09/11/2021
Trois décennies après la consécration légale du pluralisme, l’Algérie n’arrive toujours pas à trouver la voie de la stabilité et du développement. La crise morale qui frappe le pays, la confiscation de la représentation nationale, l’impunité, et les dérives idéologiques ont miné l’espoir d’une transition démocratique pour l’instauration de l’Etat démocratique et social voulu par le congrès de la Soummam.
Relancer le processus démocratique, assainir la gouvernance, bannir la fraude électorale, inscrire l’action politique dans la compétition pacifique et la tolérance sont les préalables de la résurrection nationale.
Face aux difficultés, au désenchantement ambiant, à la paralysie institutionnelle, à la répression contre les libertés, à la tragédie des feux de forêt, aux arrestations arbitraires, à la dégradation des conditions de vie, à la justice aux ordres et à une corruption endémique qui marquent le contexte dans lequel se déroulera ce scrutin, le rôle de tout militant responsable est de semer l’espoir. Notre participation à ces échéances a pour seul souci de protéger, partout où c’est possible, les intérêts de la Kabylie et de sa population.
Nous sommes conscients de la responsabilité qui pèse sur nos épaules, surtout, en ces temps d’austérité et d’incertitude, conséquence d’une gestion hasardeuse qui a vidé les caisses de l’État. Cette situation est, de plus, aggravée par le choix des pouvoirs publics de faire subir la crise financière aux populations les plus démunies. La spéculation sur les produits de première nécessité, couplée à la dévaluation du dinar a déjà réduit à néant le pouvoir d’achat de toutes les catégories sociales. Le rétrécissement des budgets pour le développement local complique la crise et enfonce davantage le pays dans une récession irréversible.
Devant la gravité du moment, l’élu du peuple n’a d’autres choix que de se placer en premières lignes contre la paupérisation et la régression annoncées par les orientations officielles.
Notre combat politique, lors de ces élections, consiste a conquérir des espaces qui serviront de bouclier institutionnel pour la sauvegarde, au niveau local, des acquis de la région, arrachés par les luttes et le sacrifice de plusieurs générations de militants. ASSIREM ambitionne aussi de jeter les bases de la construction d’une autre alternative pour le pays. Cela n’est possible qu’avec une mobilisation citoyenne pour conjuguer les efforts avec nos élus locaux afin de faire barrage à la prédation qui sévit à tous les niveaux.
Seul un sursaut populaire contre la démotivation, la perte d’espoir et la désaffection, savamment entretenues par le régime en place, peut être salvateur et ouvrir des perspectives de développement et de progrès. L’éloignement des citoyens de la chose politique laisse la voie libre aux clientèles et relais du pouvoir pour perpétuer la politique de prédation et de passe-droits.