22/02/2024
Au Panthéon des grands hommes illustres, Missak Manouchian et sa chère épouse Mélinée ont fait leur entrée hier, mercredi 21 février 2024. Ainsi la boucle est bouclée ! Emmanuel Macron, avec à ses côtés Léon Landini, l'un des derniers chefs historiques des FTP-MOI encore de ce monde, a rendu un vibrant hommage à ceux de l'affiche rouge, tous des combattants et des héros qui firent le sacrifice de leurs vies par amour pour la France et la Liberté.
Léon Landini avait témoigné voici une quinzaine d'années dans nos HISTOIRES TRAGIQUES DU MAQUIS à la page 371 où il raconte son passage en Creuse avant de rejoindre la région lyonnaise où, torturé par Barbie, il échappera de peu aux griffes de ses bourreaux.
Les FTP-MOI ont joué un rôle prépondérant dans la lutte antifasciste et comment oublier le Commandant Carlos qui repose dans le cimetière d'Ussel et qui dirigea la MOI de la Dordogne aux côtés du Commandant Soleil et de ses bataillons !
Missak Manouchian orphelin très jeune avait dû fuir l'Arménie suite au génocide turc qui lui vola ses parents ; avec son frère, ils se retrouvèrent dans un orphelinat au Liban avant de gagner Marseille et la France. Missak fut un ouvrier exemplaire, courageux et qui ne perdait pas un instant pour perfectionner sa langue française et la culture particulièrement la poésie. Auditeur libre à La Sorbonne, il fréquentait la bibliothèque Sainte-Geneviève ; il connaissait par cœur la rue Soufflot qu'il remonta hier triomphalement sous les applaudissements d'une foule émue et immense.
En 1934, à l'heure où les ligues factieuses se déchaînaient à Paris pour renverser la République, Manouchian donna son adhésion au Parti Communiste Français dont il épousa les luttes et l'idéal à jamais. Dès 1939, il entra dans la lutte aux côtés de la France qu'il avait choisie dans son cœur et dans son esprit. Il fut un résistant valeureux dans Paris occupé par les n***s et il leur mena une lutte sans merci. Il fit le sacrifice de sa vie pour la France des Lumières, pour ses poètes, pour sa culture. Missak n'était qu'un ouvrier, un Arménien, certains diraient un étranger... Il était un très grand intellectuel et en même temps, un travailleur manuel ! Son sacrifice n'a pas été vain !
Dans sa dernière lettre, on peut affirmer qu'il devinait l'issue du combat : la victoire des forces démocratiques sur le fascisme. Il n'avait pas de haine mais tant d'amour... Il pardonnait même à ses ennemis et il regardait loin...
La France s'est honorée hier et les paroles d'Emmanuel Macron ont une résonnance sans frontières. C'est la France de la Liberté, de la Fraternité et de l'Égalité qui est entrée au Panthéon avec Manouchian, sa femme et leurs 23 camarades unis dans le même combat.
A l'heure où les forces noires de l'extrême droite se profilent à l'horizon, il est bon et rassurant de s'inspirer du message de ce Communiste arménien épris de Liberté !
Pierre LOUTY