Écrivains et Chroniqueurs

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Voici un extrait de Robyn Tyo'o      --- Mon fils installe toi, nous allons commencer. Que tout le monde se procure une ...
31/05/2024

Voici un extrait de Robyn Tyo'o






--- Mon fils installe toi, nous allons commencer. Que tout le monde se procure une bible. Prenez en une sur la table.

--- Pasteur s'il vous plaît, allez-y doucement.

--- Ma sœur, je ne peux rien vous promettre.

Jimi s'était installé sur le lit. Le pasteur lui avait donné de l'huile bénite et avait versé du sel autour de son lit.

Il avait peur mais pour sortir de là, c'était le seul moyen.

Autour de lui, il suivait des voix, il voyait des ombres. Il savait que Lucifer n'allait pas de laisser faire.

Les prières avaient commencé. Jimi s'agitait et ses yeux devenait sombres. Le pasteur avait ordonné qu'on l'attache(...)


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Chapitre 2👇🏾

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Chapitre 3👇

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Chapitre 4👇

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Chapitre 5👇

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Chapitre 6👇

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Chapitre 7👇

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Chapitre 8👇

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Chapitre 9👇

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Chapitre 10👇

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Chapitre 11👇
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Chapitre 12👇

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Chapitre Final👇

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30/05/2024





Puisque je n’avais pas d’autres choix que de suivre le propriétaire de l’orphelinat , il m’a donc conduit dans une chambre.

- Tu pourras dormir ici.

C’était une belle petite chambre à l’image de l’endroit où j’étais… Elle m’avait l’air bien rangée et surtout comme si elle avait été préparé pour une personne spéciale, ou encore pour l’occasion.

Tout de suite, puisque j’étais mort de fatigue, je me suis allongé pour essayer de dormir afin de me réveiller tôt et de reprendre la route.

Ça aurait été grave pour moi si mon père apprenait un seul instant que je n’étais pas arrivé au centre ville.

Allongé sur le lit, je fixais l’ampoule accroché au plafond, elle était allumée et dans mon subconscient, je me suis à mis penser à des choses étranges.

J’avais même l’impression de les voir…

Alors que mon regard était fixé sur l’ampoule, il y’a une sensation du plafond qui s’approchait vers moi. En fait, j’étais couché et j’avais l’impression que le plafond était en train de descendre pour m’aplatir.

Je n’avais pas la force de me lever un moment et cette sensation prenait de l’ampleur , elle devenait réel.

Au moment, où j’ai cru qu’elle allait me toucher, j’ai réussi à me lever et au même instant, à la même seconde l’ampoule s’est éteinte et grillée.

Je n’ai pas compris ce phénomène. Enfin pour dire vrai, je n’ai pas voulu m’y attarder.

Une ampoule qui se grille, c’est tout à fait normal je pense…

Cette fois, je me suis retrouvé dans le noir.

Je vous parle d’un orphelinat cloîtrée dans un coin isolée en plein milieu d’un bosquet obscure dont la seule lumière qui puisse éclairer cette route est celui du jour…

Ma vision était ténébreuse , je n’arrivais à rien voir, même pas mon propre corps.

Je me dis à l’instant qu’il serait mieux que je ferme les yeux et que je dorme pour me réveiller le matin une fois… Moi qui il y’a quelques minutes étais fatigué plus que tout, on aurait dit que cette fatigue m’avait carrément quitté.

J’ai fermé mes yeux très fort et j’ai commencé à implorer le sommeil de me prendre. Hélas !

Ça faisait déjà une heure que j’étais couché là sans pouvoir dormir. Tout à coup, un bruit à l’extérieur… Le bruit était répétitif et cadencé.

Ça ressemblait fortement à un bruit de balançoire et on aurait dit que quelqu’un balançait. Bon, j’ai essayé de ne plus y penser mais le bruit ne s’arrêtait pas et m’empêchait même de chercher le sommeil.

Melangé à ça, se joint tout à coup , des bruits de pas derrière la fenêtre qui était condamnée par deux planches.

J’avais l’impression que quelqu’un était en train de marcher, pire, de rire…

J’écoutais des petits rires derrière cette fenêtre comme si des personnes étaient en train de parler et de se raconter des histoires drôles.

J’étais gêné… Vous pouvez imaginer la frousse dans un milieu inconnu et dans un endroit obscure, je me suis mis à penser à ce qui pouvait m’arriver de mal.

Encore, je me suis mis à regretter de m’être un seul instant arrêter dans cet endroit.

A cause d’une bouteille d’eau, je venais de mettre sûrement ma vie en danger. Alors c’était clair que cette fois, j’allais quitter très vite ce matin sans me retourner.

Je n’ai su à quel moment, les bruits et les rires se sont arrêtés mais laissez moi vous dire que ce n’était pas pour laisser une place au calme.

Devant ma porte, j’entends des personnes qui sont en train de passer et repasser.

Puis, des chuchotements et une voix qui murmure…

- Réveille le ! Il dort et puis ? On va pas faire attendre les gens.

J’ai eu peur en pensant qu’on parlait de moi et que cette fois, les carottes étaient cuites.

Mais je constate après que les deux personnes, ont disparu devant la porte et j’entends leurs voix chuchoter à l’autre bout et lorsqu’elles reviennent passer, j’ai l’impression qu’elles ne sont pas seules.

A les entendre, on dirait qu’elles intiment l’ordre à une autre personne de se taire… Finalement elles réussissent à passer à l’autre bout et elles ont disparu.

Après ces bruits, je n’avais plus rien suivi ou alors du moins, je m’étais endormi , je ne sais pas. Mais à 6h j’étais debout.

A mon réveil, grande est ma surprise de constater que tous sont éveillés et ce qui est intriguant c’est que , j’arrive à la fin de la ‘’ prière ‘’

- Ossock , comment tu vas ?

C’est le propriétaire qui me le demande avec sa voix sournoise et timide…

- Ça va. Merci et vous.

- Ça va ! On espère que tu as très bien dormi dans notre demeure.

- Plus ou moins. J’ai eu du mal à trouver le sommeil mais ça va… Sauf que maintenant il me faut continuer mon chemin, je dois partir.

- Mais vous ne pouvez pas partir comme ça. Nous venons tout juste de terminer la prière. Nous allons passer au déjeuner.

- Je suis vraiment pressé.

- J’insiste.

Lorsqu’il le dit, je me rappelle que je n’ai pas vu mon petit sac depuis hier soir et là je me demande où il est…

- Mon sac !

- Votre sac ?

- Oui.

- Il est sûrement quelque part. Laissez les enfants vont le chercher. Pendant ce temps, vous prenez le déjeuner avec nous.

Je n’avais pas de choix une fois de plus, j’ai donc accepté et directement il a demandé aux enfants de se mettre à la recherche de mon sac.

Alors que d’autres cherchaient, on nous a installé dans le réfectoire pour manger et j’étais assis à côté du proprio en face des enfants.

Dans cette foule, je remarque un petit garçon d’environs 7 ans qui ne mange pas comme les autres.

Curieux, je demande…

- Pourquoi lui il ne mange pas ? Il a quel soucis ?

- Ah lui ? Il est très capricieux. Mais ne t’inquiète pas , il va manger.

Ce qui m’intrigue c’est ce que l’enfant a dans ses mains… 2 nounours semblables.

- Ok.

Après quelques minutes, je me lève et je m’approche de l’enfant.

- Hey. Bonjour ça va ?

Il me regarde et je constate du liquide dans ses petits yeux gonflés… Ce sont des larmes !

- Pourquoi tu ne manges pas ?

Il me regarde et ne répond pas…

- Pourquoi tu as deux nounours, il appartient à qui l’autre ?

C’est où il me parle et dit…

- C’est pour Glory.

- Glory ? C’est qui Glory ?

- C’est ma sœur.

- Et où est elle ?

- Ils sont partis avec elle…

- Qui ça ?

Il n’a pas eu le temps de me répondre que derrière moi , la voix du propriétaire avait retenti

- Ossock, ton sac , le voici !!

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30/05/2024



📑. .... 💔

PARTIE 1

✍️ * *: ERNESTINE NADIA MBAKOU
___________🌳🌳_______

Je ne connus pas ma mère.

J'étais encore un bébé lorsqu'elle m'abandonna pour aller courir le monde.
Ma tante, Jeanine, prit soin de moi jusqu'au jour où elle fit la rencontre de l'homme qui allait devenir son époux.

Je fus renvoyée chez ma grand-mère, la mère de ma mère. Mais elle était déjà trop vieille pour s'occuper d'un enfant.

Elle m'envoya chez sa cousine qui à son tour me passa chez une tante.

Je fus trimbalée de famille en famille sans aucun repère.

J'avais douze ans, et j'avais déjà connu tellement de foyers que j'en perdis le compte.

Ma grand-mère décéda. À son enterrement, je demandai à ma tante qui était mon père. J'avais le droit de savoir.

"Je ne ne sais pas. Ta mère a dit qu'il a refusé de prendre ses responsabilités."

De ma mère, je n'avais aucun souvenir.
Nous n' eûmes aucune nouvelle d'elle durant des années . Je crus qu'elle était morte.

Elle réapparut à mes quinze ans, je vivais chez un oncle de la famille où je servais de femme à tout faire.

Je n'avais pas pu aller loin à l'école.

Je vis ma mère lors d'une soirée donnée pour les fiançailles de ma cousine.

Ce fut ma tante qui me dit.

_Tiens Rosalie ! Que fait-elle là ?

_Rosalie ?

Ma voix tremblait. La famille fut heureuse de la retrouver. Où était elle passée durant toutes ces années ?

Je vis une jeune femme belle, élégante et sûre d'elle. Loin de la mère que j'avais imaginée. On avait oublié de me dire que ma mère avait quinze ans à ma naissance.

Elle me regarda et murmura:

_Inès ?

Je ne sus quoi lui dire. C'était ma mère. Mais elle était une étrangère pour moi.

___________

Rosalie avait roulé sa bosse. Elle raconta son périple sous fond d'humour. Elle était arrivée même en Europe où elle vivait désormais.
Toute la famille fut surprise.
Comment avait-elle fait ? Elle nous dit qu'elle avait traversé le désert à pieds.

Elle raconta ses prouesses et étala sa richesse.

Le tapis rouge lui fut déroulé.
On lui accorda une place rapidement dans la famille.

Elle ne me parla jamais. Je voulais me rapprocher de ma mère mais elle ne m'en laissa pas l'occasion.

Elle avait toujours quelque chose à faire, à dire.

Rosalie me dit un jour:

"Personne ne sait que j'ai fait un enfant alors ne te présente jamais comme ma fille. On ne se connaît pas."

Ce jour là, je perdis ma mère pour la seconde fois.
Je compris que je n'avais pas besoin d'elle. Je devais continuer et seule.

Je quittai la maison de mon oncle où j'étais battue et persécutée . J'allais me débrouiller seule, loin de cette famille qui ne m'avait jamais donné ma place.

Ainsi, débuta pour moi une longue vie d' errance.
Je vivais partout. Je m'arrêtais dans des petites villes pour quelques travaux et plus je continuais.

Je fuyais. Je ne savais pas exactement ce que je fuyais. Tout ce que je désirais était de me retrouver loin de celle qui m'avait donné la vie. Une mère qui n'en était pas une.

_____________

J'avais dix-huit ans lorsque je fis sa rencontre.

Je travaillais dans un bar comme serveuse.

Lorsque je déposai sa tasse de café, il me regarda d'un sourire amusé.

_Alors..?

Surprise, je lui demandai.

_Pardon ?

_Lucas ! C'est mon nom.

Il m'adressa alors son plus beau sourire et je craquai littéralement

Ainsi, débuta l'histoire entre Lucas et moi.

Il était plus âgé que moi mais ce n'était pas un obstacle à notre amour.

Il prit soin de moi comme un père l'aurait fait. Il me renvoya à l'école.

_Tu as droit à une éducation Inès.

Avec lui, c'était l'amour fou. J'avais peur de me réveiller et de me rendre compte que c'était un rêve.

______________

Lucas avait dix-sept ans de plus que moi. Il venait d'une grande et richissime famille.

Il pouvait tout se permettre.
En quelques mois, il changea le cours de ma vie. Il 'était mon prince charmant, mon âme sœur.

_Je ferai de toi la femme la plus heureuse de la terre. Je t'offrirai le monde.

Et il m'offrit plus que le monde. Il m'offrit la vie.

De ma famille, il n'en sut jamais rien. Je n'en parlais pas .

_Où sont tes parents ? Me demanda t il un jour.

_Morts ! Lui dis-je sans ciller.

Pourquoi aurais-je expliqué que ma mère m'avait rejetée et que mon père répondait aux abonnés absents depuis ma naissance ?

Je n'avais pas envie de lui raconter mes déboires.

Il était ma seule famille, la seule personne que j'aimais.

Au début, même s'il fut réticent d'être avec moi à cause de notre différence d'âge, il se laissa vite aller lorsqu'il comprit que notre amour était véritable.

Lucas avait déjà été marié. Il avait divorcé. Il avait un fils qui avait huit ans.

Je prenais soin du petit Arol comme s'il s'était agi de mon fils.
J'étais jeune. J'avais bien le temps avant de devenir mère.

______________

Lucas me demanda en mariage, j'avais vingt trois ans.

Nous eûmes une cérémonie sobre où seuls les membres intimes de la famille était conviés.

Lucas était très occupé. Nous passâmes notre lune de miel dans une île déserte. Ce fut la plus belle semaine de ma vie.

La vie devait reprendre son cours.

Lucas avait ses affaires. J'avais Arol et mes cours qui m'occupaient.

J'obtins mon brevet d'études à vingt huit ans. Lucas était fier de moi.
Il m'offrit ma première voiture.

_Il est temps pour nous d'avoir un bébé mon amour. Arol est déjà grand et bientôt il quittera la maison. Il va à l'université cette année.

Lucas secoua la tête.

_Tu es encore jeune ma chérie

_Mais j'ai vingt huit ans!

M' exclamai-je toute surprise !

Lucas me prit dans ses bras.

_Tu n'as pas encore vécu ta vie. Tu as tout le temps.

Nous étions mariés depuis cinq ans déjà. Je ne comprenais pas pourquoi il voulait prendre son temps.

Lucas me dit qu'il était trop occupé et que nous allions en reparler.

Notre mariage n'était pas le meilleur mais il restait le plus beau pour moi. Même si le désir d'enfant mettait toujours Lucas mal à l'aise, rien n'aurait pu me convaincre de le quitter.

Avec lui, je connus l'amour, le désir, et une reconnaissance éternelle.
Sans lui, je ne sais pas ce que je serai devenue.
Il me rendait mon amour. Il mettait un point d'honneur à me voir sourire tous les jours. Même lorsque j'étais fâchée contre lui, il trouvait toujours les mots justes pour s'excuser.

Lucas était le plus merveilleux des maris. Lucas était de ces hommes qu'on n'oublie jamais.

Seule la mort allait nous séparer.

__________________

Je n'avais plus revu aucun membre de ma famille depuis douze ans et je m'en portais bien.

Je ne manquais à personne et ils ne me manquaient pas.

Pour la première fois de ma vie, j'avais cette stabilité affective et mentale qui m'avait tant manquée durant toute ma vie.

Je fus surprise un jour de recevoir un coup de fil de ma tante.

_Inès ? Ça fait des années comme je te recherche. Je t'ai vue à la télévision et je t'ai remarquée. Mon Dieu ! C'est vraiment toi Inès !

Polie, je lui répondis calmement. C'était moi. J'avais refait ma vie. Et si ça ne la dérangeait pas, je préférais qu'on en reste là.

Si je pouvais l'aider, j'allais le faire mais c'était tout.
Je m'en voulus plus tard de l'avoir ainsi rabrouée mais je n'avais pas le choix.

Les blessures du passé étaient encore fraîches. Les séquelle d'une vie de nomade, sans famille étaient encore ancrées en moi.
Je n'avais plus besoin d'eux. Ils n'étaient pas là quand j'avais besoin d'une vraie famille.

Je devais continuer à m'occuper de mon mari et de mon fils. C'était tout.

______________

Ce matin là, comme toujours, Lucas était prêt pour se rendre au bureau.

Sur le pas de la porte, j'arrangeais sa cravate en lui murmurant:

_Si je n'étais pas là, qui allait prendre soin de toi mon amour ?

_Toi.. Car si tu n'avais pas été là, il y aurait eu encore toi, rien que toi, jusqu'à ce que tu existes.

J'éclatai de rire.

_Menteur !!!

Il posa un baiser léger sur mes lèvres avant de s'en aller.

Je repartis rapidement à la cuisine.

La sonnerie de la porte me fit sursauter. Lucas avait dû oublier quelque chose à la maison. Et il n'avait pas probablement ses clés sur lui. Il le faisait à chaque fois.
Je devais veiller sur lui comme un bébé. Je devais à chaque fois lui rappeler de ne rien oublier à la maison.
Je courus ouvrir la porte en souriant.

_Tu as encore..

Mon sourire mourut sur mes lèvres.

Sur le pas de ma porte, se tenait la dernière personne au monde que je m'attendais à voir.

_Rosalie ?

_Bonjour Inès. C'est comme ça qu'on accueille sa mère ?

Je secouai la tête pour me persuader que je ne rêvais pas. Comment m'avait-elle retrouvée ? Et surtout, que faisait-elle là ?

_Mais...

_Je te cherche depuis des années Inès. Comment tu es partie sans rien dire ? Je suis ta mère. J'allais prendre soin de toi. Heureusement que Jeanine t'a vue à la télévision. La famille est contente pour toi. Comme ça tu t'es mariée ? Qui est ton mari ? Il a l'argent ? Tu as une belle maison.

Elle s'était déjà incrustée dans ma maison sans invitation.

_Mais.. Mais...

Je n 'arrivais plus à parler. Je la suivais comme un toutou pendant qu'elle continuait à bavarder toute seule. Elle regardait les lustres, les meubles et évaluait leur prix.

Elle se retourna vers moi. Elle avait changé. Rosalie n'était plus la femme coquette que j'avais connue. Comme une fleur qui n'était pas arrosée, elle avait fanée. Elle était devenue plus vieille que son âge. Elle faisait pitié à voir.

_Que fais-tu là ? Lui demandai je enfin.

Elle secoua la tête.

_Ma fille est riche. Je souffre depuis. J'ai mal aux reins. Je ne mange pas bien. Je suis anémiée. J'ai mal aux dents...

Pendant qu'elle me citait tous les maux de la terre, une personne apparut derrière nous.

_Chérie, j'ai oublié...

C'était Lucas. Rosalie se retourna.

Elle fixa Lucas et me fixa

Lucas la fixa et me fixa.

_Je...

Commençai-je, me demandant comment j'allais la présenter alors que j'avais déclaré que ma mère était morte.

_Lucas !!!

Hurla Rosalie.

J'ouvris les yeux.

_Tu le connais ?

Demandai-je alors que les deux se fixaient encore.

_Inès, comment as-tu fait pour retrouver ton père ?

Mon cœur jaillit de ma poitrine.

_Quoi !!!

_Lucas, enfin, tu as pris tes responsabilités .. Mieux vaut tard que jamais.

Minauda Rosalie en s'approchant de lui comme un serpent ayant détecté sa proie.

C'était un cauchemar. Mon mari était mon père.

À suivre




Photo d'illustration :

Bonne fête des mères
26/05/2024

Bonne fête des mères

🛑 .. 🧡Ernestine Nadia Mbakou - MEN J'ai toujours eu  à cœur la cohésion familiale. J'étais prête à tout  pour maintenir ...
17/05/2024

🛑 .. 🧡

Ernestine Nadia Mbakou - MEN

J'ai toujours eu à cœur la cohésion familiale.

J'étais prête à tout pour maintenir ma famille soudée.

J'étais une femme, une mère , qui ne demandait qu'à vivre heureuse avec les miens.

Morine, c'est moi.

Dix ans plus tôt, je convolais en juste noces avec Brice, mon amour d'Université.

Nous étions un jeune couple, beau qui faisait des envieux.

Je nageais carrément dans l'euphorie à nos débuts. J'avais pu bâtir cette famille que je désirais depuis si longtemps.

Même s'il arrivait des moments où j'avais un pincement de regret,de doute, je rejetais tout en me rappelant qu'avoir une famille était la chose que j'avais toujours désirée.

La famille était sacrée.

J'aimais mon mari et il m'aimait aussi.
Issue d'une famille monoparentale, j'avais très tôt décidé de me marier et de fonder ma propre famille.

Je voulais que mes enfants grandissent avec leurs deux parents.

J'eus cette grâce de tomber sur celui qui allait devenir l'amour de ma vie : Brice !

Entre lui et moi, les choses n'étaient pas censées aller si loin. Même si nous étions différents, dès notre première rencontre, je compris qu'il était l'homme de ma vie.

Brice était ce gars grand, séduisant qui attirait les filles malgré lui. Et il adorait les fêtes alors que j'étais toujours recroquevillée dans ma coquille.

Il avait la possibilité d'avoir n'importe quelle femme mais, il me choisit. Ne vous trompez pas, je ne suis pas si moche à regarder mais je n'étais pas exactement ce genre de fille qu'on se serait attendu qu'il épouse.

Pragmatique, la tête sur les épaules, je découvris très vite que mon mari n'était pas celui qu'il présentait aux yeux du monde.

Il restait un éternel enfant dans le corps d'un adulte.

___________🌳🌳_______

Je devais à chaque fois me battre pour que ma famille ne manque de rien.

Ayant trouvé un poste de secrétaire après mes études, je devais trimer pour enchaîner un deuxième boulot de caissière afin de payer nos factures. Brice changeait les boulots comme on change les chemises.
À chaque fois, il me faisait comprendre qu'il n'avait pas trouvé sa voie.

_Mais tu disais que tu aimes la peinture pourtant..

Lui faisais je remarquer ce jour là alors qu'il venait une fois de plus de me signifier son renvoi.

_Morine, ça te dirait toi de passer la journée à humer l'odeur de la peinture ?

_Si on est peintre, c'est obligé, tu ne trouves pas ?

Il ne releva pas mon ironie mais conclut avec un:

_Je change de boulot

C'était toujours ainsi. Brice changeait le travail tous les trois mois. Et entre ces mois, il trouvait toujours un moyen de dilapider le peu d'argent qu'il avait gagné en jeu de hasard, sans compter celui qu'il "m'empruntait" .

Vous vous demandez pourquoi je ne le quittais pas ?

Il était mon mari et le père de mes enfants. Nous en avions deux : Alice neuf ans et son frère Siaka qui avait deux de moins.
Mes enfants étaient ce que j'avais de plus précieux au monde

J'étais prête à tout pour assurer leur équilibre, quitte à continuer à vivre avec un homme qui refusait de grandir.

Je n'étais pas du genre à lâcher prise ou à m'avouer vaincue à la première difficulté. Pour moi, Brice pouvait encore changer et je me devais de l'emmener à ce changement.
Et puis, c'était mal vu autour de moi une femme qui divorce. Qui m'aurait acceptée avec deux enfants ?

Ce n'était pas l'avis de ma meilleure amie Julie qui me disait à chaque rencontre.

_Morine, que fais-tu avec ce mec ? Sérieux ! Il est plus un boulet qu'un mari pour toi. J'assure le procès gratos.

_Oh non Julie, tu ne peux pas comprendre. Tu n'es pas mariée !

_Dieu m'en préserve. Vue ta condition, je n'ai rien perdu

_ Julie !!!

_Quoi ? Tu n'es pas mariée. Tu as trois enfants. Brice est l'aîné. Je te demande de lui accorder son indépendance. Qu'il vole de ses propres ailes. Tu l'as toujours trop couvé comme un bébé. Et puis j'ai une autre idée..

_ Quoi ?

Demandai je d'un ton plus acide . Je me gardais bien de raconter ma vie privée à mon amie. Ce qu'elle savait, elle l'avait remarqué elle-même. Brice ne se gênait pas pour afficher son irresponsabilité même face à mes amis.

Julie savait même sans me l'avoir demandé que mon mari était loin d'être un homme bien.

_... Et si tu le remettais tout simplement à sa mère pour qu'elle termine son éducation ?

Termina Julie comme si elle venait de trouver l'idée lumineuse du siècle.

Je préférais ne plus rien dire en ce moment là.

Brice commençait à tirer un peu plus sur la corde.
Le mois dernier, il avait dépensé toutes les économies que je mettais de côté pour les activités des enfants, pour payer la dette d'un jeu.

Le mois d'avant, c'est l'argent du loyer qui avait mystérieusement disparu.

À chaque fois que je le confrontais, il me disait toujours qu'il allait devenir riche un jour.

_Je te payerai le monde mon amour. Je te donnerai les étoiles bébé.

_Ce que je te demande est de donner le nécessaire à ta famille pour vivre Brice. Laisse les étoiles là où elles sont.

_Tu ne crois pas en moi Morine, femme de peu de foi. Je serai milliardaire pour te rendre heureuse.

_Oh non. Je n'ai pas épousé un milliardaire mais toi. Trouve toi un vrai boulot et laisse le jeu.

_Le femmes sont têtues...

C'était lui le têtu mais refusait de l'admettre.

_________________

J'avais bien essayé tant bien que mal de faire entendre raison à ma mari. Mais je finis par jeter l'éponge un jour. On ne peut pas sauver quelqu'un contre lui-même.
Il me restait à me concentrer à l'éducation de mes enfants en essayant de me convaincre qu'on formait encore une famille.

Ce qui m'importait le plus était l'équilibre de mes enfants. Car malgré tout, Brice restait un bon père.

Il les aimait beaucoup et passait du temps avec eux lorsqu'il n'était pas dans ses jeux.

_C'est normal. C'est un bébé comme eux
C'est sa catégorie là-bas.

Me disait Julie lorsque j'essayais de lui faire comprendre que mon mari était un père merveilleux.

_Julie, je ne sais pas quel est ton problème mais laisse Brice tranquille. Ce n'est pas toi qui l'a épousé.

_Je m'inquiète pour toi Morine. Même aveugle et sourde muette, je n'epouserai pas ton Brice.

_Tu n'as pas à le faire. Je suis une grande fille moi.

_On ne dirait pas certains jours

_Julie !!!

_Regarde toi, à peine trente ans et tu en parais déjà cinquante avec les rides partout partout. Tu ressembles à ma grand-mère !

_Oh non ! Tu exagères !

Mon amie n'avait pas tort même si elle exagérait. J'étais si fatiguée par la vie. Mes traits étaient tirés, des poches et des cernes qui ne disparaissaient plus. J'avais l'air d'avoir dix ans de plus. Je m'étais défraîchie au fil des années .

Une vie d'inquiétude et de peur constantes ne m'avait pas épargnée.

Ce n'était pas pour ça que j'allais céder à l'injonction de Julie qui n'avait aucune responsabilité. Elle était avocate, belle et si bien mise.
À chaque fois que nous étions ensemble, on croyait que j'étais son aînée alors qu'elle avait trois ans de plus que moi.

Elle ne s'était jamais mariée et n'était pas prête à le faire en me voyant, disait elle.

Je savais que mon amie avait mes intérêts à cœur, mais certains jours, je la détestais d'être la femme que je ne serai jamais.

La vie pouvait nous paraître injuste lorsque nous ne parvenions pas à obtenir ce que nous désirions si ardemment.

Tout ce que je voulais, c'était d'un mari présent et responsable.

___________🌳🌳_______

Et dire que des années plus tôt à l'Université,il y avait un mec qui en pinçait pour moi et était prêt à mourir littéralement pour mes beaux yeux .

C'était un petit gars dégringalé, chétif, qui donnait l'impression que le moindre souffle de vent pouvait le faire s'envoler.

Je ne l'aurais jamais remarqué si Brice ne m'en avait pas fait la remarque un jour.

_Tiens Morine, tu vois ce mec là-bas qui ressemble à un balai oublié par une sorcière ? Il en pince pour toi. Il n'y a personne pour lui dire que tu es inaccessible ?

Surprise, je m'étais retournée et mes yeux avaient plongé dans deux lacs noirs magnifiques qui semblaient porter tous les problèmes du monde. Malgré les grosses lunettes qui lui mangeaient le visage, je pouvais lire dans son regard vide.

Ce n'était pas tant son apparence physique d'extrême maigreur qui m'avait interpellée mais son regard si triste et mort. Il détourna vite le regard et s'en alla en courant, honteux.

Il me faisait de la peine.

_C'est qui ?

Réussis je à demander à Brice plus tard.

_C'est personne. Il est insignifiant !

Je ne sus jamais qui il était. Je le revis encore une ou deux fois mais à chaque fois, il évitait mon regard. Sans savoir pourquoi, je voulus lui parler. Je ne le pus malheureusement pas, occupée à organiser mes fiançailles avec Brice.

Cette histoire et plusieurs autres anecdotes qui suivirent me revenaient de temps à autre à la mémoire. Mais je me disais que je n'avais qu'à assumer mon choix jusqu'au bout. J'aurais bien aimé savoir ce qu' était devenu ce garçon maigre comme un clou et moche.

________________

Je revins ce soir là à la maison en courant comme d'habitude. J'avais terminé tard au restaurant. Au lieu de deux boulots, il m'en fallait désormais trois si je voulais tenir le cap. Alice avait besoin d'un nouvel équipement pour son cours de danse, Siaka de tennis pour son football, et il me fallait aussi l'inscrire au cours de natation. Il y tenait vraiment. Je n'avais pas eu le courage de lui annoncer que je n'avais pas assez d'argent pour payer la section.

Il y avait tellement de factures impayées qui attendaient à la maison également. Si rien n'était fait, l'électricité allait être coupée, l'eau courante aussi.

Je devais déjà rassembler l'argent pour payer le loyer. Et que dire de la table que je devais garnir.

J'avais toujours cette sensation de m'épuiser malgré tous mes efforts.

À chaque fois que j'essayais de sortir la tête de l'eau, il y avait toujours un élément perturbateur qui vénait tout gâcher.

J'aurais probablement tout abandonné et lâché depuis longtemps s'il n'y avait pas eu mes enfants.

Mais je devais tenir bon.
J'avais cet espoir que tout allait s'arranger un jour.

Lorsque je poussai la porte de la cuisine, je compris que quelque chose clochait.

La lampe était allumée. J'avais pourtant demandé aux enfants de l'éteindre avant de se coucher pour économiser l'énergie.

La pièce n'était pas vide.
Brice s'y trouvait, une bouteille de whisky en main.

Il sursauta à ma vue. Il était déjà minuit.

_Brice ! Que fais-tu debout si tard ?

Ces derniers jours, il était insaisissable. Je le voyais entre deux portes. C'était comme si je vivais avec un fantôme.

_Je suis chez moi

Répondit-il pour toute réponse. Sa voix pâteuse me fit comprendre que ce n'était pas la première bouteille.

J'étais trop épuisée pour entamer une énième discussion. Il me fallait prendre une douche et me coucher.

_Les enfants sont endormis ?

A cette heure ci, c'était évident. Mais il me fallait dire quelque chose pour combler le silence gênant entre nous.

_Il y a un souci Morine !

Brice venait de déposer sa bouteille d'un geste brusque sur la table. Je sursautai malgré moi.

_Quoi ? Tu es malade ?

C'était la seule explication à sa mine bizarre.

_Morine, je ne sais pas comment t'annoncer ça. Je suis désolé. Tu sais que j'ai toujours voulu le meilleur pour toi n'est-ce pas coucou ? Tu sais que tout ce que je désire c'est ton bonheur ? Je t'aime avec les enfants et...

_Brice, arrête moi ce charabia et crache le morceau

J'avais adopté ce ton sévère que j'utilisais parfois avec les enfants quand ils avaient commis une bêtise.

_Je...

_Parle. Je n'ai pas que ça à faire. Je dois me lever à cinq heures pour commencer ma journée et...

_... J'ai perdu aux cartes et c'est toi que j'avais mise comme garantie...

_... Je dois commencer mon premier boulot à six heures et.... Quoi.. Quoi... Quoi...?

Je venais de me rendre compte qu'il m'avait dit quelque chose.

_J'ai perdu aux cartes Morine et je t'ai prêtée pour six mois ! C'est une très grosse somme, sinon je risque la prison à vie.

Je restai stomaquée pendant quelques secondes.

_Ça veut exactement dire quoi " prêté"?????

_Je t'ai donnée en échange pour éponger ma dette. Mais rassure toi, c'est seulement pour six mois, il a promis qu'il va te rendre à moi. Ça va aller. Demain je cherche le travail. Je te jure.

Heureusement qu'il yavait une chaise derrière moi où je m'affalai comme un sac de macabo.
Qu'est-ce que Brice avait encore inventé ?

Il m'avait vendue pour six mois ?


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