine ?
– Je suis américain voyant Corinne, de quoi parles-tu ? De la sorcellerie ? Tu sais bien que je ne crois pas à cela et la seule africaine que je connaisse: c'est toi.
– Pas si absurde à mon avis, sinon tu ne m'en aurais pas parlé. Il y a une autre théorie. Est-ce que tu te masturbes ? Parce que c'est une pratique qui ouvre des portes à ce genre d'esprit. Et laisse-moi te dire que c'est très dangereux, tu risques de ne pas avoir de vie familiale. Si tu ne te fais pas traiter, tu resteras célibataire à vie.
– Franchement ! Lança Ben, tu as le don de voir la sorcellerie partout mon cœur. Bien sûr qu'il se masturbe. Sinon comment crois-tu qu'il arrive à survivre ? Aucun Black digne de ce nom ne tiendrait autant de temps sans se vider. Moi, je dis juste que son subconscient lui envoie des SOS. Man, il te faut une femme, c'est urgent !
– Essuies-moi ta bouche ! Et oui, je crois ces choses, d'ailleurs lorsque j'étais adolescente, j'ai été victime de cela. Ne me dis pas que vous les Indiens, vous ne croyez pas au surnaturel.
– Ah oui, reprit Ben amusé, alors tu es bigame, tu pourrais faire de la prison le sais-
tu.
– Aron, quand tu as du temps, passes chez mes parents un de ces jours pour rencontrer mon oncle qui est arrivé du Congo. Il t'en dira plus si tu veux bien.
Cette nuit-là, Aron rentra chez lui la tête pleine d'hypothèses qui lui semblaient farfelues. Il tenait à comprendre ce qui lui arrivait.

© 2020 OKINDA Marie Anick Aude Rufine. Tous droits réservés

14/11/2023

Je pouvais apercevoir des gratte-ciel, des métros. Une urbanisation bien différente de ma réalité africaine, où les villes chaleureuses et bruyantes offraient un spectacle plus étroit.
– Bonjour oncle Osseyi
– Bonjour ma fille ! Prenez place.
Répondit le vieil homme assis devant sa case bâtie de terre cuite. C’était un village pygmé isolé de la capitale d'environ 20 km. Nous nous y étions rendus très tôt le matin.
– Oncle, je suis venu avec ma fille pour que tu regardes dans ta calebasse ce qui ne va pas. Car ça fait près d'un an qu’elle ne dort pas bien, ma fille ne dort pas la nuit.
– Ne m'en dis pas plus, je sais. Cette nuit, j'ai vu, les esprits dans la forêt m'ont annoncé votre arrivée.
Il se mit à raconter certains des rêves que j'avais eus avec exactitude, comme s'il les avait vécus avec moi.
– C'est exactement cela oncle que faut-il faire pour la délivrer ? Je suis prête à payer le prix qu'il faut pour la désenvoûter.
– Mais ce n'est pas un sort ma fille, il n'y a rien à faire, car ton enfant est mariée depuis nos ancêtres.
– Nos ancêtres ? S'écria ma mère. Ma fille, assise devant toi n'a que vingt et un ans, et je ne lui connais aucun prétendant. J'ai tenu à venir ici ce matin en pensant que tu feras quelque chose pour elle. Mais je ne suis pas du tout d'humeur à écouter des discours de l'espace.
Énervée, ma mère prit ma main en se levant.
– Allez ! On y va !
– Si tu franchis cette porte, sache que tes seins vont sécher ! insolente ! Assis-toi !
Tonna le vieil homme.
Ma mère se ravisa et reprit place sur le tabouret.
– Je disais, que ta fille est mariée depuis exactement deux siècles et je ne mens pas. Elle est mariée à un homme qui n'a jamais mangé de manioc ni de Nkumu. En entendant cela, je pouffai de rire tout en cachant mon visage de mes mains. Il ne fallait surtout pas l'énerver davantage.
– Explique-moi, s'il te plaît tonton, je ne veux pas t'énerver de nouveau. Mais je ne comprends vraiment rien à ce que tu dis, c'est quoi le problème? Maintenant, tu parles de nkumu et de manioc. Mets-toi à ma place un instant s'il te plaît, je ne suis pas assez patiente de nature et je suis ici pour comprendre ce qui arrive, pardon sois plus clair.
– Il y a deux siècles de cela, ta famille maternelle a promis une épouse à un homme dont la femme n'enfantait que des filles, en échange de terres. Mais ce dernier fut tué lors de l'invasion des Otangani qui ont emmené toutes ses filles au-delà de la grande rivière. La femme resté seul a parlé sur le corps de son mari : >. Avant de se donner la mort. Le problème ma fille, c'est que cette femme est morte le cœur serré, car elle avait été abandonnée par tout le village après le drame. Leur nom s'est éteint dans l'océan, son âme n'a pas de repos. Je me dis en l'écoutant, qu'il n'avait pas toute sa tête. Comment pouvait-il dire que j'étais mariée à un ancêtre mort il y a 200 ans.
Je sentis ma mère exaspérée, elle faisait un effort surhumain pour ne pas s'énerver d'avantage.
À vrai dire, si ce vieil homme n'avait pas été tradi-praticien, elle lui aurait dit ses quatre vérités. Nous prîmes congé, moi soulagée de partir de cet endroit et ma mère énervée de n'avoir pas trouvé de solution concrète.
– Vraiment, Maïté, ce vieux menteur a eu la chance d'être féticheur sinon je l’aurais remis à sa place, cela me démangeait trop. Et quand je pense que j'ai dépensé vingt mille FCFA pour rien, il ne t'a même pas touché. On repart bredouille comme on est venu. Un escroc ! le nez, on dirait l'éventail! La tête comme la pioche !
– Ha ha ha maman, tu t'attendais à quoi exactement de la part d'un féticheur ? Il ne pouvait pas te donner un discours différent, ils vivent dans les nuages. C'est tout à fait normal qu'il raconte des choses bizarres.
– Ça te fait rigoler, c'est parce que tu ne te vois pas délirer quand tu dors, je dirai à ton petit frère de te prendre en photo, de bien filmer la scène comme ça tu sauras et feras moins la maline.
– Ne sois pas fâché maman, je sais que tu le fais pour mon bien, mais moi, je préfère encore prier que de venir ici.

Aron
Debout devant la grande baie vitrée de son bureau, Aaron avait une vue impressionnante sur le Downtown Seattle.
Aron repassait en ses pensées, ce rêve étrange qu'il avait fait la nuit précédente. Il se demandait ce que cela pouvait signifier. Le regard songeur, il y réfléchissait, lorsqu'il fût extirpé de son évasion par l'assistante qui venait lui faire signer un document.
Aron était un brillant avocat de formation, reconverti en chef d'entreprise lorsqu'au décès de sa grand-mère, il fut nommé à la tête de l'Empire familial spécialisé dans le textile.
Malgré la crise des années précédentes, l'entreprise se portait à merveille surtout depuis qu'il était à la tête. À 31 ans, il avait tout pour plaire : beau, ambitieux, passionné de basket-ball et de sport extrême. Il aurait pour ainsi dire, été prêt à lâcher sa carrière et partir à l'aventure s'il en avait eu le choix. Malheureusement, il était le premier garçon, issu d'une longue lignée de femmes qui n'avaient enfanté que des filles jusqu'à sa naissance.
Aussi longtemps qu'il s'en rappelait, on parlait d'une malédiction qui remontait à son arrièregrand-mère. Chaque femme, aussi loin que remontait la mémoire de la famille, n'enfantait que des filles. Aucune avant sa mère n'avait eu la grâce d'avoir un garçon. Les hommes étaient : les beaux-frères, les petits amis, les fiancés, maris, les amis…
Il était malgré lui devenu le chef d'une grande famille, responsable de la fortune bâti par ces femmes courageuse qui s'étaient succédé à la tête de cette entreprise, depuis six générations.

Et si on le lisait ?...  MOI ICI, LUI LABAS  Maïté  – Regardes dans ta main et tu verras la chaleur de son cœur, cet hom...
08/11/2023

Et si on le lisait ?...


MOI ICI, LUI LABAS

Maïté

– Regardes dans ta main et tu verras la chaleur de son cœur, cet homme n'attend que toi…
Je me vis sur une plage assise sur le tronc d'un Okoumé. Un magnifique couché de soleil ornait l’horizon, bercé par le son des vagues. Le temps semblait s'être suspendu à cet instant.
Une main se posa sur mon épaule droite, je reconnus la douceur de ce parfum qui se répondait avec le vent.
– Je veux te voir murmurai je épuisé.
– Moi, encore plus, je te cherche.
Brusquement secoué, j'ouvris les yeux et vis à mon chevet mon petit frère Christian.
Ma mère le regard inquiet, me dévisageait.
– C'est comment maman ? Qu'est-ce que vous faites penchés sur moi ? Et toi Christian ? D'ailleurs que faites-vous tous deux dans ma chambre ? Demandai-je tout en me redressant.

– C'est à toi de nous dire ce qui ne va pas, Maïté ! C'est comment ? On t'entend pleurer dans toute la maison, cela devient inquiétant et tu ne me laisses pas le choix. Demain nous irons voir Osseyi le féticheur dont la voisine m'a parlé. Pour l’heure, tu passes dans ma chambre, tu dormiras avec moi jusqu'au lever du jour.
C'est alors que je réalisai, ce n'était qu'un rêve. Ma chemise de nuit était humide et mon visage mouillé de larmes. Cela faisait bientôt un an que j'avais ces rêves étranges, dans lesquels j'entendais la voix d'un jeune homme. Je le sentais, car il me touchait, je connaissais son parfum, c'était la même odeur agréable. Mais je ne pouvais distinguer son visage. Je me voyais dans un pays que je ne connaissais pas.
Était-ce l'Afrique du Sud, les USA, un pays européen ? Je n'avais pas d'idée précise. Mais la modernisation et les grands immeubles, me faisaient penser que c'était un pays de l'étranger, en Occident peut-être. De plus, il y avait: des Asiatiques, des noirs, des blancs, des blondes.
Je pouvais apercevoir des gratte-ciel, des métros. Une urbanisation bien différente de ma réalité africaine...

12/10/2022

Quelques pas plus loins dans l'histoire...
En quête de réponse, désormais convaincu qu'il existe un pont entre ces rêves étranges qu'il a et la réalité ; le jeune Afro descendant Aron,décide de partir en Afrique.

Music by Zakhar Valaha from Pixabay

26/09/2022

Petit pas dans la suite

18/09/2022

OMAAUDE vous présente:
"Racines Africaines :Le vrai Amour" .Lu par la précieuse et talentueuse Renee Ruth .
Une petite suite dans l'histoire.

De retour de l'église où elle a été assommé par le prophète scanner ; Maïté....
Écoutons 😌👂et partageons.
Un grand merci à Renee 😌

Marie Anick Okinda

13/09/2022

ici, c'est sans coupure 🙏

Étrangement,la jeune Maïté commence à apprécier ses nuits. Chaque soir, elle se glisse sous ses draps le cœur léger, Impatiente de rêver du bel et mystérieux inconnu; celui que sa mère pense être un "Mari de nuit". Anick Okinda

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07/09/2022

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