09/10/2020
CCIF (Collectif Contre l'Islamophobie en France)
PERQUISITION DE MOSQUÉE ET DÉMONSTRATIONS DE FORCE
On sait que depuis l’état d’urgence en 2015, les perquisitions administratives, trop souvent violentes et humiliantes, ont surtout servi de démonstration de force pour un gouvernement en crise (avec un résultat inférieur à 1% !). Aujourd’hui, le gouvernement ne s’en cache pas : Marlène Schiappa vient d’admettre, comme l’ont fait auparavant Castaner et d’autres, que « l’État est obligé de ruser » pour fermer les lieux « suspects ». Ce monde de suspicion nous pousse vers un État totalitaire, qui viole la loi (dans les affaires que nous avons traitées, il s’est agi de faire condamner les préfets et l’État pour perquisitions abusives) et qui est incapable de justifier sa violence devant la justice.
C’est cette violence que le gouvernement veut inscrire dans la loi sur les séparatismes : si cette loi passe, l’État ne sera alors plus obligé de ruser (en fouillant dans les réglementations d’hygiène, de sécurité sanitaire, ou autres), mais assumera frontalement sa volonté de museler toute expression religieuse qui ne lui convient pas. Car on sait que la loi déjà existante permet tout à fait de condamner l’apologie de la haine et toute organisation illégale. Que proposerait alors une nouvelle loi sinon la possibilité d’agir de façon mafieuse, contre la justice, contre la Constitution, contre le droit international ? La perquisition d’une mosquée au lendemain du discours du président sur le séparatisme est un acte symbolique fort ; peu importe depuis combien de temps il aurait été planifié.
Dans cette scène tirée du film Soumaya (2019), on voit la perquisition d’une mosquée, inspirée de plusieurs témoignages d’actes violents provoqués par les forces de l’ordre (dont des dégradations dans les mosquées, des portes défoncées alors qu'elles sont ouvertes, des personnes menottées et humiliées devant leurs familles, etc). Que ce soit dans un restaurant, un appartement, un lieu associatif, une mosquée, le procédé est le même : brusquer, faire peur, traumatiser, et « montrer qui est le chef ». La démocratie française, dans les mains de ce gouvernement, est tombée très bas. Cette fiction, malheureusement, reste bien en-deçà de certaines réalités qui nous ont été livrées dans les témoignages, où les violences policières sont l’expression la plus concrète de cette islamophobie d’État.
Agissez contre l'islamophobie : agir.islamophobie.net
[pour voir le film en entier : www.soumaya.fr]