11/03/2024
FEMME et FOYER
Pourquoi tant de femmes célibataires un avec enfants ?
(Mme KOUMOLOU Gladys, épouse OUSSOU-LIO pointe de doigt la responsabilité des parents et exhorte les jeunes filles)
Quelques jours après la célébration de la journée de la femme, se pose la question de la situation de la femme au foyer face aux défis de la mondialisation. Il y a aujourd'hui une augmentation du nombre de femmes célibataires avec enfants, et ce phénomène inquiète nombre d'observateurs. Le nombre de femmes célibataires vivant sous le toit des parents défunts ou en location est grandissant. Selon ces femmes, elles sont sans engagement matrimoniale. Elles ne vivent plus avec le père de leur enfant pour une telle ou telle autre raison. À force de vouloir pousser loin la curiosité, elles te diront qu'elles ne veulent pas en discuter pour ne pas raviver les mauvaises souvenirs. Ce phénomène qui prend de l'ampleur un peu partout et au Bénin en particulier mérite réflexion. Pourtant, il y a des femmes vertueuses, mères, vivant sous toit conjugale. OUSSOU-LIO Appolonaire, président de l'ONG GRABE-BENIN a permis à nôtre rédaction d'avoir un tête-à-tête avec sa femme, Madame KOUMOLOU Gladys. Femme au foyer vivant sous le toit de son homme, depuis toujours, enseignante de formation, en poste dans l'un des établissements secondaires dans la commune d'Avrankou. Elle est mère et parent.
À la question de savoir pourquoi il y a tant de femmes célibataires avec enfants de tous les âges, voici sa réponse.
Selon madame Gladys, trois facteurs sont à considérer à savoir la responsabilité des géniteurs, les nouvelles technologies et la révolution sociale.
Les géniteurs à partir des années 1990, sont préoccupés par le boulot, les affaires, dans le seul but de faire réussir les enfants et subvenir à leurs besoins. Ainsi en partant de la maison, la maman et le papa désertent le foyer pendant toute une journée voire plus. D'autres sont hors du territoire toujours à la recherche du bien-être des leurs. Les enfants sont donc livrés à eux-mêmes, à la chaîne Canal+, le frigo. Les enfants mangent, se distraient, s'offrent tout plaisir et grandissent plus que leur âge. Non seulement ils sont déroutés, mais, deviennent également des acculturés et bébés-adultes. Puisqu'il n'y a personne pour éduquer, écouter, orienter, canaliser, guider, exhorter, encadrer. Les parents sont plus préoccupés pour la survie des enfants que le bien-être. Ce vide flagrant orchestre la déstabilisation parentale essence divine de l'humanisme, sans lequel l'homme perd le sens des valeurs. De nos jours, nous les filles issues de ces milieux s'offrent facilement. Trop libres, la dérive est automatique. Trop surveillée, la moindre liberté donne lieu à la catastrophe. Comment pourront-elles vivre dans ce cas sous un toit ?
De l'autre côté, la faiblesse financière de certains parents les prive malheureusement du droit d'éducation et d'autorité sur leurs enfants, qui s'adonnent à toute sortes de pratiques sexuelles. Matérialistes et dépourvues de tout sens de moralité, les filles d'un tel système deviennent proies faciles aux prédateurs et détracteurs sexuels. Une fois la grossesse fortuitement attrapée, et qu'on échoue à l'avorter le foyer se crée sans la moindre préparation. Ces pauvres filles inexpérimentées sont éjectées des foyers avant même de s'y installer.
L'autre soucis est la poussée technologique qui s'empresse à intégrer le noyau social, la famille avant même qu'on s'en rende compte. Les NTICs sont la voie de conduite et la voie par excellence qui retentit dans un silence lourdement bruissant aux cœurs de nos progénitures. Ainsi, par le biais de la télévision et l'intérêt, précocement, ils tombent amoureux comme dans les feuilleton et commencent par se livrer. Il est trop t**d parfois de les faire comprendre qu'il ne s'agit vraiment pas de l'amour mais plutôt des amourettes. Dans tout cela, si l'enfant tombe grosse et envoyé chez son mari, immature et sans capacité ni compétences, on ne peut qu'assister à un scénario de danse et de va et vient comme nous le constatons. Il n'y a aucune maturité, et les incompréhensions naissent tuant la relation, ce premier feu dévorant, qui s'éteint laissant place à la désolation et le regret, d'où la séparation. La société à l'origine où la famille élargie s'occupe de l'éducation de l'enfant est révolue laissant place à la société individualiste avec des lois qui promeuvent les droits des enfants sur leurs devoir. Nous copions les autres sans pour autant réaliser que les réalités socioculturelles diffèrent.
La réalité est que ces enfants ne connaissent pas les contraintes du mariage, ils ignorent tout de la vie en couple y compris même les élémentaires. Il y en a qui se marient parce que la femme sait garder le lit; chez la femme l'homme est endurant et peut aller jusqu'à trois rounds la même nuit. Une fille qui est habituée à cela ,ne peut pas rester sous un toit.
Beaucoup d'enfants sont des enfants non voulus aujourd'hui. Il faut noter qu'on ne se couche pas n'importe comment. C'est vrai que c'est un besoin physiologique mais on ne va pas ia lit sans le mariage. Le sexe d'accord mais les étapes préliminaires d'abord.
Le foyer ce n'est pas que pour "faire l'amour". C'est les travaux domestiques, c'est ranger la chambre, se lever à temps, s'entretenir, prendre soin des enfants, trouver de temps pour son homme, préparer la nourriture, savoir garder la bouche, écouter et se taire quand bien même qu'on ai assez à dire, comprendre quand même c'est flou, voir au delà du visible, écouter à travers le silence, s'excuser ou demander pardon malgré ses raisons. Le manquement à toutes ces contraintes font que les couples se séparent, et justement parce qu'ils ne se sont pas préparés à cela.
Le matérialisme fait que plus personne ne veut se marier à un pauvre. Les hommes ayant compris savent duper les filles, sachant elles adorent de l'argent. Et pour les avoir, ils sont prêts à tout. Ils peuvent aller passer les motos, les habits, même prendre la chambre d'un autre ami juste pour plaire à une Nana et l'avoir dans un lit quelconque. Il faut qu'une grossesse tombe dedans pour que démarre le film : Dispute en tentative de réconciliation jusqu'à la séparation, avec l'homme qui laisse toutes les charges à la femme et sa famille.
On doit donc revoir l'éducation de nos enfants ainsi que la responsabilité incombe à nous parents."
Propos recueillis par : Inès KPOVOYEYI, le conseiller