22/06/2020
Les médias congolais parus lundi 20 juin 2020 reviennent largement sur le verdict de condamnation de Vital Kamerhe à 20 ans de travaux forcés, et au décès du journaliste-reporteur d’images, John Bompengo, qui a presté au sein de Radio Okapi.
L'affaire mettant aux prises le directeur de cabinet du chef de l'Etat Vital Kamerhe, l'homme d'affaires libanais Samih Jammal et le chargé d'import-export à la Présidence Jeannot Muyima au ministère public s'est clôturée le samedi 20 juin. En ce qui concerne Vital Kamerhe, il a notamment été condamné à 20 ans de travaux forcés, rappelle Forum des As.
Les juges ont, en outre, prononcé à l'encontre du président de l'Union pour la nation congolaise (UNC), 10 ans d'interdiction, après l'exécution de la peine susmentionnée, du droit de vote, d'éligibilité et d'accès aux fonctions publiques et paraétatiques à tous les échelons. Aussi, en attendant l'issue des recours possibles, Vital Kamerhe ne comptera pas, pour le moment, parmi les acteurs politiques, postulants à différentes élections à l'horizon 2023, décortique le journal.
C’est une descente aux enfers, corrobore Le Phare, qui parle de la mort politique de Vital Kamerhe. Au regard de son âge-la soixantaine révolue-on le voit mal rebondir au bout de 30 ans.
En effet, avant l’ouverture du procès, le prévenu Kamerhe avait laissé l’impression d’être victime d’une machination judiciaire, destinée à casser sa carrière politique. Et lors des deux premières audiences, il paraissait si serein et même « agressif » verbalement, que l’on a cru, à un moment donné, qu’il allait se livrer à un déballage systématique, pour éclabousser plusieurs personnalités, à commencer par le Chef de l’Etat, son principal allié politique au sein de la coalition « CACH », analyse le tabloïd.
Mais après l’euphorie qui a gagné les 80 millions de Congolais tout au long des six audiences, fatales, de la prison de Makala, l’heure est aux interrogations, selon Cas-info.ca.
Le média en ligne indique que « c’est trop tôt pour savoir si c’est du sérieux ou pas », citant la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). « Il faut encore « observer pour voir si la condamnation de Vital Kamerhe est quelque chose qui a été fait pour régler un problème politique ou c’est vraiment une nouvelle dynamique [dans la gestion du pays]. »
Simulacre de procès, réagit l’avocat Français de Vital Kamerhe, Me Pierre-Olivier Sur contacté par La Prospérité.
« On remarquera que la condamnation ne se fonde sur aucune pièce (instructions écrites données, ou flux bancaires exécutés) et se contredit en soutenant qu’il aurait pu détourner de l’argent public alors qu’il n’était ni ordonnateur, ni comptable de la dépense publique », argumente-t-il.
Et Actualité.cd de préciser que l’Union pour la nation congolaise (UNC) continue de soutenir son leader. Le parti relève le caractère « inique » du procès. Pour lui, il est largement basé sur les suppositions.
L’UNC considère que le tribunal était dans l’incapacité d’établir la culpabilité de Vital Kamerhe et « s’est contenté de reprendre le réquisitoire du ministère public tant dans sa motivation que dans son dispositif. Ce qui donne à penser que les juges n’ont pas fourni un effort suffisant pour instruire leur intime construction ».
A ce sujet, 7sur7.cd informe que Vital Kamerhe, directeur de cabinet du chef de l'État, va aller en appel contre la décision du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe, le condamnant à 20 ans des travaux forcés pour détournement des fonds alloués à la construction des maisons préfabriquées dans le cadre du programme de 100 jours du chef de l'État.
Décès de John Bompengo
Radio Okapi est en deuil, la presse congolaise est en deuil et pleure John Bompengo, reporter de guerre et photojournaliste.
Placé sous respirateur dans un premier temps, John Bompengo avait repris ses forces et sa respiration, qui s’était détériorée s’est améliorée. « C’est vendredi qu’il a rechuté, il est entré dans le coma et est décédé 24 heures après », sanglote le proche de Bompengo, contacté par Congoprofond.net
Ses amis retiennent de lui, un gaillard comique parfois mais déterminé à aller au-delà de frontières de la RDC pour chasser les images. Avant de travailler à Radio Okapi, cette icône de la photographie a travaillé pour d’autres médias internationaux et nationaux, retrace pour sa part Zoom-eco.net
Alors que certains de ces collègues avaient opté pour le télétravail, John Bompengo a préféré rester au front s’exposant ainsi à cette pandémie qui l’a finalement emporté, regrette le média en ligne.