03/10/2024
• AFFAIRE ÎLE MBANIÉ 🇬🇦 vs 🇬🇶
QUE COMPRENDRE ?
Le Gabon défend sa souveraineté territoriale sur les îles stratégiques de , et ; à la Cour Internationale de Justice (CIJ) de la Haye au Pays-Bas, face à la Guinée Équatoriale.
Depuis plusieurs décennies, le Gabon et la Guinée Équatoriale sont en désaccord sur la souveraineté de ces trois îles de 20 hectares, située à une dizaine de kilomètres de la côte de la province de l'Estuaire. Celle-ci est sans population, à l'exception du détachement de gendarmes gabonais qui y est installé en permanence depuis 1972.
Mais alors que les deux voisins africains exposent leurs arguments, l’enjeu semble s’intensifier avec la présentation documentée de l’un et des revendications historiques contradictoires de l’autre.
- COMPRENDRE L’HISTOIRE
Ce litige autour des îles de Mbanié, Cocotier et Conga trouve ses racines dans un traité signé en 1900 entre la France et l’Espagne, alors puissances coloniales en Afrique. À l’époque, les frontières entre les deux colonies étaient définies.
Mais avec les indépendances respectives des deux pays, des ambiguïtés ont été exacerbées. Et depuis les années 1970, et en raison des enjeux stratégiques, la Guinée Équatoriale a relancé cette polémique.
- APERÇU DES ENJEUX
Selon une opinion courante et avisée, les eaux de ces îles abriteraient d'importants gisements de pétrole. En réalité, l'intérêt de la Guinée équatoriale pour Mbanié tiendrait au contrôle de zones maritimes situées entre les côtes du Gabon et l'île de São Tomé pour lesquelles le Gabon et la Guinée ont attribué des permis pétroliers sur les mêmes espaces. Toute bilatéralité qui, renforcée par la mitoyenneté entre ces deux pays, nécessite un encadrement de la diplomatie juridique internationale.
- FACE À FACE DEVANT LA JUSTICE
En 2016, les deux nations décident de soumettre cette querelle devant la CIJ, espérant trouver une solution qui encadre et mette un terme à des décennies de tensions. Cette semaine, après les plaidoiries de la Guinée Équatoriale, SEM Brice Clotaire Oligui Nguema a fait le studieux choix de missionner Sieurs Régis Onanga Ndiaye, Pierre-Marie Ngondjout, Guy Rossatanga-Rignault, Serge Mikoto et Mme Marie-Madeleine Mborantsouo pour la défense du patrimoine territorial, économique et stratégique du Gabon.
- PLAIDOIRIES ARGUMENTÉS
Au cœur de l’argumentation gabonaise, se trouve la «Convention de Bata», un traité signé en 1974 entre Francisco Macías Nguema et Omar Bongo Ondimba, respectivement ancien Présidents de la République.
Selon ce Traité, la Guinée Équatoriale reconnaîtrait la souveraineté du Gabon sur les îles. D’où la présence d’ailleurs des forces de défense et de sécurité du Gabon sur les lieux querellés.
Cependant, la Guinée Équatoriale rejette la validité de ce Traité, le qualifiant de simple «photocopie» sans valeur juridique. Les représentants Equato-guinéens affirment même que les îles ont été annexées par l’Espagne bien avant les indépendances et qu’elles appartiendraient à Malabo.
Selon la plaidoirie de son vice-ministre en charge des Mines et des Hydrocarbures, Domingo Mba Esono, les jours précédents, le Gabon n’a jamais été capable de présenter un original authentifié du traité de 1974.
Face à ces accusations, le Gabon, par la voix de Mme Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente honoraire de la Cour constitutionnelle du Gabon, rappelle aujourd’hui que ladite Convention avait été dûment transmise à l’ambassade de France à Libreville peu après sa signature en 1974, et qu’une copie certifiée conforme serait toujours disponible dans les archives françaises.
Le lien d’un fragment de la plaidoirie gabonaise : https://vm.tiktok.com/ZMhhKSbDv/
Ce conflit, vieux de l’époque coloniale, est désormais soumis au jugement des hautes instances de la Cour Internationale de Justice de La Haye. Le Gabon espère un arbitrage indiscutable et à juste titre une déclaration de propriété définitive en sa faveur.
- ÉPILOGUE
À suivre …✍🏾