Les Lettres françaises

29/03/2024

Il y a 5 ans, disparaissait Agnès Varda.

En 1965, Agnès Varda filme « Elsa la rose », court-métrage empreint de douceur sur la rencontre de Louis Aragon et d’Elsa Triolet. Dans ce court-métrage la vie de la romancière est racontée par Aragon, Michel Piccoli est la voix off et Elsa Triolet évoque souvenirs et réflexions.

“J’ai eu la joie d’être admise dans la confiance d’Aragon racontant Elsa pour un petit film que je réalisais. Je les ai vus feuilleter ensemble des vieilles photographies « d’avant » leur rencontre… J’ai vu le regard d’Aragon sur une petite fille qu’on appelait Zemlianichka (Fraise des bois) et son regard sur la jeune fille de seize ans qui avait déjà Les Yeux d’Elsa.”

Agnès Varda, dans Les Lettres Françaises, 1970, à la mort d’Elsa Triolet

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Elsa Triolet, Louis Aragon et Agnès Varda en 1966. ©Alain Dessalles

15/03/2024

"Le Miroir et moi", un poème de Missak Manouchian, qu'accompagne le bel article de Guillaume Roubaud-Quashie
dans Les Lettres françaises de mars.

15/03/2024

15/03/2024

05/03/2024

26/01/2024

Le 26 janvier 1824 disparaissait le célèbre peintre, sculpteur et lithographe français Théodore Géricault à l'âge de 32 ans.

Cet artiste romantique mondialement connu pour son "Radeau de La Méduse" (1818) est aussi le personnage principal du roman de Louis Aragon, paru en 1958, "La Semaine Sainte".

24/01/2024

Soirée Aragon surréaliste

Cette année, le surréalisme, mouvement poétique et artistique emblématique du XXe siècle fête ses 100 ans.
Né du mouvement Dada, après la première guerre mondiale, le surréalisme repose sur le refus de toutes les constructions logiques de l’esprit et sur les valeurs de l’irrationnel, de l’absurde, du rêve, du désir et de la révolte.

Avec Philippe Soupault et André Breton, Aragon en fut un des créateurs au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il en sera un des plus grands auteurs pendant une décennie flamboyante.

Spécialistes du massif aragonien, Dominique Massonnaud et Adrien Cavallaro se proposent de brosser le portrait d’Aragon surréaliste avec la complicité de la comédienne Pauline Belle, le temps d’une soirée à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris.

Aragon, surréaliste
Jeudi 29 février, 19h
Bibliothèque historique de la Ville de Paris,
24 rue pavée, Paris (4ᵉ)
Métro Saint-Paul
Entrée gratuite (sur réservation)
https://www.billetweb.fr/aragon-surrealiste

22/01/2024

« Venez mes amis à la beauté lugubre

Je donne de la voix à ce qui n’a bouche
Ni langage Ni corps Le vent L’air
A ce qu’on dit transparent
Ce qui vient mourir en fin de vers
Ce que le papier recèle et cache en sa blancheur
Filigrane des cœurs
Tissé dans ma poitrine

Venez avec moi pour cracher dans la soupe
Et jurez de rester unis
Jusqu’à la Victoire
Toujours »

>>https://editionsmanifeste.fr/livre/filigrane-victor-blanc/

21/01/2024

Il n’est à voir que ton visage
Entendre que ta voix aimée
Car soient mes yeux ou non fermés
Je n’ai que toi de paysage

Louis Aragon

16/01/2024

Les écrits sont précédés de leur propre légende et de la légende de l'auteur. J'ai des yeux qui sont ceux d'Elsa. J'ai un mari qui est communiste. Communiste par ma faute. Je suis un outil des Soviets. Je suis une femme à bijoux. Je suis une grande dame et une souillon. Je suis soumise au réalisme socialiste. Je suis une moraliste et un être frivole qui fait du tricot, qui brode des histoires. Je suis Schéhérazade, la grande romancière. Je suis la muse et la malédiction du poète. Je suis belle et je suis repoussante. On me bourre de pensées et de sentiments comme une poupée de son, sans que j'y sois pour quelque chose.

Elsa TRIOLET, La Mise en mots (1969)

16/01/2024

"Victor Blanc partage avec Aragon, le goût des errances nocturnes où le rêve a la beauté lugubre de la Seine". Extrait de la préface de Jean Ristat

13/01/2024

CRITIQUE - Dans ce recueil, Aragon apparaît comme le génie qui se cherche, qui connaît ses forces, tout en pariant sur l’avenir.

11/01/2024

Le 10 janvier 1971 disparaissait la célèbre modiste, grande couturière et styliste Coco Chanel à l'âge de 87 ans.

Dans Aurélien, que Louis Aragon publie en 1944, les nombreuses descriptions de vêtements, en particulier féminins, servent la reconstitution des Années folles et participent à la poésie du roman. Des robes de mots habillent les mondaines et les élégantes. Elles se réfèrent aux créations des grands couturiers de l’époque comme Coco Chanel. Aragon se révèle un sociologue du vêtement, sensible à sa valeur de distinction.

08/01/2024

LOUIS ARAGON (1897~1982)

Les Oiseaux déguisés

Tous ceux qui parlent des merveilles
Leurs fables cachent des sanglots
Et les couleurs de leur oreille
Toujours à des plaintes pareilles
Donnent leurs larmes pour de l'eau

Le peintre assis devant sa toile
A-t-il jamais peint ce qu'il voit
Ce qu'il voit son histoire voile
Et ses ténèbres sont étoiles
Comme chanter change la voix

Ses secrets partout qu'il expose
Ce sont des oiseaux déguisés
Son regard embellit les choses
Et les gens prennent pour des roses
La douleur dont il est brisé

Ma vie au loin mon étrangère
Ce que je fus je l'ai quitté
Et les teintes d'aimer changèrent
Comme roussit dans les fougères
Le songe d'une nuit d'été

Automne automne long automne
Comme le cri du vitrier
De rue en rue et je chantonne
Un air dont lentement s'étonne
Celui qui ne sait plus prier.

(« Les Adieux & Autres poèmes », 1982)

08/01/2024

"- Quand écrivez-vous ?
- Quand je peux. Quand on me laisse le temps. J’essaie de prendre des décisions draconiennes pour me libérer, mais je suis faible. J’écris aux heures que je vole au reste de ma vie – au petit matin, ou t**d dans la nuit.
Je n’écris jamais que pressé par la nécessité intérieure, impérieuse, d’écrire. C’est pour moi la seule solution à certains problèmes – non pas une question de vie, mais de survie."
ARAGON (Entretien avec Jean-René Huguenin "Arts" 1960).

07/01/2024

« Celui qui parle ici n’a plus de visage. Nul ne saurait s’y méprendre qui voudrait bien se donner la peine d’aller y voir. L’outrecuidance, et dirais-je, la dérision de mon geste ne feront pas illusion : j’écris pour dessiner de la plume la configuration de ce qui n’a nulle place et nulle patrie. Ce livre ne peut trouver une situation – tout arbitraire et provisoire – que dans cet entre-deux, cette ambiguïté, et l’avouerais-je, dans cette déchirure. Il est vrai, je l’ouvre par un éclat de rire. Je ne puis même plus dire : détaché de tout, que suis-je moi-même ? Je sais bien qu’il n’y a pas d’amour où nous ne soyons à chaque instant dépossédés de nous-mêmes. Il n’y a pas d’écriture qui ne nous remette en question, radicalement, et ne nous livre, nus, à la lacération du sens. »

- Jean Ristat, "Du coup d'état en littérature", Gallimard