k-libre (2025)

22/01/2025

[Chronique nouvelles noires de Laurent Greusard] Merci la Résistance !, collectif (Editions du Caïman, "Noires nouvelles") "Septième volume consacré à un thème entre histoire et politique, ce nouveau recueil est sans doute, pour l'instant, le plus abouti de la série. Les textes noirs ou policiers ou plus documentaires et historiques sont clairs et prenants, les dessins oscillent entre documentation classique et dessins d'humour assez réussis. Chacun trouvera à son goût, ou non, telle ou telle nouvelle mais aucune ne démérite."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7618

21/01/2025

[Chronique roman jeunesse de Julien Védrenne] Dix minutes de sang-froid, de JC Tixier (Éditions Syros, "Souris noire") "Fidèle à sa série "Dix minutes...", Jean-Christophe Tixier tisse une toile (d'araignée) aux ramifications haletantes. L'auteur est habile et manipulateur. Après une cinquantaine de pages, l'atmosphère du récit est insoutenable avec deux enfants qui se retrouvent aux prises avec des serpents dans la nature et une situation qui ne peut que s'envenimer. Surtout, il fait se côtoyer deux peurs, toutes plus irrationnelles l'une que l'autre : la peur d'être grand frère et de voir son univers chamboulé et la phobie (des araignées et des serpents) au point d'envahir les rêves nocturnes. Roman d'apprentissage, d'aventure et de fidélité, Dix minutes de sang-froid est surtout l'occasion pour l'auteur d'aborder des sujets graves et de lutter contre des idées reçues. Surtout, il permet à un jeune lecteur d'appréhender tout un lot de nouvelles responsabilités et de trouver sa place au sein d'une famille qui évolue. Tim pourra raconter de bien belles histoires incroyables plus t**d !"
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21/01/2025

[Chronique roman policier de Laurent Greusard] Strange Pictures, d'Uketsu, traduit du japonais par Silvain Chupin (Editions du Seuil) "Tout l'art d'Uketsu est de mélanger des dessins et son texte pour créer du suspense et promouvoir des intrigues très dans l'esprit de la déduction chère à Sherlock Holmes : quel détail va permettre de partir dans quelle explication du dessin et donc plutôt nous diriger vers quel coupable ou quelle résolution à l'énigme. Mais le talent explose quand, l'air de rien, tous ces fils disparates vont se croiser, s'entremêler pour créer un sur-dessin, chaque histoire n'étant plus une énigme indépendante mais un élément de la résolution d'une histoire qui court tout au long du roman dans le désordre. Strange Picture est très intellectuel, peuplé de personnages étranges, de théories qui jouent avec le vrai et le faux pour créer des échos, des labyrinthes, très dans l'esprit des films fantastiques japonais où les contradictions peuvent s'annuler, où les événements se répondent pour tisser une toile d'araignée dans laquelle se colle le lecteur. Autant un roman qu'une expérience."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7619

20/01/2025

[Chronique roman thriller de Thomas Bauduret] Survivantes, de Cédric Sire (Editions Michel Lafon) "Cet opus de Cédric Sire commence dans la norme, avec l'éternel postulat que l'on peut commettre des meurtres assortis de tortures tout en restant une oie blanche. Mais ceux qui connaissent l'auteur, retrouvant son imparable sens de la narration, attendront forcément qu'il abatte ses cartes... On peut regretter que les méchants, si on évite une certaine complaisance douteuse envers les tueurs en série (un Top class killer, de Jon Osborne et de sinistre mémoire aussi nul que son titre ), soient chargés jusqu'à la caricature. Mais l'auteur attaque justement ce que la plupart évitent d'aborder : les conséquences de ces actes. Sur la psyché des protagonistes, sur les éventuels dommages collatéraux (voir comme le remake de Death Wish abordait le problème... pour l'oublier aussitôt) et surtout sur l'absurdité de vouloir qu'il y ait une vengeance "juste", celle de héros attitrés, et une vengeance non justifiée (cf. Taken 2, entre autres). En dire plus serait déflorer. On pourra cependant regretter quelques clichés — dans ce contexte, un mari idéal n'a que deux possibilités, soit de s'avérer être un sa**ud comme tous ces gens-là ou une victime expiatoire —, mais Cédric Sire a l'honnêteté et l'intelligence d'aller jusqu'au bout de son propos en une conclusion satisfaisante. Bref, on est très loin du "vengeance p**n" qui en général n'assume même pas..."
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20/01/2025

[Chronique roman noir de Laurent Greusard] La Pouponnière d'Himmler, de Caroline De Mulder (Gallimard) "Nous allons donc suivre les derniers mois de la vie d'un Lebensborn, en nous intéressant à quelques uns des habitants du lieu. S'appuyant sur une documentation historique, sur des détails, le roman de Caroline De Mulder n'est pas stricto sensu un polar (même si l'auteure en a commis). Pourtant, l'évocation de l'intérieur de personnages qui doivent faire face à des choix moraux complexes, qui doivent fonctionner dans un monde où les notions de morale ont pris un sens différent s'apparente à la noirceur de notre monde et de la littérature. De plus, ils doivent le faire dans un monde qui s'écroule, au milieu d'une défaite impressionnante et d'une débâcle qui l'est tout autant. Pour lecteurs ouverts."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7617

17/01/2025

[Chronique roman thriller de Laurent Greusard] Le Fils du magicien, de Sandrone Dazieri, traduit de l'italien par Delphine Gachet (Editions Robert Laffont, La Bête Noire) "Le Fils du magicien est un roman court qui se concentre autour du personnage central dans ce qui est aussi un roman d'initiation (adolescent, il découvre le monde, la sexualité et la mauvaise foi des adultes). Sur une intrigue très classique, Sandrone Dazieri propose différents groupes qui se battent, y compris de manière violente, pour obtenir des preuves enregistrées que chacun entend posséder pour accroitre son pouvoir. Le récit est raconté à travers le parcours d'un jeune garçon qui essaie de survivre et de trouver sa place dans le monde. De ce point de vue c'est une réussite et l'auteur parvient à dégager une certaine empathie à l'encontre du personnage pour un récit convaincant, qui tient juste la bonne distance avec son sujet."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7608

16/01/2025

[Chronique roman thriller de Laurent Greusard] Le Vicomte et les mousquetaires. 2, La Conspiration Richelieu, de Lawrence Ellsworth, traduit de l'anglais (États-Unis) par Laurent Barucq : "L'idée de départ de Lawrence Ellsworth est amusante. En effet, le romancier a d'abord traduit en américain Les Trois mousquetaires, d'Alexandre Dumas, puis s'est dit qu'il pourrait écrire l'histoire en creux réellement cachée derrière son roman. Ainsi, tout l'épisode du collier de la Reine ne serait qu'une manière de détourner l'attention du livre secret. Écrit en autant de chapitres alternés à la "fausse histoire" de Dumas, Le Vicomte et les mousquetaires (qui brasse tous les personnages du roman mais en laissant quand même d'Artagnan et ses amis en arrière plan - sauf dans une scène lors du siège) raconte de manière rythmée et trépidante les aventures du bossu pour récupérer et conserver le vieux livre. La gageure est tenue et le roman se déploie bien comme le côté obscur du roman de Dumas, reprenant les personnages dans les creux du texte pour offrir une seconde intrigue recoupant la première. Dans un final haut en couleur (et en douleur), le livre s'achève aussi échevelé que le reste de l'intrigue, pour un roman, peu policier, plus d'aventures de cape et d'épée, qui sera apprécié par ceux qui ont pratiqué Les Trois mousquetaires dans cette version alternative de qualité."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7602

15/01/2025

[Chronique recueil de nouvelles noires de Laurent Greusard] Nouvelles noires sauce normande, de Carpentier Francis (Editions Petit Pavé) "Écrivain discret mais au parcours et à l'œuvre intéressants, Francis Carpentier nous offre ici une douzaine de nouvelles inédites ou parues sur des supports qui n'ont pas eu forcément une immense diffusion. C'est une deuxième chance pour certains textes dont l'ensemble est de qualité et respecte les règles de la nouvelle : description d'un personnage, avec souvent un point de vue interne qui montre la situation (faussée) de son propre point de vue, chute finale (parfois très fine comme dans la dernière nouvelle, où il faut lire le bon mot pour comprendre la chute). Certaines nouvelles sont strictement noires et quelques unes (rappelant ainsi son court roman Mission à Bruxelles) ont un regard vers d'autres formes des "mauvais genres"."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7616

14/01/2025

[Chronique essai littéraire noir de Laurent Greusard] Hervé Le Corre, mélancolie révolutionnaire, de Yvan Robin (Playlist Society, "Entretien/littérature") "Comme le titre l'indique, il ne s'agit pas de la reprise de différents entretiens que l'auteur aurait effectués au fil des années, mais de discussions entre Yvan Robin et Hervé Le Corre tenues à l'automne 2023 et revenant sur l'ensemble de la carrière littéraire de l'auteur. Chapitré de manière chronologique, l'entretien balaie l'ensemble de la "production" de Hervé Le Corre et offre également quelques questions plutôt d'ordre biographiques. Des entretiens où Le Corre montre beaucoup de choses : sa force de caractère, un regard aiguisé sur son propre travail, des détails de la cuisine interne d'un écrivain, le rappel des auteurs qui l'ont influencés et des remarques mêmes sur la partie "commerciale" de l'œuvre (c'est-à-dire les tirages, les retours, les échecs éventuels). Chacun pourra lire dans l'ordre proposé, ou en commençant par le chapitre qui l'intéresse (peut-être en fonction des livres qu'il connait déjà ou à l'inverse ceux dont il n'a pas encore connaissance - et de manière particulière je trouverai même intéressant de lire en premier l'entretien puis de lire seulement quelques jours après la préface qui en est un résumé fidèle, comme une piqure salutaire de rappel)."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7615

13/01/2025

[Chronique roman noir de Laurent Greusard] Les Saules, de Mathilde Beaussault (Editions du Seuil, "Cadre noir") "D'un côté, un récit sur le monde paysan, un monde entre pauvres et nouveaux riches venus habiter à la campagne, sur les petites écoles de village qui continuent tant bien que mal, sur la détresse des enfants (dont Marguerite chassée par tous), sur les haines cuites et recuites, mais aussi avec sa fête du village animée par les pompiers, le bar où tout le monde se retrouve, tout un monde qui était familier il y a encore cinquante ans un peu partout et qui subsiste encore sur des territoires de plus en plus rétrécis. Par delà, une histoire policière simple, une histoire de vengeance qui est en même temps une "revanche sociale", limpide, mais emplie de non-dits, de faux semblants, de choses cachées, dans un monde où se taire est une grande valeur (au cœur Marguerite qui ne parle pas mais est-ce par bêtise ou par intelligence rentrée ou parce que le monde est ainsi fait, l'auteure se garde bien de conclure). Surtout, aussi, une langue travaillée, un récit poétique (est-ce pour cela que le roman s'ouvre – presque - comme un poème très, trop, connu de Rimbaud ?), une attention aux détails de la vie, aux bruits et odeurs de la campagne, au parler des gens (des monologues lors des interrogatoires sont des moments très intenses). Il semblerait que Mathilde Beaussault a vécu dans un petit village breton et nul doute qu'elle a regardé avec attention, qu'elle a saisi (au sens photographique) le monde qu'il décrit pour nous le restituer de manière vivante, fraiche et prenante. Un premier roman qui annonce un début prometteur et des promesses déjà tenues."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7610

10/01/2025

[Chronique roman thriller de Thomas Bauduret] Œil pour œil, de M. J. Arlidge, traduit de l'anglais par Séverine Quelet (Les Escales, "L'es Escales noires") "On a affaire à un récit sans véritable compas. On nous présente les meurtriers comme des êtres humains, parfois pitoyables (le personnage de Jack), perpétuant une spirale de violence et bien loin d'une quelconque récidive. Mais d'un autre côté, on présente de la même façon les justiciers potentiels comme Mike comme des êtres détruits, et l'horreur des faits reprochés semble justifier leurs exactions. On sent qu'il s'agit moins d'une volonté de laisser le lecteur se faire sa propre opinion que de ménager la chèvre et le chou, même si la fin, sans déflorer, donne quelques indices. Sinon, la forme est à nouveau celle d'une série télévisée prémâchée où se multiplient les personnages au point qu'il devient dur de savoir qui est qui, d'autant que certains ont plusieurs identités et sont réduits à quelques traits sans jamais susciter d'empathie. Et on mouline des événements ne servant qu'à noircir de la page en comptant sur la classique division en jours pour tenir le minimum syndical de suspense, même si le style (et la traduction) est plus recherché qu'à l'habitude… Après ces plus de quatre cents pages bien tassées, on en vient enfin à quelques moments prenants, mais c'est tout de même un peu t**d. On imagine qu'après assez de hype et de têtes de gondole, ça finira par se vendre. Pour la fraîcheur et l'inventivité, il faudra chercher ailleurs..."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7612

10/01/2025

[Chronique roman policier de Laurent Greusard] Étincelles rebelles, de Macodou Attolodé (Gallimard, Série Noire) "Dans une littéraire policière devenue mondiale, les éditeurs ont ouvert une grande porte pour les polars venant du nord de l'Europe. Les autres continents, hormis l'Amérique, restent cependant les parents pauvres de cette ouverture. Et comme pour une grande partie des répartitions mondiales, l'Afrique est un continent souvent mis de côté. Avec Macodou Attolodé, la "Série noire" propose un nouvel auteur, qui va s'ajouter à la maigre liste des auteurs africains proposés. Et non seulement c'est une justice qui est réparée mais ce n'est pas que cela, c'est aussi une bonne idée. Le roman est de forme et de fond classique avec une histoire de corruption, de forces politiques qui magouillent pour se financer et s'appuient sur les policiers qu'ils ont mis en place. En centrant son histoire, non seulement sur un jeune policier incorruptible, mais sur d'autres personnages qui sont jeunes (une journaliste, un ancien enfant-soldat révolté et qui veut aider ses prochains), l'auteur propose un polar ouvert sur la société, montrant les forces possibles (même si la force brute reste du côté des puissants) avec des personnages ambigus (le chef de la police Kane, un policier local, des rebelles qui magouillent eux aussi, le ministre qui entend se présenter à l'élection présidentielle à venir) pour raconter une histoire du temps présent, une crise politique et humaine forte et construite avec soin, en ajoutant quelques éléments "fantastiques" qui s'insèrent bien et apparaissent même réalistes. Le final pourrait laisser penser à une suite possible, ou la continuation des aventures de Latyr, et ce serait une bonne idée, car le récit est bien mené et présente une situation et un pays à travers un roman qui donne envie d'en savoir plus."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7609

09/01/2025

[Chronique roman policier de Laurent Greusard] Shell shock, de Michaëla Watteaux (Black lab) "L'arrière plan historique est reconstitué avec un soin du détail méritoire et des flashbacks qui permettent d'en comprendre le sens. S'appuyant sur ce fond historique de qualité, sur la période des années folles et de ses aspects plus sombres, Shell shock est une évocation de la période qui n'oublie pas le côté policier de l'intrigue. Les deux éléments se conjuguent de façon intelligente pour créer un polar historique de qualité, peuplé de personnages bien dessinés et crédibles, sur une intrigue classique mais menée avec soin et dans ses développements complexes. Un roman bien construit, qui ne prend pas ses lecteurs pour des idiots et leur offre à la fois une histoire romanesque sérieuse, une description des événements et de la période intéressante et des personnages qui ne sont pas de simples silhouettes. Un livre écrit par Michaëla Watteaux de bien belle manière."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7607

08/01/2025

[Chronique roman noir de Thomas Bauduret] Vents mortels sur Saint-Nazaire, de Christophe Cotta (Editions Ouest-France, "Empreintes") "Le titre pourrait faire croire à un de ces mornes "polars régionalistes", mais non car l'auteur utilise son décor sans se laisser dominer par lui. Il ressuscite également la figure du détective privé, à la fois archétypal et attachant, en une enquête à caractère social qui aurait convenu à un certain Gabriel Lecouvreur dit Le Poulpe... Christophe Cotta a un style évident, maîtrise à merveille le mélange de sérieux et de second degré qui caractérise le genre (sans tomber dans le style dur-à-cuire ) et gère aussi fort bien un nombre conséquent de personnages. On aurait tout de même un peu resserré l'intrigue (ces 234 pages sont bien tassées...), mais comme entrée dans le genre, on peut imaginer pire."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7611

08/01/2025

[Chronique roman noir de Laurent Greusard] On a tiré sur Aragon, de François Weerts (Éditions du Rouergue, "Rouergue noir") "Au départ, le roman de François Weerts s'ouvre comme une "Série noire" classique, une intrigue comme les affectionne Viktor. On a essayé de tuer un grand écrivain français. Puis, l'enquête, peu à peu, soulève des lièvres bien encombrants, des traîtres, des collabos, des gens au passé peu reluisant, des trahisons en tout genre, des maîtres espions qui ont un plan caché derrière le plan caché de leur ennemi et ce dernier s'ouvrant peut-être sur un autre complot. Entre deux cuites, deux virées dans les bars interlopes de la capitale belge, le personnage central se heurte à des faux semblants, entre polar maîtrisé et intrigue de guerre froide suintante et rendue avec soin, pour créer dans une atmosphère lourde et pesante, éclairée par les rappels à un écrivain et son double (car Nizan et Aragon sont comme deux faces d'une même médaille, autant dans le roman que dans la réalité telle que l'on peut l'appréhender), dans un univers où la littérature subtile doit jongler avec l'idéologie manichéenne, dans une brume qui vient de l'air marin, des vapeurs de bière ou de l'ambigüité de la condition humaine. Un roman fort et prenant !"
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7605

07/01/2025

[Chronique roman policier de Laurent Greusard] Back to Black, de François-Michel Dupont (L'Aure Ecarlate, "Martin Mesnil") "Chaque épisode de cette "série", où le personnage est récurrent et non l'auteur, est l'occasion de décaler Martin Mesnil et ses aventures vers ce qui sont sans doute les thèmes de prédilection de l'auteur. Ici, le départ normand va se complexifier par une balade sur d'autres terrains de jeu, de manière logique, dans ce jeu normal aussi dans la littérature de la recherche d'un personnage qui bouge et sort du cadre sans cesse. Tout cet aspect aventureux est décrit de manière crédible et bien amené par François-Michel Dupont. Peu à peu, les interactions entre les personnages, les faux semblants, les réalités de cette recherche – piégée - apparaissent pour constituer une histoire captivante. Le talent de l'auteur permet de visualiser les personnages et les scènes, de les rendre éminemment crédibles et vivantes, de construire un texte rigoureux dont il est difficile de sortir avant sa conclusion (forcément pessimiste car on ne remue pas impunément le passé). Ce douzième volet (si je compte bien) continue avec brio une série très intéressante."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7614

06/01/2025

[Chronique roman thriller de Thomas Bauduret] Le Dernier bistrot, d'Anna Véronique El Baze (Éditions de l'Archipel, "Suspense") "Amis de la belle écriture, ne passez pas votre chemin ! Il est évident que l'on est là sur cette frontière entre les littératures dites noire et blanche, cette zone grise qui donne souvent des œuvres passionnantes. Pas de coups de théâtre fracassants, pas de bruit et de fureur, on touche plus à la vérité des êtres — on pourra disserter pour savoir si ce roman relève ou non du genre qui nous intéresse — en faisant ce qui est rare de nos jours : une œuvre profondément humaniste, une sorte de "Breakfast club" bistroquier qui ne cède jamais aux sirènes du misérabilisme. De plus, l'autrice a l'élégance de ne pas étirer inutilement son propos. Que du bon ? Non, car il est dommage que, même si on n'attendait pas un grand retournement de situation, la fin donne dans le consensuel et la moraline hollywoodienne là où on attendait plus subtil. Dommage, on frôle le sans faute..."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7603

06/01/2025

[Chronique roman thriller de Laurent Greusard] Souviens-toi et pleure, de Laurence Genevet (Maïa, "Regards noirs") "Au final de ce roman de Laurence Genevet, comme dans tout roman (ou pièce de théâtre de Molière) classique, on découvrira bien s'il y a un enfant caché et qui il est et quel rapport se déploie avec la mystérieuse secrétaire du prince. Il y a de l'humour, des pages intéressantes sur la Provence ou l'olivier et ses vertus, un décalque léger et se voulant drôle autour de cette principauté d'opérette. Beaucoup de choses sont convenues et le récit avance de manière assez lente. Il pourrait séduire des amateurs qui s'intéressent à ce côté légèrement décalé, à cet humour discret au sein d'une intrigue qui prend son temps. Les autres risquent de s'ennuyer. Pour une journée pluvieuse au milieu des vacances, sans doute."
http://www.k-libre.fr/klibre-ve/index.php?page=livre&id=7613

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