06/11/2023
Le témoignage de KOUA Justin
𝐉𝐞𝐚𝐧-𝐘𝐯𝐞𝐬 𝐃𝐈𝐁𝐎𝐏𝐈𝐄𝐔
𝐂𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫-𝐥𝐚̀, 𝐣𝐞 𝐥'𝐚𝐢 𝐯𝐮 𝐩𝐥𝐞𝐮𝐫𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐜𝐡𝐚𝐮𝐝𝐞𝐬 𝐥𝐚𝐫𝐦𝐞𝐬
Sortis de prison, nous étions heureux de nous revoir. Avec joie partagée, nous nous sommes entrelacés et, j'ai senti ses larmes couler sur mon épaule.
Jean-Yves sortait du Camp pénal de Bouaké, très mal en point. Il était faible, décharné, efflanqué, hâve, osseux et squelettique. A peine pesait-il 60 kg. On pouvait même compter ses os à vu d'œil.
La gorge nouée, il me raconta son calvaire à la DST. En ce lieu, il était seul, et sans possibilité de voir le soleil, dans une cellule au sous sol où il faisait constamment noir, hermétiquement fermée et gardée par des geôliers, lourdement armés.
Puis, vint un soir, t**d dans la nuit, les yeux bandés, il sera traîné dans un endroit obscur, encore un autre sous-sol. Cette fois-ci, il sera en compagnie d'un certain AMADÉ Ouremi, un redoutable chef de guerre, à la solde du RHDP.
𝐋𝐚̀, 𝐨𝐧 𝐥𝐮𝐢 𝐬𝐞𝐫𝐯𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐮 𝐫𝐢𝐳 𝐞𝐭 𝐮𝐧𝐞 𝐬𝐚𝐮𝐜𝐞 𝐞𝐱𝐚𝐠𝐞́𝐫𝐞́𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐬𝐚𝐥𝐞́𝐞, 𝐥'𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐞𝐚𝐧𝐭 𝐚̀ 𝐦𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐫𝐢𝐳 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐬𝐚𝐮𝐜𝐞. 𝐈𝐥 𝐥𝐮𝐢 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐚𝐢𝐭, 𝐟𝐚𝐮𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐫𝐫𝐢𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐝'𝐞𝐚𝐮, 𝐝𝐞 𝐬𝐞 𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐦𝐚𝐥𝐦𝐞𝐧𝐞𝐫 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐚 𝐟𝐚𝐢𝐦 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐢𝐟. 𝐋𝐚 𝐩𝐥𝐚𝐢𝐧𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐬𝐞𝐬 𝐞𝐬𝐭𝐨𝐦𝐚𝐜𝐬 𝐥𝐞 𝐭𝐨𝐫𝐝𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐝𝐨𝐮𝐥𝐞𝐮𝐫.
Un autre soir encore, t**d dans la nuit, toujours les yeux bandés, il sera retiré de son trou et, jeté dans un camion, pour une destination inconnue !
Sur la route, le camion en question fit un accident, le renversant dans un ravin mais, comme une marchandise, on le ramassa, on le jeta dans un autre camion qui suivait le cortège. Et, ses bourreaux poursuivirent leur route.
Sans soin, sans attention, il sera jeté à la cellule 6 du bâtiment C du Camp Pénal de Bouaké, où il resta enfermé jusqu'à sa libération.
𝐋𝐢𝐛𝐞́𝐫𝐞́, 𝐢𝐥 𝐧'𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐭 𝐪𝐮'𝐮𝐧𝐞 𝐥𝐨𝐪𝐮𝐞 𝐡𝐮𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞. 𝐈𝐥 𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐭 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐞́𝐧𝐞𝐫𝐠𝐢𝐞. 𝐈𝐥 𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐚𝐢𝐬𝐬𝐚𝐢𝐭 𝐮𝐬𝐞́ 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐚𝐢̂𝐧𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐫𝐞́𝐠𝐢𝐦𝐞. 𝐄𝐭, 𝐢𝐥 𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐭 𝐝'𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐫𝐚𝐠𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐩𝐡𝐲𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐩𝐬𝐲𝐜𝐡𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞. 𝐃𝐞 𝐯𝐫𝐚𝐢, 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐢𝐬𝐨𝐧 𝐥'𝐚𝐯𝐚𝐢𝐭 𝐚𝐛𝐢̂𝐦𝐞́.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que DIBOPIEU a souffert. Le RHDP l'a maltraité, l'a torturé et, à fini par le déshumaniser.
Le RHDP, par la dureté de ses conditions de détention, l'a livré à la mort muette, étouffante et rapide.
𝐋𝐨𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞, 𝐥𝐞𝐬 𝐥𝐚𝐫𝐦𝐞𝐬 𝐚𝐮𝐱 𝐲𝐞𝐮𝐱, 𝐢𝐥 𝐦𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐢𝐚𝐢𝐭 : " 𝐅𝐫𝐞̀𝐫𝐞, 𝐣𝐞 𝐧𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐱 𝐭𝐞 𝐝𝐞́𝐜𝐫𝐢𝐫𝐞 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐞𝐱𝐚𝐜𝐭𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐥𝐭𝐫𝐚𝐢𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐣'𝐚𝐢 𝐞𝐧𝐝𝐮𝐫𝐞́𝐞 𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐦𝐨𝐧 𝐚𝐫𝐫𝐞𝐬𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮 𝐆𝐡𝐚𝐧𝐚 𝐞𝐭, 𝐦𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐜𝐚𝐫𝐜𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐢𝐜𝐢 𝐚𝐮 𝐩𝐚𝐲𝐬.
J'ai connu l'extrémité du péril et de la souffrance. Visiblement, le régime avait fait le choix clair de me persécuter, il voulait me tuer. Il m'a tellement torturé que je meurs à petit feu. Regarde-moi bien frère, à l'intérieur de moi-même, je souffre. Pire, je ne sais pas de quoi je souffre, mais, je sais que je ne suis plus moi-même. Cette prison m'a brisé. Présentement, je n'ai que le SEIGNEUR pour me restaurer. "
𝐄𝐭, 𝐢𝐥 𝐞́𝐜𝐥𝐚𝐭𝐚 𝐞𝐧 𝐬𝐚𝐧𝐠𝐥𝐨𝐭𝐬. 𝐈𝐥 𝐬𝐞 𝐥𝐚𝐫𝐦𝐨𝐲𝐚𝐢𝐭 𝐬𝐮𝐫 𝐬𝐨𝐧 𝐬𝐨𝐫𝐭. 𝐉𝐞 𝐧𝐞 𝐩𝐮 𝐦𝐞 𝐫𝐞𝐭𝐞𝐧𝐢𝐫. 𝐌𝐨𝐢 𝐚𝐮𝐬𝐬𝐢, 𝐣𝐞 𝐦𝐞 𝐦𝐢𝐬 𝐚̀ 𝐩𝐥𝐞𝐮𝐫𝐞𝐫. 𝐍𝐨𝐮𝐬 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐥𝐚𝐜̧𝐚̂𝐦𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐦𝐢̂𝐦𝐞𝐬 𝐚̀ 𝐩𝐥𝐞𝐮𝐫𝐞𝐫... 𝐁𝐫𝐨𝐲𝐞́𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐧𝐨𝐬 𝐭𝐨𝐮𝐫𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐢𝐟𝐬.
Quelle cruauté !
Quelle méchanceté !
Quel sadisme !
Adieu Athenien... !
Adieu camarade... !
Adieu Patriote...!
Adieu le Pieu...!
Que Dieu t'accueille dans Son Royaume...!