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ÉDITORIAL COURRIER DES RETRAITES CDR73Les retraités et la politiqueLa lecture attentive de la presse écrite et l’écoute ...
28/06/2024

ÉDITORIAL COURRIER DES RETRAITES CDR73
Les retraités et la politique
La lecture attentive de la presse écrite et l’écoute active des joutes verbales qui s’échangent sur les médias audiovisuels nous interrogent sur la relation ambiguë que les Français ont avec leurs retraités. Et partant les retraités avec la politique.

On sait que les partis politiques aiment bien courtiser ces citoyens pétris d’une sagesse attribuée à leur âge et à leur expérience tirée des aléas de la vie. Toutes les études montrent que les retraités votent plus que toutes les autres catégories socio-professionnelles. Ils forment le gros des cohortes d’électeurs faisant sagement la queue devant les bureaux de vote. Selon les journalistes politiques ils seraient aussi un peu plus conservateurs dans leur choix que la moyenne. Comment s’en étonner : le passage à la retraite entraîne bien des changements significatifs qui fragilisent les individus, comme le niveau des revenus, un risque accru d’isolement sans parler des diverses pathologies qui fragilisent les personnes. Quoi de plus naturel que de se regrouper autour des "gouvernants", donnant de ce fait un reflet légitimiste au vote des retraités, quelle que soit d’ailleurs la couleur politique des dirigeants.

Mais on assiste aussi de plus en plus souvent à des prises de position incongrues, venant principalement de journalistes très créatifs, voyant dans la masse des retraités la mine d’où on pourrait extraire les financements magiques pour redresser les finances publiques. Et ils ont l’audace de traiter les retraités de nantis ! Les réseaux sociaux et certains partis politiques véhiculent ainsi toutes sortes de postures anti retraités qui ont de quoi émouvoir les retraités et interpellent les non retraités qui "gobent" tout. Et bien entendu le relais du monde politique ne demande qu’à embrayer sur ces pistes si faciles et qui pourraient rapporter gros sans demander des efforts à tous.

Bref, vous l’aurez compris, la chasse aux retraités est lancée par tous ceux qui n’ont pas le courage politique de dire la vérité crue aux Français sur les graves faiblesses des finances publiques. Et quand c’est le gouvernement qui tient lui-même ce type de propos c’est bien sûr plus que troublant. Il suffirait de rappeler à toutes ces personnalités politiques la fable de la Cigale et la Fourmi pour les ramener sur terre. Mais nous savons que ça ne suffirait pas.

Donc les retraités que nous sommes doivent être plus vigilants que jamais lorsqu’ils remplissent leur devoir électoral. Au moment de choisir son bulletin il est vraiment de plus en plus urgent de se demander qui défend vraiment les droits des retraités. Citons bien sûr en premier nos Associations, Fédérations et notre Confédération. Mais nous savons que ce n’est pas suffisant. Car nous manquons toujours de relais solides avec le monde politique. Et les discours entendus montrent bien ce manque de prise en considération.

Le paradoxe veut que ce soit en pleine période où nous sommes potentiellement plus puissants que jamais en termes de nombre de votants que nous subissions ces attaques, que d’aucuns pourraient légitimement qualifier "d’âgisphobie".

Mais surtout ne nous privons jamais du plaisir de voter, et de voter pour celles et ceux qui défendront le droit des retraités à être comme ils sont et à respecter leurs droits à une retraite correspondant aux droits acquis pendant une longue vie de travail.

Nos statuts nous interdisent fort heureusement de prendre des positions ou des postures politiques et c’est tant mieux pour la quiétude de nos diverses assemblées délibératives. Sachons donc décrypter dans les promesses des partis celles qui nous reconnaissent comme des citoyens dignes et méritant de continuer à incarner la sagesse que la vie nous a enseigné à respecter avant tout.

Christian Bourreau - Pierre Conti
Editorial Courrier des Retraités N°73

Ah, cette dette !!!  Elle monte inexorablement. 3 000 Md€, plus d'un an de Produit Intérieur Brut (PIB. Jusqu'où montera...
04/05/2024

Ah, cette dette !!! Elle monte inexorablement. 3 000 Md€, plus d'un an de Produit Intérieur Brut (PIB. Jusqu'où montera-t-elle. Faut-il s'inquiéter ? Cela mérite d'être regardé sous trois angles différents : son origine, sa gestion et son impact sur la politique budgétaire

Origine de la dette
Elle résulte des déficits publics que la France accumule, année après année, depuis 50 ans. Pour éviter le déficit, les cousins YAKA et FOKON ont leur recette. Il suffit de baisser les dépenses dit l'un, mais les pouvoirs publics, soucieux de la prochaine élection, refusent d'identifier les secteurs qu'ils pourraient priver de la manne qui les fait vivre et dont ceux-ci dénoncent même l'insuffisance. L'autre recommande d'augmenter les recettes, mais les pouvoirs publics, confiants dans une reprise de la croissance,hantés par le souvenir des Gilets jaunes s'engagent régulièrement au contraire à refuser de recourir à l'impôt.
Il suffit donc d'emprunter. Le crédit de la France, protégée par l'Euro, reste bon et l'Agence France Trésor n'a pas difficulté à lever les emprunts qu'elle sollicite.Cette solution de facilité a toutes les chances de perdurer aussi longtemps que la note de la France n'aura pas été dégradée et que les taux d'intérêt resteront sous contrôle.

Gestion de la dette
Pour conserver la confiance des prêteurs, la France doit au minimum respecter deux contraintes :
Rembourser les emprunts arrivés à échéance

Comme le pays est un déficit, il n'a pas les moyens de les rembourser et il est donc conduit à augmenter ses demandes sur le marché. On appelle cela "faire rouler la dette". Sans incidence sur le montant de la dette, ceci se déroule régulièrement et, en 2024, avec le déficit de l'année, la France sera ainsi conduite à devoir emprunter quelque 300 Md€.
Payer les intérêts convenus sur l'ensemble des emprunts souscrits
C'est l'exigence minimum du prêteur et l'emprunteur doit s'exécuter s'il veut conserver l'espoir de trouver des prêteurs. Ces paiements constituent la charge de la dette. Acquittée chaque année, elle entre dans le budget où elle constituera en 2024 l'un des principaux postes avec 52,2 Md€.

La charge de la dette dans le budget
Là, un phénomène curieux se manifeste. Si les taux d'intérêt des nouveaux emprunts sont inférieurs à ceux des emprunts qu'ils remplacent, le montant de la charge de la dette diminue. Nous avons connu cette situation quasi miraculeuse lorsque les taux étaient faibles, voire négatifs. Mais cette période est révolue et certains imaginent que la charge de la dette pourrait rapidement atteindre, voire dépasser 70 Md€. Le cauchemar budgétaire se renforce : comment faire face à cette dépense supplémentaire dans un budget déjà déficitaire alors qu'il faudrait en outre trouver des ressource pour financer les investissements requis pour le climat, la défense, les transitions énergétiques et industrielles, … ???

Conclusion
En Europe, affichant le 5ème déficit public et porteuse de la 3ème dette publique après l'Italie et la Grèce, la France est loin d'être en situation favorable, d'autant moins que de nombreux pays ont réussi à réduire, qui son déficit ou qui sa dette, voire les deux. Nos voisins laissent clairement entendre que la voix de la France serait plus crédible si elle savait mieux tenir ses comptes.
Deux agences de notation ont maintenu la note de la France, procurant ainsi un peu de répit, mais deux échéances nous attendent : le résultat des élections européennes et la décision de la troisième agence de notation à la fin du mois de mai.

Gageons que lorsqu'elles seront derrière nous, l'attention se portera sur l'élection présidentielle de 2027 et les programmes des candidats vont se multiplier.

Soyons attentifs, restons calmes et méditons le conseil donné par Jean de La Fontaine au corbeau de la fable.

Eugène Masson

ÉDITORIAL COURRIER DES RETRAITES CDR72Ce sera arrivé demain. Et alors ?Le futur se construit peu à peu et l’échéance ann...
18/03/2024

ÉDITORIAL COURRIER DES RETRAITES CDR72

Ce sera arrivé demain. Et alors ?

Le futur se construit peu à peu et l’échéance annoncée, catastrophique ou non, est précédée de signes qu’il faut savoir identifier, analyser pour prendre les mesures pouvant faire mentir la révision, en réduire la nocivité ou s’adapter. Mais ces mesures sont souvent difficiles, remettent en question nos habitudes et exigent que l’on y consacre des moyens qu’il faudra puiser ailleurs.
Mais où ?

Demain est un terme assez imprécis, ce qui n’empêche personne, prophète, futurologue, statisticien, expert des sondages… de nous le décrire, souvent avec force détails. Tout cela est fort utile, mais occulte qu’il est possible d’éviter que l’inéluctable ne se produise. Un seul exemple : on a cru longtemps que la destruction de la couche d’ozone de la stratosphère qui protège la planète de certains rayonnements solaires était inscrite dans le futur. Mais, alertée par cette perspective, l’humanité a réagi en contrôlant l’émission des gaz destructeurs de l’ozone et le trou se résorbe.

Demain, les élections présidentielles, en France et aux Etats-Unis seront derrière nous : les électeurs se seront prononcés. En France, les sondages annoncent comme possible l’arrivée du RN, un parti dont des homologues en Europe sont déjà au pouvoir et constituent un avant-goût de ce qui pourrait se produire. Qu’on s’en réjouisse ou non, le signe est clair, on est prévenu.

Aux Etats-Unis, les sondages donnent Donald Trump comme probable candidat et possible président. Bien sûr cela concerne les Américains et nous n’y pouvons rien, mais cela aurait-il des répercussions chez nous ? En Europe ? Dans le monde ?

Demain, la dette publique, en France et dans le monde aura atteint un niveau qui exigera - pour son simple service - sans parler de son remboursement, des montants tels qu’ils risquent d’empêcher les Etats de conduire leur politique budgétaire sans devoir restreindre les moyens disponibles pour d’autres priorités : éducation, santé…

Demain, il devrait y avoir 1,3 personne en emploi pour un retraité, alors qu’il y en avait 1,79 en 2023 et 2,1 en 2002. Cette évolution de la démographie résulte de l’augmentation de l’espérance de vie et de la baisse de la natalité. Elle a une incidence forte sur l’équilibre de notre système de retraite.

Il est certes possible de modifier les paramètres du système, mais la procrastination conduit à faire trop peu, trop t**d et dans la douleur. Les mesures pour modifier ce ratio ont toujours été prises t**divement, tant la population était réticente à accepter le changement.Souvenons-nous de la dernière réforme des retraites.

Demain, la température de la planète aura progressé de 1,5 °C, ou 2°, ou davantage. Nous savons mesurer scientifiquement cette montée de la température et d’ores et déjà, cyclones, tempêtes, et inondations, plus fréquents et plus graves, montrent ce qui se prépare. Un ancien président a dit : “La planète brûle et nous regardons ailleurs”. Est-ce sage ?

Et alors ?
Ne rêvons pas. Hier ne reviendra pas et vivre dans la nostalgie ne va pas nous aider à nous situer dans le monde qui vient. Il ne s’agit pas de vivre sans souvenirs, ils sont là et nous sont chers, ni de tomber dans un pessimisme plombant. Agissons aujourd’hui en nous préoccupant :

• D’abord de nous-mêmes : Sommes-nous attentifs à notre santé, veillant à notre alimentation et à notre état général ? Où vivrons-nous demain ? Avons-nous pensé à préparer notre départ ? Avons-nous rédigé nos directives anticipées ? Un testament ? Que deviendra celui ou celle qui partage notre vie ?
• De nos engagements : politiques, syndicaux, associatifs, ils font partie de notre vie. Ne nous réfugions pas dans la solitude en les abandonnant. Ils nous ont aidés, faisons qu’ils continuent d’aider ceux qui nous suivent.

La vie continue, faisons en sorte de l’apprécier et d’y conserver notre place. Terminons par une citation de Sénèque (1) : “Ce n’est pas la difficulté qui fait que l’on n’ose pas, mais c’est de ne pas oser que vient toute la difficulté”.

Christian Bourreau - Pierre Conti
ÉDITORIAL COURRIER DES RETRAITES CDR72

EDITORIAL COURRIER DES RETRAITES CDR71Quand les retraités ne reconnaissent plus leur retraite ...Le fil rouge de cet édi...
20/12/2023

EDITORIAL COURRIER DES RETRAITES CDR71
Quand les retraités ne reconnaissent plus leur retraite ...
Le fil rouge de cet éditorial découle de la lecture régulière des divers courriers reçus par nos deux Fédérations en provenance de personnes en difficultés soit pour obtenir la liquidation de leur retraite soit pour comprendre le niveau de leur pension ou s’étonner de l’évolution du montant versé sur leur compte en banque !
En ce qui concerne le parcours du dépôt de dossier pour liquider sa retraite et la il n’existe pas de solution générale et la méconnaissance des ayant droit est assez partagé. On peut regretter que les employeurs ne jouent plus leur rôle lors du départ en retraite pour guider les impétrants lors des premières étapes. Mais comme de plus en plus souvent le rôle de dernier employeur est tenu par « Pôle emploi », les difficultés ne peuvent que s’accroître. Il est pourtant plus efficace de recommander le recours systématique aux agences du CICAS (qui signifie Centre d'Information et de Coordination de l'Action Sociale), mis en place initialement par l'ARRCO en 1971 pour informer les personnes proches de l'âge de la retraite sur leurs droits à la retraite complémentaire ARRCO, AGIRC et IRCANTEC et pour les aider à constituer leurs dossiers d'évaluation pour calculer la retraite et préparer proprement la demande de liquidation de retraite complémentaire. Le recours anticipé à ces services permet de mieux estimer son montant de retraite et donc de s’y préparer. Nous rajouterons ici que certaines associations de retraités de nos Fédérations ont mis en place un service dédié qui réalise déjà cette phase initiale d’estimation des dates et des montants pour les futurs retraités qui les rejoindront bientôt grâce à ce service sur mesure. En effet c’est un excellent argument de recrutement des adhérents pour les Associations qui en ont les moyens...
Une autre catégorie de réclamation porte sur l’incompréhension du niveau de pension en valeur absolue, une fois la pension liquidée ! L’absence d’anticipation ou la méconnaissance des règles de cotisation et de détermination des futures pensions ne permettent pas toujours de pouvoir répondre efficacement à ce type de réclamation.
Enfin, les autres incompréhensions récurrentes qui nous sont adressées concernent les ajustements du niveau des versements intervenant en cours d’année. La CFR et nos Fédérations informent correctement les Associations pour anticiper les ajustements de la retraite de base ou des complémentaires. De plus les ajustements liés aux caisses de retraite sont normalement accompagnés d’un battage médiatique suffisant sauf que bien entendu, ni les taux, ni les dates d’applications de ces ajustements ne sont coordonnées. En fait l’irritation des retraités provient uniquement des ajustements fiscaux qui s’appliquent comme conséquence des déclarations de revenus. En effet chaque année, à la fin de l’été, suite à la déclaration des revenus de l’année précédente, l’administration fiscale fixe, si nécessaire, le nouveau taux du prélèvement à la source dû sur les pensions de retraite, à la hausse comme à la baisse, pour les retraités imposables bien entendu.
Le manque de transparence du paiement des pensions par l’absence d’émission d’un bulletin de pension comparable à un bulletin de paie ne facilite certes pas la compréhension. Mais la numérisation croissante des flux d’informations ne facilite pas la transparence des informations.
En conclusion de ces constats, nous devons reconnaître que nos Fédérations sont donc bien considérées comme des corps intermédiaires pour apporter aide et assistance à des personnes retraitées souvent désorientées et qui cherchent désespérément des explications à leur situation personnelle.
Essayons donc de ne pas les décevoir !

Christian Bourreau / Pierre Conti

Un rapport du Haut-commissariat au Plan, en association avec le think tank "Matières Grises", de janvier 2023 s'interrog...
22/09/2023

Un rapport du Haut-commissariat au Plan, en association avec le think tank "Matières Grises", de janvier 2023 s'interroge sur les conditions dans lesquelles les générations du Baby Boom voudront et pourront se loger lorsqu'elles atteindront l'âge de la Vieillesse et celui du Grand âge.

Le Courrier des Retraités N69
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EDITORIAL COURRIER DES RETRAITÉS • N° 70EditorialPolitique budgétaire, fin de la période magiqueAprès 40 ans de déficit ...
22/09/2023

EDITORIAL COURRIER DES RETRAITÉS • N° 70
Editorial

Politique budgétaire, fin de la période magique

Après 40 ans de déficit budgétaire financé pat une dette dont le montant stratosphérique inquiète les plus optimistes et devant la demande de financer les investissements requis pour faire face au dérèglement climatique, les pouvoirs publics sont confrontés à une équation diabolique.

Deux éléments de la période magique.
Pour financer le déficit de chaque année depuis des lustres, il a été fait appel à l’emprunt et chacun se rassurait en pensant que le remboursement n’interviendrait que dans 10 ans, c'est-à-dire après deux élections présidentielles, que cela concernerait d’autres équipes et que d’ici là la situation se serait améliorée.
Cette euphorie était renforcée par le fait que les taux d’intérêt sont longtemps restés faibles, voire négatifs, en sorte que leur charge sur le budget de l’année était faible.
Cerise sur le gâteau, la charge totale des intérêts diminuait car les nouveaux emprunts contractés pour remplacer ceux venus à échéance bénéficiaient de taux d’intérêt plus faibles. C’était donc une économie budgétaire. Waouh !

La fin du bal est arrivée
La musique s’est arrêtée, les instruments sont rangés et les danseurs s’apprêtent à quitter les salons pour chacun rentrer chez soi dans le carrosse qui l’attend.
C’est alors que Cendrillon, car vous l’avez reconnue, privée de ses magnifiques chaussures de vair, perdues dans le tourbillon du bal, découvre que le carrosse attendu s’est transformé en une vulgaire citrouille.
Heureusement pour elle, le prince charmant la retrouvera grâce aux fameuses chaussures, la sortira de la situation désastreuse où elle vivait et l’entraînera dans une nouvelle vie pleine de joies et d’enfants.

Le monde de Charles Perrault n’est pas le nôtre
La hausse des taux d’intérêt qui visait à freiner l’activité et calmer l’inflation n’a pas atteint son objectif concernant l’inflation et il est douteux qu’ils baissent rapidement. La charge de la dette va continuer d’augmenter et son montant dépasser 50 Md€ : plus de cerise sur le gâteau. Les temps heureux des "Whatever it takes" (Mario Dragui) ou "Quoi qu’il en coûte" (Emmanuel Macron) sont révolus. Une montagne de dettes ne monte pas jusqu’au ciel. Les agences de notation veillent.

Une équation diabolique
Avant de diminuer le volume de la dette, il conviendrait d’abord d’en interrompre la progression ou au minimum la limiter, ce qui veut dire diminuer le déficit, à défaut de le supprimer. Comme les pouvoirs publics affirment qu’il n’est pas question d’augmenter les impôts et comme le recours à la dette devient plus coûteux et dangereux, il faut se résoudre à faire des économies.
Le temps approche où il faudra établir le budget 2024 et il est vraisemblable que nous verrons fleurir le "49-3" car il est douteux que le président obtienne le consensus auquel il aspire.
Les prétendants(es) à accompagner Marianne se préparent déjà, bien que la ligne de départ des prochaines présidentielles soit encore lointaine. Leurs programmes vont se préciser à mesure que les semaines passeront. Sera-t-il possible de concilier les promesses faites à certaines catégories, enseignants, soignants, fonctionnaires,… avec la détermination nécessaire pour freiner la dégradation climatique, juguler la hausse de l’énergie, obtenir enfin la baisse de l’inflation ?

Le monde va continuer
Des élections vont se dérouler. Elles sont toutes importantes et il appartiendra à chacun d’y participer dans le sens de ses propres convictions. Pour notre part, nous serons particulièrement attentifs à deux sujets :
Pouvoir d’achat des retraités : en finir avec son érosion régulière qu’ils n’ont aucun moyen de compenser par ailleurs et qui pèse plus lourdement sur les plus anciens et les plus modestes.
Accompagnement du grand âge : promise depuis longtemps, la loi est toujours attendue qui permettra de vivre ses dernières années dans des conditions dignes.

Christian Bourreau Pierre Conti

Le Courrier des Retraités.
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EDITORIAL COURRIER DES RETRAITÉS • N° 69Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites .... (François Ponsard...
06/07/2023

EDITORIAL COURRIER DES RETRAITÉS • N° 69
Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites ....
(François Ponsard - L’honneur et l’argent - 1853)

Pendant que l’Europe centrale connaît, à nos portes, une guerre atroce et que beaucoup de conflits latents n’attendent qu’une allumette pour s’embraser en plusieurs endroits du vaste monde, à quoi s’occupent donc les Français ?
Les citoyens sont bien conscients de la fragilité de notre société et encore plus des atteintes indéniables à leur pouvoir d’achat du fait d’une inflation accrue. Aucun d’entre eux ne s’est jamais réjoui de voir le monde sombrer dans l’obscurantisme et la violence comme mode des relations internationales.
Mais que dire de ceux, en principe un peu mieux éduqués ou informés, élus démocratiquement par les Français pour les représenter et censés prendre collectivement toutes les mesures adaptées pour diriger le pays dans le sens de ses intérêts ? Le comportement d’une partie d’entre eux, dans les prétendus débats démocratiques auquel nous assistons, fait volontiers penser à des pugilats même pas dignes d’un ring de catch. Le débat censé permettre l’échange et la prise de décision collective, tourne le plus souvent à l’obstruction et ne vise qu’à empêcher que “l’ennemi” puisse s’exprimer.
Ce qui est le plus frappant dans cette démocratie fragilisée, c’est la volonté de refuser l’évidence, de nier les problèmes réels, d’argumenter sur l’écume des faits et de ne jamais oser affronter le pays en présentant les mesures qui règlent une fois pour toutes les vrais problèmes. Les récents débats sur le projet de réforme des retraites en sont presque une caricature. D’abord il ne traite QUE de la retraite de base, sujet qui n’est jamais traité de manière définitive et qui nécessite donc tous les quatre ans de revenir présenter de nouvelles adaptations. Mais qui parle donc de la réalité des choses ? En quoi les Français seraient si différents des autres peuples européens pour mériter de partir plus jeunes et donc plus tôt ?
Pourquoi les retraites complémentaires, gérées de manière prudente par les partenaires sociaux, ne nécessitent pas d’ajustements dramatiques ? Pourquoi ne pas considérer que l’âge réel du départ effectif est très proche de celui qui est proposé ? Pourquoi faut-il que les contribuables soient si souvent appelés à renflouer les comptes de cette retraite de base ? La règle de financement doit rester la cotisation et pas l’impôt.
Et que dire de l’obstination des extrêmes, une fois la loi votée de manière démocratique, c’est-à-dire validée infine par le Conseil constitutionnel, de faire en sorte que les mesures prises ne puissent être mises en application. La “rue” serait-elle d’essence plus divine que
la démocratie parlementaire représentative, basée sur le suffrage universel ? Bien sûr que non, mais la paix civile dépendra finalement de la manière dont les autorités élues (Président et Gouvernement), qui agissent sous le contrôle du Parlement et du pays réel, réagiront pour démontrer qu’il n’y a qu’une loi et que ce n’est pas celle de la rue…
En fait nous ne pouvons pas nous résigner à considérer que la défense des droits des retraités ne repose que sur des corps sociaux qui semblent si éloignés de ceux au nom de qui ils s’expriment. En effet, outre la retraite, il ressort bien du bilan fait par la CFR après l’adoption de la loi, que de nombreux points n’ont été que partiellement traités et que bien d’autres n’ont même pas été évoqués, ni par le gouvernement ni par les forces politiques représentées au Parlement. Une fois de plus nous ne pouvons que répéter notre antienne : qui, à part les associations représentatives des retraités, peut vraiment défendre leurs droits et s’indigner des inégalités flagrantes persistantes dont ils sont les victimes ?

Christian Bourreau - Pierre Conti

EDITORIAL COURRIER DES RETRAITÉS • N° 68Quel gâchis !Editorial Courrier des Retraités N°68L’hypocrisie pudibonde de resp...
04/04/2023

EDITORIAL COURRIER DES RETRAITÉS • N° 68

Quel gâchis !
Editorial Courrier des Retraités N°68

L’hypocrisie pudibonde de responsables politiques ou syndicaux s’est efforcée de nier ou minorer les déficits de notre système de retraite fondé sur la répartition. Ce faisant, ils nous invitent à la quiète
béatitude d’attendre que les choses s’arrangent, dans la seconde moitié du siècle.

Et pourtant ces déficits existent.
Pour la seule CNAV, ils étaient supérieurs à 10 Md€ en 2020 et après un léger excédent en 2021, ils s’acheminent, dit-on, vers une douzaine de Md€ en 2030. Mais il ne s’agit pas que de la CNAV et le déficit total de l’ensemble de nos 42 régimes de retraite est largement supérieur, de l’ordre d’une trentaine de Md€ disent certains, qui prennent en compte les subventions versées pour équilibrer les régimes spéciaux déficitaires, la Contribution Tarifaire pour l’acheminement ( CTA) qui contribue au financement du régime des Industries électriques et gazières, la cotisation de 74 % - dite implicité – versée par le budget national pour financer les retraites de la Fonction Publique d’Etat…

Les adversaires de la réforme considèrent qu’il n’y a pas d’urgence à traiter ce problème, une goutte d’eau disent-ils, qu’il y a d’autres problèmes à régler et voient dans la démarche d’Emmanuel Macron comme un caprice lui permettant d’afficher une réfome réussie dans le palmarès de son quinquennat.

Excès de dépenses ou insuffisance des recettes ? Les deux mon général !
Dans notre système de retraite, la quasi-totalité des régimes obligatoires sont gérés en répartition, c& #39;est à-dire que la masse des prestations dépend de la masse des cotisations et l’équilibre dépend du niveau des cotisations, du niveau des retraites et de l’âge effectif du départ en retraite. Nous faisons par ailleurs un rapide historique des réformes engagées depuis 40 ans. Elles comportent toutes un élément paramétrique ayant pour objet d’améliorer les comptes, déséquilibrés par le passage de la retraite de 65 ans à 60 ans. Dans les années 1960, le rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités était de 3,6. En 2020, il était de 1,7 et la prévision indique qu’il pourrait être de 1,2 en 1950.

Autre manière de regarder les choses. Dans les années 60, on pouvait espérer une durée de la retraite de 8,6 ans. Aujourd’hui, par le jeu de l’augmentation de l’espérance de vie, cette durée espérée est supérieure à 20 ans. A plus long terme, la baisse de la fécondité qui, bien que supérieure à ce que l’on observe dans les pays voisins, est de l’ordre de 1,8, en-dessous de la loi des 2,1 qui assurent le renouvellement de la population. Si cela se maintient, les rangs de la population active vont se creuser, contribuant à la détérioration du rapport actifs/retraités.

Alors, oui, le déficit a peu de chances de se résorber spontanément et il faudra bien s’y attaquer, sous peine de creuser encore la dette qui reposera sur les générations qui nous suivent. Ces 20 ans de retraite dont bénéficient en moyenne les générations actuelles devront aussi bénéficier aux générations
futures et il appartient aux responsables de faire en sorte que ceci soit possible, condition nécessaire de la solidarité intergénérationnelle fondement de notre régime social.

Des débats décevants
Dès avant la publication du projet de réforme, les oppositions s’étaient centrées sur le refus de porter à 64 ans l’âge légal de la retraite. Les concertations entre les partenaires sociaux et le gouvernement n’ont pas permis de trouver un terrain d’entente. Les débats à l’Assemblée n’ont pas donné une bonne image de l’Assemblée Nationale et les manifestations se sont multipliées. Le Sénat a néanmoins voté le texte et la Commission Mixte Paritaire (CMP) a rédigé un texte de compromis que le Sénat a adopté. Là-dessus est arrivé le 49-3.

Ne voulant pas jouer les prophètes et tenus par les délais de fabrication de la r***e, nous ne faisonspas d’hypothèses sur le devenir du projet de réforme : motions de censures ? votées ou non ? recours au Conseil constitutionnel.. ?
S’il doit y avoir un texte, au-delà d’éventuelles mesures concernant l’âge de la retraite ou le nombre detrimestres, il devra comporter des mesures relatives aux seniors et pourrait s’inspirer de la pratique des
partenaires sociaux, responsables de l’Agirc-Arrco qui dissuadent les futures retraités de partir dès l’atteinte des conditions du taux plein et les récompensent d’une majoration de leur retraite s’ils continuent leur activité.....
Christian Bourreau Pierre Conti
EDITORIAL COURRIER DES RETRAITÉS • N° 68

12/01/2023
Éditorial  CDR n°67"Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre,ni de réussir pour persévérer".Attribuée à Guill...
12/01/2023

Éditorial CDR n°67

"Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre,
ni de réussir pour persévérer".

Attribuée à Guillaume Ier d’Orange-Nassau (1533-1584), dont la fière devise "Je maintiendrai", est toujours celle du royaume des Pays-Bas, cette citation ne devrait-elle pas inspirer ceux qui hésitent devant la difficulté des tâches à entreprendre ou la lenteur des résultats à en attendre ?

Guillanme 1er obtint l’indépendance des 7 Provinces Unies (les Pays Bas actuels) pour en faire un état qui, pendant le XVIIe siècle, son Siècle d’Or, se lança à la conquête des océans par la création des compagnies néerlandaises des indes orientales et occidentales.

De nos jours, nous votons pour telle ou telle personne qui, une fois élue, ne respecte pas ses promesses de campagne, ou nous déçoit par des prises de position différentes de celles auxquelles nous nous attendions, car elle a dû "composer" pour attirer les hésitants du premier tour ? Nos frustrations et nos déceptions risquent alors de se muer en découragement !

De même les Associations de retraités qui se sont créées depuis la guerre ont décidé de se lancer dans une aventure dont elles ignoraient où elle les mènerait, mais leur ferveur était entière et leur volonté de se regrouper ensuite en Fédérations puis en une Confédération procédait d’un espoir car elles avaient l’ambition de mieux faire entendre leur voix et de mieux porter leurs revendications.

Elles ont entrepris cette démarche collective à une époque où l’union était la façon de se compter et de faire pression sur les pouvoirs publics qui ont très vite reconnu ce pouvoir d’influence. Comme pour le Royaume des Pays Bas du XVIIe siècle, ce fut "l’âge d’or" des Associations et particulièrement des Associations de retraités, reçues à leur demande dans les bureaux des ministères, avec le respect qui leur était dû. Sans l’avoir forcément espéré aussi vite, les retraités ont été considérés par le pouvoir comme de vrais partenaires.

Et puis, après quelques années de vraie reconnaissance, l’évolution de la sociologie française, l’évolution des pratiques sociales et politiques puis la révolution numérique ont balayé très vite ces espoirs bien souvent enjolivés dans la mémoire de nos Associations. Il est devenu presque impossible de se faire remarquer par les medias dans un monde dominé par le jeunisme et les réseaux sociaux qui lui sont associés.

Comment réagir ? Beaucoup de nos Associations ont malheureusement levé le pied, s’avouant vaincues ou découragées de voir que tous leurs efforts ne reçoivent plus aucune réponse de ceux à qui on demande de l’écoute et de la compréhension. La difficulté d’attirer les jeunes retraités pour des activités jugées d’un autre âge, et celle de conserver ceux qui en étaient les piliers, créent des difficultés que beaucoup d’Associations vivent au quotidien. Mais pas toutes heureusement !
Pourtant les Associations en général continuent d’attirer beaucoup de bénévoles, mais pas vraiment pour le monde des retraités.

Alors, baisser les bras n’est sûrement pas le bon moyen d’arriver à notre envie commune de continuer à défendre les intérêts des retraités.

Ceux qui ont fondé nos Associations ne savaient pas où ils allaient, mais ils se sont mis en route et ils n’ont pas à rougir de ce qu’ils ont fait. Nous devons leur en être reconnaissants.
Mais les temps ont changé, nos interlocuteurs et nos partenaires ont changé et nous ne pouvons plus raisonner comme les fondateurs.

Nous sommes donc un peu comme Sisyphe, si nous voulons nous battre nous devons persévérer même si nous ne réussissons pas à chaque coup car, si on y réfléchit bien, posons-nous crûment la seule et vraie question qui vaille : qui d’autre que les retraités défendra réellement les droits et les intérêts des retraités ?

Christian Bourreau Pierre Conti

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