05/09/2022
3 septembre 1944
Félix Houphouët devient président du Syndicat Agricole Africain.
A l’époque coloniale, les planteurs africains sont brimés par leurs confrères européens. En effet, un planteur africain pouvait être recruté et acheminé comme manœuvre sur la plantation d’un européen, sa production était rachetée à bas prix par son confrère européen, qui la revendait sur place au gros commerce à un taux plus élevé. Le planteur africain achetait son outillage au double du prix consenti au planteur européen, et dans le même temps à la destruction des excédents de produits inexplorables, le taux payé au planteur européen était le double du taux payé au planteur africain.
Pour mieux défendre leurs intérêts, les planteurs africains créent le 10 juillet 1944, le Syndicat Agricole Africain, reconnu le 6 août 1944 grâce au soutien du gouverneur André Latrille. Cette organisation professionnelle regroupant des exploitants agricoles dont Gabriel Dadié, Fulgence Brou, Joseph Anoma et Djibril Diaby, désigne lors de sa réunion constitutive le 3 septembre 1944, Félix Houphouët, comme président du nouveau Syndicat Agricole Africain. Ancien médecin et chef du canton Akouè, à 38 ans, Félix Houphouët est l’un des plus grands exploitants agricoles du pays.
Dès sa prise de fonctions, Félix Houphouët fait pendre un texte officiel interdisant l’emploi obligatoire d’un planteur possédant 3 hectares de culture industrielle sur la plantation d’un confrère européen quel qu’il soit. Le syndicat rencontre rapidement le succès et reçoit l’appui de près de 20 000 planteurs. Grâce au soutien du syndicat, le 4 novembre 1945, Félix Houphouët remporte la première élection législative organisée en Côte d’Ivoire. Pour son entrée en politique, il décide d’ajouter Boigny, signifiant « bélier » (symbole de son rôle de meneur) à son patronyme, devenant ainsi Félix Houphouët-Boigny. Écrit par Fabien Habib Bosson pour Houphouetologie.
Photo d’illustration : 1974, Houphouët en tournée dans le nord.