Champignon magazine

Champignon magazine L'actu des champignons au fil des saisons : suivez-nous en balade toute l'année et découvrez des centaines d'espèces !

29/12/2024
Très souvent un champignon charnu arborant une couleur bleue ou violette suscite le même réflexe chez les débutants : "C...
01/12/2024

Très souvent un champignon charnu arborant une couleur bleue ou violette suscite le même réflexe chez les débutants : "C'est un Pied-bleu !". Et quatre fois sur cinq, il s'agit d'un tout autre champignon, le plus souvent un Cortinaire.

Le vrai Pied-bleu, le voici ! Son nom latin : Lepista nuda. Pour le reconnaître à coup sûr, il est nécessaire d'observer certains détails :
1) le chapeau : il est lisse, sans aucune fibrille ni flocon, un peu gras au toucher. Il est surtout brun-violacé, avec des plages plus vivement colorées (surtout au bord) et des zones qui pâlissent dans la vétusté.
2) les lames : elles sont serrées, étroites et d'un beau bleu lilas assez pâle, échancrées au niveau du pied à très légèrement décurrentes.
3) le pied : de la même couleur que les lames, avec des fibrilles et des flocons blanchâtres vers le sommet. La couleur bleue tend à disparaître avec l'âge.
4) la chair est blanche, cassante, un peu colorée de violacé dans le haut du pied. Elle exhale une odeur florale, vitaminée. Sa saveur est douce.

Le Pied-bleu est d'autant plus intéressant pour le mycophage qu'il apparaît très t**d en saison et supporte bien les premières gelées. C'est un champignon saprophyte qui aime les endroits de la forêt où s'entassent les débris végétaux. Il est parfois bien caché sous les feuilles et les aiguilles de pins.

Le Pied-bleu est un bon comestible, très apprécié par certains pour son goût robuste... Qui ne plaît pas à d'autres. Il est impératif de ne consommer (bien cuits) que les exemplaires jeunes et non gâtés par le gel, sous peine de gastro-entérite. Et ça, c'est pas le pied !

Photo : Le Percy (Isère), 750m. Décembre 2024.

Deux champignons pour le prix d'une souche ! Deux espèces saprophytes, c'est-à-dire qui dégradent la matière organique m...
27/11/2024

Deux champignons pour le prix d'une souche ! Deux espèces saprophytes, c'est-à-dire qui dégradent la matière organique morte pour se nourrir : la Pholiote changeante (Kuehneromyces mutabilis) et la Tramète versicolore (Trametes versicolor).

Ces deux champignons "utilisent" les deux principaux composants du bois que sont la cellulose et la lignine pour les transformer, par l'action enzymatique, en sucres et en composés de carbone simplifiés nécessaires à leur croissance.

Ce faisant, ils libèrent dans le sol les nutriments emprisonnés dans les cellules du bois : des substances minérales comme l'azote ou le potassium, utiles à la croissance des plantes et des arbres autour. Et ainsi va la vie, grâce à la mort... et aux champignons ! Bien avant nous, les champignons avaient "inventé" le recyclage.

Photo : Chambarans (Isère), novembre 2024.

L'une des dernières petites merveilles de l'année, avant la neige prévue la semaine prochaine jusqu'en plaine.Ce champig...
22/11/2024

L'une des dernières petites merveilles de l'année, avant la neige prévue la semaine prochaine jusqu'en plaine.

Ce champignon fait partie de la grande famille des Coprins, qui se distingue notamment par des lames devenant noires et déliquescentes à maturité.

On remarque que celui-ci possède un chapeau profondément sillonné et couvert de lambeaux d'un voile blanc. Il tend à se retrousser à la marge. Le centre du chapeau, qu'on appelle disque, reste lisse et de couleur ocre.
Remarquez aussi le pied : il est couvert de petites peluches.

Il faut imaginer maintenant le champignon dans sa jeunesse. Avant les pluies, il devait être densément couvert de flocons blancs.

Il existe de nombreux petits Coprins comme celui-ci, dont ceux, très ressemblants, du genre Parasola, qui ne possèdent pas ces flocons blancs sur le chapeau. Ici, compte tenu de l'ornementation (ce voile pelucheux résiduel), c'est plutôt du genre Coprinopsis qu'il s'agit. Et nous miserons une pièce sur l'espèce Coprinopsis lagopus, le Coprin pied-de-lièvre, en rajoutant que son habitat forestier, à terre et près d'une ornière, correspond.

Le seul Coprin comestible, c'est le Coprin chevelu (et encore, faut-il le rappeler, pas s'il pousse, comme souvent, sur les lieux pollués), bien plus charnu. Admirez donc la délicatesse du Coprin pied-de-lièvre avec les yeux !

L' avez-vous déjà rencontré ?

Photo : Isère, novembre 2024.

Identifier avec certitude un Cortinaire est une vraie gageure. Il en existerait près de 2000 en France, dont beaucoup se...
05/11/2024

Identifier avec certitude un Cortinaire est une vraie gageure. Il en existerait près de 2000 en France, dont beaucoup se ressemblent, répartis en une dizaine de genres, 34 sous-genres et près de 190 sections, selon le mycologue Régis Courtecuisse.

Le déterminateur doit procéder avec méthode et beaucoup de minutie pour parvenir, peut-être, à une conclusion au moins provisoire sur le nom exact du champignon qu'il a entre les mains.
Cette gymnastique intellectuelle est quasiment une fin en soi. Elle permet de vérifier notre aisance à jongler avec un maximum de détails, combinés, rapprochés ou rejetés en fonction de leur valeur relative les uns avec les autres. Parfois des détails importants restent invisibles, notamment quand l'échantillon présenté est trop mûr. Car rien ne ressemble plus à un vieux Cortinaire qu'un autre vieux Cortinaire, lorsque la vétusté gomme certains détails importants (sur le pied notamment) et leur enfile un uniforme brun-rouille. Ce sont donc des spécimens jeunes ou à peine matures qu'il faut étudier, en espérant que plusieurs espèces ne soient pas mélangées dans la même récolte !

Peine perdue pour le mangeur de champignons : aucun Cortinaire ne devrait être consommé. Ils sont susceptibles pour beaucoup d'entre eux de s'attaquer aux cellules des reins. Certains sont même farouchement mortels.

Et celui-ci, le Cortinaire jaune (Cortinarius croceus) serait toxique.
Seuls les exemplaires aux deux extrémités du cortège nous ont menés sur la voie d'une identification sûre à 90 %.
Leurs lames jaune safran à arête plus claire et vague reflet olive, le pied voilé de brun-jaunâtre, à base cotonneuse, et l'habitat sous Pins sont les critères retenus pour cette détermination.

En aucun cas les champignons au centre de l'image, trop vieux, ne pourraient fournir de quelconques indications valables.

Le Cortinaire jaune (Cortinarius croceus) appartient au sous-genre Dermocybe, caractérisé par des lames à vives couleurs et une silhouette mince rappelant celle des Collybies.

27/10/2024

Voilà un excellent champignon qu'il me t**dait de rencontrer dans mon fief. Le Charbonnier, alias Tricholome prétentieux (Tricholoma portentosum), pousse dans les forêts humides de conifères avec une préférence marquée pour le Pin. Présent dans les Alpes, il est plus commun dans le Massif central où il affectionne les sols acides.

Mais gare ! Le Charbonnier peut être confondu avec une kyrielle de Tricholomes gris parfois sévèrement toxiques. On l'identifiera par son chapeau humide comme recouvert d'un vernis, à la cuticule subtilement teintée de violacé (pas toujours visible) et surtout à ses lames et à une partie de son pied au moins lavées de jaune sulfurin.
Il exhale une délicate odeur... d'huître, plutôt Marennes d'Oléron 😅.

Son goût subtil et sa texture croquante se marient bien avec un poisson, notamment le sandre. On peut aussi le préparer à la marinière, comme les moules.

Précaution : depuis les accidents mortels survenus suite à la consommation excessive de Tricholoma auratum, les Tricholomes sont dans le viseur des toxicomycologues. Il est formellement déconseillé de les consommer en grande quantité et jamais sur deux repas consécutifs.

Photo : Trièves, 27 octobre 2024.

Elle fait le lien entre les Trompettes en tube et des morts. La Chanterelle cendrée (Craterellus cinereus) n'est pas rar...
17/10/2024

Elle fait le lien entre les Trompettes en tube et des morts. La Chanterelle cendrée (Craterellus cinereus) n'est pas rare sous les Chênes, Châtaigniers et Hêtres en terrain plutôt argileux mais apparaît surtout les automnes humides.

Elle est souvent ramassée en même temps que la Trompette des morts et s'en distingue par la présence de plis marqués sous le chapeau, de couleur gris clair. Le chapeau finement feutré est assez régulier et perforé (ombiliqué) au milieu. Son pied est fin et plutôt allongé, se terminant en fuseau.

La Chanterelle cendrée est un bon comestible au doux parfum fruité, quoi que sa chair ténue soit un peu élastique.

Photo : Sud Isère, 12 octobre 2024.

Il existe plusieurs façons de se tromper avec les girolles. Le célèbre champignon peut en effet être confondu avec diffé...
03/10/2024

Il existe plusieurs façons de se tromper avec les girolles. Le célèbre champignon peut en effet être confondu avec différentes espèces, parfois très toxiques comme le Clitocybe illusoire ou le Clitocybe de l'Olivier, parfois sans trop d'incidence, comme avec la fausse Girolle (Hygrophoropsis aurantiaca), ici illustrée.

La fausse Girolle se distingue la présence de véritables lames sous le chapeau, quand celui de la vraie est orné de simples plis, incrustés dans la chair. En les regardant de plus près, vous verrez aussi que ces lames sont fourchues : elles se divisent en deux à une certaine distance du pied. Enfin, ces lames se détachent facilement de la chair lorsqu'on y passe l'ongle, une caractéristique propre aux Bolétales, l'ordre auquel elle appartient.

Un autre critère de différenciation apparaît au niveau du pied : celui-ci, très fin, se creuse et noircit avec l'âge. Il est par ailleurs souvent excentré et courbé vers la base.

Et puis la chair est mince et n'a pas l'odeur d'abricot de la Girolle.

La fausse Girolle aime les lieux humides des forêts de conifères, spécialement parmi les rameaux de pins qui jonchent les clairières. Elle pousse également sous feuillus en toute fin de saison.

Et dans l'assiette ? La fausse Girolle ne vaut rien, car fade et flasque. Elle aurait provoqué chez certaines personnes de légères intoxications mal identifiées.
Photo : Sud Isère, 28 septembre 2024, alt. 1350 m sous conifères variés.

L'un des événements bibliographiques majeurs de cette saison des champignons.
29/09/2024

L'un des événements bibliographiques majeurs de cette saison des champignons.

Le guide Champignons d'Europe 2024 de Régis Courtecuisse révèle plus de 3500 espèces avec des textes précis et des illustrations nouvelles.

Le revoilà, l'ami sanguin ! Le vrai, le seul, l'unique Lactaire sanguin (Lactarius sanguifluus), aux lames rose violacé ...
16/09/2024

Le revoilà, l'ami sanguin ! Le vrai, le seul, l'unique Lactaire sanguin (Lactarius sanguifluus), aux lames rose violacé et au lait rouge, mais vraiment rouge, comme le vin ! Les autres Lactaires qui laissent couler un sang orange carotte ne sont pas des Sanguins, qu'on se le dise une fois pour toutes (mais nous le répèterons encore) ! Et sont beaucoup moins bons que lui, voire plus ou moins indigestes.

Le Lactaire sanguin pousse uniquement sous les Pins, tout comme son cousin le Lactaire délicieux (ou Safrané dans le Midi).
Les autres Lactaires à lait coloré sont liés aux Épicéas (Lactarius deterrimus) et aux Sapins (Lactarius salmonicolor). Savoir distinguer un Pin d'un autre conifère est facile. D'une manière générale, il est indispensable de reconnaître les arbres pour apprendre et comprendre les champignons, 80 % des espèces étant liées à eux.

Photo : Vercors (Isère), 14 sept. 2024.

Elles sont légion ces jours-ci dans les forêts de moyenne altitude. Les Collybies radicantes (Hymenopellis radicata) pou...
15/09/2024

Elles sont légion ces jours-ci dans les forêts de moyenne altitude. Les Collybies radicantes (Hymenopellis radicata) poussent isolées ou en petites troupes dans les forêts mixtes, où elles croissent en lien avec les racines du Hêtre surtout, mais aussi d'autres feuillus voire, à confirmer, de l'Epicéa.
On reconnaît assez facilement la Collybie radicante, avec un peu d'habitude, à son port singulier, sa couleur générale chamois clair, son chapeau plus pâle par temps sec, ridé ou un peu visqueux selon la météo, souvent mamelonné, à ses lames crème espacées, à son pied mince, concolore au chapeau. Avec cette particularité : ce pied est long, très long sous le sol, où il se prolonge comme une longue racine (d'où son nom) de consistance dure, mais qu'il est difficile de déterrer sans casser.

La Collybie radicante, à la chair molle et mince et à la saveur amère, n'est pas comestible. Mais c'est toujours un plaisir de croiser sa silhouette, dès le début de l'été et jusqu'à la fin du mois d'octobre.

Photo : Vercors (Isère), 900 mètres, 14 septembre 2024.

Les champignons sont encore très rares en ce moment dans les forêts de basse et de moyenne altitudes. Il faut rester prè...
25/08/2024

Les champignons sont encore très rares en ce moment dans les forêts de basse et de moyenne altitudes. Il faut rester près des ruisseaux ou en fond de vallon, où réside encore un peu d'humidité, pour espérer trouver quelques spécimens.

Ces jolis Bolets framboise (Hortiboletus rubellus) poussaient dans les craquèlements d'une terre desséchée, près d'un grand chêne. Faciles à reconnaître avec leur robe rubiconde de pied en cap, ils possèdent aussi des pores assez larges d'une jaune pâle qui bleuissent à la manipulation.
Vous aurez également remarqué une fine marge blanchâtre autour du chapeau.

Quoique comestible et malgré son nom gourmand, le Bolet framboise est sans grande saveur. Contentons-nous de l'admirer et d'en faire de jolies photos.

Isère, 700m, 25 août 2024.

En voilà une hirsute ! La Vesse-de-loup hérisson (Lycoperdon echinatum) a oublié sa crème épilatoire au vestiaire ou alo...
05/07/2024

En voilà une hirsute ! La Vesse-de-loup hérisson (Lycoperdon echinatum) a oublié sa crème épilatoire au vestiaire ou alors elle dit carrément non à la dictature du lisse. Ses aiguillons regroupés par 3 ou 4 atteignent un demi-centimètre, de quoi faire de jolies tresses estivales.
La Vesse-de-Loup apparaît au début de la saison fongique, dans les forêts de Hêtres surtout, sur sol calcaire. D'abord ocre-brun, elle devient rousse (les coiffeurs diront "auburn") en vieillissant. Sa chair, blanche quand elle est jeune, jaunit ensuite avant de brunir (couleur des spores). Elle n'est pas considérée comme comestible (ou alors elle risque de vous faire zozoter).
Photo : Isère, 29 juin 2024.

Changement de couleur avec l'apparition des Morilles blondes (Morchella esculenta) dans les secteurs bien exposés de moy...
02/04/2024

Changement de couleur avec l'apparition des Morilles blondes (Morchella esculenta) dans les secteurs bien exposés de moyenne altitude. Leur odeur de pomme de terre crue est caractéristique, elle reste longtemps sur les doigts. Excellent comestible bien cuit.

L'Hygrophore de mars (Hygrophorus marzuolus) apparaît dès la fonte des neiges dans les forêts mêlées de moyenne altitude...
02/03/2024

L'Hygrophore de mars (Hygrophorus marzuolus) apparaît dès la fonte des neiges dans les forêts mêlées de moyenne altitude. Mais il peut aussi apparaître plus tôt et plus bas selon les régions et la douceur de l'hiver. Il change aussi d'écologie d'un bout à l'autre de la France. Ainsi au Pays Basque, il peut pousser dès janvier sous les Pins sylvestres, à partir de 350 mètres d'altitude. Dans les Alpes, il préfère la compagnie des Sapins pectinés et des Hêtres à partir de 600 mètres. Nous l'avons noté jusqu'à 1400 mètres environ, vers le milieu du mois de mai. C'est l'un de nos champignons préférés, tant pour la cueillette que pour l'assiette.
Photos : Isère, 2 mars 2024.

Vous voulez épater votre entourage ? Sortez ce mot nouveau lors d'une conversation : érumpent 😅.Les champignons érumpent...
28/02/2024

Vous voulez épater votre entourage ? Sortez ce mot nouveau lors d'une conversation : érumpent 😅.

Les champignons érumpents sont ceux qui font éclater l'écorce de leur support (tronc, souche, branche) lors de leur croissance. Ici, on a affaire à une espèce de la classe des Sordariomycètes : l'Hypoxylon nummulaire (Biscogniauxia nummularia), qui se présente sous la forme d'un tissu charbonneux (le stroma) légèrement renflé (on dit qu'il est pulviné). Les fructifications, appelées périthèces, vont s'y développer, offrant alors un aspect granuleux au stroma : ces petites aspérités contiennent les spores du champignon.

Non comestible, l'Hypoxylon nummulaire doit son nom à sa forme en pièce de monnaie (elle peut être plus circulaire que sur ces photos). Il pousse à la saison humide sur le Hêtre, que ce soit sur l'arbre vivant, qu'il contribue à faire dépérir, ou sur ses branches tombées à terre.

Et n'oubliez pas : é-rum-pent ! 😅

Photos : Trièves, 25 février 2024.

Patiemment par places, au gré des sentes que dessinent les bêtes, je découvre cette forêt, d'une beauté profonde et tour...
22/02/2024

Patiemment par places, au gré des sentes que dessinent les bêtes, je découvre cette forêt, d'une beauté profonde et tourmentée, d'une richesse biologique considérable. Tout au fond d'elle j'ai trouvé aujourd'hui des chênes dont le diamètre des troncs trahit un âge tricentenaire, à la majesté aussi imposante que fragile. Je pourrais revenir heureux et apaisé de ma balade, mais c'est finalement l'inquiétude qui me tient. Le sentiment d'exaltation qui naît de la rencontre avec la beauté se double désormais d'une anxiété tenace. Demain cette vaste forêt sans statut de préservation pourrait tomber sous la cognée frénétique, s'entailler d'une déviation routière, se vendre au plus offrant des aménageurs de loisirs.

Nous connaissons l'époque, entichée des profits les plus revêches, qui considère encore, depuis l'ère pompidolienne (c'est-à-dire le Crétacé inférieur), qu'une nature inhabitée ou non cultivée est une "nature funèbre". L'incroyable trésor des champignons qui la constellent en toutes saisons (et je ne vous parle pas du spectacle réjouissant d'un pic noir surpris ce matin en train de forer son prochain gîte) révèle le strict contraire à tout humain doué d'un peu de patience. La vie ici jaillit et exulte de toutes parts, elle s'extasie, s'élabore, se rassemble, s’inocule, se ressème en permanence. Cette forêt a construit sa propre hospitalité dans les lents et longs mouvements de ses hôtes, partout sous nos pas spongieux, partout au-dessus de nos fronts pleins de fièvre. Combien de millénaires d’évolution nous contemplent ? Chaque aventure sur ses banquettes moussues ressemble à une épopée, et nos doigts dans les écorces prodigieuses s’extasient d’odorants mystères. Pourrait-on, d’une tranchée dans sa chair de glaise, d’un ouragan dans ses hautes frondaisons, anéantir ces siècles d’invention amoureuse ?
Photos : 10 février 2024.
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