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➖Arezki Aït-Larbi➖[Le 26 mai 1993, Tahar Djaout était tué de deux balles]♦️Assassinat de Tahar Djaout : un crime sans co...
26/05/2021

➖Arezki Aït-Larbi➖[Le 26 mai 1993, Tahar Djaout était tué de deux balles]
♦️Assassinat de Tahar Djaout : un crime sans coupables
Le 26 mai 1993, Tahar Djaout était tué de deux balles dans la tête par un mystérieux commando armé. Huit ans plus t**d, le crime n’est pas élucidé et les assassins courent toujours.
En quittant son domicile situé à Baïnem, une cité populaire de la banlieue ouest d’Alger, Tahar Djaout, écrivain, journaliste et directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Ruptures, ne se doutait pas que sa vie allait prendre, ce 26 mai 1993, un tournant tragique. Il est 9 h, Tahar Djaout entre dans sa voiture et allume le moteur. Un jeune homme tapote sur la vitre avant, comme s’il voulait demander quelque chose. Djaout le regarde : il se retrouve brusquement face à un canon de revolver. Dans un ultime et dérisoire réflexe de défense, il lève les mains en bouclier. Une détonation, puis une seconde Le sort du poète est scellé : touché à la tête, il sombre dans un coma profond, dont il ne se réveillera jamais. Les agresseurs jettent le corps encore agité de soubresauts sur le sol, montent dans le véhicule et démarrent en trombe. Du balcon qui surplombe le parking, des voisines qui ont vu toute la scène donnent l’alerte. Evacué vers l’hôpital de Baïnem, Tahar Djaout rendra l’âme une semaine plus t**d.
▪️Aveux télévisés
Le 1er juin 1993, au journal de 20 h de la Télévision algérienne, un jeune homme de 28 ans, Belabassi Abdellah, passe aux aveux. Présenté comme le chauffeur du commando, il affirme que l’ordre d’abattre Tahar Djaout venait de Abdelhak Layada, « émir » du GIA, et qu’une fetwa avait été lancée contre le journaliste, car « il était communiste et avait une plume redoutable qui influençait les musulmans » ! Puis il donne les noms de ses complices : Boubekeur Ras-Leghrab, marchand de bonbons et chef du groupe ; Brahimi Mohamed dit Toufik ; Ahmed Benderka et Abdelkrim Aït-Ouméziane. Il affirme que pour brouiller les pistes, il devait les déposer à Bab El Oued (environ 15 km de la cité de Baïnem où habitait Djaout) et les récupérer, après l’attentat, dans un autre endroit. Ultime révélation, il serait l’unique survivant du commando, ses complices ayant tous été abattus lors d’accrochages avec les forces de l’ordre.
Saïd Mekbel, le célèbre billettiste du journal Le Matin, ne cache pas son scepticisme : « On nous annonce que quatre des assassins de Tahar Djaout ont été tués », écrit-il le lendemain dans « Mesmar Djeha », sa chronique quotidienne. « Qu’on me pardonne de le dire si brutalement : l’annonce a été reçue comme un gros gag, elle a même fait rire certains de désespoir. C’est qu’on ne croit plus rien, on ne croit plus personne. » Ce doute sera conforté par de curieuses lacunes dans l’enquête. En retrouvant, quelques heures après l’attentat, le véhicule de Djaout utilisé par les assassins pour leur fuite, la police s’est empressée de le restituer à la famille, sans procéder aux expertises d’usage. Les voisines qui, de leur balcon, ont vu les assassins, n’ont pas été convoquées pour éventuellement les identifier
▪️« Commanditaires de l’ombre »
Au lendemain de l’enterrement, une vingtaine d’artistes et d’intellectuels décident de créer un « Comité vérité Tahar Djaout ». Dans un communiqué publié le 7 juin 1993, ils appellent l’opinion publique à les soutenir dans leur quête, car, écrivent-ils, « trop de crimes politiques restent impunis dans notre pays. Les images de lampistes exhibées à la télé ne pourront masquer les commanditaires de l’ombre ». Parmi les signataires, le professeur en psychiatrie Mahfoud Boucebsi, le chirurgien Soltane Ameur, les écrivains Rachid Mimouni et Nordine Saâdi, le cinéaste Azzedine Meddour et le journaliste Omar Belhouchet. Saïd Mekbel, coordinateur du comité, explique ses objectifs : « Nous sommes résolus à lancer une tradition pour connaître les vrais auteurs et commanditaires de ces crimes. »
Le lendemain vers 11 h 30, le Pr Boucebsi est assassiné de plusieurs coups de couteau devant l’entrée de l’hôpital Drid-Hocine, où il était chef de service. A 16 h, des policiers se présentent au siège de l’hebdomadaire Ruptures et demandent « les adresses des membres du comité pour assurer leur protection » ! Certains d’entre eux refusent, d’autres, sous la pression, choisiront l’exil. « L’assassinat du professeur Boucebsi est la preuve que nous avons mis le doigt sur un point sensible », confie Saïd Mekbel à des amis. Le 3 décembre 1994, il est abattu à son tour, en plein jour, dans un restaurant d’Alger.
▪️Les juges ne suivent pas
Début juillet 1994, l’affaire Djaout arrive devant la Cour spéciale d’Alger, juridiction d’exception créée en 1993 pour juger les affaires de terrorisme, et aujourd’hui dissoute. Dans le box des accusés, le « chauffeur » Belabassi Abdellah et « l’émir » Abdelhak Layada, arrêté une année auparavant, ont la mine crispée. Le procès commence par un coup de théâtre : Belabassi revient sur ses aveux télévisés et déclare avoir parlé sous la torture. Ses avocats affirment même détenir la preuve qu’au moment du crime il s’entraînait avec son club de handball au stade du 5-Juillet. Quant à Layada, déjà condamné à la peine capitale pour d’autres crimes, il semble tenir à son innocence dans celui-ci, comme si sa vie en dépendait : « Je ne connaissais même pas Tahar Djaout, plaide-t-il, je n’ai entendu parler de lui qu’après sa mort »
En effet, au moment de l’attentat, « l’émir » du GIA se trouvait au Maroc depuis deux mois, avant d’être extradé vers l’Algérie une année plus t**d, suite à d’âpres négociations entre les autorités des deux pays.
Expédié en quelques heures, le procès se termine par un verdict surprenant : Layada est acquitté et Belabassi, poursuivi pour complicité dans d’autres attentats, écope d’une peine de dix ans de prison.
▪️Hérésie subversive
A l’annonce de cette sentence, Layada apostrophe les journalistes, venus nombreux : « La justice m’a innocenté dans cette affaire, j’espère que vous en tiendrez compte dans vos articles ! » Cet acquittement n’empêchera pas certains d’entre eux de revenir sur la fable du « poète assassiné par un marchand de bonbons, sur ordre d’un tôlier ». De bonne foi ou commandités, ces écrits confortent le classement du dossier judiciaire et évitent les questions, certes gênantes, mais fondamentales, et qui sont restées, à ce jour, sans réponse : qui sont les assassins de Tahar Djaout ? Qui sont leurs commanditaires ?
Dans un pays qui n’a pas fini de sécher ses larmes, de panser ses blessures, et qui compte encore ses morts par dizaines, cette quête de vérité peut paraître dérisoire. Pour certains milieux politico-médiatiques qui ont érigé la propagande du pouvoir au rang de vérité absolue, c’est une hérésie subversive. Au nom de « la famille qui avance », une formule empruntée au dernier éditorial de Tahar Djaout et détournée de son sens initial, de véritables « commissaires politiques » sont chargés de traquer les velléités de remise en cause du discours officiel : le moindre doute, la plus timide interrogation sont condamnés comme des « tentatives d’absoudre les islamistes de leurs crimes » !
Malgré toutes ces manuvres, il reste toutefois une certitude : huit ans après, l’assassinat de Tahar Djaout, comme tant d’autres, reste une énigme. Au moment où la presse indépendante, menacée par des lois liberticides, se mobilise pour sa survie, l’exigence de justice et de vérité sur le sacrifice de son premier martyr devrait être au premier rang de ses préoccupations. Au-delà du symbole, il y va de la crédibilité de son combat. ✍🏻 Arezki Aït-Larbi / Le Matin / Algérie Watch / 26 Mai 2001 /
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23/05/2021

Notre frère et ami Bachir rend hommage à idir.
Magnifique !
Tanmirt à Guema

12/05/2021

Bel hommage !
Nous publions avec l'accord de Tinhinane.
Tanmirt.

10/05/2021
09/05/2021

Brillant écrivain !

INI-ID version kabyle!
06/05/2021

INI-ID version kabyle!

Une loi contraignante !
06/05/2021

Une loi contraignante !

RIP!
05/05/2021

RIP!

le parcours d'un juge algerien:  une langue arabe omni présente, une école très orientée vers le culte musulman, puis to...
04/05/2021

le parcours d'un juge algerien: une langue arabe omni présente, une école très orientée vers le culte musulman, puis tout le discours zélé et tendancieux des médias , en plus de l'espace publique et les institutions qui sont arabisés et islamisés en grande pompe, en baignant dans tous ça, pensez vous qu'un juge algérien dispose d'un esprit critique pour délibérer des décisions objectives ?

➖Kamel Daoud➖♦️Mon (simple) avisUne Révolution c’est une passion. Ce n’est pas de «la politique». On le ressent à la pui...
03/05/2021

➖Kamel Daoud➖
♦️Mon (simple) avis
Une Révolution c’est une passion. Ce n’est pas de «la politique». On le ressent à la puissance du «Dégagez tous !» dont les Algériens ont fait le plus grand parti du pays. C’est une exigence légitime. Le Régime a su fabriquer contre lui une unanimité formidable, il a su réveiller en nous la dignité par l’indignité imposée, par l’humiliation si terrible et si ancienne.
Aujourd’hui, les Algériens ne croient pas au Régime, ses hommes, ses promesses, ses paroles, ses réformes. Ils opposent au Palais, la Rue, radicalement. C’est la seconde naissance de notre pays, et ce cri doit rester le curseur de notre volonté, l’expression de notre Pouvoir contre la dictature. Ce régime doit partir, accepter que le pays change de propriétaires. Il doit accepter de mourir et non jouer au mort puis revenir, échapper à l’enterrement et se réincarner ailleurs. C’est une époque finie. Bouteflika a fini dans l’indignité. Ceux qui l’héritent au titre de la transition doivent savoir éviter son sort.
Mais le «Dégagez tous !» a aussi une conséquence : le «Que faire maintenant ? Que faire ensuite ?». Car si la passion est belle et nécessaire, elle n’est pas la solution.
J’ai des enfants dans mon pays, j’y vis, je ne l’ai pas quitté, par courage et par lâcheté devant la douleur de l’exil. J’y ai supporté la grimace, l’insulte et j’y ai joui de la présence des miens et de la terre et de l’affection immédiate. J’y ai une dette et cette dette m’impose la lucidité. Vouloir la fin du régime est aussi la plus ancienne passion de ma vie. Car la révolte est pour moi le moment le plus pur d’une vie. Mais, aujourd’hui, je ne veux pas que la chute du Régime entraîne la fin de l’État. Je ne veux pas pour mes enfants et pour moi un pays en chaos, la famine, la violence ou l’obligation de l’exil. Je voudrais que ce Régime parte, dans la négociation, sous la pression, avec le temps, mais dans la prudence et le compromis.
La radicalité de la passion est là pour nous rappeler ce que nous voulons, mais la raison est là pour nous rappeler le coût de chaque exigence. Et là, il nous faut nous poser la bonne question : qu’est-ce que nous sommes prêt à payer et pourquoi ?
Le risque est énorme, si nous baissons la garde, de voir ce Régime revenir à ses habitudes. Nous le savons. Il a sept vies et nous n’en avons qu’une. Parfois à peine. Mais le risque est là aussi si nous confondons la beauté d’une révolution et la nécessité d’une solution.
Là, en ces moments, je ressens ce que mon amis SAS a résumé par une fulgurante formule «mort d’inquiétude, vivant d’espoir». Et je regarde mes enfants et je cherche dans leurs yeux quelque chose.
Si nous allons vers une radicalité exigeante, le Régime va tomber, entièrement et la question est : est-on capable de le remplacer ? Comment dans l’immédiat ? Par qui ? Si nous nous sommes même pas entendus pour trouver un consensus dans la rue, le pourrons-nous aux portes des Palais vidés ? Si nous avons pris l’habitude de décapiter nos élites dans la rue, qui va oser prendre les devants au cœur du chaos possible ?
Étrange situation au final : nous marchons, nous protestons, nous demandons une solution à celui-là même que nous refusons : le Régime. Nous ne l’avons pas remplacé, et nous voulons qu’il nous offre la victoire et qu’il se proclame vaincu. L’a-t-on vu ailleurs de quelqu’un qui va décider de sa propre fin pour faire plaisir à son adversaire ?
L’union sacrée du Régime est un danger pour le pays. Mais notre désunion joyeuse et radicale l’est aussi. D’un côté on demande au Régime de partir et de l’autre nous voulons que cela soit lui qui trouve une solution. C’est une impossibilité.
Plus encore, nous nous méfions des partis de l’opposition. Parce que faibles, parce que peu représentatifs, parce que marqués. Et pourtant il faut faire un choix : soit créer un nouveau parti, maintenant, aujourd’hui, ou nous inscrire dans les cadres partisans déjà existants, les transformer, les investir et en utiliser les moyens pour reconstruire notre État futur. Mais dire que la «rue» est un parti est une erreur. Et rejeter à la fois l’idée de créer des partis, l’idée de rejoindre ceux existant et l’idée de négocier le départ du Régime dans le temps et avec prudence, est une impasse politique. On marche dans les rues mais, dans nos têtes, on va tourner en rond.
Le Régime, malgré lui, a concédé une liberté, même s’il le fait dans la ruse : la possibilité de créer des partis et des associations aujourd’hui. C’est une brèche. Mais qui d’entre nous l’a déjà investie ? Le Régime est faible et on le sait. C’est donc aujourd’hui qu’il faut l’aider à partir et le pousser à prendre ses valises et pas à mettre le feu à la maison.
Ce n’est qu’un avis. Celui d’un Algérien qui est libre d’en donner et d’en avoir.
Aller vers des élections présidentielles avec le même gouvernement, les mêmes mécanismes, les mêmes walis… etc. est un danger. On risque de donner au Régime l’occasion d’une huitième vie. C’est une vérité.
Mais ne pas y aller, imposer une radicalité légitime mais sans issue est aussi un danger. Dans quelques mois, quand arrivera la crise, entre dévaluation et inflation, le champ sera labouré pour d’autres semailles dangereuses. Les islamistes et les populistes ont toujours su moissonner quand l’assiette est vide et que la faim est une angoisse.
Je ne veux vivre ni dans une dictature, ni sous la loi d’un califat. Je veux vivre et faire vivre dignement les miens.
Nous ne sommes pas le seul pays à avoir vécu une crise. La Tunisie l’a vécue. L’Espagne a su trouver sa formule pour passer de son franquisme sanguinaire à sa démocratie, sans ruiner le pays. Elle a su pousser la vieille garde à la retraite et faire entrer le sang vif dans les veines de sa nouvelle nation. Nous le pouvons.
Les élections sont un risque immense, mais le chaos l’est aussi. A nous de choisir. Faut-il y aller ? Faut-il exiger une commission de surveillance indépendante, composée des figures de cette révolution et de l’immense armée de nos étudiants pour en surveiller les urnes dans chaque village ? Faut-il exiger que les juges surveillent ces élections sans dépendre des walis et chefs de daïra ou d’un ministère de l’Intérieur et exiger qu’ils ne remettent leur PV qu’à cette commission ? Faut-il aller vers un candidat de consensus de la «Rue» pour reprendre les choses en main, au lieu d’attendre la pluie ?
La politique est l’art du compromis. Et il nous faut le trouver. Entre nous et entre nous et «eux».
Maintenant.
Sinon, ils vont partir dans les avions et nous allons les suivre dans les chaloupes.
Le régime ne quittera pas le palais s’il n’y a pas une force organisée en face. Le Régime est composé de personnes que nous pouvons juger pour leurs actes mais que nous ne pouvons pas fusiller sous prétexte de nos passions. Ils sont là. Autant les aider à sortir sans crainte au lieu de les encercler dans les palais. Se sont des mourants hargneux, des voleurs coincés dans une impasse.
La solution doit être immédiate, dans le très court terme. Ces élections, si mauvaises, si piégées, peuvent être une solution si nous nous organisons et si nous contrôlons le processus. A défaut, il nous faut nous organiser pour déjà entamer la transition sans attendre qu’elle soit décidée ailleurs. Si nous nous donnons trop de temps, nous donnons ce temps au Régime vers la fin. Face aux désordres de demain, beaucoup d’Algériens finiront par choisir la sécurité d’hier. C’est humain. La liberté est un besoin, mais la sécurité l’est tout autant.
Cette révolution j’en rêve depuis trente ans et plus. Je rêvais de la vivre. Et je rêvais de j***r de ses fruits aussi. Je cultive mes passions mais aussi ma lucidité. Et aujourd’hui je veux que ce Régime parte mais je veux que le pays reste debout et que je puisse le construire lentement. Corriger ses lois, rebâtir ses institutions, revenir sur ses racines et penser à ses récoltes. Aider à relancer son économie et vivre à l’ombre de sa souveraineté. C’est dur de penser ainsi. Mais je ne veux pas aider le Régime à gonfler la facture de son départ.
Alors oui, nous avons marché, nous avons repris la propriété du pays, il y a des semaines nous étions gouvernés par un cadre et aujourd’hui se sont les ministres de ce régime qui ne peuvent pas sortir dans les rues, pas nous. Nous avançons. Rien n’est définitif mais rien n’est perdu. Il faut juste sortir de la passion et aller vers du concret. Il y a des victoires inutiles et cette révolution ne doit pas l’être. ✍🏻 Kamel Daoud / Avril 2019

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