08/09/2022
« JESS TU ES PASSÉE OÙ ? »
« 2 jours hein ! Ahi jess tu ne rentres plus ? »
J’étais juste en train de prendre “un cours magistral” sur le BURN OUT ( épuisement professionnel).
⛔️PS: TRES LONG TEXTE!
J’ai la chance de faire un métier que « j’adore ».
Mais c’est un métier qui me demande d’être au top physiquement et émotionnellement à chaque apparition professionnelle ou non.
Dans ce métier, les horaires et les jours de la semaine importent peu.
Les performances sont évaluées séance tenante par… tout le monde.
La pression que tout cela peut engendrer est devenue une norme, je n’ose même plus y penser.
Mon travail ,c’est ma sécurité, mon échappatoire et aussi ma distraction.
Je trouve toujours la force de relever de nouveaux défis même quand mon corps me fait clairement des alertes.
J’ai enchaîné les projets pendant presque 4 ans à un rythme fou devant et derrière la caméra.
Je suis perfectionniste et en constante compétition avec MOI.
Des vacances ? Oui mais pour enfiler ma casquette de fille, d’amie et de conjointe, pour shopper de nouvelles pièces pour le travail et ENTRETENIR MA COMMUNAUTÉ.
Peu importe le rôle , je dois assurer , je suis infatigable, je gère ; du moins c’est ce que je pensais.
« Tu ne sais pas t’arrêter » une phrase que mon compagnon me répétait tout le temps et que j’avais beaucoup de mal à comprendre jusqu’à il y a 6 mois.
BURN OUT!
Je connaissais la définition de cette expression mais en réalité, j’ignorais absolument tout de ses manifestations.
Maintenant je sais.
Dès que j’entendais « TRAVAIL » je pleurais.
Je pleurais sans arrêt et quand je ne pleurais pas, j’étais à cran.
Je ne trouvais plus d’idées et ma mémoire fonctionnait mal.
Je ne pouvais plus travailler, moi qui ne faisais que ça.
Moi qui aimais écrire, j’étais incapable de coucher une seule phrase.
Moi qui trouvais toujours une solution à tout,Je n’y arrivais plus.
physiquement je pensais aller bien, mais mentalement j’étais atteinte.
J’avais des engagements à tenir, des émissions à rendre mais je ne pouvais plus .
Je ne dormais plus, je mangeais à peine.
Dès que je devais visualiser des émissions j’angoissais, je ne pouvais même plus entendre le générique de mon propre show.
Faire un post ? Un supplice.
Il y avait cette douleur que je n’avais jamais ressentie et que je ne pouvais pas localiser.
Faire ce que j’aimais le plus était devenu une souffrance.
INIMAGINABLE !
Quoi ? J’allais délaisser un programme pour lequel j’avais travaillé tellement dur, perdre un contrat si important?
Qu’est-ce que les gens allaient penser ?
Mon ego en a pris un coup mais je n’avais plus le choix, je ne contrôlais plus rien.
Je devais m’arrêter, tout arrêter !
Je devais «appuyer une pause».
Une connaissance m’a sortie « ils vont t’oublier si tu restes là-bas trop longtemps ».
Ça m’a fait sourire car je n’ai pas peur d’être oubliée. Je fais ce métier par passion.
Ceux qui me connaissent mieux, ont senti qu’un truc n’allait pas.
Pour certains j’étais très malade, pour d’autres j’étais enceinte ☺️.
Moi, Je pensais que ce moment n’allait durer qu’un mois tout au plus, mais non; il m’a fallu 3 mois pour récupérer. Grosse fatigue physique et surtout mentale.
3 mois, moi, sans travailler.
3 mois, à manger 3 repas par jour ( j’avais oublié ce que c’était), à flâner à la mer, à accorder du temps à ma foi, à respirer doucement.
3 mois à prendre soin de MOI, prendre du temps pour MOI ,sans aucune pression, sans obligation professionnelle,sociale.
3 mois à apprendre à LACHER PRISE et personne n’en est mort, même pas moi.
Aujourd’hui je vais mieux, DIEU MERCI.
La suite est d’ailleurs entre ses mains.
Merci à ceux, qui sans même savoir ce que je traversais, ont été bienveillants et patients durant ce trou noir.