L'Urgence

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31/12/2023
18/11/2023

Informer, Eveiller et Veiller.

AU LIBÉRIA, GEORGE WEAH ACCEPTE SA DÉFAITE À LA PRÉSIDENTIELLEL' ancien ballon d'or France football élu président de la ...
18/11/2023

AU LIBÉRIA, GEORGE WEAH ACCEPTE SA DÉFAITE À LA PRÉSIDENTIELLE

L' ancien ballon d'or France football élu président de la République du Libéria en 2017 a félicité son adversaire Joseph Boakai vendredi soir dans un message à la radio nationale.

Par Njiki Fandono

Après seulement un mandat, George Weah s'en va. Le président du Congress for Democratic Change (CDC), le parti au pouvoir, a été battu à l'élection présidentielle par l'opposant Joseph Boakai, et a aussitôt reconnu sa défaite.

"Ce soir, le CDC a perdu l'élection mais le Libéria a gagné. C'est le temps de l'élégance dans la défaite", a déclaré George Weah, ancienne gloire internationale et ballon d'or France football, dans un message à la radio nationale. Une posture d'autant plus élégante que le président sortant, très critiqué pour son bilan en deçà des attentes des Libériens en matière de lutte contre la pauvreté et la corruption, n'a pas attendu la proclamation définitive des résultats pour concéder sa défaite dans un scrutin serré. "Les résultats annoncés ce soir, bien que non finaux, indiquent que monsieur Boakai a une avance que nous ne pouvons pas rattraper. J'ai parlé au président élu Joseph Boakai pour le féliciter pour sa victoire", a ajouté George Weah, écartant un peu plus le spectre des violences post électorales dans un pays meurtri par quatorze ans (1989-2003) de guerre civile et 250 000 morts.

En effet, les résultats publiés vendredi soir par la commission électorale donnaient vainqueur Joseph Boakai avec 50,89 % , conte 49,11 % pour George Weah. Soit 28000 voix d'avance en faveur de l'ancien Vice-président de Sirleaf Ellen Johnson, après le dépouillement de 1,6 millions de bulletins.

À 78 ans, Joseph Boakai devient le troisième président démocratiquement élu du Libéria, dans un contexte régional marqué par la recrudescence des coups d'Etat militaires en Afrique de l'Ouest, notamment au Mali, au Burkina Faso, en Guinée Conakry et au Niger ces trois dernières années.

Leçon démocratique

Au plan sécuritaire, le scrutin s'est "globalement bien déroulé" selon plusieurs observateurs indépendants, en dépit des violents affrontements qui ont émaillé la campagne électorale, faisant également des morts.

De nombreux pays et partenaires internationaux à l'instar des États-Unis, la Cedéao et l'Union Européenne ont félicité George Weah pour son élégance, Joseph Boakai pour sa victoire, et le Libéria pour cette transition pacifique, à l'heure où les démocraties sont fortement contestées dans le Sud global. Une belle revanche politique pour Joseph Boakai qui avait largement perdu contre George Weah en 2017, l'ancien footballeur l'ayant emporté avec plus de 61% des voix. Porté cette fois-ci par d'autres grosses pointures politiques du Liberia, Joseph Boakai devra pendant au moins six ans mettre à profit son mandat pour faire reculer la pauvreté dans ce pays d'environ 5 millions d'habitants, l'un des plus pauvres au monde selon la banque mondiale, où plus d'un cinquième de la population vit avec moins de 2,15 dollars par jour.

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13/11/2023

Après cinq ans d’exil hors du continent africain et de nombreuses tentatives d’arrestation, l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire arrivé samedi dernier à Niamey, a été reçu ce lundi par le général Abdourahmane Tchiani. Une proximité qui ne plaira pas au r...

12/11/2023

Très amaigri, Guillaume Kigbafori Soro est apparu dans une vidéo diffusée sur sa chaîne et publiée dans les réseaux sociaux. L' ancien président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, depuis son lieu d'exil, déclare être fatigué de vivre loin de son pays. Va-t-il retourner en Côte d'Ivoire malgré le mandat d'arrêt délivré contre lui par le régime de son ancien allié, le président Alassane Dramane Ouattara avec qui Guillaume Soro s'est brouillé ?

22/08/2023

La compagnie de voyage Avenir de la Kadey fait également partie des transporteurs sanctionnés par le ministère des Transports camerounais, après les accidents de la circulation routière qui ont fait au total 16 morts et 67 blessés les 8 et 9 août 2023. Par Marlyse Mbogmam Le premier accident ...

22/08/2023

Par Rodrigue Kiki, Expert en développement local On est souvent étonné de constater la grande vulnérabilité des Africains à la manipulation. Le niveau de naïveté et de faiblesse épistémique de certains est déstabilisant. Un exemple qui nous parle : L'Angola. Après s'être laissé entraî...

19/09/2022

ALLEZ LES LIONS

26/02/2022

AGRESSION DE L' UKRAINE

Quand l'allumé et autocrate du Kremlin fascine les "combattants" de la liberté en Afrique.

Je commencerai par une question simple pour ceux qui sont installés en occident. Pourquoi vous ne partez pas vivre en Russie, même gratuitement ?

Vous savez que ce n'est pas un pays ouvert. C'est une dictature encore plus féroce et brutale que celles dont les pratiques totalitaires d'un autre âge débordent sur le continent africain et exècrent tout esprit résolument épris de liberté et de justice.

Mais revenons au sujet.

Quand vous dites que l'OTAN a "encerclé" la Russie...

Savez-vous que la Russie est territorialement limitrophe avec 14 ou 16 pays, dont 4 ou 5 (maximum) membres de l'OTAN ?

Officiellement j'en connais 4 (Lituanie, Lettonie, Pologne, Estonie).

Savez-vous que parmi les voisins de la Russie figurent des pays dotés d'une puissance nucléaire et militaire hypersonique tels que la Chine et la Corée du Nord, avec lesquels Moscou pourrait opportunément reconstituer une alliance anti-OTAN et y intégrer les autres voisins, afin de reconfigurer un nouvel équilibre de la terreur, sans avoir besoin de s'attaquer directement à des États souverains ?

Savez-vous que la Russie arme lourdement la Biélorussie, voisine de l'Ukraine, la Pologne, la Lituanie et la Lettonie ?

Savez-vous que la Russie est passée maître dans l'art des invasions, l'annexion et la reconnaissance des territoires séparatistes plus ou moins pro-russes (Ossétie-du-Sud en Géorgie en 2008 ; la Crimée, Donetsk et Lougansk en Ukraine, respectivement en 2014 et 2022) ? À cette allure elle risquera un jour reconnaître l'indépendance de l'Ambazonie au Cameroun si un tant soit peu elle y sent quelque intérêt important. Mais bon... Avançons.

Quand vous dites que les États-Unis et l'OTAN veulent "à tout prix" intégrer l'Ukraine dans leur organisation militaire...

Savez-vous que l'Ukraine, la Géorgie et la Bosnie frappent délibérément depuis 1990 aux portes de l'OTAN sans succès et que de nombreux pays, anciens membres du pacte de Varsovie ont *librement* choisi de rejoindre l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord ?

Quand vous convoquez la notion de "guerre préventive" en prenant pour exemple la crise des missiles nucléaires soviétiques sur l'île de Cuba en 1962...

savez-vous que ces missiles étaient pointés en direction des États-Unis ?

Savez-vous que pour éviter une troisième guerre mondiale entre puissances nucléaires, Washington avait plutôt négocié avec l'Union des Républiques Socialistes et Soviétiques (URSS) sans se précipiter à attaquer militairement cet allié soviétique ?

Mais enfin, pouvez-vous dire concrètement en quoi l'Ukraine menaçait-elle directement la sécurité de la Russie tel que démontré par exemple dans le cas de la crise des missiles de Cuba ?

L'invasion de l'Ukraine n'est qu'un prétexte pour Vladimir Poutine qui digère peu la chute du mur de Berlin et surtout, la dislocation de l'URSS, vitrine quasi-impériale de l'hégémonie russe sur de nombreux pays de l'Est. L'ancien lieutenant-colonel du KGB veut reconstituer cette sphère d'influence perdue, au mépris de la souveraineté et du droit absolu des États à disposer de leur destin militaire.

On parlera peut-être une autre fois de la Libye de Kadhafi ou encore de l'Irak de Saddam Hussein qui ont été injustement bombardés par l'OTAN, mais ce n'était pas pour les mêmes enjeux, ni pour les mêmes motifs et quoiqu'il en soit, aucune invasion militaire d'un État souverain par une puissance étrangère ou un groupe de puissances n'est admissible de nos jours. Le monde doit apprendre de ses erreurs.

SCRABBLE FRANCOPHONELE CAMEROUN CHAMPION DU MONDE Partie de Yaoundé pour Aix-les-Bains en France sans le moindre accompa...
01/11/2021

SCRABBLE FRANCOPHONE

LE CAMEROUN CHAMPION DU MONDE

Partie de Yaoundé pour Aix-les-Bains en France sans le moindre accompagnement du ministère des Sports, la délégation camerounaise a hissé le drapeau national au firmament en alignant deux joueurs en finale lors des championnats mondiaux de scrabble francophone.

Par Njiki Fandono

Le Cameroun a créé la sensation dans la nuit du 26 octobre 2021 à Aix-les-Bains en Savoie dans l’Est de la France lors de la 49ème édition des championnats mondiaux de scrabble francophone. Eric Salvador Tchouyo, le champion du monde de scrabble francophone classique, était opposé à son compatriote Amédée Assomo. Une affiche inédite pour un pays africain dans cette compétition peu pratiquée sur le continent. Seule la France en 49 éditions a pu réaliser dans un passé lointain une telle performance. C’est dire à quel point les Lions indomptables du scrabble ont bousculé les codes pour hisser très haut les couleurs nationales. Pourtant rien ne semblait les prédisposer à un succès aussi éclatant. La préparation optimale et la prise en charge des huit scrabbleurs engagés dans la compétition n’auront en effet été possibles que par l’engagement et la générosité des joueurs, soutenus par leur coéquipier, par ailleurs président de la Fédération camerounaise de scrabble, Amédée Assomo.

«Pour l’accompagnement par les autorités il faut dire que cette année cela a été un peu compliqué. Nous avons été retenus au chapitre 16 du budget de l’Etat au niveau du Ministère des Sports qui devrait normalement nous accompagner pour ces championnats du monde. Mais malheureusement nous nous sommes fait dire qu’il n’y avait pas d’argent au niveau du ministère, malgré que le budget ait été prévu par l’Etat» se désole Amédée Assomo. Avant de poursuivre : «on s’est débrouillé comme des Camerounais et comme souvent, le président a mis la main à la poche pour faire voyager l’équipe et nous sommes dans de bonnes conditions. J’espère tout simplement qu’au retour les autorités vont être reconnaissantes et ne pas trainer à nous rembourser tous les frais engagés qui sont assez importants pour une personne individuelle». En attendant de voir son plaidoyer trouver un écho favorable auprès des autorités compétentes, le vice-champion du monde de scrabble classique et ses coéquipiers savourent leur victoire.

Pour le vainqueur Eric Salvador Tchouyo, «une finale ça ne se joue pas, ça se gagne. J’ai tout donné». Mais au finish, c’est bien le Cameroun qui en sort gagnant selon Amédée Assomo. «Cela fait toujours plaisir de battre les Français sur leur sol et dans leur langue», se délecte le président de la Fédération camerounaise de scrabble, dont les responsabilités ont été portées au niveau continental. En effet, le Camerounais a été coopté au Conseil d’administration de la Fédération internationale de scrabble, en marge des championnats mondiaux du 22 octobre au 1er novembre 2021 en France. Il aura pour mission de promouvoir et développer le scrabble en Afrique. Question de permettre aux Africains d’améliorer leurs performances. Et pourquoi ne pas rééditer l’exploit du Cameroun, sans nourrir le moindre complexe face aux grandes nations de la francophonie telle que la France qui, en général, aligne pas moins de 30 athlètes dans la compétition.

C’EST VOTRE HISTOIRE ET...VOUS DEVEZ LA CONNAÎTRE !!!LA CAN AMÈRE DE 1972: LE JOUR OÙ AHIDJO GIFLA UN JOURNALISTE PAR EN...
13/09/2021

C’EST VOTRE HISTOIRE ET...VOUS DEVEZ LA CONNAÎTRE !!!

LA CAN AMÈRE DE 1972: LE JOUR OÙ AHIDJO GIFLA UN JOURNALISTE

PAR ENOH MEYOMESSE

La 7ème Coupe des Nations de Football s’était déroulée à Khartoum au Soudan en 1970. A la fin de celle-ci, il avait été demandé aux différentes délégations de désigner le pays hôte de la 8ème édition. La délégation camerounaise était conduite par Mbombo Njoya, Vice-Ministre de la Jeunesse et des Sports, secondé par Sollo Lucien, directeur de la Jeunesse et des Sports.

Aucune délégation ne se proposant d’accueillir la prochaine édition, celle du Cameroun, se basant sur l’organisation réussie de la Coupe des Tropiques quelques années auparavant, avait décidé de lever la main, pour le compte du Cameroun, comme organisateur de la 8ème CAN. Applaudissements nourris dans la salle. Mais, à Yaoundé, colère d’Ahmadou Ahidjo, une fois au courant du fait accompli devant lequel l’avaient placé Mbombo Noya et Sollo Lucien. Il n’en voulait pas, tout simplement. Les deux protagonistes seront de ce fait limogés de leurs postes respectifs. Mbombo Njoya quittera le gouvernement, et Sollo Lucien, la direction de la Jeunesse et des Sports.

Pourquoi le courroux d’Ahidjo ? Le financement. Où trouver l’argent nécessaire à l’organisation d’un tel événement ? Le Cameroun ne disposait nullement de stades à la hauteur d’une telle compétition. Déjà, la Coupe des Tropiques avait quelque peu été bricolée. Elle s’était déroulée au stade de l’Hippodrome qui, fait encore plus grave, venait d’être détruit. Les sports en salle s’étaient déroulés au gymnase du Lycée Leclerc, que récupérera plus t**d et définitivement l’INJS.

D’autres compétitions avaient lieu au Centre de Jeunesse de Madagascar, aujourd’hui détruit, et au Camp de l’Unité dans le centre-ville pour la boxe. Le stade d’Akwa à Douala non plus ne faisait l’af-faire. Il fallait construire deux nouveaux stades pour accueillir l’événement tout juste deux années plus t**d.

Jusqu’en décembre 1970, aucun sou n’était disponible. Janvier, février, mars, avril, mai 1971, toujours rien. La Confédération Africaine de Football a commencé à menacer le Cameroun de retrait de l’organisation de la manifestation et de désignation d’un autre pays. Dilemme. Que faire ? Finalement, vers le mois de juin, Ahidjo décide de puiser dans la Caisse de Stabilisation du Cacao, ancêtre de l’ONCPB. C’était la seule solution.

La construction des deux stades devant abriter la compétition à Yaoundé et à Douala, peut enfin être entamée. Les premiers coups de pioches seront effectués dès le mois de juillet 1971, soit à moins de cinq mois seulement de la compétition. Un véritable marathon s’engage alors. On travaille non-stop, nuit et jour. Le stade de Yaoundé en fait les frais. La tribune présidentielle prévue dans les plans initiaux pour être située dos au soleil l’après-midi, est déplacée de l’autre côté, et se retrouve plutôt face au soleil.

C’était ça, ou rien. S’il fallait qu’elle soit construite selon le plan originel, il aurait fallu attendre le mois de mars, le temps que les gradins servant à son support sèchent. Or, en la plaçant là où elle se trouve actuellement, elle bénéficiait d’une roche en dessous du stade, et sur laquelle il était possible de fixer directement ses pylônes. C’est ce qui a été fait. Conséquence, il n’est guère possible d’y livrer un match à 14h. Il faut attendre 15h, voir 16h, que le soleil commence à décliner à l’horizon.

Finalement, le stade omnisport de Yaoundé est inauguré à quelques jours du début de la compétition. J’y ai assisté. Le Président Ahidjo était venu. Il y avait eu des « mouvements d’ensemble », c’est-à-dire des chorégraphies à la chinoise, des centaines de gosses sur l’aire de jeu en train d’exécuter des mouvements cadencés. ( ) Il y avait également eu des feux d’artifices. C’était la première fois qu’en voyaient de très nombreux Camerounais. Enfin, il y avait eu des démonstrations d’acrobatie de la part d’un cadre de la Jeunesse et Sports que je connaissais bien, M. Bidjang. Il avait énormément émerveillé le public. Le Président Ahidjo avait applaudi à se rompre les mains.

En vue de l’événement, le Cameroun avait connu sa toute première « journée continue ». Il avait été décrété que le travail commencerait à 7h :30, pour s’achever à 14h :30, afin de permettre à la population de se rendre aux deux stades de la compétition, Yaoundé et Douala, ou de suivre son déroulement à la radio.

Yaoundé avait été inondé de monde. Des journalistes étaient venus en grand nombre d’Afrique, mais aussi d’Europe. On les rencontrait partout en ville avec leurs gros appareils photo. Les supporters des délégations également étaient venus nombreux. Les équipes avaient été logées dans différents hôtels de la ville. Le seul dont je me souvienne encore parfaitement, c’est l’Hôtel Impérial, aujourd’hui Prestige Hôtel, en face du Mess des officiers, car nous habitions la Vallée de la mort. Il avait été attribué à la délégation malienne. Et à l’équipe, il avait été aménagé une aire d’entraînement au quartier Anguissa, à l’époque un village, et qui a gardé pour appellation à cet effet : « Stade malien ». Je crois aussi que les Zaïrois devaient être logés à l’hôtel Casino, aujourd’hui disparu. Il se situait en face de la boulangerie Acropole à Yaoundé, sur la rue perpendiculaire qui conduit à Nkolndongo.

Lors de cette CAN, il n’y avait eu que huit équipes : le Cameroun, le Togo, le Maroc, le Kenya, le Congo-Brazzaville, la Guinée Conakry, le Mali, et le Zaïre. Le Mali était alors à l’époque une équipe très en forme avec son talentueux joueur Salif Keïta, autrement appelé « Domingo ». De très nombreux jeunes Camerounais avaient repris ce surnom à leur compte.

L’équipe nationale du Cameroun n’était pas au meilleur de sa forme. Néanmoins, nous comptions sur quelques joueurs importants tels que Tokoto Jean-Pierre, Léa Eyoum, Nlend, Mvé Emmanuel, ou encore Yebga Joseph, qui jouait à l’époque dans le championnat français. Il était perçu comme notre Eto’o Fils de l’époque. Lorsqu’il était arrivé à l’aéroport de Yaoundé en provenance de France, quelques jours avant le début de la CAN, Radio-Cameroun en avait fait grand bruit. Il avait eu droit à tout un reportage au cours du journal parlé de 20h. Il nous avait garanti la victoire du Cameroun à la fin de la coupe. Le lendemain, il avait fait la une de la presse, notamment d’un journal sportif qui paraissait à Douala : Courrier Sportif du Benin. Un titre bien étrange, lorsque j’y pense aujourd’hui, d’autant plus qu’à l’époque, le Benin s’appelait encore Dahomey.

Notre équipe avait été logée à la poule de Yaoundé. Elle avait aisément franchi le quart de finale. En demi-finale, il y avait en plus de nous, le Zaïre, et le Congo, que nous ne redoutions pas, d’autant que quelques mois auparavant nous venions de lui infliger un carton à Brazzaville, et, le Mali, que par contre nous craignions à cause de Salif Keïta. Il fallait procéder au tirage au sort des rencontres.

Deux des équipes devaient livrer leur match à Yaoundé, et les deux autres à Douala. Pendant l’opération il y’a eu double trucage. D’une part pour que notre équipe demeure à Yaoundé, d’autre part, pour éviter le Mali. Voilà comment nous nous retrouvons avec le Congo-Brazzaville dans la poule de Yaoundé, tandis que le Mali et le Zaïre étaient affectés dans la poule de Douala.

Le jour de cette demi-finale, naturellement, j’étais au stade. Mais, mon cœur battait étrangement, sans que je n’en sache la raison. J’étais assis au virage, sous le tableau d’affichage électronique. Le Président Ahidjo et tout son gouvernement étaient à la tribune. Les supporters camerounais donnaient bruyamment de la voix. Nous étions sûrs de la victoire.

Mais, contre toute attente, vers la fin de la première mi-temps, voilà que Ninga Pépé des Diables Rouges du Congo marque un but par un tir sans grande violence. Un silence de cimetière s’installe sur le stade. Peu de temps après, c’est la pause. Malgré tout, nous demeurons convaincus de la victoire.

Retour des vestiaires. Le match reprend. Nos joueurs se démènent comme de beaux diables face à ces Diables Rouges du Congo, en vain. Léa Eyoum, un des joueurs sur qui nous comptions ne produit rien. Yebga Joseph, notre Eto’o Fils, de son côté est tout simplement absent dans le match. Nous n’y comprenons absolument rien. Seul Tokoto Jean-Pierre fait des prodiges. Il est devant, derrière, à droite, à gauche, tire des coups francs, manque des buts.

Mais les minutes s’égrènent impitoyablement. Moins quinze minutes de la fin du match. Nous sommes déjà tous debout sur les gradins. Le public se met à réclamer l’extinction des lumières, car la rencontre avait commencé vers 17h :30, et il faisait déjà nuit, afin que l’on reprenne la rencontre le lendemain. Sur le banc de touche, notre vieille gloire Mbappé Lépé se lève et se met à exiger qu’on lui donne le maillot pour sauver le Cameroun. Mais, il ne figure pas sur la liste des joueurs. Léa Eyoum est remplacé, tellement il est improductif.

Moins cinq minutes de la fin du match. Nos cœurs ne battent plus dans nos poitrines. Nous ne sommes même plus là. Yebga Joseph, dans un sursaut d’énergie, décoche un violent coup de tête dans la surface de réparation du goal congolais. Le goal-kipper est battu. Le public hurle. Mais, malchance, le ballon atterrit sur le poteau, et est dévié vers l’extérieur. Nous sommes au bord de l’arrêt cardiaque. Il ne restait qu’une minute. Ce but nous aurait sorti de l’enfer.

Lorsque l’arbitre siffle la fin de la partie, des dizaines, voire des centaines de personnes s’effondrent dans les gradins. Les Diables Rouges se mettent à danser sur l’aire de jeu. Nos joueurs quant à eux ont tous les mains sur la tête, nombreux sont ceux qui fondent en larmes. C’est un tremblement de terre.

Pour ma part, je quitte rapidement le virage pour rejoindre la voiture de mon père garée au parking derrière la tribune présidentielle. Au moment où je longe les escaliers de celle-ci, je me retrouve non loin du Président Ahidjo qui lui aussi gagne sa voiture. Un journaliste de Radio-Cameroun se place devant lui. Il lui tend le micro : « excellence, le Cameroun vient d’être éliminé de la 8ème Coupe des Nations, quelles sont vos impressions ». Ahidjo est outré par la question. Il lui décoche une gifle. Le peu courtois journaliste l’évite de justesse en se courbant in-extremis. Son micro lui échappe des mains et tombe au sol. Je m’arrête pour céder le passage au Président. Il n’y a autour de lui, ni garde du corps, ni protocole, rien. Tout le monde est groggy par la défaite. Son parfum me chatouille les narines, tellement il est passé tout près de moi. Il ouvre lui-même la portière de sa voiture et s’y installe. Il attend un long moment. Le chauffeur, les mot**ds, les gardes du corps tout désemparés arrivent enfin. Il quitte ainsi le stade dans un tohu-bohu indescriptible.

Le soir à la maison, mon père et ma mère avaient à peine parlé à table pendant le repas. Les Camerounais ont terriblement souffert dans leur chair de cette élimination.

Notre équipe avait malgré tout remporté la petite finale contre le Zaïre, par un score de 5 buts contre 2, mais dans un stade vide. Et les Diables Rouges, nos tombeurs, de leur côté avaient remporté la coupe face au Mali par 3 buts contre 2. Pour remplir le stade, la police, la gendarmerie et l’armée avaient procédé à l’arrestation de tous les badauds qu’ils rencontraient dans les rues de Yaoundé et les y avaient déversés. Ils avaient également vidé les internats du Lycée Leclerc et du Collège Vogt.

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25/08/2021

GUERRE DU NOSO

LA DÉSILLUSION MILITAIRE

Peu de personnes pouvaient s'imaginer en 2017 qu'à ce jour, quatre ans plus t**d, la guerre serait toujours en cours dans les régions du Nord-Ouest et le Sud-Ouest, avec le bilan humain que tout le monde connaît, côté militaire et non militaire.

Surtout parmi les plus obtimistes de l'approche martiale, tant la force de frappe du BIR et ses unités spéciales dégageaient à n'en point douter un zèle d'assurance chez les idéologues et thuriféraires du ratissage militaire.

Peut-être n'avaient-ils pas suffisamment compris qu'il s'agissait d'un conflit interne d'essence politique.

Aujourd'hui la désillusion est tout aussi immense que le rapport de force tend à se horizontaliser fâcheusement sur le théâtre des opérations avec l'acquisition par les combattants séparatistes d'une redoutable logistique de guerre. Loin des amulettes risibles et les machettes non limées qui les rendaient insignifiants et vulnérables d'un seul coup de mitraillette.

C'est étonnant que cette réalité chronologique échappe à certains au point où l'on en soit plutôt à vanter la résistance héroïque de notre grande armée qui subitement aurait perdu sans aucune explication son statut de super favori.

Admettons au moins que quelque chose ne va pas en regardant le chemin parcouru et le bilan de cette guerre à l'issue incertaine qui continue et continuera certainement de multiplier les morts dans les parties anglophone et francophone du Cameroun.

NJIKI FANDONO

09/05/2021

CE SOIR...

LE COMBAT DES ENFANTS FANTÔMES

Dans le monde, 240 millions d'enfants n'existent pas. Privés d'actes de naissance, ces "enfants fantômes" n'ont pas d'existence légale. Aucun droit non plus. Au BENIN, le maire de DOGBO a conclu avec son homologue belge de ROESELARE un partenariat de coopération pour l'enregistrement des naissances. Des actions fortes et concrètes sont menées. Mais la délégation belge devra compter avec les aléas du terrain. Comment va-t-elle s'en sortir pour offrir au projet un plein succès ?
Rendez-vous ce soir 09/05/2021 à 18h sur www.au-cinema-pour-les-droits-humains.fr
Une projection-débat en présence du réalisateur Jean Crousillac vous y attend.

26/04/2021

TOUS AU CINEMA POUR LES DROITS HUMAINS !!!

Le festival "Au cinéma pour les droits humains" organisé par Amnesty International France est de retour pour sa 8ème édition. Il se tiendra du 08 mai au 08 juin 2021, en régions Sud-Provence, Alpes, Côte d’Azur, Sud de l’Occitanie et cette année, en Drôme-Ardèche et au-delà.
Les films seront programmés et projetés en ligne dès l’ouverture du festival et dans les salles de cinéma à partir du 17 mai.
En plus des projections scolaires qui auront lieu à Nice, en Avignon et au Sud de l'Ardèche, des projections-débats en ligne seront proposées sur le site du festival, grâce à la mise en place d’une salle virtuelle avec des débats en présence des invités réalisateurs et des militants des droits humains. Cette salle en ligne sera ouverte à tous les publics gratuitement pour une partie des films, longs et courts métrages. «Le combat des enfants fantômes», film long métrage documentaire, sera par exemple programmé avec la présence en visio du réalisateur, Jean Grousillac.
Des thématiques au cœur des enjeux
Le festival «Au cinéma pour les droits humains» cette année c’est 11 longs métrages documentaires, 05 longs métrages fictions, 03 courts métrages documentaires et 10 courts métrages fictions, inspirés par des thèmes au cœur des enjeux inhérents aux droits humains. Il s’agit entre autres des procès inéquitables, les exécutions sommaires et extra judiciaires, les discriminations, la protection de l'environnement, le mauvais traitement des migrants et des réfugiés à travers le monde. Bref, d’agréables surprises pour les amoureux du 7e art et de l’engagement.
En dehors des médias classiques sollicités, les comptes réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram) du festival et les influenceurs du Web sont mis à contribution pour assurer à cette édition particulière une visibilité et une pénétration au-delà des frontières. C’est par ailleurs le lieu de souligner que le festival «Au cinéma pour les droits humains» est également une occasion pour les publics africains ; un catalyseur de courage et d’engagement citoyen dans un continent où le respect des droits humains n’est pas toujours la chose la mieux partagée dans la plupart des pays. Il faut donc "troquer la peur contre l'espoir, l'inertie contre l'action et l'indifférence contre la solidarité", disait Peter Benenson, co-fondateur d’Amnesty International, pour parvenir à un monde plus juste pour tous.

NJIKI FANDONO
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HAMED BAKAYOKO: L’ADMINISTRATEUR ET LE SECUROCRATE"Tohbiiiiiiiii  !!! Il est où celui-là ?", "Viens vite là". Hamed Baka...
13/03/2021

HAMED BAKAYOKO: L’ADMINISTRATEUR ET LE SECUROCRATE

"Tohbiiiiiiiii !!! Il est où celui-là ?", "Viens vite là". Hamed Bakayoko ne savait jamais parler à son plus proche collaborateur doucement. Il criait et je suis poli. Et l’intonation du cri indiquait l’urgence du dossier.

Avec Hamed Bakayoko, tout est urgent. Il faut lui produire son document avant que lui même y ait déjà pensé.

"Ça ne vaut rien !! C’est quoi ce torchon ?", juste parce qu’un mot ou une virgule manque.

"Le courrier est terminé ?" "oui Mr le Ministre d’Etat", "ce n’est pas cette réponse que j’attends, Tohbi. Ca ne sert à rien de finir de rédiger un courrier en une minute si le destinataire ne le reçoit pas la minute d’après. Quand je demande si le courrier est terminé, je veux savoir si tu as joint le Ministre au téléphone pour confirmer avec lui s’il l’a bien reçu.”

Voici l’Administrateur Hamed Bakayoko qui veut changer toutes les règles administratives traditionnelles.

“- Monsieur le Ministre d’Etat, on ne peut pas utiliser cette expression dans un courrier administratif
- Vous aimez trop le protocole. Écris ce que moi je te dicte, Tohbi. Toi, tu es encore dans les nuages des Nations-Unies. Tu ne sais pas qu’au pays ici les gens sont susceptibles et attentifs à certains mots ?”

Mes jours pénibles, les jours de Conseils des Ministres. Les dossiers arrivent souvent t**d la nuit. Mais avant que le Conseil ne commence le matin vers 09h-10h, il faut avoir avec les Conseillers lu tous les dossiers et le cas échéant avoir formulé des observations sur chaque dossier”. Il était Ministre d’Etat, Ministre de l’Interieur et de la Sécurité, donc en transversale de presque tous les dossiers en Conseil des Ministres. Son Cabinet se devait donc d’être attentif à tous les détails des dossiers et de la vie du pays.

Un jour, je l’appelle au téléphone dès que commence le Conseil. Je lui demande de jeter un coup d’œil sur le dossier No7 (c’est la référence aux petits dossiers que je constituais pour ses réactions). Il parcourt rapidement le dossier No7 avec toutes les remarques que j’ai formulées et il me dit :” Tu veux que j’humilie mon collègue Ministre ici devant tout le monde. Viens toi-même lire ces remarques ici ! Quand le dossier est aussi compliqué, je t’ai toujours dit de faire part de nos remarques aux Ministres pour qu’ils corrigent les dossiers avant la présentation au Conseil de Gouvernement “.

Problème : certains Ministres ne sont pas aussi simples. Ils sont compliqués et très protocolaires.

Hamed Bakayoko m’avait dit : “Tu es Directeur de Cabinet. Si un jour, il y a une information confidentielle, urgente et importante qui concerne un Ministre et que tu n’arrives pas à me joindre , appelle le Ministre concerné et parle lui directement. “

En début 2017, alors qu’une crise sécuritaire secouait la Côte d’Ivoire et que le Ministre d’Etat était en réunion d’urgence à la Présidence et donc injoignable, j’avais appelé au téléphone un Ministre pour lui passer des informations sécuritaires sensibles, comme me l’avait instruit ma hiérarchie. Le bon Ministre m’a répondu tout sec :”Monsieur Tohbi, vous n’êtes que Directeur de Cabinet, vous n’êtes pas Ministre, donc ne m’appelez plus directement”. Un autre Ministre récemment copieusement battu aux dernières législatives m’avait fait même adresser un courrier s’indignant que je m’adresse à lui.

Entre les instructions du Ministre d’Etat, gestionnaire de la sécurité nationale et les réactions de ses pairs Ministres, j’ai préféré lui donner à lui , quelles que soient les circonstances, toutes les informations à communiquer à ses collègues et traiter avec les Cabinets Ministériels et mes collègues Directeurs de Cabinet tous les autres dossiers ordinaires.

C’est en ce moment qu’on réalise qu’on travaille avec un Ministre pragmatique par rapport à beaucoup d’autres.

Pragmatisme. Parlons en. Avec Hamed, un courrier ou un processus doit aller droit au but. Un courrier doit faire au maximum 03 paragraphes et aller droit au but . C’est le même cas pour les audiences, vous dites directement ce pour quoi vous êtes là.

Dans la salle de réunion du Ministère, je suis toujours assis à sa droite. Quand il se penche vers moi pour me parler à l’oreille, c’est pour dire : “ dis à ce Monsieur d’arrêter de ronronner. Qu’il aille droit au but”.

Souvent, je suis obligé de préparer certains visiteurs pour les audiences : “Quand vous rentrez dans le bureau, dites lui directement ce que vous voulez. Ne tournez pas”. Pour les visiteurs peu habitués à cette façon brutale de poser les problèmes, je me faisais leur porte-parole . Et bien sûr , je recevais les foudres d’Hamed Bakayoko :” C’est quoi, Tohbi? ils ne peuvent pas s’exprimer eux-mêmes?” “C’est pour gagner du temps, Monsieur le Ministre d’Etat”. Il va encore me rabrouer en public et devant les visiteurs. Mais moi j’étais habitué. J’ai parlé et on a gagné du temps. Au prochain visiteur !

L’ultra pragmatique Hamed. Quand, en tant que Directeur de Cabinet, vous rentrez dans le bureau d’Hamed Bakayoko pour poser un problème et lui exposer une préoccupation administrative, ayez une ou des solutions à lui proposer simultanément. Sinon, il vous chasse brutalement du bureau : “ à quoi tu me sers si ce n’est que pour me poser des problèmes ?”

Lorsqu’il réussit à trouver une solution à un problème qui nous échappe, il lance en riant: “moi je ne suis pas Énarque mais je peux vous enseigner”. Et moi de lui répondre: “c’est parce que vous êtes Ministre que nous on ne dit rien “

Hamed Bakayoko, le sécurocrate. Il se passionne pour les sujets de sécurité. Lorsqu’il y a une urgence: “Tohbi, appelle tes gars”. Mes “gars”, ce sont les hauts responsables de tous les services de sécurité. Nous nous réunissons autour de lui. Ils m’ont déjà fait un briefing de leurs différentes opinions. Je dois les soutenir dans la discussion pour que le patron prenne les meilleures options.
Hamed reçoit les différentes pièces, les morceaux de renseignement. Il réfléchit à haute voix , colle et recolle des bouts , constate des vides dans les scénarii , pose des questions et bingo !! Des pistes s’ouvrent. C’est un peu logique car il est le réceptacle des informations des différents services. Mais Hamed a quelque chose d’unique : il a un instinct animal. Il flaire les choses . Quand il n’a aucun enthousiasme pour une piste , en général, il n’y a rien au bout . Mais lorsqu’il s’enflamme, on finit toujours par aboutir à quelque chose.

Dans ces cas , il taquine les Officiers Supérieurs: “vous ne trouvez pas que je mérite aussi vos galons-là ?”

Trois choses à retenir d’Hamed Bakayoko:
-sans complexe : “Tohbi, c’est toi qui sais parler français, viens me montrer comment on écrit ce mot “. Il choisissait toujours dans son équipe les meilleurs et les plus jeunes dans chaque domaine. Tout le contraire de beaucoup de jeunes au sommet qui préfèrent écraser ou rejeter ceux qui ont plus de diplômes ou d’expériences qu’eux.

- honnêteté : je ne veux pas ici donner une image rose de ce que n’était pas Hamed Bakayoko. Mais il était honnête et tenait ses promesses au niveau du travail. Son oui était oui. Je me souviens que même dans les discussions avec les syndicats en grève , il avait le courage de leur dire “ les gars sérieux, ce point de votre revendication, je ne peux pas en parler au Président. Il ne va jamais accepter. Il ne faut pas que je vous mente”.

Un jour , il devait rencontrer le Président pour faire un point sécuritaire. Le sujet était important. Il y avait deux tendances. Lui était pour la première. Comme j’insistais puisque j’optais pour la deuxième, il me dit de rédiger donc les deux hypothèses et le Président tranchera. À son retour de la rencontre à la Présidence, il me jette dans les mains les dossiers : ” tu es content, non ? Le Président a choisi ton option. Réunis l’équipe et travaillez-y maintenant.”
Combien de patrons auraient cette humilité?

-humilité: dites tout ce que vous voulez d’Hamed Bakayoko mais il sera difficile de dire qu’il n’est pas humble. Il y a des symboles qui frappent. J’étais Préfet et j’avais convoqué une réunion avec toutes les listes de candidats aux municipales d’Abidjan en 2018. Hamed Bakayoko était assis dans la salle comme tous les autres candidats à la Préfecture d’Abidjan. Lorsque je rentre, pour présider la réunion, lui Ministre d’Etat est le premier à se lever : “Le Préfet est là. Levons-nous” dit-il aux autres candidats dont des Ministres. Quelques semaines plus t**d , je procède à l’élection et l’installation des Maires. Dans les textes, le Préfet assure une partie du contrôle de l’action municipale et est donc hiérarchiquement supérieur au Maire. Mais ici le Maire s’appelle Hamed Bakayoko. Puis-je lui prodiguer les conseils d’usage ? “Tohbi, c’est toi le patron ici. Y a pas de Ministre d’Etat devant toi. Fais ton boulot.”

Enfin pour terminer ce premier témoignage. Hamed Bakayoko était un grand travailleur, orienté vers le résultat concret et la satisfaction du public, avec un tempérament difficile et complexe dans la sphère de travail derrière les portes closes du bureau.
Vincent Toh Bi Irié

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