20/03/2021
PENSER LES PETITES GUERRES AU CAMEROUN. de Arsène Nkolo Minlo.
Le Cameroun est désormais confronté à de nombreuses crises sécuritaires. Si sur le plan global les faits tels que le chômage des jeunes et des réclamations incessantes sur la hausse des salaires peuvent s'ajouter comme de "futures crises sécuritaires", il est judicieux de rappeler que les plus polarisées sont le terrorisme à l'extrême Nord, la crise socio-politique au NOSO et depuis peu, la montée des tensions politiques, notamment les échauffourées inter communautaires liées à l'électoralisme.
Les fondements de ces neo-crises ne sont pas pour autant propre au Cameroun. En effet, la fin des stratégies Est-Ouest a eu comme effet, entre autres, la baisse des conflits entre États et, à contrario, l'éclosion des menaces intra-Etatiques saupoudrées d'enjeux politique, indentitaire, idéologique et économique, dans une dynamique de la globalisation.
Au Cameroun, les stigmates coloniales et "l'esprit poste-coloniale" jouent énormément sur le contexte socio-politique actuel. De fait, les idées du vieux courant sessessionniste, névralgique de la troisième option non retenue lors du référendum d'auto-determination organisé par les Nations unies dans le southern cameroon en 1961. Bien plus, la poursuite des officines du retour au fédéralisme qui espèrent qu'à défaut d'obtenir le sécessionnisme, l'État finira par céder sur l'option du fédéralisme.
Sur le plan sécuritaire et stratégique, le Cameroun entre dans l'ère, non pas de nouvelles menaces, mais des mutations perpétuelles de celles-ci. Il nécessite dès lors à une adaptation obligatoire. ..de toute évidence, toutes les crises sécuritaires actuelles proviennent de la montée exacerbée des contestations. C'est alors comprendre qu'on est face à de petites insurrections saupoudrées par une intrusion extérieur.
Pour le néo-politique, la tactique, bien avant la stratégie, réside dans l'expertise économique sur les réclamations internes...