Au fil de ses créations chorégraphiques, Maxence Rey poursuit l’exploration de l’imperceptible, du frémissement, en faisant émerger des états de corps singuliers où l’humain côtoie l’inhumain, l’informe le charnel, le tout en prise avec la souveraineté du fantasme.
La frontière est toujours ténue entre beauté et effroi, entre excès et retenue, permettant de guider les regards dans des contrées imaginaires questionnant l’humain et ses métamorphoses.
Les spectacles s’adressent à l’intime du spectateur, évoquent et convoquent en lui des émotions, des images, des sensations et des savoirs qui l’habitent profondément.
La danse est organique, la présence puissante, les pulsions agissent de l’intérieur.
Le tout avec étrangeté, suggestion, décalage, fantaisie et un surréalisme teinté d’humour.
À travers des intentions spécifiques dans chacune des pièces, les corps sont donnés à voir pour ce qu’ils sont, sans tricherie ni fioriture, dans un rapport profond à la présence et à la singularité de chacun des interprètes.
Dans toutes les pièces, le son, la lumière et le corps sont de vrais partenaires scéniques, scénographiques et dramaturgiques. Ils entretiennent un dialogue permanent de tension rythmique, spatiale, sensible et poétique. Ce dialogue se tisse dès le début du processus de création.
Le lien aux arts plastiques est prégnant. C'est souvent depuis l’observation picturale et visuelle que s'ouvrent les questions que Maxence Rey active sur le plateau du théâtre.
Sortir les formes chorégraphiques du théâtre
Dans un désir de sortir les formes chorégraphiques du théâtre, Maxence Rey propose des performances en lien direct avec les créations de la compagnie qu’elle nomme Extensions : Extension CURIOSITIES solo, Extension Les Bois de l’ombre, Extension Conférences dansées, Extension Altérité – une femme un homme. Ces performances se déploient dans tout espace atypique [friche, musée, centre d'art, galerie, parc - jardin, appartement...] permettant d’aller à la rencontre des publics dans une grande proximité et d’appréhender autrement les lieux de représentations.
« Passeuse » d’expériences – transmission
En lien direct avec les créations de la compagnie, Maxence Rey développe des ateliers de pratiques artistiques reliés aux créations de la compagnie et réalisés en complicité avec les lieux partenaires. Ces actions artistiques se déploient auprès d’un public tant d’amateurs (collégiens, lycéens, enseignants, femmes en insertion sociale, personnes âgées), que de préprofessionnels (danseurs de conservatoires) et professionnels (danseurs et comédiens) ; toutes tranches d’âges et toutes formes de corps.
Elle se positionne comme une « passeuse » d’expériences, de sensations, de découvertes, d’intentions, de gestuelles. Elle y donne et partage des voies pour le développement d'une gestuelle singulière et d'un type de présence, sur des thématiques en lien avec ses pièces : ateliers Corps et Féminité, Habiter son propre corps, Habiter les corps de Jérôme Bosch, Corps contenus – Corps débordants, Just Dance, CURIOSITIES chorus, Habiter les silences. En fonction du volume horaire des actions de transmission, Maxence Rey fait appel aux personnes ressources de la compagnie.
Une écriture chorégraphique sans cesse interrogée
À travers une organicité fascinatoire, Maxence Rey continue inlassablement de questionner ce mystère propre à chaque être, cette monstruosité humaine à l’animalité enfouie et à fleur de peau.
Elle travaille avec un souci permanent d’exploration, questionnant l’humain dans ses parts d’ombre et de lumière.
Faire que l'écriture chorégraphique soit sans cesse questionnée, interrogée, renouvelée en privilégiant une pluralité des sens et des genres, dans un langage corporel singulier.
Inlassablement relancer les dés, prendre des risques, se réinventer, cheminer, créer.
© Margo Meyer