10/01/2022
Chaque matin, tu te lèves avec les courbatures engendrées par les efforts de la veille.
Des maux de tête, l'esprit tourmenté par une journée et une veillée de travail intense, tu t'apprêtes encore à affronter les coups bas.
Tu dors sans espoir. Tu te lèves sans espoir. Tout ce qui compte, c'est de pouvoir essayer encore et de pousser un peu les briques.
Tout ce que tu sais, c'est que tu vas juste travailler. Pas d'espoir du lendemain. Tu ne sais pas si tu reviendras bredouille. Tu ne sais pas si tu mourras au combat. Tu ne sais qui t'offrira une chance de rentrer avec quelque chose en poche.
Exposé et transposé à la lucarne du jour, tu devras batailler dur, l'âme ensanglanté, le cœur détruit car tout est échec. Puis tu rentres le soir, peut-être avec le sourire au lèvre, l'expression d'avoir accompli quelque chose. Même sans résultat pécunier pour étancher ta soif, tu as une lueur d'espoir. Puis, tu repenses à tout et tu te rends compte que la vie ne te fait pas de cadeau. Quand même tu as le souffle de vie, puis tu souris.
Tu te réveilles encore, et le même schéma se reproduit. Tout ce que tu as sur toi, c'est ton rêve. Vouloir devenir... Puis tu espères, et tu te remets en marche. Durci par les efforts de la vie, durci par les sacrifices, tu te trouves dans un labyrinthe sans porte de sortie.
Tu es déjà né, embarqué dans une aventure dont ta vie dépend. Tu te relèves et tu te bats plus dur que la veille. Et la journée commence mal, puis tu perds espoir. C'est fini, tu as tout perdu. Tu te vois à l'agonie. Des nuits sans sommeil, des années de sacrifice à l'eau. Malgré la douleur, tu reprends et tu essayes encore puis tu te souviens de ce que tu as promis faire, tu te rappelles d'où tu viens, tu te rappelles des insultes. Tu vois combien tu as d'ennemis, tu te rappelles que des gens ont juré que tu n'iras jamais loin.
Tu te remets, ton sort est scellé, tu dois faire garçon. Tu es déjà né. Soit tu laisses, soit tu meurs. Mieux vaut le faire. Tu laisses, tu es un lâche. Tu meurs, tu n'as pas marqué le temps. Mieux mourir en essayant d'accomplir quelque chose.
Tu rattrapes un petit espoir, si minime que 1% en serait maître. Et tu te remets. Tu rentres le soir, décidé à tout péter. Cette fois-ci, tu le tiens ton bonheur. Malheureusement, ton sort est décidé autrement. Ta vie est à l'agonie. Personne devant ni derrière, personne pour te relever. Tu n'espères aucun héritage. Tout ce qui compte pour toi, c'est d'écrire l'histoire.
Des fois tu pleurs, parce que tu as le sentiment d'avoir tout perdu. Des fois, tu contemples le ciel et tu te rappelles de tes débuts et du chemin parcouru. Même si ce n'est pas encore fini, tu coules les larmes à la place d'un clin de sourire. Tu pleures tes succès parce que tu te rends compte que ta vie est succès et qu'il faut faire plus pour arriver au sommet.
La vie est un piège sans fin. Tout ce qui compte, c'est d'essayer encore. Le souffle de vie et la santé, tout le monde ne l'a pas. Certains sont morts d'hier à aujourd'hui.
Encore un nouveau jour, on va encore essayer.
Bonne semaine de travail à tous🖖