25/04/2024
LE ROI ARTHUR ET LE TRÉSOR ENTERRÉ
Histoire improvisée.
Un jour dans son château de Camelot, le roi Arthur entendit parler d'un trésor fabuleux, si fabuleux qu'il dépassait ses propres richesses qui étaient déjà pourtant considérables.
Comme tous les chevaliers de la table ronde étaient déjà occupés à chercher le Graal, il décida de se mettre lui-même en quête de ce trésor. Cela faisait trop longtemps qu'il restait dans son château à ne rien faire et un peu d'action lui ferait le plus grand bien.
Il parcourt donc la grande et la petite Bretagne pour trouver le trésor.
Un jour, en passant près d'un cimetière il entend un gémissement. Il descend de son cheval et y entre pour voir de quoi il s'agit.
Là il tombe nez à nez avec un fantôme assis sur sa tombe, en train de se lamenter.
– Que t'arrive-t-il ? lui demande Arthur. Puis-je t'aider en quoi que ce soit ?
Le fantôme relève la tête.
– Je suis bloqué ici car j'ai volé un foulard à ma mère pour le vendre et m'acheter de l'alcool. Mais des voleurs m'ont attaqué et tué. Ils ont emporté mon foulard et tant qu'il ne sera pas rendu à ma mère, je resterai bloqué ici. Je ne pourrai pas aller au Paradis.
– J'en suis désolé, répond le roi Arthur. Mais qui puis-je ?
– Si votre Majesté daignait ramener le foulard à ma mère elle me délivrerait. En échange, je sais ce que vous cherchez et je pourrais vous aider.
Le roi Arthur accepta. Il n'eut aucun mal à retrouver les voleurs, à récupérer le foulard puis à le rendre à la mère du fantôme.
Lorsqu'il revint au cimetière rappeler à ce dernier sa part du marché, le fantôme l'attendait brillant plus que la dernière fois.
– Merci, lui dit-il. Votre Majesté m'a délivré et c'est à mon tour de l'aider. Je sais que vous cherchez un trésor. Il se trouve enterré dans la forêt de Huelgoat, gardé par un monstre redoutable : la Santirine, une créature avec un buste de femme, des cornes de bélier, des jambes de bouc. Ses ailes sont comparables aux chauve-souris tandis que des dents aiguisées sortent de sa bouche et qu'elle parle avec une langue de serpent. Votre Majesté risque gros à l'affronter, vous devriez d'abord vous baigner dans du sang de dragon afin de vous rendre invincible.
– Du sang de dragon ? Mais où en trouverai-je, c'est tellement rare ! s'exclama Arthur.
– Les Morgans, ces lutins aquatiques que l'on trouve en baie de Douarnenez ou vers l'ile d'Ouessant en ont sûrement car ils ont à cœur de posséder les trésors les plus rares.
Sur ces mots, le fantôme brilla encore plus. Deux ailes apparurent dans son dos et il m***a au Paradis.
Arthur soupira. Sa quête allait encore être retardée. Lui fallait-il vraiment trouver les Morgans et obtenir du sang de dragon ? Il pouvait très bien aller attaquer la Santirine tout de go ! N'était-il pas le roi Arthur ? Un héros ?
Cependant la sagesse lui conseillait la prudence. Si la santirine était si redoutable, mieux valait mettre tous les atouts de son côté.
Il se dirigea donc vers la baie de Douarnenez et fit des clapotis avec sa main sur la surface de la mer.
Une petite tête bleue apparut après un certain temps pour lui demander d'arrêter son tapage.
– Fais-tu partie du peuple des Morgans ? lui demanda Arthur.
– Cela dépend, répondit le lutin, que leur voulez-vous aux Morgans ?
– Juste leur acheter du sang de dragon car ils passent pour posséder les trésors les plus précieux.
– Oh là ! Doucement mon prince ! Le sang de dragon est un trésor des plus rares et vaut très, très cher. Avez-vous les moyens de vous offrir ce à quoi vous prétendez ?
– Je suis le roi Arthur, cela devrait répondre à ta question.
– Ah ! Effectivement ! Je pense que votre Majesté est assez riche. Quelle quantité en voulez-vous ?
– Un tonneau. C'est pour me baigner dedans et devenir invincible.
Le Morgan retourna sous l'eau et revint avec plusieurs de ses congénères en tirant un gros tonneau couvert d'algues.
Le roi Arthur ôta le couvercle, retira son armure et se baigna dans le sang de dragon du tonneau.
Il remit ensuite son armure, remercia les Morgans en grinçant un peu des dents parce que le sang de dragon était vraiment très cher, puis se dirigea vers Huelgoat.
Il découvrit sans peine la grotte où se cachait la santirine. Il y avait des restes d'armures et d'armes diverses, montrant qu'il n'était pas le premier à pénétrer en ces lieux.
Il descendit sous terre jusqu'à se retrouver devant le monstre.
Arthur fut impressionné. La santirine était aussi effrayante que sa description le laissait supposer.
– Qui es-tu et que viens-tu chercher ici à part la mort ? siffla le monstre.
– Je suis Arthur roi de toutes les Bretagnes et je viens prendre ce trésor que tu gardes !
– Et bien tu ne manques pas d'air mon joli ! Tu as certainement remarqué en venant que d'autres avant toi ont essayé. Pas un n'est reparti vivant.
– Je repartirai moi ! Et avec ton trésor en plus car je me suis baigné dans du sang de dragon avant de venir et je suis invincible !
Sans prévenir, la santirine l'attaqua au visage avec sa main aux longues griffes acérées. Lorsqu'elle vit que ses ongles n'avaient pu entailler la peau d'Arthur, elle se calma tandis qu'Arthur sortait Excalibur.
– Calmons-nous, lui dit le monstre. Je constate que tu as dit vrai. Je ne vais pas perdre de temps à me battre avec toi si tu es invincible. Tu veux le trésor ? Prends-le ! Je commençais à m'ennuyer ici de toutes façons.
Sans attendre de réponse, la créature quitta la grotte, laissant Arthur avec le trésor dont elle avait la garde.
Le roi ne fut pas déçu. Cela remboursait plusieurs fois ce qu'il avait dépensé pour le sang de dragon.
Finalement les précautions qu'il avait prises en se rendant invincible n'avaient pas été vaines. Elles lui avaient évité un combat éprouvant à l'issue incertaine et mieux valait prévenir que guérir.