04/03/2024
S'inspirer de l'histoire et être ancré dans le présent
Cyrus le Grand a combattu la cité de Nabuchodonosor, l'impitoyable roi de Babylone et il l'a vaincu. Le roi de Babylone était doté d'une âme noire et il était dépouillé de toute humanité, aimant humilier ses adversaires. Chargé des campagnes militaires, il aimait détruire les villes qu'il prenait et réduire en esclavage les élites de celles-ci.
C'est un despote qui a régné par la répression.
A cette époque, Babylone avait bâti son prestige sur l'orgueil et la pratique de la magie.
Cyrus le Grand, roi des P***es, a vaincu et pris Babylone, et il a présenté un tout autre modèle de gouvernance empreint de magnanimité, d'ouverture d'esprit et d'humanisme. Après avoir uni les P***es et les Mèdes, offert un gouvernement au roi Crésus qu'il avait pourtant vaincu, il a uni les différents peuples qui étaient désormais sous sa coupole à Babylone, en respectant leur culture et leurs cultes. Cyrus le Grand est pourtant l'un des plus grands rois que l'humanité ait connu, fondateur du premier empire à vocation universelle. Cyrus le Grand est présenté comme le "Roi du monde, puissant roi, roi des quatre-quarts".
C'est ce qui fait du peuple P***e un si grand peuple.
Au contraire, par ses pratiques occultes, son manque d'humanisme et l'orgueil de son peuple, Babylone est souvent assimilé au Mal, à l'Enfer.
La victoire de Cyrus le Grand sur Babylone est vécue comme la victoire du Bien sur le Mal.
Autre ère, autres défis.
A l'heure de l'intelligence artificielle, de l'arme nucléaire, des pandémies, du réchauffement climatique, des brassages à travers l'outil numérique mais aussi des revendications souverainistes, des nouveaux rapports de force et de l'aspiration à un meilleur équilibre de ceux-ci dans le monde, à l'heure où les peuples réclament un nouveau modèle de civilisation humaine, l'unité et la gouvernance commune sont plus que jamais d'actualité.
Une région comme l'Afrique de l'Ouest illustre très bien cette nécessité. D'abord parce que la voix de la nature nous l'impose: le fleuve Niger par exemple, traversant les pays que sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Tchad, ne saurait faire face à des défis comme la pratique d'activités communes, nécessaires au développement, par les populations qui le longent, ou à la lutte contre son assèchement et à la pollution, sans une coopération des Etats concernés.
Ensuite, le fait culturel impose une coopération entre pays qui se voient peuplés par des populations originaires du même groupe ethnique, de part et d'autre d'une frontière.
Au Niger, par exemple, les Haoussas, qui constituent la plus grande partie de la population, sont également présents en grand nombre au Nigéria.
En Côte d'Ivoire, on recense une grande population de migrants Burkinabés et Maliens, dont certains sont installés sur le territoire depuis plusieurs générations.
Outre le fait ethnique, la langue la plus parlée en Côte d'Ivoire après le français est le Dioula, qui est également celle la plus fréquemment d'usage dans les autres pays cités.
Au Bénin, certaines ethnies sont à la fois présentes au Niger et au Burkina Faso. Il s'agit des Fulfudés par exemple.
Les intérêts aussi nous lient, et ils sont nombreux : défis énergétiques, lutte contre la désertification, coopération économique et coopération Sud-Sud, etc
Plutôt que de diviser les Africains tout en leur promettant en même temps l'avènement d'un jour où se manifestera la supposée supériorité du peuple noir sur les autres, à l'instar de l'orgueilleuse et obscurantiste Babylone, réfléchissons aux voies et moyens d'unité entre les peuples du continent et à la manière dont nous pourrons avoir des rapports d'égal à égal avec les autres civilisations.
Il est vrai qu'il faut faire appel à beaucoup de sentiments supérieurs pour faire taire ses ambitions égoïstes au profit du Bien collectif, mais c'est la seule voie pour le salut du peuple noir, à l'instar de d'autres avant nous qui l'ont bien compris.
L'essentiel doit être préservé: le respect des us et coutumes des autres, le partage des mêmes symboles, des mêmes croyances, des mêmes intérêts et surtout des mêmes langues, qui traduisent notre système de pensée.
Des liens que nul ne pourra défaire.
Ni lobby, ni politicien, ni diable.
Aïcha Yatabary