08/06/2020
Une icône de la chanson congolaise vient de nous quitter ! Un baobab de la rumba s'en est allé ! Le patriarche Edo Ganga est parti à Mpemba. Non ! Il n'est pas parti sans être avec nous. Il est parti parce qu'il avait conscience qu'il restera toujours parmi nous ! On ne traverse jamais l'environnement culturel et principalement, l'univers musical de si longues années sans laisser de ses empreintes ! Et le patriarche Edo Ganga en savait quelque chose ! L'auteur de "Aimé wa bolingo" savait qu'il n'avait pas le choix entre la vie et la mort. Il fallait des deux choses l'une ! Et la mort a dit son verdict ! Le patriarche Edo Ganga n'était plus dans le dilemme de l'un de ces légendaires morceaux "choisis ou c'est lui ou c'est moi"! Généralement dans la présente posture où il se trouvait ce dimanche 07/06/20, le poids de l'âge aidant, le spectre de la mort était plus que vainqueur. Le patriarche Edo Ganga est parti après avoir laissé une des plus grandes semences dans notre univers culturel. "Déjà le sol est semé" !
J'ai particulièrement connu l'homme, et je témoigne de l'homme que j'ai fréquenté et qui m'a beaucoup porté. Un confident ! Un collègue.
En 2012, nous fîmes ensemble notre entrée au cabinet du ministre de la Culture et des Arts, M. Jean Claude Gakosso. Lui en qualité de Conseiller des Arts et de la scène et moi, en qualité de Conseiller des Lettres, de la vulgarisation littéraire et des Éditions. Pendant trois ans nous avons partagé le même bureau, nous nous asseyons l'un en face de l'autre ! Que de secrets ! Que de confidences ! Que de galère !
Le patriarche Edo Ganga fut le premier lecteur de mes textes qui composent aujourd'hui l'album EMPREINTES. Lorsqu'en 2013, je commençais la rédaction de ces textes, il fut le premier confident auprès de qui je me livrais pour discuter ensemble de la structuration de ce qu'est aujourd'hui le label "Congo Voices Productions". C'était un père, un frère, un ami, un confident, un coach ! Il s'appliquait dans le travail avec beaucoup d'abnégation, beaucoup de sympathie et de bonté. Il me plaisait de réaliser que j'étais chaque jour en face de celui qui était pour moi un personnage historique!
Après son départ du Cabinet, suite au départ de M. Jean Claude Gakosso du ministère de la Culture et des Arts, nous nous retrouvions dans d'autres espaces pour poursuivre nos échanges, pour papoter et rire de notre galère !
Vieux Edo, les galères jamais ne finissent ! Te voilà embarqué aujourd'hui dans une autre. Que la voie te soit favorable ! Je ne te dis pas adieu, mais plutôt au-revoir ! Et que les ancêtres de Mpemba te réserve un bel accueil !
Sauve-Gérard NGOMA MALANDA
Chroniqueur culturel
Promoteur manager de CONGO VOICES Productions