16/11/2023
Le taux d’inflation annuel des États-Unis s’est détendu à 3,20 % en octobre. Nous étions à 3,70 % le mois précédent et 7,75 % un an en arrière. Il s’était même envolé à 9.1 % en juin 2022.
L’inflation est désormais égale à la moyenne de long terme de 3,3 %. Dit autrement, les prix continuent de grimper. Il faut remonter avant 1960 pour trouver une année sans inflation…
Par ailleurs, tout le monde sait que l’indice des prix à la consommation (IPC) reflète très mal la réalité. Un autre indice plus réaliste est le Chapwood Index. Ce dernier rend compte d’une liste fixe de 500 articles populaires dont les prix sont compilés sans aucune modification.
Il en ressort que l’inflation est toujours supérieure à 9 % dans quasiment chacune des 50 plus grandes villes américaines. 11 % à New York, Los Angeles et Chicago. 13 % à San Francisco.
La raison étant que les chiffres officiels sont notamment faussés grâce à « l’effet qualité ». Cet entortillage comptable abaisse artificiellement le prix des produits dont les performances augmentent. Par exemple, un PC coute 50 euros dans le monde imaginaire des instituts de statistiques nationaux.
Une autre arnaque est la pondération des différents produits dans le panier typique de la ménagère. Par exemple, aux États-Unis, la nourriture ne représente que 13 % du panier. L’énergie (électricité, essence, etc) n’en représente que 7 %. Mieux encore, d’après Bureau américain des statistiques du travail (BLS), les Américains dépensent seulement 0,50 % de leurs revenus en assurance santé…
Autre artifice redoutable : « l’effet substitution ». Le stratagème est de modifier la pondération des différents produits du panier. Par exemple, si le prix du bœuf augmente et que les gens choisissent d’acheter du poulet à la place. La pondération du poulet augmentera alors que celle du bœuf baissera.
L’inéluctable inflation
Le travestissement de la réalité a commencé en 1983 outre-Atlantique, à une époque d’inflation galopante (second choc pétrolier). Depuis, le BLS trafique ses calculs pour freiner l’augmentation des pensions de retraite qui sont indexées sur l’inflation.
Tant p*s pour les boomers qui ont bien profité diront certains. Néanmoins, les augmentations de salaires sont généralement aussi indexées sur l’IPC…
Malgré les hourras, le fait est que l'inflation continue de rogner l'épargne des Américains. Bien plus que ce que les chiffres officiels laissent penser.