15/11/2021
"Samedi 14 novembre 1896
Dimanche 14 novembre 2021.
cela fait exactement 125 ans aujourd'hui depuis la glorieuse et terrible bataille de poredaka.
elle eut lieu dans la plaine de bomba entre
le seydiyanke almamy bocar biro barry et une colonne de l'armée coloniale française sous le commandement du capitaine muller.
cette bataille était consécutive à l'échec de plusieurs missions pour signer des traités que les almamys du fouta refusèrent catégoriquement.
ce jour là l'almamy bocar biro fils de almamy oumar fils de almamy abdoul gadiri fils de almamy sory mawdho, effectuait une tournée dans le bambeto
(bantignel pita)quand il reçut un messager de sa mère
Nen diariou lui annonçant la présence des français à timbo.
sur place il constitua deux colonnes dont il prit le commandement de la première et la seconde sous celui de son fils et général de ses armées,mody sory.
ce dernier touché de plein fouet par les balles de l'artillerie sera la seconde victime des affrontements après gnaliba l'intendant général de son père.
malgré sa fougue et sa ténacité inaccessible au découragement, le 14e almamy du fouta tombera à son tour dans le village de botore non loin du marigot "silikare" où après 4 jours et 4 jours sans manger et sans boire, il s'était caché.
l'almamy bocar biro sera rattrapé par ses poursuivants qui vont le décapiter et faire porter sa tête par sa mère nen diariou jusqu'à Conakry.
elle fut contrainte de comparaître avec sa charge devant le gouverneur Ballay.
après trois ans d'internement à Conakry, elle revint dans son village de soro koumma où elle mourut quelques temps plus t**d.
tous les compagnons de l'almamy bocar biro furent arrêtés, emprisonnés ou exécutés.
il avait prononcé cette phrase restée célèbre et prémonitoire. citation:
"Bhe arali poredaka bhen fow yahay dakapore".
traduction :"tous ceux qui ne sont pas venus à poredaka me prêter main-forte contre les français, iront au campement de l'exploitation du caoutchouc ".
A noter que c'est à la mort de son père almamy oumar sur le chemin de retour de la victorieuse bataille de tourban-kanasala qu'il avait dirigée en personne contre diankewali sane roi du ngabou, qu'une rude bataille de succession s'engagea entre ses frères alpha Mamadou pathe et abdoulaye dokiri.
précision importante l'almamy oumar repose dans le village de dombiadji dans le kaade entre koumbia et
foulamory.
face aux hostilités et le soutien apporté à ses frères par les notables du fouta, de timbo et de fougoumba notamment, bocar biro fut contraint de prendre la fuite et d'aller se réfugier dans le monoma et le kebou dans le telimele.
ce sont ces deux provinces qui vont constituer une puissante armée placée sous le commandement du helayanke thierno amadou kidire qui vont le ramener à timbo au prix d'une sanglante bataille, celle de petel djiga le 2 février 1896.
victorieux après avoir assassiné ses deux frères alpha Mamadou pathe et abdoulaye dokiri qui voulaient à leur tour succéder à leur père au compte du clan soriya,en alternance biannuelle avec celui de alphaya,
l'almamy bocar biro régna de main de maître sur le fouta.
plutot craint à cause de sa force et de son courage, il n'accepta aucun compromis avec les blancs mais aussi et surtout avec les notables et chefs du fouta dans la conduite des affaires de la confédération.
ce qui va lui valoir des inimitiés et des intrigues dont l'issue lui sera fatale avec la mémorable bataille de poredaka du samedi 14 novembre 1896.
c'est un devoir de mémoire de rappeler cette page glorieuse de l'un des grands résistants à la pénétration coloniale de la Guinée.
et d'affirmer sans risque de se tromper que notre pays est le seul à avoir donné 10 résistants connus à cette pénétration coloniale avec le plus emblématique par la durée et l'espace géographique, l'almamy samory toure (18ans) Guinée, mali, côte d'ivoire,Libéria.
c'est pourquoi à mon humble avis, je pense que le colonel mamadi doumbouya et le CNRD qu'il dirige doivent penser à revoir comment ramener le patrimoine historique dans l'architecture gouvernementale ou tout au moins créer une agence nationale du patrimoine historique.
rappelons qu'il existait sous alpha Condé le ministère des sports, de la culture et du patrimoine historique.
vivement alors sa prise en compte par le CNRD."
Source : Amadou Dioulde Diallo ,journaliste et historien