28/07/2022
Luba (peuple)
peuple d'Afrique centrale majoritairement au bassin du fleuve Congo
Autant pour les lignées du Royaume Luba à travers différentes lignées, les Bena (descendants directs) du roi et les Bakwa (beau-fils) du roi, qui font la force des Lubas ainsi qu'aux peuples en alliance avec les Luba. La filiation Luba au tshibawu se manifeste à travers la tradition de payer une amende pour réparation du tort causé à l'un ou l'autre frère de la fratrie par la cérémonie dirigée par les sages autour du Roi et au niveau de la famille, par le conseil familial.
Selon la tradition orale, les Baluba seraient des chasseurs venus des régions et pays du nord-est du lac Kisale où ils se sont finalement installés[réf. nécessaire].
Le royaume Luba est le premier royaume dans le bassin du Congo vers le iiie et le ive siècle de notre ère. Sa stabilité était due à la "Tshibalwu" (l'union) qui lie toutes les ethnies. Les différentes ethnies "les bena" symbolisaient les descendants directs; et les "bakwa", les sujets, amis et migrants vivants dans en permanence dans l'une des contrées, chefferies sous la juridiction du chef/roi dont l'ensemble ou l’entité porte le nom de celui-ci. Le "Tshibalwu" stipulait et stipule encore à ces jours, dès qu'une ethnie était attaquée, tout le peuple luba devait combattre l'ennemi.
Un autre adage qui caractérise les Luba : Kwa mukulu kantu, kwa mwakuni kantu : il faut qu'il y ait à boire et à manger dans toute la fratrie pour la paix sociale et l'absence de jalousie. Sous peine d'une contravention, il ne faut pas se méconduire à tous les niveaux. La loi de "Tshibindi ou l'interdit" est sanctionné par la peine de mort.
Cette société Luba a connu un corps de différents métiers : les chasseurs, les pêcheurs, les ouvriers, les guerriers, les charpentiers, les agriculteurs, les éleveurs, les sculpteurs, les ouvriers du métal (cuivre), les bijoutiers (ornements ou colliers avec les pierres précieuses, couronnes royales en cuivre serties des diamants et de malachite), les sages qui entouraient le Roi pour diriger le royaume, faire le juge, penser à l'amélioration des aliments et des conditions de vie, la prospérité du royaume.
De cette stratégie Luba, dans le bassin du Congo, pour toute œuvre artistique notable, le peuple travailleur, structuré et à chaque fois capable d'amener des changements, se retrouve dans cette lignée. Ceci permet de comprendre l'influence de la civilisation Luba à travers le temps, également en Angola, en Zambie, en Tanzanie, et jusqu'en Namibie.
Vient ensuite le Royaume Lunda au vie siècle et le royaume Congo au viie.
Les Songye sont les descendants du fils insoumis Songye à son père, le roi du peuple originel vivant au bord du lac Moéro en Zambie. Pour des raisons de sécurité et de pérennité, le roi était chez les Luba venu faire épouser son fils insoumis vers le vie siècle. Ils sont originaires du Lac Mweru Wantipa en Zambie. Le mariage s'était fait sur base d'une alliance entre la royauté luba et celle du Roi Songye pour écarter ce fils insoumis qui voulait attenter à son père et mettre de l'ordre sur la succession du côté du Lac Moéro. Le Roi Songye, par ce mariage, avait atteint deux objectifs : (1) faire l'alliance avec un royaume prospère et fort afin d'éviter d'être tôt ou t**d envahi et (2) protéger son peuple et bénéficier de la science infuse de ce peuple, Luba. Les luba, après le mariage, ont donné un territoire au fils insoumis accompagné d'un corps de garde, du côté de Kabinda au Kasaï Oriental. Cette lignée donne naissance au peuple communément appelé Songye du Congo aujourd'hui.
Leur berceau est le Katanga, plus précisément la région du lac Kisale. Les Baluba se sont répandus dans presque tout le nord-est du Katanga et le Sud du Kasaï, formant ainsi différentes ethnies et tribus. Le premier empire Luba[2] fut fondé vers le xiiie siècle par Nkongolo Mwamba. Le deuxième empire Luba naît d’une sécession entre la lignée de Luluabourg (Lulua), de Mbuji-Mayi (Luba) et du Katanga (Luba sankaji), pour mettre la main sur les richesses du diamant et du métal rouge, le cuivre. Là est le déclin du royaume luba contrairement au discours que certains essayent de véhiculer comme quoi l’ethnie qu'on connait aujourd'hui sous le nom de Songye se trouvant au nord dont le père de Nkongolo Mwamba était originaire, et les Baluba du Katanga au sud restés sous la direction d'Ilunga Kalala. Les luba du Kasaï Oriental fort de leur expérience de leur tradition de "Tshibawu et Tshibindi" et de leur envie d'un État structuré et ayant des corps de métiers, firent tout pour recréer l'empire luba au xiie siècle. Pourtant son neveu, Ilunga Kalala fait mourir le vieux roi Kongolo vénéré depuis sous la forme d’un python. Au xvie siècle l'État qu'ils créèrent, était organisé en chefferies décentralisées, qui s’étendait de la rivière Kasaï au lac Tanganyika. Les chefferies recouvrent un petit territoire sans véritable frontière qui regroupe tout au plus trois villages. Cependant les différentes chefferies sont liées par le commerce. leur système politique et d'organisation influencèrent beaucoup des peuples qui habités tout autour d'eux, qui les adoptèrent.
Les figures marquantes de cette monarchie Luba sont les rois Kongolo, Kalala Ilunga (xvie siècle) et leurs successeurs Kasongo Nyembo et Kabongo.
Les Baluba se fractionnèrent souvent, donnant naissance à d'autres tribus dont certains devinrent des ethnies à part entière, telles les Baluba du Kasai, les Lundas, les Babemba, les Baholoholo, les Babwari, les Basanze, les Bavira, sans oublier les Bagoma, les Bajiji ainsi que les Bafipa dont une grande partie se trouve maintenant en Tanzanie, etc.
Ainsi le Mwata Yamvo, empereur lunda est né d’un père luba, et Moïse Tshombe, un de ces descendant, est donc aussi d’origine luba[3]. Au xixe siècle, les Baluba du Kasaï ne purent faire face aux assauts des Tchokwés, et Lélés; Les Baluba du Katanga à celui des Yékés[réf. nécessaire].
La guerre contre Tippo-Tip
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Le commerce de l'esclavage règne avec Tippo-Tip (1837-1905), venu du nord en suivant la première route, le fleuve Nil, jusqu'à son embouchure au nord du Congo dans les montagnes. Après avoir occupé le nord du bassin du Congo, il se dirige vers une deuxième route en suivant la côté de l'océan indien, et parvient en Tanzanie. En poursuivant les esclaves dans toute cette région, qu'il occupe facilement, il entreprend de remonter les rivières qui forment les sources du fleuve Congo. Il capture le Roi des Songye et met en esclavage la population. Il commence la conquête du peuple luba et fait prisonnier les Songye du Kasaï. Pour protéger sa population, le Roi des Songye Lumpungu conclut un accord pour trahir la couronne luba et permettre à Tippo-Tip d'en faire des esclaves. La guerre s'engageant entre ces populations d'autant plus que le royaume luba est très structuré avec des métiers. Il y a plusieurs fronts dont celui de l'Est amené par Tippo-Tip lui-même qui voit reculer les luba en cédant une partie de l'actuel Katanga aux guerriers venus de la Tanzanie et de la Zambie qui se disent, aujourd'hui, les véritables katangais. Les conquêtes de Tippo-Tippo se manifestent par la langue swahili.
Ayant des difficultés sur le front de l'est, Tippo-Tippo attaque les luba en venant vers le nord. Il fait prisonnier les songye et leur Roi Lumpungu. Il conclut un accord pour protéger son peuple et faire des luba des esclaves. Il trahit le "tshibawu" et amène le peuple songye dans une guerre avec les luba. Lumpungu est pendu à l'arrivée des Belges qui mettent fin à l'esclavage de Tippo-Tippo après que ce dernier leur a montré la route et le commerce de l'ivoire. Stanley sauve ainsi les luba de l'extermination et de différentes guerres.