03/05/2024
EXCLUSIF :
La Bio non autorisée de MYKAïA TRAMONI-CAPARROS !
Ce fut dans l’horreur d’une profonde nuit tunisienne, un 23 Août au siècle dernier, que le petit Mykaïa Tramoni-Caparros commença à mourir.
Accouché par Mme Calvez, sage-femme de son état à la clinique du même nom (Clinique Calvez, pas clinique Mykaïa Tramoni-Caparros), il est communément admis que, si le bébé fut le fruit des amours fougueux et jubilatoires des jeunes et beaux Josiane Tramoni et Manuel Caparros, ce sont surtout les calculs foireux de ce bon Docteur Ogino Kyusaku (Toyohashi 1882-Niigata1975) que la volonté réelle des parents, qui furent à l’origine de ce miracle de la vie.
Les fées Forceps et Épisiotomie s’étant penchées sur le berceau du nourrisson, les exégètes philologues rapportent que le cri primal du bébé, (et qui devint la devise de toute une vie), fut « voglio ritornare nell’ buco !!! ».
Il est à noter, selon une théorie très en vogue chez certains éminents spécialistes de la linguiste structurale, que cet étonnant italianisme serait probablement dû aux origines corses du petit Mykaïa.
Entouré d’amour et d’affection, l’enfant grandit au milieu de l’école de danse classique de ses parents, et fut très tôt ébloui par le strass, les paillettes, la musique classique, les coulisses de théâtre, les tutus et autres collants en lycra roses moulants, et développa très tôt un amour immodéré, jamais démenti depuis, pour les vestiaires moites et les petits rats pubères.
C’est à l’âge de 5 ans qu’eut lieu un événement décisif et crucial qui détermina le restant de son existence.
Le petit Mykaïa cessa de croire au Père Noël et se mit à croire au Père Lachaise.
Et le petit enfant continuait à progresser en sagesse et en développement physique et en faveur auprès de ses parents et des hommes, le tout en attendant sagement la fin du monde.
Comme elle s’obstinait à ne pas venir, ce fut l’apprentissage scolastique de l’autre, à travers des études communales, certes, mais ô combien moroses et flippantes, à base de plumes Sergent-Major, de pleins et de déliés à l’encre violette, d’interrogations écrites assassines, de tables de multiplication agressives, de récitations débilitantes et de coups de règles sur les pognes.
Si le salmigondis du Savoir lui paraissait somme toute fort abscons, très vite Mykaïa fut ravi à l’idée de se retrouver au milieu de compagnons d’infortune, ces êtres humains, ses frères de misère JulesFerrystes, ses autres soi-même…
On allait enfin se comprendre, s’épauler et se réchauffer pour lutter contre le froid terrifiant du Grand Rien et du Petit Tout.
Ce sont les bras ouverts, le sourire aux lèvres, le cœur battant et débordant d’amour de l’Autre que le jeune préadolescent couru vers ses coreligionnaires de la seule religion idoine : s’aimer les uns les autres en attendant la mort.
Ces bouffées délirantes d’amour pour le genre humain s’arrêtèrent bizarrement au bout d’un an, après le quinzième passage à tabac par 13 petits camarades de classe acnéiques sous le préau de la cour de récréation.
C’est donc à 12 ans, fort de cette expérience enrichissante, comprenant que la communication paisible avec l’autre n’était pas à l’ordre des jours, que Mykaïa se bunkérisa dans sa chambre, et entreprit de réinventer ce monde hostile et ingrat et de le remodeler à son image.
Il caressa quelque temps l’idée de faire Dieu comme métier, mais précoce pour son âge, il comprit très vite que ce genre d’emploi, s’il avait le mérite d’être flatteur pour son égo (tout aussi précoce), nécessitait quelques aptitudes à la transsubstantiation, voire même à la consubstantiation, hélas, hors de sa portée et que le seul miracle homologué le concernant était la multiplication des pains, certes, mais dans sa gu**le, ce qui, somme toute, chacun en conviendra et lui le premier, reste assez léger quand on veut faire Souverain Tout Puissant de l’Univers.
Il décida donc qu’il serait dessinateur de p’tits Mickeys.
Ainsi au moment où le jeune Mykaïa découvrait pêle-mêle, la jungle urbaine existentielle, son corps (il ne s’en remit jamais vraiment) et sa vocation de dessinateur d’art séquentiel à base d’images successives avec phylactères incorporés pour mettre les textes des paroles qui sortent de la bouche des personnages, c’est dans les marges de ses cahiers d’écolier que fleurit un flot envahissant (tsunami) de dessins empreints de cet humour grinçant, ironique et désabusé qui fera plus t**d sa renommée, mais qui firent s’interroger, à l’époque, ses professeurs et sa famille sur la santé mentale du gamin qu’il était.
Inutile de nier que cela assombrit encore, si tant faire se peut, ses relations avec l’institution chargée de lui bourrer la tête de choses diverses et variées en vue d’obtenir le premier des grades universitaires, divin sésame pour quitter enfin l’ancien couvent austère et humide, aux classes cellules vétustes et surpeuplées qui servait d’établissement à l’Éducation Française Nationale et Républicaine.
Le bac en poche, le jeune homme quitta les rivages enchantés et ensoleillés et la cuisine à l’huile d’olive de sa Tunisie natale pour partir à la conquête de l’Institution Académique des Beaux-Arts de Besançon, bien décidé, par ce biais, à faire partie de l’élite plastico-artistique du 9ième Art, le bien nommé.
Quelle ne fut pas sa déception, quand le vieux barbon de service, le parangon tout-puissant, détenteur du Beau, du Vrai et du Savoir et accessoirement professeur de peinture de ce prestigieux établissement, lui asséna, de façon péremptoire et à haute voix pour bien en faire profiter la cohorte des jeunes acolytes ricanant présents :
« Mais Monsieur Mykaïa, sachez que faire de la bande dessinée, cela revient à baisser son pantalon et à déféquer, parfaitement, à faire c**a !! » (sic).
Fort de cet enseignement fondamental (c’est le cas de le dire), Mykaïa réalisa avec effroi que, si cet anathème scatologique était la vérité, ses velléités de devenir cador dans la figuration narrative à travers le champ stripologique d’un quadrillage étudié pour assurer la discursivité iconique souhaitée, étaient fatalement vouées à l’échec et que, du coup, son existence même (déjà fortement pénible à supporter) en tant qu’être humain, était à réviser totalement.
Car, à part faire du dessin, que faire dans la vie ?
Décidé à ne pas se laisser aller à ses penchants maniacodépressifs, Mykaïa ne tint pas compte de cette funeste sentence et choisit le travail acharné pour constituer un press-book cohérent comme antidote aux glauques rivages romantico-suicidaires de sa jeunesse tourmentée.
Et comme disait sa mère : "C’est quand même mieux que d’aller au bistrot !"
C’est grâce aux conseils avisés de quelques rares hommes altruistes et touchés par son talent débutant, que Mykaïa progressa.
Il put constater de visu, et à sa grande joie, que l’homme n’est pas toujours un loup pour l’homme… En dehors des heures de repas, bien sûr…
Fort de ce maigre bagage, il put enfin affronter le Saint des Saint, le Lieu Précis : Paris, la ville lumières aux ouvertures infinies, aux loyers faramineux et aux surmulots obèses.
Il connut la guerre saumâtre de l’humiliation quotidienne de ces gens plus ou moins aimables qui assuraient étudier les dessins avec toute l’attention voulue, qui assuraient de leur profonde admiration, qui avaient le pouvoir d’accorder, mais qui n’accordaient jamais…
Cette guerre épuisante face aux « c’est plutôt pas mal ce que vous faites, repassez nous voir à l’occasion », « vous savez, si ça ne dépendait que de moi », « et vous trouvez ça drôle ? », « désolé, l’équipe est au complet » …
Cette liste, hélas, n’est pas exhaustive.
Il devient enfin journaliste en dessinant pour de nombreux magazines et revues comme, entre autres, « Le Hérisson », « La Grosse Bertha », « Siné Hebdo », « Siné Mensuel », « Zélium », « 60 Millions de consommateurs », « La vie à défendre », « Les éditions Lamy », « Le Monde ») pour le Net (Rue 89, La http://xn--tllibre-byab.fr/, Le Monde.fr) et dans les Médias (« 28 minutes » ARTE, « Flash Talk » (France Ô et LCP).
Cette liste, heureusement, n’est pas exhaustive.
MYKAïA porte désormais quotidiennement sur l'actualité́ son regard décalé́ et acéré, teinté de dérision.
Il vise généralement, à travers son art, à faire réfléchir, à émouvoir ou encore à dénoncer, parfois même à provoquer : bref, à essayer de ne pas laisser l’indifférence, la bêtise crasse et les intégrismes de tous poils prendre totalement et définitivement le dessus.
La presse d’entreprise dans laquelle il dessine lui permet aussi d’exercer son humour grinçant sur l’univers du monde du travail.
On fait également appel à lui pour intervenir et dessiner en direct lors de séminaires d’entreprises ou à la télévision.
Il intervient, en outre, en tant que concepteur et storyboarder sur la scénarisation de campagnes de communication.
Il est membre actif (sic) de l’association Cartooning for Peace.
Conçue par le dessinateur français Plantu, cette association, née le 16 octobre 2006 au siège de l’ONU à New York en collaboration avec Kofi Annan, alors Secrétaire général de l’ONU, réunit les dessinateurs de presse les plus renommés au monde pour « désapprendre l’intolérance » et promouvoir une meilleure compréhension et un respect mutuel entre des populations de différentes croyances ou cultures avec le dessin de presse comme moyen d’expression d’un langage universel.
Mykaïa contribue régulièrement aux expositions et aux points de vue éditoriaux et pédagogiques développés par l’association.
Depuis le 7 janvier 2015, après les attentats au siège de Charlie Hebdo, à la demande de l’Éducation Nationale et sous l’égide de Cartooning for Peace, Mykaïa part, autant que faire se peut, à la rencontre des collégiens et lycéens de France pour des ateliers/débats.
Le but : par la pédagogie, échanger, libérer la parole, débattre et permettre, par un jeu de questions et réponses avec les participants, de s’interroger sur les enjeux profonds et vitaux de la liberté d’expression sous toutes ses formes, tout en rappelant la définition du dessin de presse, la nécessité de l’humour, de la transgression et du droit au blasphème dans une démocratie républicaine et laïque.
Le tout en espérant fortement ne pas finir égorgé en milieu scolaire.
Lors du 32ième Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême, il remporte le GRAND PRIX DE LA COMMUNICATION en tant que concepteur scénariste storyboarder avec l’agence CORPORATE FICTION pour l’album « 24 heures sous tension » réalisé pour les laboratoires Pfizer.
Il est Lauréat 2018 du Trophée PRESSE CITRON-BNF.
Il est lauréat du grand prix de la caricature politique lors de la 12ème édition du Prix Olivier Debouzy.
Sans pays, sans racine, Mykaïa est un Méditerranéen garanti d'origine, de la tête aux orteils enivré par le soleil, l’amour, les mélodies et la mélancolie.
Entre deux voyages le long des rives méditerranéennes, il pose régulièrement ses bagages à Paris pour renouveler son stock de névroses.