15/05/2022
Valorisons nos patrimoines
Djidji ayôwké
Ce tambour de bois se présente comme suit : c’est un tambour à fente polychrome (noir, blanc, rouge, pigments naturels) à deux lèvres (bords) ; une jouant le rôle de tam - bour mâle, et l’autre celui de tambour femelle. Ces deux lèvres, d’épaisseur inégale, donnent chacune, à la percussion, des notes différentes. Les deux lèvres s’étendent sur des longueurs d’arc inégales de part et d’autre de la fente, qui, dès lors, n’est plus au milieu. Sur les flancs sont sculptés des trophées de guerre (trois têtes coupées ainsi qu’une double rangée de mâchoires humaines) et des motifs géométriques (carrés, losanges et rectangles), disposés autour d’un motif central. Les extrémités sont pourvues de planchettes servant de support. Sur celle de gauche, plus allongée, se tient un léopard ayant une capture (être humain) dans la gu**le, s’élançant sur une sorte de grand lézard peint en blanc, la queue repliée dans le dos arrive à la hauteur de la tête. Ce chef-d’œuvre est l’œuvre du sculpteur tchaman Biengui. Il lui a fallu deux ans pour achever son œuvre à Anoumabo d’après un modèle réduit construit à Dibremou en pays adjoukrou.
son nom d’ayokwé provient du bois dans lequel il est taillé, l’iroko (Chlorophora excelsa), spécialement choisi à cause de sa dureté et de son imputrescibilité. Le tambourinaire, chargé de le garder et d’exécuter les batteries nécessaires, portait le nom d’ayokwé-enté. Selon des informations recueillies.
Par temps calme, le message émis d’Adjamé par djidji ayôkwé était audible à Moossou (GrandBassam) à plus de trente kilomètres.
Arraché par le colon en 1916 pour un depart en France en 1930 .
Le Djidji Ayokwe, célèbre tambour parleur du peuple Tchaman, devrait être restitué prochainement par la France, après le vote d’une loi spécifique. Il ne sera sans doute pas rendu avant la fin de l’année 2022, même si la date précise n'est pas encore connue. Ce trésor du patrimoine a un important rôle social.