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Affaire piroguier du 1er décembre d’après le député du 3è arrondissement de Bangui.
08/12/2023

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Cela nous fait penser à Gaza.
20/10/2023

Cela nous fait penser à Gaza.

Alain   démissionne de   !« Après une trentaine d’années de bons et loyaux services où j’ai essayé sur les antennes de R...
18/10/2023

Alain démissionne de !

« Après une trentaine d’années de bons et loyaux services où j’ai essayé sur les antennes de RFI de vous donner à la fois une lecture africaine de l’actualité internationale avec Médias d’Afrique (en quotidienne pendant 16 ans) et Le Débat africain (en hebdomadaire pendant 12 ans), ainsi qu’une meilleure visibilité des champions africains avec Afrique + (en Hebdomadaire pendant 5 ans), et une version africaine de l’histoire contemporaine de notre continent à travers Archives d’Afrique (en hebdomadaire pendant 31 ans);

j’ai décidé et choisi de quitter la RFI à la fin de ce mois d’octobre 2023.

Cela a été une expérience enrichissante, et je vous remercie pour votre large soutien puisque pendant toutes ces années ces rendez-vous ont toujours été parmi les plus suivis de l’antenne de RFI. Je remercie également mes collaborateurs qui ont été particulièrement dévoués à la cause : Delphine MICHAUD, Olivier RAOUL, Foch NGUYEN, Lucie BOUTELOUP, Albert MORIN, Nicolas BENITAS, Aby DIOUF, Sarah SAKHO, Marie Hélène ROLLIN, et j’en oublie…

Je voudrais également remercier des soutiens et amis de la maison : Damien HOULES, Ludovic DUNOD, Juan GOMEZ, Yasmine CHOUAKI, Eric AMIEN, Corinne MANDJOU, Claire HEDON, Vladimir CAGNOLARI, Jessica TAIEB, Anne Marie CAPOMACCIO, Alain DE POUZILHAC, et bien sûr mon frère, complice, et ami de toutes les batailles depuis une trentaine d’années : Claudy SIAR.

Une pensée pieuse pour Amobé MEVEGUE, Jean Karim FALL, et Henri PERHILLOU.

Soyez rassurés, ceci n’est qu’un au revoir, je dirais même un nouveau départ, puisque je continuerai de vous proposer le narratif africain sur ma plateforme digitale où vous êtes déjà plusieurs millions à me suivre et où je vous espère encore plus nombreux.

Archives d’Afrique se poursuit également plus que jamais en vidéo sur ces plateformes digitales Alain FOKA Officiel (AFO) avec dans le même temps des reportages, des documentaires, des entretiens, des chroniques, et bien d’autres contenus africains.

L’histoire de la chasse doit cesser d’être racontée du seul point de vue du chasseur. Ceci est donc un nouveau départ pour une plus grande vulgarisation de la pensée, du projet, de la vision africaine dans un monde en profonde mutation. Une grande surprise dans les mois prochains. Une renaissance….

Je ne vous en dis pas plus pour l’instant. »

Alain FOKA

10/10/2023

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18/09/2023
🛑 Les Royaumes et Empires Africains L’histoire du continent africain est passionnante. Nous connaissons tous les pharaon...
18/09/2023

🛑 Les Royaumes et Empires Africains
L’histoire du continent africain est passionnante. Nous connaissons tous les pharaons d’Egypte et leurs tombeaux magnifiques. Mais combien d’entre nous ont entendu parler des anciens empires de l’Afrique? Le premier de ces empire, le Ghana, s’est développé de l’an 300 à l’an 1300. Le Ghana était alors si riche que, dans le palais du roi, les chiens portaient des colliers d’or.

1. LE ROYAUME DE KOUSH
Bien que souvent éclipsé par ses voisins égyptiens au nord, le Royaume de Koush est resté une puissance régionale en Afrique pendant plus de mille ans. Cet ancien empire nubien a atteint son apogée au deuxième millénaire av. J.-C., alors qu’il régnait sur une vaste bande de territoire le long du Nil, dans l’actuel Soudan. Presque tout ce que l’on sait sur Koush provient de sources égyptiennes, ce qui indique qu’il s’agissait d’un centre économique exploitant un marché lucratif pour l’ivoire, l’encens, le fer et surtout l’or. Le royaume était à la fois un partenaire commercial et un rival militaire de l’Égypte, il l’a même dirigé jusqu’à la 25ème dynastie et a adopté nombre des coutumes de son voisin. Les Koush*tes adoraient certains des dieux égyptiens, momifiaient leurs morts et construisaient leurs propres types de pyramides. La région entourant l’ancienne capitale de Koush*te, Méroé, abrite aujourd’hui les ruines de plus de 200 pyramides, plus que dans toute l’Égypte.

2. LE PAYS DE PUNT
Peu de civilisations africaines sont aussi mystérieuses que Punt. Les récits historiques du royaume remontent à environ 2500 av. J.-C. quand il apparaît dans les registres égyptiens comme un «pays des dieux» riche en ébène, en or, en myrrhe et en animaux exotiques tels que les singes et les léopards. On sait que les Égyptiens ont envoyé d’énormes caravanes et flottilles en mission commerciale à Punt, notamment au cours du XVe siècle av. J.-C. règne de la reine Hatchepsout, mais ils n’ont jamais identifié où il se trouvait. Le site du royaume légendaire est maintenant un sujet très controversé parmi les érudits. La péninsule arabique et le Levant ont tous deux été proposés comme candidats potentiels, mais la plupart des historiens pensent que Punt se trouvait quelque part sur la côte de la mer Rouge, en Afrique de l’Est. En 2010, une équipe de chercheurs a tenté de localiser Punt en analysant un babouin momifié que ses dirigeants avaient jadis offert aux pharaons égyptiens. Toutefois, l’emplacement exact du pays de Punt n’a pas encore été confirmé.

3. LE ROYAUME DE CARTHAGE
Plus connue comme la rivale de la Rome antique pendant les guerres puniques, Carthage était un centre commercial nord-africain qui a prospéré pendant plus de 500 ans. La cité-État a commencé sa vie au 8ème ou 9ème siècle avant JC comme établissement phénicien dans ce qui est aujourd’hui la Tunisie. Toutefois, il est ensuite devenu un empire maritime tentaculaire qui a dominé le commerce des textiles, de l’or, de l’argent et du cuivre. À son apogée, sa capitale comptait près d’un demi-million d’habitants et comprenait un port doté de zones d’accostage pour 220 navires. L’influence de Carthage s’est finalement étendue de l’Afrique du Nord à l’Espagne et à certaines régions de la Méditerranée, mais sa soif d’expansion a accru les frictions avec la République romaine en plein essor. À partir de 264 av. J.-C., ces deux anciennes superpuissances se sont affrontées au cours des trois sanglantes guerres puniques, dont la dernière s’est terminée en 146 av. avec la destruction quasi totale de Carthage. Aujourd’hui, il ne reste presque plus rien de l’empire jadis puissant, à part une série de ruines dans la ville de Tunis.

4. L’ABYSSINIE, LE ROYAUME DES NEGUS
Le plateau escarpé au centre de l’Ethiopie a permis à une succession de royaumes chrétiens de résister pendant des siècles aux invasions qui bouleversèrent la Corne de l’Afrique. L’histoire de cette région, connue en Egypte antique sous le nom de “pays de Pount”, fut ponctuée de coups d’Etat, d’assassinats et d’intrigues de palais. Les premiers habitants de l’Ethiopie étaient apparentés aux populations de la Nubie. Au Ier millénaire avant notre ère, des émigrants du Yémen s’installèrent entre les rivages de la mer Rouge et le lac Tana. Une de leurs tribus, les Habashas, donna son nom à l’Abyssinie et le royaume d’Axoum finit par s’imposer. Axoum était la plus grande puissance de la région quand son roi, Ezana (320-342 après J.-C.), se convertit au christianisme. Les Axoumites dominèrent la mer Rouge et firent des expéditions en Arabie. Ils eurent des relations fructueuses avec l’Extrême-Orient. En 1504, le royaume d’Aloa, avant-dernier des royaumes chrétiens de Nubie, dut céder devant la pression musulmane. Seule résista l’Abyssinie, réfugiée dans son repaire m***agneux. Mais les troupes d’invasion commandées pat l’imam Gragne et renforcées pat l’arrivée des Turcs en mer Rouge dévastèrent la région. L’empereur Claudius demanda alors l’aide des Portugais dont les caravelles venaient d’entrer dans l’océan Indien. A l’issue des combats, les troupes de l’imam Grange durent quitter le territoire et les Portugais s’installèrent en Abyssinie. C’est Ménélik, roi du Choa, une province au sud du lac Tana, qui édifia l’Ethiopie moderne. Reconnu comme négus en 1889, il bâtit un empire en annexant plusieurs régions de la Corne de l’Afrique et en construisant Addis-Abeba (la “nouvelle fleur”), une nouvelle capitale, loin de l’Abyssinie et de ses intrigues. Il meurt en 1913 en ayant tout tenté pour éviter à son empire d’être colonisé.

5. L’EMPIRE DU MALI
La fondation de l’Empire du Mali remonte aux années 1200, quand un souverain nommé Soundjata Keita – parfois appelé le «Roi lion» déclencha une révolte contre un roi du Sosso et réunit ses sujets dans un nouvel État. Sous Keita et ses successeurs, l’empire resserra son emprise sur une grande partie de l’Afrique de l’Ouest et s’enrichit en échanges commerciaux. Ses villes les plus importantes sont Djenné et Tombouctou, toutes deux renommées pour leurs mosquées en pisé élaborées et leurs écoles islamiques. L’un de ces établissements, l’Université Sankoré de Tombouctou, comprenait une bibliothèque contenant environ 700 000 manuscrits. L’empire du Mali finit par se désagréger au XVIe siècle, mais à son apogée, il était l’un des joyaux du continent africain et était connu dans le monde entier pour sa richesse et son luxe. Un récit légendaire sur les richesses du royaume concerne le souverain Mansa Moussa, qui s’est arrêté en Égypte lors d’un pèlerinage au XIVe siècle à La Mecque. Selon des sources contemporaines, Moussa aurait distribué autant d’or au cours de sa visite qu’il aurait fait chuter sa valeur sur les marchés égyptiens pendant plusieurs années. Plusieurs souverains du Mali firent des pèlerinages à La Mecque et favorisèrent le commerce musulman. En 1324, l’empereur Mansa Moussa (Moussa le Grand) prit la tête d’un immense cortège pour se rendre à La Mecque. Il emportait des présents ainsi que la plus grande partie de l’or conservé depuis des générations. Durant leur passage au Caire, les Maliens distribuèrent des aumônes comme tout bon pèlerin et dépensèrent sans compter au point que le cours de l’or chuta dans la région pour plusieurs années. Sous son règne, le commerce transsaharien prend un essor spectaculaire : du Nord viennent le sel, les tissus, l’encens, les livres. Du Sud partent les épices, le cuivre, l’or, l’ivoire et les esclaves. Les pays côtiers fournissent le miel, le kola, l’huile de palme et l’indigo. Comme monnaie, on se sert des cauris, d’or, de cuivre, de barres de fer ou de bandes de cotonnades. Les impôts permettent l’édification de somptueux bâtiments tels que les mosquées de Tombouctou, Djenné et Gao ou le palais royal de Niani.

6. L’EMPIRE SONGHAÏ
Les royaumes vassaux de l’empire du Mali n’attendaient qu’une occasion de prendre leur revanche. Ce que fit le petit royaume de Gao, qui donna naissance au plus grand empire que la région eut connu jusqu’à provoquer la convoitise du lointain roi du Maroc. En 1464, Sonni Ali m***a sur le trône du petit royaume de Gao, chez les Songhaïs, établi sur le Niger en aval de Tombouctou.
Ce souverain constitua une cavalerie et une flotte de 400 bateaux, puis se lança à l’assaut de Tombouctou, qui fut vaincu en 1468. Cinq ans plus t**d, la flotte de Djenné assura la domination de Sonni Ali sur tout le delta intérieur du fleuve. Surnommé “Ali le Grand”, il favorisa le commerce, créa une administration centralisée et prit l’habitude de rédiger des actes officiels. Son fils fut un piètre successeur et n’opposa aucune résistance à la prise du pouvoir par Mohamed Sylla, le chef de l’armée appelé ensuite “Askia Mohamed”. Ce coup d’Etat, fomenté par les lettrés de Tombouctou, devait relancer l’islamisation de la région, trop lente à leurs yeux. Askia Mohamed étendit les limites de son empire et favorisa le développement des cités commerciales. C’est sous son règne que Tombouctou atteignit sa plus grande renommée intellectuelle et commerciale. Il a laissé l’image d’un grand bâtisseur et d’un homme profondément religieux. Malgré l’affichage d’une pureté islamique, le système de gouvernement mis en place par Askia Mohamed respecte certaines traditions païennes se combinant avantageusement avec la Charia. L’Askia lance des Djihad contre les peuples animistes, mais reste le « père du peuple » et le garant de la fécondité. Il réduit les Mossis razziés en esclavage parce qu’ils ne sont pas musulmans, mais son peuple croit encore aux Hole (doubles), à l’animisme ( dieu du fleuve Harake Dikko, dieu de la foudre Dongo) et aux magiciens (Soninké), en lutte permanente contre les sorciers (Tierke).

7. LE GRAND ZIMBABWE
« Monomotapa » est la version portugaise du mot Mwene Mutapa. « Mutapa » signifiant « les terres conquises » et Mwene « le seigneur ». Cette étymologie vient conforter la légende de la fondation de l’empire : dans la première moitié du XVe siècle, un prince du Zimbabwe nommé Nyatsimba Mutota aurait été envoyé au nord du royaume pour y chercher de nouvelles mines de sel. Il aurait fait la conquête de ces terres qui appartenaient aux Shonas et aurait créé sa capitale, Zvongambe, sur les rives du Zambèze. Il devient donc le « Mwene Mutapa ». Le successeur de Mutota, Matope, aurait fait la conquête des terres jusqu’à l’océan indien, soumettant les autres royaumes Shona : le Maniyka, le Kiteve et le Madanda. Le Monomotapa est donc un empire composé d’une métropole directement dirigée par l’empereur et de royaumes tributaires, qui conservent chacun leur roi et leurs traditions. Par contre, le commerce extérieur est entièrement contrôlé par le Mwenemutapa, sous peine de mort. A noter que le Zimbabwe fait aussi partie de l’empire, mais n’est pas construit par le Monomotapa, qui ne fait que récupérer ces constructions.
Le commerce de l’Ivoire, du cuivre et le l’or avec les arabes venus du Yémen, les Hindous et même les indonésiens permet l’enrichissement de l’empire. Et cette richesse est même antérieure : Ibn Battuta relève en 1331, lors de sa visite à Kilwa, l’importance du port de Sofala. Les découvertes archéologiques confirment l’existence d’un grand commerce (verre syrien, faïence persane, céladon chinois). Le Monomotapa, protégé des convoitises par les basses terres insalubres, les difficultés de navigation sur le Zambèze et le Limpopo et le secret bien gardé de l’emplacement des mines, traite sur un pied d’égalité avec ces marchands. En témoigne la pénétration très lente de l’Islam dans l’empire, qui conserve sa religion traditionnelle : animisme, culte des ancêtres et rôle primordial des Mkondoros, médiums responsables du maintient de la prospérité et des traditions.

8. L’EMPIRE DU GHANA : LE WAGADU
Dans les premiers siècles de notre ère, le Wagadu, un petit royaume situé entre le Sénégal et le Niger, aux sources de l’or, et gouverné par le clan des Cissé Tounkara finit par dominé l’ensemble des Soninkés, peuple d’agriculteurs. Le roi fondait son pouvoir sur le culte du Wagadu-Bida, le dieu serpent. Il portait le titre de “Kaya-Magan” ou “roi de l’or”. Les problèmes de successions étaient inconnus car la tradition plaçait automatiquement sur le trône le fils aîné de la sœur aînée du roi. Le souverain du Wagadu fit bon accueil aux marchands musulmans arrivés au IXe siècle dans cette région qu’ils avaient appelée Ghana (du nom du titre que portait les rois signifiant “chef de guerre”). Il leur permit de s’installer à côté de sa capitale, Koumbi Saleh, pour échanger leurs produits contre de l’or, mais sous bonne surveillance, car il se réservait le secret des origines de cette matière précieuse.
Le Wagadu finit par dominer la vallée du Sénégal et la plus grande partie du delta intérieur du Niger. C’est au sein de cet empire très décentralisé que seraient apparues les premières castes de marchands et d’artisans. De sa capitale, l’empereur règne sur un empire divisé en provinces et royaumes avec une armée forte de 200 000 hommes. Des gouverneurs, des rois, des ministres l’aident à gouverner son peuple comportant trois couches sociales : nobles (commerçants, agriculteurs, aristocrates…), hommes de caste (artisans, griots…) et esclaves (prisonniers…). L’opulence de cet empire animiste attire les convoitises de ses voisins musulmans. Dès 1042, des Berbères convertis à l’islam, les Almoravides, entreprennent la conquête du Wagadu. La ville d’Aoudagost est prise en 1057, puis Koumbi Saleh en 1076 mais reprise en 1087. Cependant, le Wagadu se trouve très affaibli et alors débute son lent déclin par un démembrement progressif. Les populations de l’empire hostile à l’islam, imposé par la force, émigrent vers le Sud ou l’Est. La nation se dépeuple et ses armées se trouvent donc moins puissantes. Ainsi, des royaumes tels que ceux du Mali ou du Diarra prennent la liberté de se détacher de l’empire qui va devenir un petit royaume.

9. L’EMPIRE DU KANEM
Situé au croisement des routes de la vallée du Niger, des régions forestières du Sud, de la vallée du Nil et de la Méditerranée, le bassin du Tchad est le plus grand carrefour de civilisations au Sud du Sahara. Ici c’est développé le royaume du Kanem au VIIe siècle. Son souverain, le “maï”, tenait son pouvoir de la possession de chevaux et de la présence d’artisans métallurgistes. Grâce à la cavalerie dotée de couteaux de jets redoutables, les Zaghawas, peuple de pasteurs dont il était issu, assurèrent leur domination sur les agriculteurs. Le Kanem dura plus de 1000 ans. La richesse du “Maï” du Kanem n’était pas fondée sur l’or, mais sur l’esclavage. “Son emprise sur ses sujets, écrit un chroniqueur musulman de l’époque, est absolue. Il réduit en esclavage qui il veut.” Au cours de siècles, la région ne cessa d’être le terrain privilégié des chasseurs d’esclaves au profit du monde arabe, puis de l’Empire Ottoman. Aujourd’hui, l’esclavage n’a pas complètement disparu dans la région et se perpétue à l’occasion des conflits locaux avec le Soudan voisin. Au XIVe siècle, le Kanem faillit succomber sous les coups d’autres nomades. Sa caste dirigeante se réfugia dans un petit royaume vassal, le Bornou, et perpétua son pouvoir sous ce nom jusqu’à la veille de l’arrivée des Européens, à la fin du XIXe siècle.

10. LES ROYAUMES DES GRANDS LACS (Buganda-Rwanda)
En Afrique centrale, dans la région équatoriale des hauts plateaux, la grande forêt primaire a été peu à peu défrichée par les agriculteurs. Les royaumes qui ont réussi à s’imposer, au cours des siècles, sont fondés sur la possession du bétail. Les conditions climatiques ont longtemps constitué un obstacle à l’évolution des sociétés. Mais les techniques métallurgiques, connues et employées depuis 2000 ans avant J.-C. dans cette partie du continent, ont permis aux agriculteurs itinérants de défricher des clairières dans la grande forêt primaire qui n’était habitée jusque-là que par des groupes de chasseurs-cueilleurs dont les Pygmées sont les descendants. La culture du sorgho, puis de l’igname, favorisa l’augmentation de la population. Et les espaces défrichés, laissés en jachère, permirent l’introduction de l’élevage en provenance du Nord. La légende fait du Kitara, le premier royaume ayant gouverné la région en donnant un rôle dominant aux possesseurs de bétail.
D’après la tradition orale, Ruhanga, l’ancêtre fondateur, avait trois enfants appelés Kana (“petit enfant”). Afin de leur donner un nom, il les mit à l’épreuve, confiant à chacun un pot de lait à transporter. Le plus jeune en perdit un peu mais en demanda à ses frères, le deuxième en renversa la moitié et l’aîné tomba à terre en perdant tout. Ruhanga décida que ce dernier ne serait bon qu’à s’occuper des cultures, au deuxième, on confierait les soins du bétail. Quant au premier, le plus malin, il dirigerait les deux autres !

11. LE ROYAUME DU KONGO
En Afrique centrale où la forêt est épaisse, les chefs de village qui ont cherché à s’imposer ont dû luter contre une nature hostile.
Souverains prestigieux au destin parfois tragique, on les appelle “les rois forgerons”, maîtres en matière de fabrication d’outils pour défricher la forêt. Le royaume du Kongo s’épanouit de part et d’autre de l’embouchure du fleuve Congo grâce à Ntinu Wene, un homme à la poigne de fer. En contact avec le Portugal dès le XVe siècle, le Kongo devient vite le plus grand Etat de la région, fort de ses échanges commerciaux : plantes comestibles importées d’Amériques, huile de palme locale, ivoire et cauris (monnaie de coquillages ramassés sur la côte). C’est en cherchant un passage pour pénétrer dans l’océan indien que les Portugais le découvrirent.
Les premières relations donnèrent lieu à des échanges d’ambassadeurs entre Lisbonne et Mbanza-Kongo, la capitale du royaume. Des jeunes Kongolais partirent même faire leurs études en Europe et, en 1513, un des fils du roi de l’époque prononça un discours en latin devant le pape. A leur arrivée au Kongo, les Portugais entendirent parler de puissantes chefferies à l’intérieur du bassin du Congo. Les Luandas constituaient la plus dynamique, dominant la région correspondant au Katanga, au Sud du Congo-Kinshasa. Ils devaient leur réputation aux gisements de cuivre qui leur avaient fourni la matière pour créer une monnaie. Au XVIIIe siècle, ils étaient les maîtres du commerce entre le Kongo, dominé par les Portugais pourvoyeurs d’armes à feu, et les côtes de l’océan Indien où ils contrôlaient l’utilisation des cauris qui risquaient de concurrencer leur monnaie de cuivre.

12. LE ROYAUME DU BENIN
Sur le pourtour du golfe de Guinée, la forêt a empêché la formation de grands empires. Mais à partir du XVIe siècle, l’établissement de comptoirs commerciaux européens sur les côtes a favorisé l’essor de cités marchandes grâce à leur artisanat, et même, pour certaines, grâce à l’esclavage. Avec plus de 130 habitants au km2, le sud du Nigeria est une des régions les plus peuplée d’Afrique. La culture organisée de l’igname depuis 6500 ans semble avoir favorisé cette forte densité de population. C’est dans le petit village de Nol, sur le plateau central, qu’on a trouvé de superbes têtes de terre cuite datant de 500 ans avant notre ère ainsi que des vestiges du travail du fer. Ces connaissances en métallurgie ne cessèrent de s’améliorer pour aboutir à la confection de masques en bronze ou en laiton, véritables œuvres d’art. La ville d’Ifé, au sud-ouest du Nigeria, aurait été fondé il y a plus de 1000 ans, par les Yoroubas, venus du lac Tchad sous la conduite du roi Odoudoua. Après la fondation d’Ifé, ses fils seraient partis chacun de son côté pour créer les cités de Bénin, Oyo et Owo. Il y eut souvent des conflits entre ces cités, mais toutes reconnaissaient Ifé comme leur centre religieux et culturel. Ifé était placée sous l’autorité de l’“oni”, un roi-prêtre qui présidait aux rituels de la fêtes des ignames. Bénin, au sud-est d’Ifé, entre dans l’histoire au Xe siècle. Ses “obas” (rois) en font un Etat centralisé qui bénéficie de l’affaiblissement d’Ifé et de l’arrivée des Portugais à la fin du XVe siècle. L’oba s’entoure de nombreux artisans qui exécutent des commandes faites pour l’aristocratie portugaise. En contrepartie, les Portugais aident l’oba à régler ses conflits avec les voisins. Sous l’influence portugaise, le Bénin se lance dans la culture du palmier à huile et dans la traite des esclaves. A Oyo, l’“afalin” (roi) ou “compagnons des dieux” était secondé par son fils aîné dans la conduite des affaires de l’Etat. Pour éviter que celui-ci ne tente un coup d’Etat après la mort de son père, sept “oyomesis”, des dignitaires chargés de faire respecter la tradition, veillaient à ce qu’il suive son père dans la tombe. Les oyomesis finirent par prendre goût au pouvoir mais les luttes internes et les incursions du Dahomey voisin sonnèrent le glas d’Oyo qui sombra dans le désordre. Des émigrants d’Oyo seraient à l’origine du royaume du Dahomey, au sud de l’actuel Etat du Bénin. Sa capitale, Abomey, dont le nom signifie “enceinte fortifiée”, a été édifiée au milieu du XVIIe siècle pour servir de place forte. L’Etat était très structuré et le palais soumis à une étiquette rigoureuse. Le roi ne s’adressait jamais au peuple à voix haute. Il communiquait avec lui par l’intermédiaire du “mêhou”, époux de sa seconde fille, qui devait avoir la même apparence physique que lui.

13. LE ROYAUME DES SWAHILIS
Depuis près de 3000 ans, l’océan Indien est un important centre d’échanges. Des vents réguliers et des eaux calmes ont favorisé les relations entre l’Inde, la Chine, l’Afrique et l’Arabie. Une civilisation originale et pacifique en est le résultat. Dans le Nord de l’océan Indien, la mer d’Oman est parcourue depuis 4000 ans par des navires marchands ; les premiers allaient chercher, dans la Corne de l’Afrique, l’encens et les épices pour la Mésopotamie et l’Egypte. Puis les marins grecs profitèrent des vents de la mousson pour faire des échanges sur les côtes africaines. A la fin du VIIe siècle, ce sont les marchands arabes qui établirent des comptoirs commerciaux dans les îles et sur les côtes. Le principal était Kilwa, au sud de la Tanzanie actuelle, riche en or et en ivoire. Vers 950, des troubles religieux à Shiraz, en P***e, poussèrent une partie de la population commerçante à trouver refuge sur les côtes africaines. Ces émigrants, appelés “Shirazis”, construisirent des palais et nouèrent des relations dans le monde musulman. Une population de métis, les “Swahilis” (“les gens du rivage”), ne t**da pas à se constituer, usant d’une langue très favorable aux échanges. Le commerce swahili connut son apogée au XVe siècle avec l’arrivée sur les côtes africaines de jonques commerciales chinoises.

14. LE ROYAUME DE MADAGASCAR
Madagascar s’est peuplée, il y a 2000 ans, d’Africains et d’immigrants indonésiens. Sur l’île jusqu’alors déserte, les grandes tribus comme les Sakalava et les Betsimisaraka fondèrent des royaumes aux coutumes communes. De grands souverains unifièrent le pays à partir du XVIIIe siècle. Poussés sur les côtes d’Afrique orientale par les vents de la mousson, les immigrants indonésiens ont probablement apporté avec eux le bananier et le riz, qui offriront une nourriture de base aux Africains. Ils ont aussi donné leur langue, le malgache, parlé aujourd’hui par tous les habitants de l’île. Par ailleurs, Madagascar doit au continent africain le principe de la royauté sacré, et le regroupement de la population en clans. Elle tient plus particulièrement des Swahilis son organisation politique, commerciale et culturelle.
Andrianampoinimerina fondateur de l’unité malgache
Ramboasalama, autrement dit “le chien bien portant”, l’un des lointains descendants du fondateur d’Antananarivo, prit le pouvoir, dans les années 1790, sous le nom d’Andrianampoinimerina, “le Seigneur au cœur d’Imerina”. Il fonda une administration forte où les gouverneurs avaient autorité sur les chefs de clans locaux. Des assemblées de villages, les fokonolona, étaient responsables devant les inspecteurs royaux. Il s’efforça en vain d’unifier le pays. Son fils, Radama Ier continua sa tentative de modernisation en équilibrant la présence des Français et des Anglais, détenteurs des comptoirs sur la côte.

15. L’EMPIRE ZOULOU
Il y a 200 ans, l’Afrique australe a connu de grands bouleversements : des populations se sont combattues pour prendre possession de la terre. Cette période est restée connue sous le nom de Mfécane, l’affrontement. Le Mfécane a d’abord opposé des peuples d’éleveurs bantous, puis les Zoulous aux Boers.
A la fin du XVIIIe siècle, des pasteurs bantous, les Ngunis, arrivèrent du nord et s’installèrent au bord du Zambèze. Dans un de leurs clans, celui des Abatetwas, naquit un enfant “bât**d”, fils d’un des chefs et d’une danseuse rencontrée au marché. Humilié dès l’enfance, Chaka dut aussi faire face à la jalousie, le jour où il tua de ses mains un lion qui avait fait fuir tous les villageois. Mais informé de son exploit, Dinguiswayo, le grand chef des Abatetwas, le convoqua et en fit son homme de confiance. A sa mort, Chaka prit sa place. Etre chef des Abatetwas ne suffit pas à Chaka. Exterminant ses ennemis, sauf les plus jeunes à condition qu’ils s’enrôlent dans son armée, il rassembla tous les Ngunis séparés en petits clans souvent en conflit. Il les obligea à abandonner leur nom et leur dialecte maternel pour s’appeler désormais les Zoulous, le “Peuple du Ciel”. Il organisa son armée en régiments de plus de 1000 soldats d’une même classe d’âge, les impies. Chaka était implacable envers les peureux. Pour obliger ses soldats au combat corps à corps, il avait fait remplacer les lances par de courtes sagaies à large lame, des haches et un bouclier. Au retour d’une expédition, il fit exécuter ceux qui étaient revenus sans leur sagaie. La tactique favorite de ce chef de pasteurs était celle des “cornes de buffle”. Elle consistait à harceler sans cesse l’ennemi pour le rabattre, à la manière des deux cornes d’un buffle, contre des soldats zoulous aguerris qui le décimaient. Les victoires de Chaka firent aussi sa perte car ses excès et sa tyrannie lui avaient aliéné jusqu’à ses plus fidèles lieutenants qui firent sécession. En 1827, à la mort de sa mère, il décréta un deuil d’un an, interdisant à quiconque de boire du lait et aux personnes mariées de vivre ensemble.
Sous la direction de Mzilikazi, un groupe n’acceptant pas le célibat s’enfuit vers le Zimbabwe avec des jeunes filles et fonda le peuple Matabélé. Chaka mourut victime d’un complot.L’histoire du continent africain est passionnante. Nous connaissons tous les pharaons d’Egypte et leurs tombeaux magnifiques. Mais combien d’entre nous ont entendu parler des anciens empires de l’Afrique? Le premier de ces empire, le Ghana, s’est développé de l’an 300 à l’an 1300. Le Ghana était alors si riche que, dans le palais du roi, les chiens portaient des colliers d’or.

1. LE ROYAUME DE KOUSH
Bien que souvent éclipsé par ses voisins égyptiens au nord, le Royaume de Koush est resté une puissance régionale en Afrique pendant plus de mille ans. Cet ancien empire nubien a atteint son apogée au deuxième millénaire av. J.-C., alors qu’il régnait sur une vaste bande de territoire le long du Nil, dans l’actuel Soudan. Presque tout ce que l’on sait sur Koush provient de sources égyptiennes, ce qui indique qu’il s’agissait d’un centre économique exploitant un marché lucratif pour l’ivoire, l’encens, le fer et surtout l’or. Le royaume était à la fois un partenaire commercial et un rival militaire de l’Égypte, il l’a même dirigé jusqu’à la 25ème dynastie et a adopté nombre des coutumes de son voisin. Les Koush*tes adoraient certains des dieux égyptiens, momifiaient leurs morts et construisaient leurs propres types de pyramides. La région entourant l’ancienne capitale de Koush*te, Méroé, abrite aujourd’hui les ruines de plus de 200 pyramides, plus que dans toute l’Égypte.

2. LE PAYS DE PUNT
Peu de civilisations africaines sont aussi mystérieuses que Punt. Les récits historiques du royaume remontent à environ 2500 av. J.-C. quand il apparaît dans les registres égyptiens comme un «pays des dieux» riche en ébène, en or, en myrrhe et en animaux exotiques tels que les singes et les léopards. On sait que les Égyptiens ont envoyé d’énormes caravanes et flottilles en mission commerciale à Punt, notamment au cours du XVe siècle av. J.-C. règne de la reine Hatchepsout, mais ils n’ont jamais identifié où il se trouvait. Le site du royaume légendaire est maintenant un sujet très controversé parmi les érudits. La péninsule arabique et le Levant ont tous deux été proposés comme candidats potentiels, mais la plupart des historiens pensent que Punt se trouvait quelque part sur la côte de la mer Rouge, en Afrique de l’Est. En 2010, une équipe de chercheurs a tenté de localiser Punt en analysant un babouin momifié que ses dirigeants avaient jadis offert aux pharaons égyptiens. Toutefois, l’emplacement exact du pays de Punt n’a pas encore été confirmé.

3. LE ROYAUME DE CARTHAGE
Plus connue comme la rivale de la Rome antique pendant les guerres puniques, Carthage était un centre commercial nord-africain qui a prospéré pendant plus de 500 ans. La cité-État a commencé sa vie au 8ème ou 9ème siècle avant JC comme établissement phénicien dans ce qui est aujourd’hui la Tunisie. Toutefois, il est ensuite devenu un empire maritime tentaculaire qui a dominé le commerce des textiles, de l’or, de l’argent et du cuivre. À son apogée, sa capitale comptait près d’un demi-million d’habitants et comprenait un port doté de zones d’accostage pour 220 navires. L’influence de Carthage s’est finalement étendue de l’Afrique du Nord à l’Espagne et à certaines régions de la Méditerranée, mais sa soif d’expansion a accru les frictions avec la République romaine en plein essor. À partir de 264 av. J.-C., ces deux anciennes superpuissances se sont affrontées au cours des trois sanglantes guerres puniques, dont la dernière s’est terminée en 146 av. avec la destruction quasi totale de Carthage. Aujourd’hui, il ne reste presque plus rien de l’empire jadis puissant, à part une série de ruines dans la ville de Tunis.

4. L’ABYSSINIE, LE ROYAUME DES NEGUS
Le plateau escarpé au centre de l’Ethiopie a permis à une succession de royaumes chrétiens de résister pendant des siècles aux invasions qui bouleversèrent la Corne de l’Afrique. L’histoire de cette région, connue en Egypte antique sous le nom de “pays de Pount”, fut ponctuée de coups d’Etat, d’assassinats et d’intrigues de palais. Les premiers habitants de l’Ethiopie étaient apparentés aux populations de la Nubie. Au Ier millénaire avant notre ère, des émigrants du Yémen s’installèrent entre les rivages de la mer Rouge et le lac Tana. Une de leurs tribus, les Habashas, donna son nom à l’Abyssinie et le royaume d’Axoum finit par s’imposer. Axoum était la plus grande puissance de la région quand son roi, Ezana (320-342 après J.-C.), se convertit au christianisme. Les Axoumites dominèrent la mer Rouge et firent des expéditions en Arabie. Ils eurent des relations fructueuses avec l’Extrême-Orient. En 1504, le royaume d’Aloa, avant-dernier des royaumes chrétiens de Nubie, dut céder devant la pression musulmane. Seule résista l’Abyssinie, réfugiée dans son repaire m***agneux. Mais les troupes d’invasion commandées pat l’imam Gragne et renforcées pat l’arrivée des Turcs en mer Rouge dévastèrent la région. L’empereur Claudius demanda alors l’aide des Portugais dont les caravelles venaient d’entrer dans l’océan Indien. A l’issue des combats, les troupes de l’imam Grange durent quitter le territoire et les Portugais s’installèrent en Abyssinie. C’est Ménélik, roi du Choa, une province au sud du lac Tana, qui édifia l’Ethiopie moderne. Reconnu comme négus en 1889, il bâtit un empire en annexant plusieurs régions de la Corne de l’Afrique et en construisant Addis-Abeba (la “nouvelle fleur”), une nouvelle capitale, loin de l’Abyssinie et de ses intrigues. Il meurt en 1913 en ayant tout tenté pour éviter à son empire d’être colonisé.

5. L’EMPIRE DU MALI
La fondation de l’Empire du Mali remonte aux années 1200, quand un souverain nommé Soundjata Keita – parfois appelé le «Roi lion» déclencha une révolte contre un roi du Sosso et réunit ses sujets dans un nouvel État. Sous Keita et ses successeurs, l’empire resserra son emprise sur une grande partie de l’Afrique de l’Ouest et s’enrichit en échanges commerciaux. Ses villes les plus importantes sont Djenné et Tombouctou, toutes deux renommées pour leurs mosquées en pisé élaborées et leurs écoles islamiques. L’un de ces établissements, l’Université Sankoré de Tombouctou, comprenait une bibliothèque contenant environ 700 000 manuscrits. L’empire du Mali finit par se désagréger au XVIe siècle, mais à son apogée, il était l’un des joyaux du continent africain et était connu dans le monde entier pour sa richesse et son luxe. Un récit légendaire sur les richesses du royaume concerne le souverain Mansa Moussa, qui s’est arrêté en Égypte lors d’un pèlerinage au XIVe siècle à La Mecque. Selon des sources contemporaines, Moussa aurait distribué autant d’or au cours de sa visite qu’il aurait fait chuter sa valeur sur les marchés égyptiens pendant plusieurs années. Plusieurs souverains du Mali firent des pèlerinages à La Mecque et favorisèrent le commerce musulman. En 1324, l’empereur Mansa Moussa (Moussa le Grand) prit la tête d’un immense cortège pour se rendre à La Mecque. Il emportait des présents ainsi que la plus grande partie de l’or conservé depuis des générations. Durant leur passage au Caire, les Maliens distribuèrent des aumônes comme tout bon pèlerin et dépensèrent sans compter au point que le cours de l’or chuta dans la région pour plusieurs années. Sous son règne, le commerce transsaharien prend un essor spectaculaire : du Nord viennent le sel, les tissus, l’encens, les livres. Du Sud partent les épices, le cuivre, l’or, l’ivoire et les esclaves. Les pays côtiers fournissent le miel, le kola, l’huile de palme et l’indigo. Comme monnaie, on se sert des cauris, d’or, de cuivre, de barres de fer ou de bandes de cotonnades. Les impôts permettent l’édification de somptueux bâtiments tels que les mosquées de Tombouctou, Djenné et Gao ou le palais royal de Niani.

6. L’EMPIRE SONGHAÏ
Les royaumes vassaux de l’empire du Mali n’attendaient qu’une occasion de prendre leur revanche. Ce que fit le petit royaume de Gao, qui donna naissance au plus grand empire que la région eut connu jusqu’à provoquer la convoitise du lointain roi du Maroc. En 1464, Sonni Ali m***a sur le trône du petit royaume de Gao, chez les Songhaïs, établi sur le Niger en aval de Tombouctou.
Ce souverain constitua une cavalerie et une flotte de 400 bateaux, puis se lança à l’assaut de Tombouctou, qui fut vaincu en 1468. Cinq ans plus t**d, la flotte de Djenné assura la domination de Sonni Ali sur tout le delta intérieur du fleuve. Surnommé “Ali le Grand”, il favorisa le commerce, créa une administration centralisée et prit l’habitude de rédiger des actes officiels. Son fils fut un piètre successeur et n’opposa aucune résistance à la prise du pouvoir par Mohamed Sylla, le chef de l’armée appelé ensuite “Askia Mohamed”. Ce coup d’Etat, fomenté par les lettrés de Tombouctou, devait relancer l’islamisation de la région, trop lente à leurs yeux. Askia Mohamed étendit les limites de son empire et favorisa le développement des cités commerciales. C’est sous son règne que Tombouctou atteignit sa plus grande renommée intellectuelle et commerciale. Il a laissé l’image d’un grand bâtisseur et d’un homme profondément religieux. Malgré l’affichage d’une pureté islamique, le système de gouvernement mis en place par Askia Mohamed respecte certaines traditions païennes se combinant avantageusement avec la Charia. L’Askia lance des Djihad contre les peuples animistes, mais reste le « père du peuple » et le garant de la fécondité. Il réduit les Mossis razziés en esclavage parce qu’ils ne sont pas musulmans, mais son peuple croit encore aux Hole (doubles), à l’animisme ( dieu du fleuve Harake Dikko, dieu de la foudre Dongo) et aux magiciens (Soninké), en lutte permanente contre les sorciers (Tierke).

7. LE GRAND ZIMBABWE
« Monomotapa » est la version portugaise du mot Mwene Mutapa. « Mutapa » signifiant « les terres conquises » et Mwene « le seigneur ». Cette étymologie vient conforter la légende de la fondation de l’empire : dans la première moitié du XVe siècle, un prince du Zimbabwe nommé Nyatsimba Mutota aurait été envoyé au nord du royaume pour y chercher de nouvelles mines de sel. Il aurait fait la conquête de ces terres qui appartenaient aux Shonas et aurait créé sa capitale, Zvongambe, sur les rives du Zambèze. Il devient donc le « Mwene Mutapa ». Le successeur de Mutota, Matope, aurait fait la conquête des terres jusqu’à l’océan indien, soumettant les autres royaumes Shona : le Maniyka, le Kiteve et le Madanda. Le Monomotapa est donc un empire composé d’une métropole directement dirigée par l’empereur et de royaumes tributaires, qui conservent chacun leur roi et leurs traditions. Par contre, le commerce extérieur est entièrement contrôlé par le Mwenemutapa, sous peine de mort. A noter que le Zimbabwe fait aussi partie de l’empire, mais n’est pas construit par le Monomotapa, qui ne fait que récupérer ces constructions.
Le commerce de l’Ivoire, du cuivre et le l’or avec les arabes venus du Yémen, les Hindous et même les indonésiens permet l’enrichissement de l’empire. Et cette richesse est même antérieure : Ibn Battuta relève en 1331, lors de sa visite à Kilwa, l’importance du port de Sofala. Les découvertes archéologiques confirment l’existence d’un grand commerce (verre syrien, faïence persane, céladon chinois). Le Monomotapa, protégé des convoitises par les basses terres insalubres, les difficultés de navigation sur le Zambèze et le Limpopo et le secret bien gardé de l’emplacement des mines, traite sur un pied d’égalité avec ces marchands. En témoigne la pénétration très lente de l’Islam dans l’empire, qui conserve sa religion traditionnelle : animisme, culte des ancêtres et rôle primordial des Mkondoros, médiums responsables du maintient de la prospérité et des traditions.

8. L’EMPIRE DU GHANA : LE WAGADU
Dans les premiers siècles de notre ère, le Wagadu, un petit royaume situé entre le Sénégal et le Niger, aux sources de l’or, et gouverné par le clan des Cissé Tounkara finit par dominé l’ensemble des Soninkés, peuple d’agriculteurs. Le roi fondait son pouvoir sur le culte du Wagadu-Bida, le dieu serpent. Il portait le titre de “Kaya-Magan” ou “roi de l’or”. Les problèmes de successions étaient inconnus car la tradition plaçait automatiquement sur le trône le fils aîné de la sœur aînée du roi. Le souverain du Wagadu fit bon accueil aux marchands musulmans arrivés au IXe siècle dans cette région qu’ils avaient appelée Ghana (du nom du titre que portait les rois signifiant “chef de guerre”). Il leur permit de s’installer à côté de sa capitale, Koumbi Saleh, pour échanger leurs produits contre de l’or, mais sous bonne surveillance, car il se réservait le secret des origines de cette matière précieuse.
Le Wagadu finit par dominer la vallée du Sénégal et la plus grande partie du delta intérieur du Niger. C’est au sein de cet empire très décentralisé que seraient apparues les premières castes de marchands et d’artisans. De sa capitale, l’empereur règne sur un empire divisé en provinces et royaumes avec une armée forte de 200 000 hommes. Des gouverneurs, des rois, des ministres l’aident à gouverner son peuple comportant trois couches sociales : nobles (commerçants, agriculteurs, aristocrates…), hommes de caste (artisans, griots…) et esclaves (prisonniers…). L’opulence de cet empire animiste attire les convoitises de ses voisins musulmans. Dès 1042, des Berbères convertis à l’islam, les Almoravides, entreprennent la conquête du Wagadu. La ville d’Aoudagost est prise en 1057, puis Koumbi Saleh en 1076 mais reprise en 1087. Cependant, le Wagadu se trouve très affaibli et alors débute son lent déclin par un démembrement progressif. Les populations de l’empire hostile à l’islam, imposé par la force, émigrent vers le Sud ou l’Est. La nation se dépeuple et ses armées se trouvent donc moins puissantes. Ainsi, des royaumes tels que ceux du Mali ou du Diarra prennent la liberté de se détacher de l’empire qui va devenir un petit royaume.

9. L’EMPIRE DU KANEM
Situé au croisement des routes de la vallée du Niger, des régions forestières du Sud, de la vallée du Nil et de la Méditerranée, le bassin du Tchad est le plus grand carrefour de civilisations au Sud du Sahara. Ici c’est développé le royaume du Kanem au VIIe siècle. Son souverain, le “maï”, tenait son pouvoir de la possession de chevaux et de la présence d’artisans métallurgistes. Grâce à la cavalerie dotée de couteaux de jets redoutables, les Zaghawas, peuple de pasteurs dont il était issu, assurèrent leur domination sur les agriculteurs. Le Kanem dura plus de 1000 ans. La richesse du “Maï” du Kanem n’était pas fondée sur l’or, mais sur l’esclavage. “Son emprise sur ses sujets, écrit un chroniqueur musulman de l’époque, est absolue. Il réduit en esclavage qui il veut.” Au cours de siècles, la région ne cessa d’être le terrain privilégié des chasseurs d’esclaves au profit du monde arabe, puis de l’Empire Ottoman. Aujourd’hui, l’esclavage n’a pas complètement disparu dans la région et se perpétue à l’occasion des conflits locaux avec le Soudan voisin. Au XIVe siècle, le Kanem faillit succomber sous les coups d’autres nomades. Sa caste dirigeante se réfugia dans un petit royaume vassal, le Bornou, et perpétua son pouvoir sous ce nom jusqu’à la veille de l’arrivée des Européens, à la fin du XIXe siècle.

10. LES ROYAUMES DES GRANDS LACS (Buganda-Rwanda)
En Afrique centrale, dans la région équatoriale des hauts plateaux, la grande forêt primaire a été peu à peu défrichée par les agriculteurs. Les royaumes qui ont réussi à s’imposer, au cours des siècles, sont fondés sur la possession du bétail. Les conditions climatiques ont longtemps constitué un obstacle à l’évolution des sociétés. Mais les techniques métallurgiques, connues et employées depuis 2000 ans avant J.-C. dans cette partie du continent, ont permis aux agriculteurs itinérants de défricher des clairières dans la grande forêt primaire qui n’était habitée jusque-là que par des groupes de chasseurs-cueilleurs dont les Pygmées sont les descendants. La culture du sorgho, puis de l’igname, favorisa l’augmentation de la population. Et les espaces défrichés, laissés en jachère, permirent l’introduction de l’élevage en provenance du Nord. La légende fait du Kitara, le premier royaume ayant gouverné la région en donnant un rôle dominant aux possesseurs de bétail.
D’après la tradition orale, Ruhanga, l’ancêtre fondateur, avait trois enfants appelés Kana (“petit enfant”). Afin de leur donner un nom, il les mit à l’épreuve, confiant à chacun un pot de lait à transporter. Le plus jeune en perdit un peu mais en demanda à ses frères, le deuxième en renversa la moitié et l’aîné tomba à terre en perdant tout. Ruhanga décida que ce dernier ne serait bon qu’à s’occuper des cultures, au deuxième, on confierait les soins du bétail. Quant au premier, le plus malin, il dirigerait les deux autres !

11. LE ROYAUME DU KONGO
En Afrique centrale où la forêt est épaisse, les chefs de village qui ont cherché à s’imposer ont dû luter contre une nature hostile.
Souverains prestigieux au destin parfois tragique, on les appelle “les rois forgerons”, maîtres en matière de fabrication d’outils pour défricher la forêt. Le royaume du Kongo s’épanouit de part et d’autre de l’embouchure du fleuve Congo grâce à Ntinu Wene, un homme à la poigne de fer. En contact avec le Portugal dès le XVe siècle, le Kongo devient vite le plus grand Etat de la région, fort de ses échanges commerciaux : plantes comestibles importées d’Amériques, huile de palme locale, ivoire et cauris (monnaie de coquillages ramassés sur la côte). C’est en cherchant un passage pour pénétrer dans l’océan indien que les Portugais le découvrirent.
Les premières relations donnèrent lieu à des échanges d’ambassadeurs entre Lisbonne et Mbanza-Kongo, la capitale du royaume. Des jeunes Kongolais partirent même faire leurs études en Europe et, en 1513, un des fils du roi de l’époque prononça un discours en latin devant le pape. A leur arrivée au Kongo, les Portugais entendirent parler de puissantes chefferies à l’intérieur du bassin du Congo. Les Luandas constituaient la plus dynamique, dominant la région correspondant au Katanga, au Sud du Congo-Kinshasa. Ils devaient leur réputation aux gisements de cuivre qui leur avaient fourni la matière pour créer une monnaie. Au XVIIIe siècle, ils étaient les maîtres du commerce entre le Kongo, dominé par les Portugais pourvoyeurs d’armes à feu, et les côtes de l’océan Indien où ils contrôlaient l’utilisation des cauris qui risquaient de concurrencer leur monnaie de cuivre.

12. LE ROYAUME DU BENIN
Sur le pourtour du golfe de Guinée, la forêt a empêché la formation de grands empires. Mais à partir du XVIe siècle, l’établissement de comptoirs commerciaux européens sur les côtes a favorisé l’essor de cités marchandes grâce à leur artisanat, et même, pour certaines, grâce à l’esclavage. Avec plus de 130 habitants au km2, le sud du Nigeria est une des régions les plus peuplée d’Afrique. La culture organisée de l’igname depuis 6500 ans semble avoir favorisé cette forte densité de population. C’est dans le petit village de Nol, sur le plateau central, qu’on a trouvé de superbes têtes de terre cuite datant de 500 ans avant notre ère ainsi que des vestiges du travail du fer. Ces connaissances en métallurgie ne cessèrent de s’améliorer pour aboutir à la confection de masques en bronze ou en laiton, véritables œuvres d’art. La ville d’Ifé, au sud-ouest du Nigeria, aurait été fondé il y a plus de 1000 ans, par les Yoroubas, venus du lac Tchad sous la conduite du roi Odoudoua. Après la fondation d’Ifé, ses fils seraient partis chacun de son côté pour créer les cités de Bénin, Oyo et Owo. Il y eut souvent des conflits entre ces cités, mais toutes reconnaissaient Ifé comme leur centre religieux et culturel. Ifé était placée sous l’autorité de l’“oni”, un roi-prêtre qui présidait aux rituels de la fêtes des ignames. Bénin, au sud-est d’Ifé, entre dans l’histoire au Xe siècle. Ses “obas” (rois) en font un Etat centralisé qui bénéficie de l’affaiblissement d’Ifé et de l’arrivée des Portugais à la fin du XVe siècle. L’oba s’entoure de nombreux artisans qui exécutent des commandes faites pour l’aristocratie portugaise. En contrepartie, les Portugais aident l’oba à régler ses conflits avec les voisins. Sous l’influence portugaise, le Bénin se lance dans la culture du palmier à huile et dans la traite des esclaves. A Oyo, l’“afalin” (roi) ou “compagnons des dieux” était secondé par son fils aîné dans la conduite des affaires de l’Etat. Pour éviter que celui-ci ne tente un coup d’Etat après la mort de son père, sept “oyomesis”, des dignitaires chargés de faire respecter la tradition, veillaient à ce qu’il suive son père dans la tombe. Les oyomesis finirent par prendre goût au pouvoir mais les luttes internes et les incursions du Dahomey voisin sonnèrent le glas d’Oyo qui sombra dans le désordre. Des émigrants d’Oyo seraient à l’origine du royaume du Dahomey, au sud de l’actuel Etat du Bénin. Sa capitale, Abomey, dont le nom signifie “enceinte fortifiée”, a été édifiée au milieu du XVIIe siècle pour servir de place forte. L’Etat était très structuré et le palais soumis à une étiquette rigoureuse. Le roi ne s’adressait jamais au peuple à voix haute. Il communiquait avec lui par l’intermédiaire du “mêhou”, époux de sa seconde fille, qui devait avoir la même apparence physique que lui.

13. LE ROYAUME DES SWAHILIS
Depuis près de 3000 ans, l’océan Indien est un important centre d’échanges. Des vents réguliers et des eaux calmes ont favorisé les relations entre l’Inde, la Chine, l’Afrique et l’Arabie. Une civilisation originale et pacifique en est le résultat. Dans le Nord de l’océan Indien, la mer d’Oman est parcourue depuis 4000 ans par des navires marchands ; les premiers allaient chercher, dans la Corne de l’Afrique, l’encens et les épices pour la Mésopotamie et l’Egypte. Puis les marins grecs profitèrent des vents de la mousson pour faire des échanges sur les côtes africaines. A la fin du VIIe siècle, ce sont les marchands arabes qui établirent des comptoirs commerciaux dans les îles et sur les côtes. Le principal était Kilwa, au sud de la Tanzanie actuelle, riche en or et en ivoire. Vers 950, des troubles religieux à Shiraz, en P***e, poussèrent une partie de la population commerçante à trouver refuge sur les côtes africaines. Ces émigrants, appelés “Shirazis”, construisirent des palais et nouèrent des relations dans le monde musulman. Une population de métis, les “Swahilis” (“les gens du rivage”), ne t**da pas à se constituer, usant d’une langue très favorable aux échanges. Le commerce swahili connut son apogée au XVe siècle avec l’arrivée sur les côtes africaines de jonques commerciales chinoises.

14. LE ROYAUME DE MADAGASCAR
Madagascar s’est peuplée, il y a 2000 ans, d’Africains et d’immigrants indonésiens. Sur l’île jusqu’alors déserte, les grandes tribus comme les Sakalava et les Betsimisaraka fondèrent des royaumes aux coutumes communes. De grands souverains unifièrent le pays à partir du XVIIIe siècle. Poussés sur les côtes d’Afrique orientale par les vents de la mousson, les immigrants indonésiens ont probablement apporté avec eux le bananier et le riz, qui offriront une nourriture de base aux Africains. Ils ont aussi donné leur langue, le malgache, parlé aujourd’hui par tous les habitants de l’île. Par ailleurs, Madagascar doit au continent africain le principe de la royauté sacré, et le regroupement de la population en clans. Elle tient plus particulièrement des Swahilis son organisation politique, commerciale et culturelle.

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