07/08/2021
"Ça Va Mal Se Finir"
VIOLENT NICK « Chaque soir à 22H14, heure Anglaise, Posh Nick devenait Violent Nick »
La venue de nouvelles promotions Erasmus chaque année, programme d’échanges entre universités d’étudiants venus du monde entier à Aix en Provence était un peu comme l’arrivée de juilletistes dans les villages vacances.
En 1998, Aix était ultra active la nuit avec beaucoup de bars racés, des soirées et surtout des « parties » en appart interminables dont le sol finissait avec l’alcool renversé, à coller aussi fort que ton pote le plus relou.
Une partie de la jeunesse dorée « so polite » rencontrait la jeunesse française « so f**k up ». Nous, petits français hautains, désinvoltes et super bourrés, découvrions les us et coutumes de la fête selon les Britanniques, les Scandinaves et les Américains…
On était vraiment lamentable. Entrant dans les apparts scandinaves avec nos chaussures ruinées par la pisse des rues, prenant des bières dans le frigo sans demander, alors que c’est considéré comme un potentiel départ de lapidation en Scandinavie…
D’un autre côté on créait des liens spéciaux chaque année avec des personnalités radicalement différentes. Chacun d’entre eux était parachuté hors de son milieu, loin de son cadre familial avec des envies d’expériences dans une ville campus.
Si chaque Communauté était là pour apprendre le Français et la Française, elle commençait par surtout boire du vin et le vomir.
Donc après les avoir rencontrés en mode cerveaux malades, on se recroisait dans les rues de la petite Aix l’air un peu gêné le lendemain.
C’était exactement le cas avec Nick.
Londonien bien éduqué et délicieux mais supporteur de Chealsea, ce qui aurait du nous laisser un premier indice... On trainait beaucoup ensemble. « On », c’était un groupe composé de « nous » et d’ « eux ».
On était ensemble tous les jours en faisant semblant de faire des études. Les matins étaient très compliqués mais le soleil finissait par finalement se lever vers 14H… On passait chez les uns et les autres pour en fait attendre la tombée de la nuit en avalant thé sur thé jusqu’à la TNT le soir venu. Nick était presque timide à cette heure là, attentif et prévenant, s’obligeant à parler Français avec ses nouveaux amis.
Petit à petit avec nos yeux malicieux on commençait à parler de ce que l’on allait faire le soir. Avec des budgets proches du négatif les choix étaient vite vus et en plusieurs étapes, toujours les mêmes : Identifier dans quel appart on allait commencer, faire une « collect » pour acheter l’alcool de destruction massif. La troisième étape, essayer de rester en vie en Déambulant dans les rues d’Aix, unis dans le n’importe quoi et surtout pour le pire et le débile.
Nick devenait de moins en moins délicieux au fil des apparts, jusqu’au moment où son humeur était égale à un soir de défaite de son équipe « Chelsea ». À cet instant ses amis restaient ses amis dans la plus pure tradition anglaise de l’amitié fidèle, mais l’équipe du reste du monde devenait un « punching bal » potentiel et chaque réverbère un adversaire.
Chaque soir à 22H14, heure Anglaise, le regard noir à l’affut de la future victime, Nick le délicat se transformait en « Violent Nick » avec une promotion sur de la grosse claque « from Britain with love ».
R.Y