Le Village

Le Village Mensuel de justice transformative
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Doucement, Le Village se prépare à reprendre son activité. En attendant, une question aux botanistes de cette page. Pour...
05/12/2023

Doucement, Le Village se prépare à reprendre son activité.

En attendant, une question aux botanistes de cette page.

Pour illustrer nos numéros, nous utilisons des aquarelles du botaniste italien Gherardo Cibo (XVème siècle). D'après le site où nous sommes allés piocher l'illustration du numéro 1, "si vous pensez qu'ils doivent mourir", cette illustration représente une euphraise officinale.

Sauf que des photos d'euphraise officinale, il y en a plein les Internet, et ça ne ressemble pas du tout à ça. Du coup, nous nous interrogeons : quelle est cette plante mystérieuse qui orne notre couverture ?

Si quelqu'un ou quelqu'une avait une piste pour nous aider à résoudre ce mystère, ce serait très apprécié.

07/11/2022
21/10/2022

JOURNÉES DU SOIN COMMUNAUTAIRE
DAYS OF COMMUNITY CARE

[ English translation below ]

C’est officiel, on vous annonce les Journées du soin communautaire !

Les rencontres se tiendront du 16 au 20 novembre 2022 à Toulouse , à l'approche de la Journée internationale du souvenir transgenre ( ).



Elles sont organisées par Clar-T en partenariat avec d'autres associations et collectifs, intervenant au cours de l’évènement ou qui l’accueillent :

BLÉD - Bibliothèque Limitrophe d’Ébruitement Décolonial Big Mama Acceptess Transgenres Collectif Cases Rebelles La Case de Santé Le village 2 santé CLE Autistes Coeurs Fières · 
Justes ensemble Luttes des gras·ses · Zine Le Village Strass - Syndicat du Travail Sexuel Sylvestres Casa Kuà Perm communautaire Lgbti+ pour usager·e·s de prods · ObsNCo
 · Collectif La Roue · Faire-face · Planning Familial 31 · Marin D'eau Douce · [BLA] . émission de radio Brasero · Les Pavillons Sauvages La Chapelle · Le Kiosk · L'espace diversité laïcité


C’est un événement en mixité, qui s'adresse aux soignant·e·s, soigné·e·s, usager·e·s, activistes, militant·e·s du soin communautaire dans un esprit de transformation sociale et d'amour révolutionnaire.


Plus d’informations à venir !

Restez au courant via cette page Facebook, sur Instagram () et sur le site internet https://journeesdusoincommunautaire.org

Les visuels sont de Clémence Estivals

Il aura fallu plus d'un an après la sortie du numéro 4, mais le numéro 5 est (enfin) sorti ! Nous sommes vraiment très c...
03/02/2022

Il aura fallu plus d'un an après la sortie du numéro 4, mais le numéro 5 est (enfin) sorti ! Nous sommes vraiment très content·e·s de pouvoir vous présenter enfin ce travail, parce qu'il s'agit de la traduction d'un zine anglophone vraiment important, « The Broken Teapot ».

Ce zine est plus violent et plus difficile que nos publications habituelles, et les personnes qui prennent la parole partagent des expériences intimes de violences conjugales et familiales, de viols, de meurtres et de suicides.

De plus, les idées présentes dans ce zine sont radicalements critiques de la manière dont ces questions sont habituellement abordées dans les milieux militants féministes et q***r, ce qui peut déclencher des émotions puissantes.

Notamment, ce zine est très critique des processus de justice transformative tels qu'ils existent dans les milieux anarcho-q***rs outre-Atlantique, et c'est justement en celà qu'il nous a intéressé. Pour nous qui essayons d'importer en France les travaux et les concepts de la justice transformative, il nous paraît important aussi de parler du mal qui a pu être fait au nom de ces idées, et des impasses dans lesquelles elles ont pu mener.

Bonne lecture !

Anonyme

Sur Toulouse, "Justes ensemble" est un groupe de soutien dramathérapeutique aux personnes ayant vécu des violences sexue...
20/01/2022

Sur Toulouse, "Justes ensemble" est un groupe de soutien dramathérapeutique aux personnes ayant vécu des violences sexuelles. Le groupe existe pendant neuf mois, se réunit deux fois par mois, et s'inspire des perspectives de la justice transformatrice, notamment en insistant sur le rôle du soutien du groupe dans la guérison et en proposant de conclure le parcours par des rituels de justice collectifs.

Actuellement, c'est le deuxième groupe qu'accompagnent Leïla (qui est une proche) et Aline, toutes deux dramathérapeutes. C'est beaucoup de travail, et elles comptent, pour se rémunérer, en partie sur la cagnotte que l'on fait passer.

D'abord, ça leur permet de proposer des prix très bas (10€ à 50€ la séance) pour pouvoir travailler avec des gens qui n'auraient pas forcément les moyens de prendre en charge l'entièreté des frais et leur rémunération.

Ensuite, c'est aussi une volonté de faire participer le collectif à la prise en charge des frais de soin des victimes de violences sexuelles, de faire en sorte que ça ne repose pas que sur elles.

Si cela vous parle et que vous en avez les moyens, votre participation sera la bienvenue. Sinon, n'hésitez pas à faire tourner.

Merci beaucoup !

Groupe de dramathérapie Justes Ensemble

Au festival (In)Justices du Collectif Fracas...
21/10/2021

Au festival (In)Justices du Collectif Fracas...

Une bonne infographie du collectif FRACAS. Il y a néanmoins un endroit où nous sommes en désaccord. La définition de l'a...
27/05/2021

Une bonne infographie du collectif FRACAS.
Il y a néanmoins un endroit où nous sommes en désaccord.

La définition de l'allié comme quelqu'un "qui n'est pas impacté-e négativement par l'oppression" est plutôt fausse. On sait que les situations d'oppression systémiques impactent négativement les oppresseurs, (même si elles les impactent positivement aussi, évidemment).

On sait que le patriarcat impacte négativement les hommes, ne serait-ce que par l'intégration, parfois contrainte, de normes de genre qui ont sur eux des effets néfastes (c'est ce que désigne, originellement, la "masculinité toxique" : des normes masculines qui empoisonnent les hommes). De manière moins connue, il y a également des travaux sur la manière dont la blanchité affecte les Blancs de manière négative.

Et, bien sûr, la négation de ces faits participe à la reproduction des rapports de domination : l'oppression a besoin, pour perdurer, que l'oppresseur se coupe de la manière dont elle l'impacte négativement. Définir un allié comme quelqu'un "qui n'est pas impacté négativement par l'oppression" mais qui choisit tout de même de s'engager contre, c'est renforcer cette aliénation à l'endroit même où elle devrait être combattue.

Il semble plus juste et plus sain de voir les alliés, et de les encourager à se voir, non pas comme des gens qui ne sont pas affectés négativement par l'oppression contre laquelle ils s'engagent, mais comme des gens qui sont affectés par elle depuis une autre place : celle de l'oppresseur.

Il ne s'agit même pas de dire que les alliés sont affectés "plus positivement que négativement" par l'oppression. Une telle affirmation partirait du présupposé que la position d'oppresseur est nécessairement enviable, que l'oppresseur devrait, rationnellement, être nécessairement content de l'être.

Si la position de l'opprimé est presque nécessairement pire que celle de l'oppresseur, il me semble plus sain d'affirmer que la position d'oppresseur n'est pas forcément bonne pour autant, comparé à une relation égalitaire, saine et libre.

Partant de là, on peut voir les alliés comme des personnes luttant contre une oppression systèmique depuis la position d'oppresseur, tout simplement parce qu'ils n'en veulent pas. Parce qu'à choisir, dans ce que ça leur apporte et ce que ça leur coûte, ils préfèreraient vivre des relations plus saines et plus égalitaires. Parce que la liberté qu'on vit dans des relations harmonieuses a plus de valeur à leur yeux que la liberté que leur procure l'oppression dont ils bénéficient.

Bref, désalienner les alliés (c'est-à-dire, du même coup, se désalienner en tant qu'allié), c'est être capable de les penser comme se battant avant tout pour eux-mêmes - mais qui ont une vision de leurs intérêts qui les fait coïncider avec les intérêts des opprimés.

Ce qui, normalement, est ce qui devrait caractériser une relation d'alliance : une relation entre deux personnes qui ne sont pas dans le même camp, n'ont pas forcément toujours les mêmes intérêts en soi, mais qui se reconnaissent comme des égaux et qui s'engagent dans une lutte commune dont ils reconnaissent qu'elle sert leurs intérêts à tous les deux.

Une initiative très intéressante du Collectif FRACAS.
21/04/2021

Une initiative très intéressante du Collectif FRACAS.

01/04/2021
02/03/2021

Pour éviter les dégâts humains causés par le système pénal ou simplement pallier certaines de ses insuffisances, de nouvelles formes de justice ont (...)

Le mois de février a été rude, et nous sommes en re**rd pour pour la parution du numéro 5. On va mettre du temps, mais o...
02/03/2021

Le mois de février a été rude, et nous sommes en re**rd pour pour la parution du numéro 5. On va mettre du temps, mais on va bien finir par le sortir. En attendant, un merci à toutes les personnes qui nous ont rejoint ce mois-ci.

On va en profiter pour refaire une petite présentation : Le Village s'est lancé en octobre 2020, dans le but de traduire en français et de diffuser des textes anglophones sur la justice transformative, la gestion des questions de violence dans les milieux militants de gauche, féministes et q***r, etc.

On a sorti un numéro par mois jusque-là, mais on va sans doute ralentir le rythme, là.

Tous nos numéros sont ici : https://zine-le-village.fr/

Comme les algorithmes de facebook ne sont pas tendre et que nos publications ne sont pas celles qui reçoivent le plus de like, vous pouvez aussi vous inscrire à la newsletter et être prévenus de nos sorties en envoyant un mail à [email protected].

Mensuel de justice transformative

QUATRIEME TEXTE du NUMERO 4"Calling to"-------------------------------------------------------------------------"Depuis ...
26/02/2021

QUATRIEME TEXTE du NUMERO 4
"Calling to"
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"Depuis le tout début, le Groupe de Coaching pour Allié·e·s Authentiques, un programme que j'ai créé pour soutenir les blanc·he·s à développer des relations saines d'allié·e·s à la lutte antiraciste, s'est présenté ouvertement comme un lieu sans call-out (ni call-in, d'ailleurs). J'avais posé ce principe pour le groupe dès le début, parce que je considérais qu'il était extrêmement important pour les blanc·he·s de se sentir en sécurité les un·e·s avec les autres. Dès mes premières conversations avec elleux, il m'est apparu qu'ielles étaient nombreux·ses à ne pas se sentir à l'aise à l'idée de parler de racisme ensemble parce qu'ils avaient peur du risque de call-out (et de call-in). En fait, c'était la principale raison pour laquelle les conversations autour de la race n'avançaient pas dans les communautés militantes blanches, malgré les appels réguliers venant des racisées pour qu'elles travaillent ces questions en interne.

L'engagement du groupe pour maintenir le principe de fonctionner sans call-out ni call-in a été formidable. Il nous a amené, inévitablement, à fonctionner sans boussole lorsque quelqu'un était réactivé par quelque chose que quelqu'un d'autre avait dit ou fait. Mais, à travers ces épreuves, une grande sagesse collective s'est développée. J'aimerais saisir cette opportunité pour rendre compte à la communauté en général du travail que nous avons fait, et pour proposer officiellement un protocole de communication pour le Groupe de Coaching pour Alli·é·s Authentiques tel qu'il existe à l'heure actuelle, basé sur ce que nous savons de nos fonctionnements corporels.

[...]

J'ai remarqué, dans mon expérience personnelle comme professionnelle, que le call-out comme le call-in sont en lien avec des sentiments de honte : nous vivons nos émotions réactivées de tristesse/colère/peur comme étant pénibles pour l'autre et craignons, donc, qu'elles soient rejetées. Cela peut rajouter une certaine agitation dans nos interactions et contribuer à l'escalade, parce que nos émotions commencent à monter avant même qu'elles aient été exprimées. Cela peut être particulièrement dommageable lorsque nous parlons depuis une position moins privilégiée – quand les choses s'échauffent, c'est généralement la personne qui a le moins de pouvoir dans la situation qui va le plus en souffrir. Avec le « call to », nous pouvons rencontrer les émotions qui surviennent en nous et les traiter, non pas comme des problèmes, mais comme des invitées qui viennent apporter leur sagesse à l'apprentissage collectif."

par Tada Hozumi

TROISIEME TEXTE du NUMERO 4"Faire de son call-out un ami"---------------------------------------------------------------...
22/02/2021

TROISIEME TEXTE du NUMERO 4
"Faire de son call-out un ami"
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"J’accepte les call-outs comme faisant partie du chemin qui me fait grandir. Ils arrivent souvent quand nous sommes sur le point de faire naître quelque chose de nouveau, que ce soit une entreprise ou un article. Les call-outs sont des carrefours où l’on découvre avec qui nous souhaitons réellement être en relation, particulièrement lorsqu’ils impliquent de nombreuses personnes comme c’est le cas des miens. Les call-outs permettent de voir en qui vous pouvez avoir réellement confiance pour vous voir et vous accueillir dans votre entièreté. C’est le plus grand bénéfice à être called-out.
À ce stade, vous risquez de vous aliéner une partie de votre public ou de votre communauté en affirmant votre vérité, ce qui inclut reconnaître vos fautes, nommer le mal commis, prendre la parole et honorer vos propres blessures. Un tri va se faire entre qui est avec vous et qui ne l’est pas. Ce moment de laisser-partir peut passer par retirer des personnes de votre liste d’amis sur les réseaux sociaux, leur écrire pour leur expliquer comment vous vous sentez et pourquoi vous leur dîtes au revoir. J’essaye de me souvenir que je ne fais pas cela que pour moi, mais aussi pour prendre soin des personnes que j’ai réactivées.
Cette étape va probablement être douloureuse et remplie de deuils, et peut être le creux de la vague du call-out.
Les call-outs nous libèrent du temps et de l’énergie, que nous pourrons dédier aux relations avec des gens qui peuvent nous accueillir dans notre entièreté, défauts compris.

Je pense que c’est un bon moment pour ralentir et témoigner de notre appréciation pour les personnes qui sont restées avec nous, même si elles n’approuvent pas tout ce que nous faisons. Il est utile de se rappeler que ces personnes sont vos porte-paroles et les meilleures de vos amies et collègues. Ce sont les personnes avec qui vous avez envie de continuer à progresser."

par Tada Hozumi

DEUXIEME TEXTE du NUMERO 4 Call-out et empathie anti-sociale------------------------------------------------------------...
16/02/2021

DEUXIEME TEXTE du NUMERO 4
Call-out et empathie anti-sociale
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"L’empathie anti-sociale est, tout simplement, ce qui se passe quand nous utilisons notre capacité à comprendre les autres d’une manière blessante ou dans notre seul intérêt. Il peut y avoir tout un tas de raisons à cela, depuis la volonté tactique de prendre l’avantage sur autrui au fait de prendre littéralement plaisir à la souffrance d’autrui (la schadenfreude, la joie malsaine que l’on peut tirer de la constatation du malheur de quelqu’un d’autre, fait partie des exemples du livre). Même si certaines personnes peuvent fonctionner plus que d’autres depuis un endroit d’empathie anti-sociale, c’est un comportement dans lequel absolument tout le monde s’engage. En fait, dans son autre livre « Passionate Marriage », Schnarch explique qu’en tant que thérapeute, les seul·e·s client·e·s avec qui il ne peut pas travailler sont ceux qui refusent d’admettre que, parfois, ils font volontairement du mal aux autres.

[...]

Rétrospectivement, je suis choqué·e de voir à quel point j’ai pu normaliser l’empathie anti-sociale et à quel point j’ai eu à me tordre et me dissocier pour justifier son usage. Schnarch en parle longuement dans son livre : le trauma survient quand un événement se produit et que nos représentations mentales des personnes impliquées sont trop parcellaires pour les expliquer. Quand nous ne pouvons pas réconcilier nos souvenirs et nos observations avec le narratif qui se met en place, et que notre mémoire se fragmente, causant toute sorte d’effets traumatiques. Quand nous avons accès à de meilleures représentations mentales, nous devenons plus fonctionnel·le·s.

Pour le dire simplement : j’ai réalisé combien d’énergie je mettais à justifier la cruauté et la supériorité morale qui nous amènent à traiter des gens comme de la m***e. Il m’a fallu du temps, et beaucoup lutter, pour incorporer tout cela. J’ai eu recours à toutes sortes de justifications pour me faire supporter la dissonance cognitive, mais, au fil du temps, ces justifications devenaient de plus en plus insuffisantes."

par Juniper Cameryn

PREMIER TEXTE du NUMERO 4 Comment la call-out culture nous traumatise --------------------------------------------------...
14/02/2021

PREMIER TEXTE du NUMERO 4
Comment la call-out culture nous traumatise
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"Par « culture du call-out », j’entends un ensemble d’attitudes qui, dans les milieux militants, participent à créer un environnement dans lequel il n’y a aucune forme de limites ou de responsabilités pour la personne lançant un call-out, et il n’y a aucune autre réaction moralement acceptée, pour la personne se faisant call-out, que d’accepter tout ce qui se passe pour ne pas être accusée d'être plus abusive encore. [...]

Avant de débuter cette exploration, je ressens le besoin de préciser qu’une critique de la culture du call-out n’a rien à voir avec le fait de juger telle ou telle situation particulière, et de dire que la personne qui a dénoncé tel ou tel abus a bien ou mal fait. Les call-out ne se ressemblent pas tous.

Certains sont profondément respectueux et compatissants. D’autres sont sévères, mais transformateurs. D’autres encore sont punitifs, relèvent de dynamiques de harcèlement et manquent complètement d’éthique et d’intégrité. Et il y a une très large zone grise. Mais ce n’est pas mon sujet. Ce que je veux dire, c’est que le climat général créé par la culture du call-out encourage la traumatisation.

Je voudrais dire aussi que le fait qu’un call-out soit « mérité », au sens punitif du terme, n’empêche pas qu’il puisse être traumatique, d’un côté comme de l’autre. Nous débattons souvent de si telle ou telle personne mérite un certain type de traitement, mais le fait est que notre système nerveux se fiche pas mal de savoir si tel ou tel type de traitement est justifié dans la situation. [...]

C’est une vérité à laquelle il peut être incroyablement inconfortable de faire face. Mais, même si ces idées semblent dangereuses au premier abord, il nous faut supporter cet inconfort et faire face à nos propres démons, en tant que communauté, si nous voulons nous montrer responsables de nos actes."

par Tada Hozumi

NEON parle de nous dans un article sur les violences internes dans les milieux militants. Merci à Pauline Grand d'Esnon,...
12/02/2021

NEON parle de nous dans un article sur les violences internes dans les milieux militants. Merci à Pauline Grand d'Esnon, et merci à toutes les personnes qui ont eu le courage de témoigner.

Des mécaniques brutales de dénonciation et de mise au ban font des ravages au sein de milieux militants progressistes. Témoignages sur un fléau longtemps tabou.   Elle est étudiante et souhaite s’engager pour la première fois...

LE NUMÉRO 4 EST SORTI ! -----------------------------------------------------------------------Janvier a été un mois lon...
30/01/2021

LE NUMÉRO 4 EST SORTI !
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Janvier a été un mois long et difficile, et c'est le dernier jour du mois que nous arrivons à sortir notre numéro. Mais c'est fait, et on va pouvoir parler de traumas et de call-out avec Tada Hozumi et Juniper Cameryn.

La "culture du call-out", que Hozumi décrit comme une culture dans laquelle aucune limite n'est placée à la personne qui dénonce des comportements blessants, et aucune défense n'est permise à la personne mise en cause, est un sujet de discussion important dans les milieux militants anglophones.

Nous proposons deux critiques de la culture du call-out. Hozumi nous explique en quoi elle nous traumatise collectivement, et Cameryn nous parle de la dissonance cognitive qu'elle produit et du concept d'empathie anti-sociale.

Sur son blog Selfish Activist, Hozumi n'a pas seulement fourni un début de critique. Il propose aussi des solutions et des alternatives. Des solutions individuelles ("comment devenir ami avec son call-out") et des solutions collectives ("une proposition de protocole alternatif pour les communautés militantes").

Comme d'habitude, c'est ici : https://zine-le-village.fr/

On se retrouve dans un mois pour un nouveau zine.

Bon courage pour le mois de février, qui s'annonce lui aussi rude pour tout le monde. Prenez soin de vous.

16/01/2021

LECTURES COLLECTIVES à TOULOUSE
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Demain (17 janvier), la Bibliothèque Anarcha-Féministe de Toulouse organise une lecture collective du numéro 3 du Village de 14h à 15h, au local collectif du Chat Noir (33 rue Antoine Puget).

On lira un des articles du numéro, puis on en discutera ensemble.

Ce sera la première, mais l'évènement est appelé à être renouvelé tous les troisièmes dimanche de chaque mois.
N'hésitez pas à venir pour discuter justice transformative !

Si vous voulez organiser des évènements similaires dans votre ville, n'hésitez pas à nous tenir au courant, on relayera l'information !

TROISIEME TEXTE du NUMERO 3 "Le mal est fait" -----------------------------------------------------------------------"L'...
14/01/2021

TROISIEME TEXTE du NUMERO 3 "Le mal est fait"
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"L'absence d'appartenance nous a mené à construire un monde auquel personne ne voudrait appartenir. Le besoin de le fuir construit un monde duquel tout le monde voudrait fuir. Notre volonté de changement est ce qui nous fait reproduire toujours la même chose. Et je pense que c'est précisément, dans les civilisations dominantes de ce monde, l’endroit où nous nous trouvons. Les causes même de notre inhumanité empêchent le retour de notre humanité. Les mêmes choses qui déchirent la toile fragile de nos amitiés nous empêchent, en même temps, de nous retisser ensemble. La civilisation dans laquelle nous vivons ne façonne plus des humains, elle laisse des enfants grandir, puis elle leur donne les commandes. C'est le cercle vicieux dans lequel nous nous trouvons. L'inhumanité produisant plus d'inhumanité. Des gens abîmés s'abîment entre eux, puis ils abîment la possibilité de restaurer ce qui a été abîmé.

Mais je vais vous dire ce qu’on voit depuis l’intérieur, du point de vue de ceux qui en bénéficient le plus et dont l’équipe de com’ super efficace : on voit quelque chose qui ressemble à du progrès. On voit Internet et Facebook, Netflix et les meilleures séries télé que l’on ait jamais vues. On voit un approvisionnement régulier de la drogue de son choix. On voit des voyages pas cher n’importe où dans le monde, et des aménagements spécialement prévus pour les touristes. On voit des smartphones et des autoroutes bien bétonnées et bien droites. Des autoroutes qui ressemblent à des smartphones et des smartphones qui ressemblent à des autoroutes. Ce qu’on voit ressemble aux plus beaux rêves de Platon et d'Aristote enfin réalisés.

Et quand on voit tout ça, et à quel point tout ceci est beau et bon, alors on se dit que tous nos dysfonctionnements doivent probablement venir de nous. Et la solution, nous assure-t-on, est de travailler sur nous-mêmes, encore et encore. La salvation se trouve sur le tapis de yoga. Ou, pour les plus perceptifs, évolués et avancés, sur le coussin de méditation, par une introspection encore plus égocentrée, du type « abandonne ton corps à la recherche du vrai Toi ». Ou prends cette pilule. Ou suis cette méthode. Par toi-même. Mais faire les choses par soi-même n'est pas la solution, c'est la pleine expression du très, très profond et ancestral traumatisme qu'est le démantèlement du village. C'est le problème essayant de se résoudre en créant encore plus de lui-même."

Le Village, mensuel de justice transformative

08/01/2021

SECOND TEXTE du NUMERO 3 "Le mal est fait" (extrait)
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Si je devais définir la pureté, ce serait exiger la perfection et chercher des raisons pour exclure. Je pourrais définir la complétude comme s’attendre à l’imperfection et chercher des moyens d'inclure.

La pureté est un club privé réservé aux membres VIP. La complétude est un grand Barnum bariolé, sauvage et bruyant abritant une foule indisciplinée et émeutière. La pureté vous dit : « personne n’est assez bon ». La complétude vous dit : « ces gens feront l’affaire ». La pureté s’imagine que la sécurité s'obtient en bannissant tout ce qui pourrait blesser. La complétude sait que la sécurité s'obtient en construisant des relations appropriées avec ce qui pourrait nous blesser. [...]

La pureté, c’est la peur.
Je me souviens de l’histoire que m’avait raconté une amie, à propos d’un de ses amis, à elle, qui était allé dans un spa Ayurvédique de sa ville. Après quelques minutes, il s’était tourné vers la réceptionniste et lui avait demandé : « Pourquoi tout le monde ici est-il si effrayé ? ». Il ressentait une forte crispation tout autour de lui. Rétrospectivement, il s’est dit que ces gens étaient obsédés par la pureté. Qu'ils étaient fanatiquement propres et purs dans leur mode de vie.

J’ai vu des choses similaires dans des mouvements vegans et crudivores. Comme mon ami Ben Sures le dit : « On peut être sain à s’en rendre malade ». Je l’ai vu dans des mouvements anarchistes. Des mouvements anti-racistes. Des mouvements féministes et masculinistes. Et, évidemment, c’est criant dans les mouvements de suprémacistes blancs. C’est une forme particulière de dogme. Krishnamurti disait : « La réaffirmation constante de sa croyance est un signe de peur ».

L’obsession de la pureté est une forme de maladie. Celle qui en est atteinte exige sans relâche quelque chose qui n’existe pas. En conséquence, elle finit toujours par se sentir déçue et trahie par le monde ; et, en même temps, elle se sent toujours plus vertueuse dans sa cause, se réaffirme dans l’idée qu’elle est l’une des rares élues à avoir vraiment accès à la compréhension.

SECOND TEXTE du NUMERO 3 "Le mal est fait" (extrait)--------------------------------------------------------------------...
08/01/2021

SECOND TEXTE du NUMERO 3 "Le mal est fait" (extrait)
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Si je devais définir la pureté, ce serait exiger la perfection et chercher des raisons pour exclure. Je pourrais définir la complétude comme s’attendre à l’imperfection et chercher des moyens d'inclure.

La pureté est un club privé réservé aux membres VIP. La complétude est un grand Barnum bariolé, sauvage et bruyant abritant une foule indisciplinée et émeutière. La pureté vous dit : « personne n’est assez bon ». La complétude vous dit : « ces gens feront l’affaire ». La pureté s’imagine que la sécurité s'obtient en bannissant tout ce qui pourrait blesser. La complétude sait que la sécurité s'obtient en construisant des relations appropriées avec ce qui pourrait nous blesser. [...]

La pureté, c’est la peur.
Je me souviens de l’histoire que m’avait raconté une amie, à propos d’un de ses amis, à elle, qui était allé dans un spa Ayurvédique de sa ville. Après quelques minutes, il s’était tourné vers la réceptionniste et lui avait demandé : « Pourquoi tout le monde ici est-il si effrayé ? ». Il ressentait une forte crispation tout autour de lui. Rétrospectivement, il s’est dit que ces gens étaient obsédés par la pureté. Qu'ils étaient fanatiquement propres et purs dans leur mode de vie.

J’ai vu des choses similaires dans des mouvements vegans et crudivores. Comme mon ami Ben Sures le dit : « On peut être sain à s’en rendre malade ». Je l’ai vu dans des mouvements anarchistes. Des mouvements anti-racistes. Des mouvements féministes et masculinistes. Et, évidemment, c’est criant dans les mouvements de suprémacistes blancs. C’est une forme particulière de dogme. Krishnamurti disait : « La réaffirmation constante de sa croyance est un signe de peur ».

L’obsession de la pureté est une forme de maladie. Celle qui en est atteinte exige sans relâche quelque chose qui n’existe pas. En conséquence, elle finit toujours par se sentir déçue et trahie par le monde ; et, en même temps, elle se sent toujours plus vertueuse dans sa cause, se réaffirme dans l’idée qu’elle est l’une des rares élues à avoir vraiment accès à la compréhension.

Le Village, mensuel de justice transformative

PREMIER TEXTE du NUMERO 3 "Le mal est fait" (extrait)-------------------------------------------------------------------...
02/01/2021

PREMIER TEXTE du NUMERO 3 "Le mal est fait" (extrait)
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"Dans les milieux militants, on entend souvent la formule : « privatiser les profits, socialiser les pertes ». Elle est souvent utilisée pour parler des entreprises qui se font beaucoup d’argent mais qui, quand elles s’effondrent et que les gens se retrouvent au chômage et que la terre est polluée, laissent les contribuables payer l’addition. Quand nous privatisons les relations interpersonnelles, c’est la même chose qui se passe. Notre réticence – ou plutôt notre incapacité – à résoudre les difficultés dans nos relations place un énorme fardeau psychique sur le reste de la communauté.

Un conflit est l’opportunité de rendre le village plus fort, ou la garantie de sa destruction. Notre culture est profondément enracinée dans une vision punitive de la justice. Si nous abordons les conflits de cette façon, alors nous n’obtiendrons que l’illusion de la sécurité, et c’est le terreau même de la communauté qui s’en trouve érodé. Les symptômes sont traités mais les causes profondes ne le sont pas. Si nous décidons d’aborder les conflits depuis un point de vue de justice restaurative, alors nous aurons plus de travail devant nous, mais, au final, si tout se passe bien, la communauté sera plus forte qu’elle ne l’était auparavant. Que des choses puissent être brisées au sein d’une communauté n’est pas nouveau. Mais elles peuvent être recueillies et rassemblées pour devenir plus belles encore, comme le font les Japonais avec l’art du Kintsugi, qu’elles ne l’étaient avant le conflit.

On dit que « il faut tout un village pour élever un enfant », mais il faut aussi tout un village pour résoudre un conflit. Demander aux deux personnes les plus sensibles et vulnérables l’une à l’autre de prendre la responsabilité de trouver quoi faire est la garantie que rien ne soit jamais résolu. C’est trop demander. Ce serait comme demander aux débris de poterie de se rassembler d’eux-mêmes et de se ressouder avec de l’or. Il faut la présence d’autres personnes, solidement investies de la volonté de conserver, autant que possible, les deux personnes dans la communauté, et prêtes à retrousser leurs manches et à faire le difficile travail d’apprentissage nécessaire. Il faut d’autres personnes volontaires pour partager la difficile charge émotionnelle liée à ce qui s’est passé et aider à discerner le chemin le plus rédempteur, le plus guérisseur, celui qui permet d’avancer sans rien cacher sous le tapis. "

Le coût caché des relations privatisées

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