03/16/2023
‼️ Article no. 1 : 𝐌𝐨𝐢, 𝐦𝐨𝐧 𝐓𝐃𝐀𝐇 𝐞𝐭 𝐦𝐚 𝐟𝐚𝐦𝐢𝐥𝐥𝐞 ‼️
Le TDAH, ce locataire turbulent et impulsif qui fait de la peine aux gens que j’aime…
J’ai toujours eu le sentiment que j’étais spéciale. Mes parents n’y voyaient pourtant que du feu, mais moi, je savais que quelque chose de plus profond m’habitait.
Plus jeune, j’avais continuellement la bougeotte, j’éprouvais quelques difficultés par-ci et par-là, surtout en français et en mathématique, j’étais une petite boule d’émotions ambulante, je réagissais au quart de tour (j’étais définitivement impulsive), j’étais souvent impliquée dans de violentes querelles, j’étais régulièrement dans la lune et/ou je dessinais sur le coin d’une feuille en « écoutant » mes professeurs me livrer leur savoir en bruit de fond, j’avais énormément de difficultés à m’endormir le soir, et à me lever le matin, etc.
Bref, ma vie était tout sauf simple, mais mes parents ne voyaient pas ma détresse; j’étais sans doute très douée pour la cacher à l’époque. LOL
𝐌𝐞́𝐝𝐢𝐜𝐚𝐦𝐞𝐧𝐭𝐞𝐫 𝐦𝐨𝐧 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐜̧𝐚… ?!
Ma mère était contre la médication et croyait, comme beaucoup de parents dans les années 1980, que le TDAH était une mode passagère que les écoles avaient inventée pour se débarrasser des enfants un peu trop énergiques comme moi. Vous comprendrez donc que lorsque j’ai reçu mon diagnostic de TDAH, en 1re année au primaire, ma mère n’a accordé aucune importance à ce que les professionnels, qui avaient fait une maîtrise, m’avaient pourtant diagnostiqué. Elle n’y croyait tout simplement pas. Et ce n’est pas pour la défendre, mais dans les années 80, c’était encore « nouveau », moins bien expliqué et détaillé et ça lui faisait sans doute un peu peur.
𝐒𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐬𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫
Est-ce que le déni de ma mère a affecté mes résultats à l’école ? Oui et non. Il est vrai que j’étais couramment dans la lune et que je n’écoutais que très rarement en classe, mais j’avais un don: je pouvais mémoriser un nombre impressionnant d’informations en très peu de temps et m’en souvenir durant plusieurs heures. Il n’était donc pas très rare de me voir arriver tôt à l’école, le matin même d’un examen, pour « étudier » une matière et/ou compléter un devoir. Est-ce que je réussissais bien malgré tout cela ? Je ne peux pas vraiment me plaindre, car j’ai toujours eu une moyenne avoisinant les 80-85 %, et ce, sans effort, donc c’était très acceptable compte tenu de la situation.
En résumé, j’ai vécu toute ma vie en sachant que j’avais sans doute un TDAH, mais sans réellement savoir - ma mère avait réussi à semer le doute dans ma tête…
Avec un peu de recul, c’est évident que j’aurais aimé recevoir un peu d’aide, être mieux encadrée, être mieux outillée et peut-être même être médicamentée, mais ma mère en avait décidé autrement. À ce moment-là, c’était sans doute LA bonne et seule chose à faire selon ses connaissances et son instinct de maman. Personnellement, lorsque ma fille a reçu le même diagnostic, ma réaction fût totalement différente: je me suis renseignée sur ce trouble, j’ai fait plusieurs recherches pour trouver des outils qui l’aideraient à mieux se concentrer, à gérer ses émotions et à performer, j’ai lu de nombreux documents, j’ai…
𝐂’𝐞𝐬𝐭 𝐚̀ 𝐥’𝐚̂𝐠𝐞 𝐚𝐝𝐮𝐥𝐭𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐜’𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮 𝐢𝐧𝐬𝐨𝐮𝐭𝐞𝐧𝐚𝐛𝐥𝐞…
Lorsque ma fille est venue au monde, qu’elle a commencé à s’affirmer et que j’ai commencé à m’inquiéter pour elle, à vouloir son bien et le meilleur, c'est là que tout a dégénéré.
Plus les années passaient, plus j’éprouvais de la difficulté à comprendre ses émotions, à gérer les miennes en parallèles et à laisser mon mari prendre des initiatives sur l’éducation de notre fille (ce qui est bon ou non).
Mes maux me rongeaient tranquillement de l’intérieur.
Voici d’ailleurs quelques symptômes qui devenaient de plus en plus récurrents, et avec lesquels j’avais de la difficulté à cohabiter:
❌ Se sentir désorganisé par « les autres ».
❌ Avoir de la difficulté à rester concentré et à soutenir une conversation. Exemple: De quoi parlait-on déjà ?
❌ Se mêler inutilement de la conversation des autres (en pensant les aider, bien entendu). Ça partait pourtant toujours d’une bonne intention au départ.
❌ Avoir l’impression que ma tête va exploser, que j’ai atteint MA limite.
❌ Être incapable de maintenir ma concentration sur une longue période surtout lorsque « la tâche » ne m’intéresse pas. Exemple: Bonjour petit écureuil, comment vas-tu ?
❌ Perdre des objets régulièrement, pour finalement les retrouver au bon endroit - j’avais simplement mal regardé.
❌ Oublier des détails ou des mots: « Tu sais, la patente qu’on utilise pour… » - avouez que ça manquait de précision ?! 😉
❌ Être impulsive avec les membres de ma famille que J ' A D O R E.
❌ Souffrir de perfectionnisme chronique. Exemple: « Ce n’est pas comme ça qu’on plie les serviettes mon amour, tu dois plutôt… ».
❌ Etc.
Bref, je me devais d’aller faire vérifier cette hypothèse; je voulais en avoir le cœur net. Je suis donc allée voir une neuropsychologue qui, après quelques séances et quelques centaines de dollars en moins, m’a confirmé que j’avais bel et bien un TDAH de type impulsivité prédominante avec un léger déficit d’attention. BOUM, le diagnostic était enfin tombé. Je devais maintenant apprendre à vivre avec ce dernier et à contrôler mon impulsivité.
Pour m’aider, j’ai choisi de me médicamenter. Comme ma fille, chaque matin, je prenais ma pilule de Biphentin avant de commencer ma journée. Évidemment, la médication n’était pas une solution miracle, je devais aussi faire des efforts pour être un peu moins impulsive et contrôler mes émotions et mes paroles, et ce, même si c’était parfois difficile.
Pour m’aider avec cette nouvelle réalité, j’ai lu plusieurs livres sur le sujet. Mon préféré ? Celui qui m’a le plus aidé ? Le livre Mon cerveau a encore besoin de lunettes écrit par la Dre Annik Vincent, un guide pratique, et fort sympathique, pour apprendre à vivre avec le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité. Les Éditions Québec-Livres
Lorsque ma fille a reçu son diagnostic en 2015, c’est également un livre de la Dre Annick Vincent que j’ai acheté: Mon cerveau a besoin de lunettes. Et ça NOUS a tous beaucoup aidés, donc il était tout à fait naturel pour moi de me tourner encore une fois vers elle pour mon propre diagnostic. P.S. Si vous cherchez un livre utile pour expliquer le TDAH à vos minis, faites confiance à Tom et à la Dre Annick Vincent. 😉
Le livre Mon cerveau a encore besoin de lunettes est en réalité une bible sur le TDAH à l’âge adulte - un véritable guide. C’est aussi une excellente source d’informations tant pour le « patient » que pour les professionnels de la santé et la famille/les amis.
Quiconque le consultera en apprendra davantage sur ce trouble (généralement héréditaire). Vous pourrez vous en servir à court, à moyen ou à plus long terme, car c’est le genre de livre qu’on lit d’un seul coup pour se renseigner et qu’on consulte au besoin, par la suite, pour s’outiller et trouver une solution à un problème « x ».
Personnellement, cet ouvrage m’a été d’un grand réconfort... C’est donc sans aucune hésitation que je vous le conseille.
𝐑𝐞𝐬𝐬𝐨𝐮𝐫𝐜𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐩𝐨𝐮𝐫𝐫𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐞́𝐠𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐢𝐝𝐞𝐫:
1. www.associationpanda.qc.ca
2. www.savoirmieuxetre.com
3. www.attentiondeficit-info.com
4. www.tdahadulte.com
5. www.familletdah.com
P.S. Je voulais prendre quelques minutes pour vous confirmer qu'il était possible d'apprendre à cohabiter harmonieusement avec son TDA/H (et même avec son impulsivité), et ce, sans avoir à prendre de la médication. Ça n'aura pas été facile à tous les jours, mais avec le temps, beaucoup de patience, quelques essais et erreurs, j'y suis arrivée.
Texte écrit le 12 janvier 2017 et révisé le 15 février 2023.
𝐀𝐮𝐭𝐫𝐢𝐜𝐞: Mélanie Little, Technicienne en éducation spécialisée